samedi 29 décembre 2007

Saint Idesbald, ses crevettes, ses plages...

Et nous voilà à la fin de l'année, que j'espère avoir été bonnes pour toutes et tous. L'occasion pour moi de passer quelques jours avec des amis à Saint Idesbald, charmante commune de la côte belge, à quelques encablures de la frontière française (à voir : musée Paul Delvaux et base aérienne - 40th Sqn. SAR). Opérations croquettes aux crevettes, raclettes (a.k.a. "si c'est noir et que ça fume, c'est que ça doit être cuit") et, pour le réveillon, salade folle (où comment prendre 5kg en moins de 5 minutes sans porter de casque) et, probablement, biche à la bourguignonne (j'espère ne pas avoir perdu la main - la recette est classée secret défense).

Le tout pour une reprise des opérations le 2 janvier, cette fois depuis Bruxelles : votre serviteur passe en mode "télétravail". C'est l'occasion de tester jusqu'où peuvent aller les technologies de la communication (je serai en contact temps réel quasi-permanent avec Aix et pourrai donc martyriser la rédaction). C'est à la fois générateur de temps (et pour nos lecteurs, de qualité) et de beaucoup d'interviews exclusives. Je n'en dit pas plus pour l'instant.

D'ici là, le DSI de janvier est sorti des rotatives. Avec un programme qui me semble assez sympathique, avec entre autres :

- Le point sur les opérations informatiques stratégiques avec l'excellent David Lonsdale (je recommande d'ailleurs son ouvrage sur la nature de la guerre et ses deux autres sur Alexandre le Grand - David a été l'assistant de Colin S. Gray) ;
- Une (très bonne - et il n'y a pas que moi qui le dis !) interview du général Desportes, au sujet de ses deux derniers ouvrages ;
- Une interview de l'amiral Bejarano Marin, en charge de "l'action intégrale" en Colombie ;
- Une rubrique unité consacrée à la Direction du renseignement militaire ;
- Une rubrique "armées" consacrée aux forces navales taiwanaises ;
- Une rubrique technologie sur les équipements sud-africains.

Et les rubriques traditionnelles : veilles, bibliothèque stratégique, le passage de Carl (qui a fait un cauchemard, ce mois-ci), sécurité, fiches techniques, agenda et, comme on dit à Saint Idesbald, en zo on.

Alleï, bonne année, gelukkig nieuwjaar, happy new year, santé, joie, bonheur et prospérité et pour répondre à Mr. T d'emblée : non, pas de bain de minuit dans la Mer du Nord. L'occasion aussi de vous remercier pour vos commentaires et votre fidélité !

vendredi 21 décembre 2007

Rudolf le renne à la source de la 5ème guerre mondiale


Que faire lorsque vous disposez d'une floppée de satellites DSP Block 14, de radars comme les FPS-117, le Pave Paws, la Pine Tree line ou le Cobra Jaws ? Suivre le Père Noël.
Comme tous les ans, le NORAD a mis en place son site de suivi de la trajectoire du Père Noël. La rédaction de DSI espère qu'un processeur ne va pas griller et considérer le nez de Rudolf le renne - lequel a une signature thermique appréciable en raison de sa vitesse de vol (si, si, l'office du tourisme ouzbek le confirme) - comme la signature d'un SS-27.
Deux hypothèses en découlent : 1) Rudolf et le Père Noël font les frais d'un essais grandeur nature de la Missile Defence ; 2) elle ne marche pas et l'oncle George, en s'étouffant avec un bretzel, décide de lancer une riposte tous azimuts. La rédaction de DSI préconise donc de faire ralentir Rudolf, d'éviter les lâchers intempestifs de cadeaux ressemblant à des frappes MIRV et, ainsi, d'augmenter la durée des réveillons comme des vacances.
D'excellentes fêtes de fin d'année à tous !

jeudi 20 décembre 2007

Le Japon est le 3ème pays à disposer d'ABM exo-atmosphériques, mais...

... il ne dispose pas d'une stratégie afin de contrer une invasion d'extra-terrestres. Ne rigolez pas, ça a vraiment fait l'objet d'une question de la part de l'opposition selon la Beeb. Je connais quelques gouvernements qui adoreraient avoir une opposition pareille.

Fred Kagan : "la NCW, c'est has been"



Nos excellents confrères de DTI (non, rien à voir avec DSI, on me l'a déjà faite) notent avec un certain soulagement que la guerre réseaucentrée tend à empêcher les forces de penser, en offrant une réponse toute prête, sorte de mantra de la certitude informatique.

Pour Kagan, "paradigm lasted longer than it should have by about five years. It was conceived as a transformation program suitable for a strategic pause and designed for warfare very different from the conflicts of the past six years. The strategic pause, if there ever was one, is over". Je ne suis pas toujours d'accord avec l'auteur mais il me semble viser juste.

In fine, toujours selon Kagan, les forces US s'exposent à des résultats qui feront mal : à force de ne pas penser, elles pourraient bien n'avoir rien à dire aux Congressmen leur demandant pourquoi il est nécessaire de financer tel ou tel équipement. Alors me direz-vous, Kagan est-il "anti-technologique" (le genre de choses que l'on peut parfois entendre de ce côté-ci de l'Atlantique) ?

Et bien, que nenni. Le fait que DTI soit gratuit et vive, du même coup, entièrement de la publicité ne l'empêche pas de publier de tels commentaires dans ses pages ET sur son tout aussi excellent blog. Une belle leçon de déontologie en journalisme de défense et surtout la marque d'un système stratégique qui s'est ménagé une importante et très sous-estimée liberté de manoeuvre intellectuelle.

mercredi 19 décembre 2007

US Air Force : Northrop veut un bombardier-laser capable d’infiltrer des SF



Au cours de l’Advanced Concepts Experiment 07, Northrop a présenté dans le cadre de cette simulation un bombardier stratégique doté d’un laser défensif à haute puissance qui a été engagé dans des scénarios présentés comme allant au-delà des fonctions traditionnelles de frappe à grande distance.

En plus d’utiliser son laser dans des frappes d’interdiction, l’appareil a également lancé – toujours virtuellement – des missiles de croisière pressurisés permettant d’infiltrer des membres des forces spéciales.

Egalement doté de missiles anti-radiation et de leurres autonomes, l’appareil a été capable (virtuellement...) d’effectuer ses différentes missions tout en rendant inopérantes les défenses adverses. Relevant du pur domaine conceptuel, l’appareil en question met toutefois en exergue un certain nombre de questionnement quant au futur des forces aériennes.

Premièrement, sur la validité de la furtivité, peu mise en évidence durant l’ACE. Deuxièmement, sur la diversification des armes emportées, qui ne se limiteraient plus aux seules bombes ou missiles de croisières. Troisièmement, sur la fonction des bombardiers dans le cas d’opérations de frappe.

Agissant tout aussi bien dans des missions de Close Air Support que de frappes stratégiques (une évolution déjà notable lors des opérations menées en Afghanistan en 2001), il est également perçu comme une véritable base de projection de puissance – y compris par l’emport de forces spéciales – capable également de protéger des appareils de combat plus léger, de servir de nœud de communication à l’ensemble des forces projetées sur un théâtre.

mardi 18 décembre 2007

De la décadence du journalisme

Vous n'avez pas pu y échapper hier, le Président a une nouvelle petite amie. Certes, grand bien lui fasse, on a toujours besoin d'être soutenu lorsque l'on porte de telles responsabilités.

Mais, entre-nous, le bruit médiatique de cette affaire (il s'agit bien de "bruit" et non d'information, par essence utile) ne signe-t'il pas la décadence d'un journalisme obsédé par les tirages, le compassionnel et le sensationnalisme ? Le glissement vers la culture du scoop et, ultimement, de la forme sur le fond n'est-il pas le signe d'une dégénérescence profonde, ontologique, de mes confrères journalistes (j'ai moi aussi, une carte de presse même si je me définis d'abord comme chercheur) ?

Certes, journaux et émissions se poseront la question de savoir si l'on n'en fait pas trop. Ca en est presque obscène tellement la ficelle est grosse. Jusqu'à preuve du contraire, ce sont les rédactions qui définissent quelles thématiques sont abordées. Si elles choisissent de les traiter, qu'elles aillent au bout. Si ça leur pose un problème en terme d'absence de fond, qu'elles mènent leurs débats en interne et qu'elles ne perdent pas de précieuses pages ou un précieux temps d'antenne à nous faire part - assez hypocritement - de leurs états d'âmes sur des thématiques qu'elles ont choisi d'aborder.

Essayez, après ça, de dire que vous vous battez pour la qualité de l'information et posez-vous la question de savoir si une rédaction, de nos jours, passerais encore en première page le "J'accuse" d'un hypothétique nouveau Zola. Que le président se mette en scène ne change rien à la donne : peut-on faire confiance à une presse qui défend des confrères travaillant dans des conditions autrement plus dures, sous la férule d'un pouvoir pas très sympathique, lorsque l'on tombe soi-même dans le panneau des stratégies de communication ?

J'ai donc fini ma journée de travail en regardant Al Jazeera en anglais. C'était sanglant - un reportage extrêmement bien fait sur la Somalie, par un journaliste somalien avec un accent à couper au couteau - et critique. Tout le monde y est passé sans complaisance. Le sujet suivant était consacré à la question palestinienne. Là aussi, tout le monde en a pris pour son grade. C'était blindé de chiffres, de graphiques, de commentaires d'universitaires et de politique.

Vous voulez que je vous dise ? C'était jouissif.

IOC de la défense antimissile japonaise

Au-delà de la mise en service des « destroyers » Kongo et Atago (Cf. la fiche technique que nous leur avions consacré mais aussi l'article de fond paru dans le DSI de septembre) et des deux commandes de missiles SM-3, le développement de la défense ABM japonaise vient de connaître une évolution notable avec le premier test en condition opérationnelle de cette combinaison.

D’une valeur de 55 millions de dollars, ce test a permis au Kongo d’intercepter avec succès un missile de moyenne portée lancé depuis Kauai (Hawaii). Le bâtiment est ensuite retourné au Japon et, selon les autorités, va à présent participer activement à la protection de l'archipel.

lundi 17 décembre 2007

La minute publicitaire

Cette fois, vous êtes cerné. Vous n'avez plus le choix, il faut trouver des cadeaux de Noël sympas et, si possible, utiles sous peine d'être de corvée vaisselle le restant de l'année voire, pire, de vous faire reprocher le restant de vos jours la splendide lampe de bureau imitation tôle ondulée pour sous-marin soviétique ou la boussole kirghize qui ne marche que lorsqu'une source radioactive est a proximité.

Palcez-vous du côté du camarade récipendaire opprimé que nous avons tous été : Après tout, il dispose peut-être encore de 10 pose-plats, de 25 gants décorés de broderies représentant des pingouins à jugulaire et permettant de sortir les plats du four. Pire, on lui a peut-être offert un magnifique nain de jardin en imitation porcelaine, évidemment made in China et qui semble ressembler à Gerhardt Schroeder.

La bonne idée (sourire pepsodent) ? Des abonnements à DSI et T&A, évidemment ! D'accord, je suis un commercial exécrable. Mais, plus sérieusement, l'abonnement est une option intéressante :

Pour un an de DSI en France métropolitaine, il ne vous en coûtera que 45 euros (étudiants, militaires, policiers sur présentation de vos documents) ou 50 euros (autres personnes). Pour deux ans, le tarif est respectivement de 85 et 95 euros. Pour 1100 pages (un an) ou 2200 (deux ans), vous avouerez que c'est difficile de faire mieux.

Pensez aussi aux abonnements "couplés" DSI/T&A ou DSI/Diplomatie. Toutes les offres sont disponibles sur www.areion.fr/boutique. L'intégrale de nos publications est aussi disponible, sur CD-Rom : tous les DSI d'une année sur un CD, pour 40 euros. Celui de 2007 ne devrait pas tarder à sortir.

Alors, on dit merci à qui ? ;o)

US Navy : quel dimensionnement ?

Dans la foulée de la nomination de l’amiral Roughead et sa présentation de la nouvelle stratégie américaine, l’amirauté US a rendu public trois scénarios futurs de structuration de ses forces devant servir d’alternative au plan de construction navale à 30 ans actuellement en cours de mise en œuvre. Les options présentées dans Three Futures, One Navy, A Portfolio Analysis, un document de 26 pages, peuvent être résumées comme suit :

Catégorie : Major combat operations Shaping force Balanced force
Porte-avions : 12 : 6 : 9
Amphibies à ponts continus 13 : 24 : 23
Amphibies 26 : 48 : 46
Croiseurs et destroyers 81 : 48 : 57
Corvettes 54 : 161 : 132
Sous-marins (SSN, SSGN et SSBN) 56 : 32 : 32
Auxiliaires 32 : 15 : 15
Patrouilleurs 0 : 200 : 160
Escadrons de guerre fluviale 0 : 30 : 20
Total 263 : 534 : 474

Bien que constituant un document de travail, Three Futures, One Navy, A Portfolio Analysis n’en met pas moins en évidence une série de tendances lourdes dans les conceptions américaines. Le renforcement des capacités amphibies et le maintien d’une attention forte portée aux opérations littorales est patent, de même que la tension vers la réduction de la flotte sous-marine… et de la sacro-sainte aéronavale, en particulier dès lors que les amphibies à pont continus sont susceptibles de recevoir des F-35.

Reste cependant que l’établissement de ces scénarios sont d’office biaisés, utilisant des unités comptables (un porte-avions à 5 milliards de dollars, des amphibies, des croiseurs et des destroyers à 1 milliard, des corvettes à 500 millions et des patrouilleurs à 100 millions) dont le coût semble déjà dépassé.

De sorte que plusieurs commentateurs ont indiqué que les scénarios proposés n’étaient pas réalistes, tandis que les Marines indiquaient qu’en dessous de 30 bâtiments amphibies, ils n’étaient pas en mesure de projeter deux brigades partout dans le monde. De fait, la question des coûts est devenue centrale, au point que des propositions ont été effectuées dans le sens d’une fusion des programmes Littoral Combat Ship (Navy) et National Security Cutter (Coast Guard).

Seul ennui : pour réinventer la frégate, les garde-côtes US se sont heurtés à une gestion déficiente du programme, des surcoûts majeurs, des délais importants et… des questionnements sur la qualité finale des bâtiments.

vendredi 14 décembre 2007

A vos agendas !

Entrée libre dans la limite des places disponibles... d'où une inscription obligatoire à l'adresse suivante : manifestation.cesa@inet.air.defense.gouv.fr

jeudi 13 décembre 2007

Le T&A n°9 est paru !


Technologie & Armement - n°10 - décembre 2007-janvier 2008

Editorial
News

Point de vue

« Traité de Lisbonne et PESD : le chemin sans surprise »
Entretien avec André Dumoulin, attaché à l’ERM (Bruxelles), chargé de cours adjoint à l’ULg, membre du RMES.

« Quelle disponibilité pour les appareils de l’armée de l’air ? »
Par Véronique Sartini,

Air

« Wedgetail : l’AWACS de poche à la conquète des marchés »
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

« Le système Brahmos : où frappera-t-il ? »
Par le professeur Vijav Sakhuja, chercheur invité à l’Institut des Études d’Asie du Sud-Est de Singapour

« F-117 : l’adieu au furtif »
Par Joseph Henrotin

« Le RS-24 : un nouveau cheval de bataille pour les forces stratégiques russes »
Par Joseph Henrotin

Terre

« MRAP : Quels véhicules pour quel usage? »
Par Jean-Jacques Mercier, expert en systèmes d’armes

« Chars chinois : la fin de la longue marche ? »
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

« Imaginer une NEB 2.0? »
Par Véronique Sartini

« MILIPOL 2007 : sous le signe de la haute technologie »
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense

« Obusiers légers de 155mm : tractés ou motorisés? »
Par Jean-Jacques Mercier

Mer

« Le développement des SLBM soviéto-russes »
Par Joseph Henrotin

« Les sous-marins nucléaires d’attaque britanniques »
Par Jean-Jacques Mercier

« Les LP-X Dokdo : pierres d’angle de la capacité amphibie de Séoul »
Par Joseph Henrotin et Philippe Langloit

Clear for take-off

Et voilà : 48 petites heures peuvent être le tournant d'une vie, mine de rien. Et, en l'occurrence, le fait d'avoir passé avec succès l'étape de la défense privée - et d'y avoir encore appris - et de filer droit vers la publique me donne presque... l'impression d'être en vacances malgré une fin de bouclage !

dimanche 9 décembre 2007

Anchors aweigh !

Cette fois-ci, nous y sommes. Une petite journée de travail ce lundi, histoire de peaufiner le DSI de janvier - qui contient quelques (bonnes) surprises - et je serai en route vers Paris. Un petit passage au CESA pour une conférence sur le coup de midi puis dégagement sur Bruxelles : même la RATP semble y avoir mis du sien et rien ne pourra m'empêcher (enfin, j'espère) de passer ma défense de thèse privée mardi à 18 heures, avant-dernière étape avant de me voir conférer le grade de docteur en science politique.

C'est un sentiment étonnant. J'ai passé une partie du week-end à revoir une série de points "sensibles" de la thèse - elles en contiennent toutes. Je suis dans un état d'esprit calme, quelque part entre Yoda (version Star Wars ou Andy Marshall, au choix) et le bouillonement intérieur assez typique d'un gars qui va devoir résumer 6 ans de travaux en 30 minutes : j'ai l'impression d'avoir lancé un "chkdsk" au MS-DOS de mon cerveau.

C'est aussi le sentiment assez particulier d'arriver à un tournant de ma vie. Lorsque j'ai repris les études en 2001 - un peu avant le 11 septembre, d'ailleurs - j'avais fait un pari audacieux : démissionner d'un travail bien rémunéré mais consommateur en temps pour me lancer dans une sorte d'ascèse intellectuelle qui sera plutôt féconde. Depuis 2002, je n'ai plus cessé d'écrire. Il y a eu des hauts et des bas. Attaquer une thèse sans financement en travaillant 8 heures par jours en intérim - avant d'arriver, il y a maintenant plus de 2 ans, à travailler full time sur mes chères questions stratégiques - exige pas mal de discipline. Pourtant, c'est assez amusant, je n'ai jamais cru que je n'y arriverais pas.

Sans doute était-ce parce que j'avais le feu sacré. Mais, plus encore, j'ai été soutenu - magnifiquement soutenu - par un tas de gens : de mon directeur de thèse à mes collègues, de mes ami(e)s - à commencer par la mystérieuse Louloutte - qui ont tout vu de l'intérieur (je me suis promis un jour d'écrire les mémoires de ces 6 dures mais formidables années) à ma famille, des gens croisés au hasard de mes périgrinations à un bon paquet d'auteurs de DSI, de gens jamais revu depuis une discussion dans un train ou un colloque à ceux avec qui j'essaie de maintenir une correspondance suivie.

A tout bien regarder, le titre leur reviendra à eux aussi en partie. D'où ce petit conseil sans prétention à celui ou celle qui veut se lancer dans une thèse touchant aux sciences sociales : l'argent n'est qu'un prétexte. S'il est préférable d'être financé, absolument rien, sur le fond, ne vous empêche de vous lancer. Bon, sur ce... reprise des posts mercredi... et anchors aweigh !

samedi 8 décembre 2007

Quelle guerre probable ?

Vincent DESPORTES. La guerre probable. Penser autrement. Economica, Coll. « Stratégies et doctrines ». Paris, 2007, 202 p.

Auteur combinant expérience, culture et liberté de l’esprit, Vincent Desportes propose au lecteur une synthèse remarquable des questionnements stratégiques faisant débat en proposant sa vision de la « guerre probable ».

Prenant acte des tendances de l’art de la guerre, l’auteur montre des conflits longs, éminemment complexes où le politique n’aura jamais été aussi présent, où la stabilisation sera la phase réellement décisive et qui, sans être « a-technologiques » ne se résoudront pas par le seul usage de notre supériorité matérielle.

En effet, traversant l’ouvrage, le principe du « contournement » montre avec sagesse que même un adversaire technologiquement avancé ne pourra plus nous confronter de façon idiote – c’est à dire frontale et en jouant avec nos propres règles – et que l’action « hors limite » va devenir la norme. Dans un tel contexte, V. Desportes montre que l’attention portée à la technologie est sans doute excessive, résolvant des problèmes déjà résolus.

L’auteur n’est pour autant certainement pas anti-technologique et prévient même : l’adversaire asymétrique pourra utiliser de plus en plus des technologies avancés, tandis que nos réseaux sont vulnérables, nous mettant à portée de victoire d’une puissance qui serait loin d’avoir l’étendue de nos moyens.

Mettant en garde contre la surprise stratégique – ajoutera-t-on, celle qui a fait perdre les guerres de 1870 et 1940 -, sa réflexion, étayée et brillement argumentée prend directement appui dans l’actualité stratégique et laisse des passages qui donneront bien du grain à moudre aux partisans d’une guerre par trop formatée par la technologie : enjoignant de ne pas confondre l’outil et la pratique, il invite le lecteur à une remise en question qui sera nécessairement dure mais qui ne pourra être que salvatrice.

De ce point de vue, l’ouvrage sera sans doute source de polémiques voire de mauvais procès. Ce qui tombe même plutôt bien : hors réflexion, point d’innovation. Et même s’il a ses petits défauts – une déconsidération parfois excessive de la puissance aérienne – cet ouvrage est tel que celui qui ne l’aura pas lu sera immanquablement en retard d’une guerre.

vendredi 7 décembre 2007

Russie : le retour des patrouilles en Méditerranée

La Russie nourrit, historiquement, une tentation méditerranéenne, cherchant à pousser son influence vers les « mers chaudes ». Avec la montée en puissance des ambitions russes – dysphasique comparativement à celle de ses moyens – la marine retrouve ainsi des eaux qu’elle avait abandonnées, que ce soit par la modernisation de la base navale de Tartous (Syrie)que l'on avait évoqué dans DSI mais aussi par la reprise de ses patrouilles dans l’Atlantique et en Méditerranée, annoncée par le ministre russe de la défense, Anatoly Serdyukov.

Concrètement, si le niveau de préparation des forces navales russes ne permet pas d’envisager à court terme – ni même dans le moyen terme – la reprise de patrouilles permanentes, le mouvement n’en est pas moins significatif sur le plan politique :

- D’une part, parce qu’il permet de signifier clairement à l’OTAN que l’Europe peut être maritimement encerclée de toute part, rompant symboliquement le lien avec le continent américain. Dans le même temps, cette rupture signifie également le désenclavement de la flotte d’une mer Noire devenu, au fil des ans, un « lac de l’OTAN ».

- D’autre part, la déclaration a une valeur plus immédiate dans le contexte politique russe. Intervenant quasi-immédiatement après des élections russes ayant sacralisé la manoeuvre de V. Poutine – ne pas quitter le pouvoir suprême en (re-)devenant Premier ministre – la déclaration se situe en droite ligne de la politique, volontiers paranoïde, de renaissance de la puissance poursuivie par Moscou.

mercredi 5 décembre 2007

Chercheurs, à vos plumes !

Le prix de stratégie maritime « Amiral Daveluy », récompense chaque année des travaux riches d’enseignements pour le présent et pour l’avenir, dans le domaine de la pensée navale, de l’histoire et de la stratégie maritime française ou européenne.

Crée par le chef d’état-major de la Marine, il vise à encourager et promouvoir des travaux de recherche et de réflexion à caractère historique, politique, juridique, technique ou autres, propres à faire progresser les connaissances dans ce domaine. Il s’adresse aux étudiants et chercheurs français et européens.

Le prix peut comporter jusqu’à trois récompenses :- thèse de doctorat ou travail équivalent (5 000 euros) ;- mémoire de fin d’études supérieures (2 000 euros)- mention spéciale pour thèse ou mémoire (2 000 euros).La date limite de réception des travaux est fixée au 29 février 2008. La date d’attribution des prix est fixée au mois de juin 2008.

Documents demandés : deux copies des travaux en langue française, dont une sur support numérique. Une synthèse, sur support numérique, de 25 000 à 40 000 caractères pour une thèse, de 15 000 à 25 000 caractères pour un mémoire, susceptible de faire l’objet d’une édition au sein de la publication du Centre d’enseignement supérieur de la marine : le Bulletin d’étude de la Marine.

Contact : Enseigne de vaisseau Thibault RichardCentre d’enseignement supérieur de la MarineBP 08 – 00300 Armées
Tèl : 01 44 42 56 72 – Fax : 01 44 42 82 06

Noël approche : quelques idées de lectures (4)

Hervé Coutau-Bégarie. L’océan globalisé. Géopolitique des mers au XXIe siècle. Economica, Coll. « Bibliothèque stratégique ». Paris, 2007, 316p.

En plus d’être l’un des meilleurs théoriciens de la stratégie, Hervé Coutau-Bégarie est sans aucun doute le navaliste français contemporain le plus productif et le plus brillant. Après une Evolution de la pensée navale en 8 tomes qu’il a dirigé, il nous le prouve une fois de plus en publiant ce premier ouvrage d’une série qui devrait en compter trois et qui cherche à dresser la carte de la puissance navale contemporaine.

La tâche, on le comprendra, est utile, nécessaire et urgente, tant la stratégie navale n’a guère bénéficié ces dernières années du regain de théorisation qu’aura connu la stratégie terrestre ou la stratégie aérienne. Aussi, après un cadrage de la question sous un angle maritime – incluant donc la question du transport, des ressources et de la construction navale – l’auteur examine la « nouvelle stratégie maritime, proposant une grille de classification des marines de même que des réflexions sur l’évolution des missions ou encore des moyens.

Dans une seconde partie, il examine des « matériaux pour une géostratégie des mers au XXIe siècle » qui lui font examiner l’application à la marine US de la Transformation ; la notion de sauvegarde maritime ; un état de l’art très complet sur la question du porte-avions ; le pilier naval de la défense européenne et, enfin, l’industrie navale militaire européenne (de façon d’ailleurs très complète).

La tâche que s’est assigné Hervé Coutau-Bégarie est, on le comprendra, immense. Mais il l’accomplit parfaitement et dans un style d’écriture à la fois nuancé et clair. Au passage, il démontre toute la nécessité d’une théorisation, trop souvent négligée, de la stratégie navale : à bien des égards, beaucoup trop peu à été dit sur cette question et le mérite de l’auteur, à cet égard, est d’ouvrir des voies de réflexions plus que jamais nécessaires.

Des F-16 en opération antimissiles

Qu’est-ce qui est nettement moins cher qu’un laser aéroporté sur B-747, qui vole déjà, est déjà amorti et peut détruire des missiles balistiques engagés dans leur boost phase, soit les 2-3 minutes suivant leur décollage ?

Des F-16.

Les Etats-Unis ont testé un nouveau concept, le Net-Centric Airborne Defense Element (NCDE), en engageant 2 missiles AIM-9X Sidewinder contre une fusée de recherche Orion sur le site de White Sands.

A terme, des AIM-120 modifiés pourront également être utilisés, de sorte qu'un F-16 se situant dans un rayon de 160 km d'une zone de lancement sera capable d'engager une cible. Notons que fusée Orion a des caractéristiques de masse, de taille et d'impulsion au décollage similaires aux LCR et aux SRBM.

mardi 4 décembre 2007

So, you say yout want F-35 in your air forces ?

La presse néerlandaise fait actuellement grand bruit autour des déboires subis par le développement du F-35, entraînant, dans la foulée, un nouveau débat au parlement. Selon les révélations du journaliste (et CEO de Bever Software) Johan Boeder, il apparaît, en fait, qu’au cours du 19ème vol de l’appareil, le 3 mai 2007, ce dernier a effectué un virage à 360° dû à une mauvaise conception de son système électrique et à des problèmes majeurs au niveau de ses actuateurs. L’appareil a alors effectué un atterrissage d’urgence à 350 km/h, certaines surface de contrôle étant inutilisables. Au final, les actuateurs devront être revus de fond en comble.

Depuis mai 2007, plus aucune date n’a été donnée pour le 20ème vol de l’appareil. Pire pour la suite du programme, le système de production électrique du F-35C (la version navale) ne serait en mesure de produire que 65 % de la puissance requise. Du coup, la configuration du réacteur F-135 devra être revue, de sorte qu’il ne sera pas prêt avant fin 2009. Dans la même veine, un essai au sol d’un F-135 a abouti à l’explosion d’une partie du moteur pour cause de surchauffe.

Et la série noire de continuer : un officier d’une force aérienne européenne travaillant comme officier de liaison a indiqué que les retards dans le développement des logiciels permettant l’utilisation des armements sera tel que l’appareil ne pourra, au mieux, ne disposer de sa capacité multirôle qu’après 2015.

Au final, entre les surcoûts et les délais, Lockheed annonce que son financement pour le projet sera épuisé fin 2008, la firme proposant, afin de « rester dans les clous » budgétaires, de construire deux prototypes de moins que prévu et d’éliminer 800 des 5 000 heures de vol prévues par le programme. Soit une proposition qui n’est pas prête de rassurer des forces aériennes dont toute la puissance dans les 40 prochaines années devrait entièrement dépendre du nouvel appareil.

lundi 3 décembre 2007

La Belgique réarme le Liban

Dans la foulée des opérations menées à Nahr el Bared contre le Fatah al Islam, l’armée libanaise s’est engagée dans un processus de réarmement en bonne et due forme.

Elle a ainsi accepté la proposition belge de vente de 40 chars Leopard-1A5BE et de 32 véhicules de combat d’infanterie YPR-765, pour un montant symbolique de 10 millions de dollars.

La transaction est toutefois suspendue à la formation d’un nouveau gouvernement fédéral en Belgique.

DSI 32 est paru !

Défense & Sécurité Internationale, n°32, décembre 2007

Editorial
Agenda et nominations
Les contrats du mois
Veilles contre-terroristes

Nos veilles stratégiques :

Flash : AW-139 ; A-109 ; pavot en Afghanistan ; téléphone rouge sino-américain ; dernier satellite DSP ; budget du renseignement US
Guerre électronique : c’est en Suisse que ça se passe
Brésil : hausse de 50 % du budget de défense
Colombie : les narcos poursuivent leurs efforts sous-marins
Etats-Unis : nouvelles ventes de F-15 en perspective ; prévoir les insurrections ; le Prompt Global Strike boosté ; défense antisatellite : qu’est-ce qui est le plus efficace ? ; MRAP : commandes monstres ; percées de Thales ; faire dans le léger ; nouvelle stratégie maritime ; vers l’annulation du CVN-78 Ford ? ; après l’annulation du LCS-4, quelle stratégie littorale ? ; avec un baril à 100 dollars, le CG(X) pourrait être nucléaire ; de nouveaux F-22 ? Blackwater poursuit le développement de ses activités
Europe : le bouclier ABM, fait pour protéger l’Europe selon la MDA
Allemagne : réforme des services de renseignement ; un 3ème SAR-LUPE en orbite ; on livre à domicile
Belgique : imbroglio politico-militaire
Croatie : un don de F-16 d’occasion ?
EADS : retards pour l’A400M
Espagne : programme majeur de remplacement des véhicules de combat
Estonie : bientôt à la pointe de la cyber-défense ?
France : retrait du programme AGS
Grande-Bretagne : des vaisseaux-mère pour 2020 ?
Pays-Bas : lancement du programme d’OPV
Roumanie : bientôt des Typhoon ?
Russie : de nouveaux membres dans le Klub
Afghanistan : très fortes pertes civiles
Arabie Saoudite : rupture dans la politique d’armement
Le Caucase sous tension
Chine/Japon : La course aux étoiles migre à l’Est
Chine : le SSBN classe Jin ; des 737 à usage militaire
Corée du Sud : Séoul veut un appareil de la 5ème génération… ; …tandis que le SAM-X sera opérationnel en 2010 ; des lasers antimissiles pour 2010 ?
Inde : accord avec la Russie sur le PAK-FA ; l’état du potentiel chimique inquiète ; surcoût pour le futur porte-avions
Irak : une violence en recul structurel ? ; l’armée du Mahdi combattait « camée »
Israël : développement des défenses ABM ; l’urbanisation du M-113 ; commande massive de munitions ; méfiez-vous du rouge
Iran : des projets peu clairs
Kazakhstan : développement de la marine
Liban : le Hezbollah en manœuvre… sans armes ni uniformes
Singapour : nouveaux F-15SG
Taiwan : une bombe au graphite ; Taiwan se prépare à une Chine aéronavale
Thaïlande : montée en puissance de la force aérienne
Afrique du Sud : le centre de recherche nucléaire de Pelindaba attaqué
Maroc : pas de Rafale mais une FREMM
Darfour : l’Europe à la rescousse
Somalie : les Ethiopiens peinent à contenir les islamistes

La chronique de Carl von C. : « Sortir d’Irak, c’est un peu comme sortir en boîte »

Sécurité

Faut-il envahir le Myanmar ?
Par Francis Nantha, rédacteur en chef d’Asian Defence & Diplomacy, Kuala Lumpur

« Les petits plaisirs du communisme »
Entretien avec Bettina Röhl, portraitiste de la République Fédérale d’Allemagne

Stratégie

De la guerre... au milieu des populations
Entretien avec Sir Rupert Smith, général d’armée (Ret.) de l’armée britannique. Rupert Smith a dirigé la division britannique durant Desert Storm (1991), la FORPRONU en 1995, le théâtre irlandais de 1996 à 1999 et a été Deputy Supreme Allied Commander of Forces in Europe (D-SACEUR).

David Galula : la pacification en Algérie 1956-1958
Par Bruce Hoffman, vice-directeur de la RAND Corporation

Roger Trinquier, portrait du « Centurion »
Par Bernard B. Fall, correspondant de guerre, docteur en sciences politiques et professeur de relations internationales.

Armées

Un porc-épic en mer de Chine. Les forces terrestres taiwanaises à l’aube du 21e siècle
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Tableau de bord : les forces terrestres taiwanaises
Par Philippe Langloit, Chargé de recherche au CAPRI

Unités

History in the making : la France au Comité militaire de l’OTAN
Par Véronique Sartini, journaliste

Les 4 grandes directions d’études du Comité militaire de l’Alliance atlantique

La participation française au budget de l’OTAN

La participation française actuelle aux opérations de l’OTAN (chiffres au 10/09/07)
La représentation des officiers français au sein de l’alliance :

Technologie & armement

Destroyers : le premier instrument de la stratégie navale contemporaine ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Les destroyers Arleigh Burke : de la « Blue Water » à la « Brown Water »
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense

Le Forbin enfin à l’horizon. La marine française ouvre le parapluie !
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

Fiches techniques

Destroyer LCF classe De Zeven Provincien / Tromp, Van Heemskerck et Kortenaer : en avance sur leur temps
General Atomics R/MQ-1A/C Predator/Sky Warrior / Une histoire opérationnelle bien remplie
Obusier automoteur BAE Land Systems AS-90 / Faut-il encore construire des automoteurs d’artillerie chenillés ?

Critiques de lectures

L’océan globalisé. Géopolitique des mers au XXIe siècle d’Hervé Coutau-Bégarie
Suicide Bombers in Iraq. The Strategy and Ideology of Martyrdom de Mohamed Hafez
Des principes de la guerre par le Maréchal Foch
Achever Clausewitz par René Girard
Atlas de l’islam radical présenté par Xavier Raufer
Parameters. Vol. XXXVII, n°3, Autumn 2007

Disponibles dans tou(te)s les bon(ne)s kiosques/librairies ou sur www.areion.fr/boutique

jeudi 29 novembre 2007

Hélicoptères : l'enlisement afghan

L’OTAN a reconnu que son principal souci en matière opérationnelle en Afghanistan était le faible nombre d’hélicoptères disponibles. Des commandants ont indiqué au cours de la conférence Heli-Power (qui se tenait en partenariat avec DSI) qu’ils faisaient face à un constant déséquilibre entre l’offre et la demande en moyens héliportés d’attaque et de transport.

Bien souvent, les membres européens de l’OTAN sont réticents à envoyer des voilures tournantes en Afghanistan, du fait des coûts de transport et d’entretiens induits. De ce fait, l’OTAN considère cette question comme hautement prioritaire et envisage une série d’options telles que l’acquisition par l’Alliance d’un pool de Mi-17 Hip tchèques ou l’optimisation de la logistique.

En filigrane, on peut néanmoins se poser la question de l’intérêt pour les armées européennes d’acquérir des appareils de plus en plus coûteux et d'aligner des chiffres mirobolants dans les annuaires stratégiques pour que ces mêmes armées soient, in fine, incapables de les projeter sur des théâtres d’opérations lointains...

mardi 27 novembre 2007

Techno-terrorismes et techno-guérillas de plus en plus probables

Selon une étude de la RAND Corporation qui vient de paraître récemment, terroristes et combattants pourraient assez rapidement bénéficier d’un certain nombre de technologies avancées, à l’instar de mortiers bénéficiant d’un pointage via GPS ; des fusils de sniping lourds, d’une portée supérieure à 2 km ; des fusils d’assaut avancés ; des engins antichars à longue portée ou des mines capables d’être utilisées contre des navires civils – cargos, pétroliers ou ferries.

Selon les chercheurs américains, l’une des meilleures options pour éviter ce type de scénario consisterait à mettre en place des mesures telles que l’utilisation de codes, permettant ainsi aux seuls utilisateurs légitimes des armes de les employer

samedi 24 novembre 2007

Roughead sur la nouvelle doctrine de l'US Navy

DSI est fréquemment revenu sur les évolutions de la stratégie navale américaine. Ici, le CNO américain effectue une partie de la présentation sur laquelle nous reviendrons dans le prochain DSI :

vendredi 23 novembre 2007

Le Tigre est libéré

C’est finalement le 16 novembre 2007 – toujours à temps pour célébrer le centenaire de l’hélicoptère – qu’a été officiellement mis en service l’hélicoptère de combat Tigre au 5ème Régiment d’Hélicoptères de combat de Pau (l’appareil équipait déjà l’école franco-allemande du Luc).

Programme lancé en coopération avec l’Allemagne en 1987 (sur base d’un besoin isolé… à la fin des années 1970 et à la suite de l’échec, en 1986 d’une joint-venture devant le satisfaire), l’appareil avait effectué son premier vol en 1991.

Livrés fin juin 2007, les deux premières machines du 5ème RHC ont rejoint les nouvelles installations logistiques de la base, d’un coût de 40 millions d’euros, et conçues de façon à ce qu’un incendie ne puisse endommager qu’un seul hélicoptère.

D’un coût estimé à 19 millions d’euros à l’unité, le Tigre a été commandé par la France (82 exemplaires), l’Allemagne (80), l’Espagne (24) et l’Australie (22). L’Arabie saoudite serait également intéressée par la machine.

Le résultat du raid israélien

Ces deux photos sont récemment apparues sur le net et représenteraient le site syrien attaqué par la Heyl Ha'Havir en septembre, et monreraient, à droite, l'étendue des dommages.

En tout état de cause, si nos confrères d'Aviation Week indiquent qu'il s'agirait d'un réacteur nucléaire, la seule présence du bâtiment ne confirme pas cette hypothèse : on ne voir ainsi aucun bâtiment des auxiliaires.

jeudi 22 novembre 2007

Un peu de lecture pour les soirées d'hiver

Et voilà, le T&A de décembre-janvier est bientôt bouclé, le DSI de décembre tourne sur les rotatives, celui de janvier progresse comme il doit et, comme on dit outre-atlantique, "la redaction save the day". Ouf ;o) Tout cela pour dire que je viens de recevoir "La guerre probable", du général Desportes, un ouvrage qui devrait faire parler de lui à pas mal d'égards - surtout, je l'espère, en bien.

C'est clair, préçis et la thèse défendue ne manquera pas d'animer les débats stratégiques en cours - d'autant plus qu'elle est très solidement argumentée. Bien sûr, elle en fera râler plus d'un. Mais bon, sinon, on ne serait plus dans un débat et ce serait, vous le reconnaitrez, profondément ennuyeux.

Et à ceux qui diront qu'il est un indécrottable défenseur de l'engagement au milieu des populations et de la préparation face à la guerre asymétrique, il faut tout de même avouer qu'il a, à l'égard des engagements "possibles à plus long terme" une posture spécifique : il ne nie donc pas cette possibilité mais part du principe - assez sain - que s'il faut attendre demain pour faire face à la symétrie, il faudra toujours survivre à aujourd'hui et à l'asymétrie.

Je n'ai pas encore terminé l'ouvrage (critique dans le DSI de janvier) mais les pistes qu'il dessine pour se jouer de cette dichotomie parfois franchement abusive font franchement avancer les choses et, à tout le moins, réfléchir.

D'ici là, croisez les doigts : Véro part en mission sur Paris demain pour la rubrique "unité" de janvier. On espère ne pas la retrouver en hypothermie et affamée, bloquée quelque part dans une grève ;o)

mardi 20 novembre 2007

Interview : statut du programme nucléaire iranien

Il y a quelques temps de cela, Pierre Babey était venu faire un tour à la rédaction, histoire de venir parler un peu du programme iranien et de ses répercussions internationales. Le sujet est passé hier au Soir 3 de Marie Drucker (visionnage en ligne possible) avec, en prime, l'interview de François Géré... et une vue de la rédaction ;o)

samedi 17 novembre 2007

En défense de Smith : La guerre au milieu des populations, paradigme structurant des engagement de basse comme de haute intensité ?

Comment appréhender la structure des conflits à venir dans le contexte si particulier de la rédaction du futur Livre blanc ? Si les positions semblent tranchées (nous renvoyons le lecteur, sur ce sujet, au DSI de novembre) les deux grandes catégories de positionnement renvoient sont fondées sur un biais temporel. Les tenants d’une structure de forces (en ce compris dans ses conséquences doctrinales) orientée sur les opérations de basse intensité et de stabilisation – telles que celles engagées en Côte d’Ivoire – envisagent la configuration contemporaine des conflits. Comparativement, les tenants d’une structure de force orientée sur les opérations de haute intensité, en fondant leur analyse sur la résurgence possible d’un adversaire technologiquement avancé, envisagent des opérations se tenant dans un futur plus ou moins proche.

Reste, cependant, que ce débat paraît par trop tranché et ne pourrait constituer que les deux faces d’une même pièce, de sorte que la récente contribution de Rupert Smith sur L’utilité de la force possède, selon nous, des vertus insoupçonnées. Premièrement, sur l’environnement physique des conflits, à la fois actuels et, dans la mesure de la fiabilité de la prospective, futurs. Smith, en mettant l’accent sur les populations, rejoint là les tenants aussi bien de la basse que de la haute intensité. Qu’ils soient ou non technologiques et qu’ils impliquent ou non des missions de stabilisation et/ou de combat, les conflits de demain seront résolument urbains et littoraux : 80% de la population mondiale vit à moins de 200 km des côtes.

Deuxièmement, il serait de très loin abusif de considérer que les conflits de basse intensité serait a-technologiques et mené par des va-nu-pieds : rien n’est plus faux. L’expérience libanaise de 2006 montre à quel point les nouvelles technologies – antichars, certes, mais aussi d’écoute électronique et de gestion médiatique, car c’est là que s’est joué le succès du Hezbollah – peuvent être utilisées par un adversaire asymétrique. En écho, des cadres du Hamas sont formés en Iran aux mêmes combinaisons techno-doctrinales que le Hezbollah. En Somalie, les Tribunaux islamiques disposent de missiles SAM-18. En Colombie, les narcos utilisent des sous-marins pour transporter de la drogue aux Etats-Unis. Pour contrer l’utilisation de petits appareils dans ces fonctions, la marine mexicaine a acheté rien moins que des Su-27 Flanker. Au Sri Lanka, le LTTE a été le premier groupe de guérilla a mettre en œuvre une stratégie aérienne « active » en utilisant des appareils de tourisme pour bombarder une base aérienne.

Au final, il en résulte que dévaloriser les engagements de basse intensité au motif qu’ils ne correspondraient pas à nos rationalités est non seulement dangereux mais aussi stratégiquement faux : par nature, la stratégie vise à soumettre la volonté adverse. Le reste n’est qu’une question de moyens. Smith, à cet égard, à raison de souligner les acquis de ce qu’il appelle la « guerre industrielle ». Ce qu’il note à cet égard et avec d’autres, c’est que le paradigme de la « bataille décisive », tel que décrit par V.D. Hanson comme paradigme structurant de l’art de la guerre occidental, est en perte de vitesse. Et il a raison : à l’échelle historique, les batailles réellement décisives sont non seulement très rares mais, même dans leur version édulcorée (une suite d’engagements de haute intensité généralement menées en campagne et aboutissant à une victoire sans appel), n’ont plus eu lieu depuis les guerres israélo-arabes.

Troisièmement, sur la valeur de Clausewitz. Lorsque les Etats-Unis sont revenus à la vision la plus pure qui soit de cet art occidental de la guerre – par le biais des Rapid Decisive Operations – ils ont, trop confiant en leur supériorité technologique, certes pulvérisé ce qui restait de l’armée irakienne. Mais ils n’ont pas compris la logique profondément clausewitzienne des conflits (par tradition, les Etats-Unis sont jominiens – les Marines faisant exception) et en particulier les lois d’action réciproques : tout conflit est une suite d’adaptations permanentes. L’adversaire s’est reconfiguré, a muté et a combattu des Américains qui ont tardé à se contre-adapter. Le résultat de cette logique exclusivement orientée sur la haute intensité se passe de commentaires et si la situation irakienne semble évoluer – certes, timidement – à l’heure actuelle c’est précisément par ce que David Petraeus est sorti de la rationalité propre à la haute intensité.

La valeur de Clausewitz dans les conflits contemporains et à venir est inestimable. Je renvoie le lecteur au dernier chapitre (« Vers un néo-clausewitzianisme ? ») d’Au risque du chaos, chapitre co-écrit avec Alain De Neve et Christophe Wasinski, je tiens ici à en donner l’un des arguments. Si Clausewitz été vertement critiqué par Van Creveld ou encore Keegan, c’est essentiellement parce qu’il aurait mis l’Etat au centre de sa réflexion. Je ne suis pas d’accord avec ces analyses : la « formule » clausewitzienne indique que la « guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». Or, limiter la politique à une seule de ses formes – l’Etat – est non seulement abusif mais également tend à nier la diversité des formes politiques (al Qaïda est une forme politique, le LTTE aussi, le Hezbollah avec) comme d’arts de la guerre découlant de ces formes. Et j’ajouterai encore que Clausewitz n’est pas uniquement le penseur de l’engagement décisif : ses cours sur la « petite guerre » (Cf. l’article de Sandrine Picaud dans le DSI n°16) comme certains passages de Vom Kriege démontrent amplement son intérêt pour la question.

J’ajouterai enfin que les populations sont effectivement devenues – en Irak, au Liban (Cf. l’analyse de Reuven Benkler dans le DSI de juin) – des acteurs du conflit. Tout dépend de leur niveau de mobilisation/d’engagement/de résistance aux processus de mobilisation - ce qui nous renvoie directement à la "trinité" clausewitzienne. Et Smith a cent fois raison de souligner, à l’instar de Clausewitz, qu’une population civile est un réservoir de combattants et que faire en sorte de se l’allier est une garantie contre une dégénérescence des conflits – dégénérescence au cœur de la problématique des conflits contemporains. Les penseurs de la « guerre de 4ème génération », des Marines, l’ont amplement compris comme Max Boot (The Savage Wars of Peace). Certes, Smith ne fait pas du Clausewitz, du Coutau-Bégarie ou du Desportes. Ce n’est pas un théoricien capable de formaliser un raisonnement « blindé » du point de vue des arguments. Mais il partage quelque chose avec les théoriciens : l’intuition. A l’origine de toute raisonnement cartésien, il existe une intuition fondatrice et Smith, parce qu’il a vécu Desert Storm aussi bien que la Bosnie ou l’Irlande du Nord nous apporte un point de vue précieux.

Il nous apporte surtout, pour en conclure, l’intuition que l’on ne peut aller trop loin dans la distinction des scénarios : à l’échelle historique, ce sont les systèmes militaires (ou économiques, d’ailleurs) trop lents à l’adaptation et/ou incapables de penser en dehors des cadres préétablis qui ont été vaincus. Cloisonner de façon trop nette ou trop dogmatique les possibles de l’asymétrie ou de la symétrie, c’est se priver de cette faculté d’adaptation.

Voilà pourquoi, face au retour du paradigme de la bataille décisive - symétrique, technologique potentiellement trop linéaire -, je préfère celui de la "guerre au milieu des populations" - asymétrique mais potentiellement symétrique, comptant sur les "sidewises technologies" comme les technologies et plus encore sur le cerveau humain, conflit chaotique, éminnement politique et non linéaire. Cette dernière me semble plus adapté à nos futurs, qu'ils soient ou non fait de haute ou de basse intensité et Smith me semble offrir une optique qui réconcilie ces deniers futurs plutôt qu'il n'opterait pour l'un ou l'autre.

vendredi 16 novembre 2007

Bye-bye F-117

Le F-117 a effectué sa dernière présentation publique lors du salon de Dubaï et, comme nous l'annoncions il y a quelques mois, devrait être retiré du service dans le courant 2008. Petite vidéo en hommage au fer à repasser le plus rapide de tous les temps.

Noël approche : quelques idées de lectures (3)

Antonin TISSERON. Guerres urbaines. Nouveaux métiers, nouveaux soldats. Coll. « Stratégies et doctrines », Paris : Economica. 2007. 115p.

Sujet de réflexion stratégique, tactique et doctrinal devenu incontournable depuis une petite dizaine d’années, la guerre en milieu urbain est aussi massivement marquée par une approche américaine très particulière, plus volontiers centrée sur l’utilisation de la force. Or, les pays européens, France comprise, ont une approche bien particulière de la question, nettement plus nuancée.

Dans ce cadre, le premier mérite de l’ouvrage d’Antonin Tisseron sera de sensibiliser le lecteur à cette approche, tout en définissant les contours de ce que représente le combat urbain aujourd’hui. À cet égard, si l’on perçoit une (légère) prévalence de la sociologie sur les études stratégiques, il n’en demeure pas moins que l’auteur donne au lecteur une bonne introduction aux opérations contemporaines.

Mais il souligne aussi, c’est là un deuxième mérite du livre, à quel point le combat urbain presse la réforme de nos armées, en exigeant d’elles un soldat nouveau, plus sensible aux questions humaines qu’aux questions technologiques et qui, par des qualités toutes clausewitziennes – et propres, finalement, au soldat européen – sera capable aussi bien d’appliquer la force que de négocier.

L’étude, menée tout en nuances, se révèle importante à cet égard, après les travaux aux connotations plus historiques, notamment ceux menés par Jean-Louis Dufour (La guerre, la ville et le soldat, Odile Jacob, 2002) ou, sur la question de l’asymétrie, par des auteurs comme Jacques Baud.

Elle ouvre ainsi des pistes de réflexion d’autant plus utiles qu’elles sont relativement peu explorées en Europe. À conseiller vivement, dans la bibliothèque du guerrier urbain comme dans celle de toute personne considérant que c’est en ville que les choses se passent.

jeudi 15 novembre 2007

Noël approche : quelques idées de lectures (2)

A la suite de notre post d'hier, la sélection du jour (parue dans DSI 29) est L'ensauvagement de Thérèse Delpech (L’ensauvagement. Le retour de la barbarie au XXIe siècle. Paris : Hachette littérature (Pluriel), 2005, 366p.).

L’époque actuelle, c’est indéniable, recèle autant de dangers que de moyens d’y faire face. Reste, toutefois, à pouvoir l’appréhender à sa juste mesure, tout en nuance – parce qu’on ne répond pas avec des analyses grossières à une Zeitgeist, un esprit du temps, complexe. À cet égard, l’ouvrage de Thérèse Delpech montre que l’on peut à la fois allier éthique et Realpolitik.

Auteure pour le moins connue, elle produit ici un ouvrage très intéressant – que sa parution en format « poche » rend en outre accessible aux étudiants –, formulant un certain nombre d’hypothèses et les validant. Premièrement, les intellectuels sont condamnés à se tromper mais l’on ne peut faire sans eux. Et l’auteure de prendre ce qu’elle appelle le « télescope » pour montrer à quel point nous sommes trop proches de l’actualité que pour avoir un jugement digne de confiance.

Deuxièmement, elle définit son concept d’ensauvagement. Contre un Norbert Elias ayant une vision par trop linéaire du progrès social, Delpech montre la permanence et la diversification, consubstantielle aux sociétés dont elle est le fruit, de la violence.

Troisièmement, elle montre à quel point nous sommes peut-être plus proches de 1905, en tant « qu’année 0 » des transformations radicales qui allaient animer le 20e siècle, que du 21e siècle ! Entre révolutions scientifiques et politiques et complexité d’une interdépendance économique qui ne sera, une fois 1914 venu, nullement garante de paix, 1905 ressemble fort, effectivement, à notre monde.

Avec une plume peu avare de réflexions pénétrantes, Thérèse Delpech nous offre donc un excellent ouvrage qui, si certaines des positions qu’il défend peuvent être critiquées, est de loin supérieur en termes prospectifs à la Brève histoire de l’avenir d’un Attali ronflant de réinventer les roues conceptuelles et perdant une méthode qu’il avait pourtant eu plus assurée.

mercredi 14 novembre 2007

Noël approche : quelques idées de lectures


Noël approchant et les journées raccourcissant, la lecture se fait encore plus attirante que d'habitude. Pour commencer, un ouvrage dont j'avais déjà parlé sur ce blog et doont la critique est parue dans le DSI de ce mois :

Vincent DESPORTES et Jean-François PHELIZON. Introduction à la stratégie. Paris : Economica, Coll. « Stratégies et doctrines ». 2007. 258 p.

On ne connaît jamais aussi mal une discipline que ses fondements, sans cesse appelés à être médités et questionnés. C’est également le cas en matière de stratégie et, à cet égard, par la démarche innovante du dialogue entre l’industriel de très haut vol et le militaire plus qu’expérimenté, V. Desportes et J-F. Phélizon ont produit un ouvrage autant destiné à l’honnête citoyen qu’à l’expert.

Ce sont les fondements mêmes de la stratégie qui y sont disséqués au travers de réflexions pénétrantes, tout à la fois précises et limpides. Mais derrière cette perle d’épistémologie accessible à tous se cachent aussi des questionnements récurrents et transverses : le poids des héritages culturels occidentaux et orientaux ; celui des héritages historiques aussi ; les similitudes et les différences parfois profondes entre stratégie militaire et économique ; des variations autour de la notion d’objectif qui valent leur pesant de méditation ; d’autres sur la valeur de l’action indirecte par ses formes obliques et latérales ; les formes et l’importance du commandement et, ultimement, la mise en action de la stratégie au travers des facteurs espace et temps.

En somme, les auteurs plantent le décor de la mécanique du monde – économique et militaire certes mais aussi, par nombre d’aspects, politique – et offrent au lecteur les élémentaires de la boîte à outil du stratège comme du stratégiste. Pourtant sans prétention cette Introduction à la stratégie – qui invite brillamment le lecteur à poursuivre ses pérégrinations dans le monde des idées – marquera sans aucun doute l’historiographie de la stratégie. En un mot comme en cent, l’ouvrage est indispensable.

mardi 13 novembre 2007

Le baril à 100 dollars va-t-il relégitimer la propulsion nucléaire ?

De plus en plus d’observateurs s’inquiètent d’une flambée des prix des carburants qui a des conséquences directes sur les coûts de fonctionnements des forces armées (Cf. les éditions de DSI de juillet 2006 et janvier 2007).

C’est également le cas aux Etats-Unis où de plus en plus de voix s’élèvent pour une réintroduction de la propulsion nucléaire dans la flotte de surface, au profit notamment des futurs croiseurs de la classe CG(X) dont 19 unités devraient être reçues entre 2011 et 2023.

En fait, une étude réalisée par l’Office of Naval Research montre que si une chaufferie nucléaire est un investissement conséquent, il devient rentable pour un bâtiment amphibie dès lors que le baril est à 60 $, pour un croiseur lorsque ce baril est à 80 $ et pour un destroyer lorsqu’il est à 205 $.

lundi 12 novembre 2007

Aux agendas : conf' au CESA

Dans la séquence "agenda", j'ai été invité à donner une conférence au CESA (Centre d'Etudes Stratégiques Aérospatiales) sur "Les rapports entre stratégie aérienne et technologies, culture française et culture américaine" ce 11 décembre.

Le lieu et l'endroit : de 12h45 à 13h45, à Paris - Ecole militaire, amphithéâtre De Bourcet. L'entrée est libre, sous réserve de places disponibles, de sorte que les inscriptions sont les bienvenues : rencontres.cesa@air.defense.gouv.fr

dimanche 11 novembre 2007

VBCI : précisions de Marc Chassillan

Marc Chassillan a envoyé une note pour le moins intéressante sur le débat roues/chenilles dans le contexte des débats entourant le VBCI (pour un background sur ledit débat, Cf. Les cahiers du RMES ; l'interview du directeur du programme "Infanterie" dans T&A 7 ; le comparatif des VCI sur roue dans T&A n°1 ; le DSI n°16).

A lire chez Jean-Dominique Merchet.

vendredi 9 novembre 2007

La Bundeswehr fait toujours dans le lourd

Nos lecteurs se souviendront que le T&A actuellement dans les kiosques examine l'IFV allemand Puma sous toutes les coutures. Petit complément d'information arrivé hier, l'Allemagne en a officiellement commandé 405 exemplaires pour plus de 3 milliards d'euros.

jeudi 8 novembre 2007

Retrait confirmé de la France du programme AGS

Bien que l'information ait été rendue publique par le ministre de la Défense, elle ne semble guère avoir suscité d'émotion. Cependant, la France s'est bel et bien retirée du programme AGS et ne se dotera donc pas d'une capacité équivalente aux E-8 Joint Stars américains (supérieurs aux Cougar Horizon).

Ce qui n'est pas sans poser une série de problèmes collatéraux. Le premier porte sur la capacité des autres Etats partie au programme à supporter la charge financière découlant du retrait français. Le second est qu'après l'annulation (là aussi, tout aussi curieusement peu médiatisée) du E-10MC2A (qui devait remplacer les AWACS, les Joint Stars et les RC-135 américains), l'AGS pouvait représenter une porte de sortie pour Washington.

En tout état de cause, voilà qui tempérera certainement les commentaires selon lesquels N. Sarzy était en phase d'alignement sur les Etats-Unis...

Des Rafale pour le Brésil ?

La mise en place d’un groupe de stratégie de la défense nationale par le président Lula permet de dévoiler l’ambitieuse stratégie à long terme de Brasilia, y compris en regard d’un Venezuela qui semble être perçu comme une menace. Dans le même temps, deux décisions ont été prises. La première concerne une augmentation de 50 %, dès l’année prochaine, du budget de défense, qui se montera alors à 5 milliards de dollars.

Deuxième décision, le Brésil a lancé un appel d’offre pourtant sur l’acquisition de 36 appareils de combat pour un montant de 2,2 milliards de dollars. De fait, la force aérienne brésilienne va mal : 37 % de ses appareils seraient non-opérationnels. Reste toutefois que si le Rafale semble bien placé pour l’emporter – les Brésiliens ayant reçu des Mirage 2000 d’occasion à un prix défiant toute concurrence – une éventuelle commande devra être suivie, selon les Brésiliens eux-mêmes, de transferts technologiques.

mercredi 7 novembre 2007

Avec une publicité pareille...

... que faut-il ajouter de plus ? Jean-Dominique Merchet a lu le dernier DSI et semble avoir apprécié. Face à une telle appréciation, je serais bien mal fichu d'en rajouter. Toutefois, le débat stratégique en tant que tel est ranimé depuis une bonne année et le dossier tel qu'il a été réalisé se place dans une continuité éditoriale (et parallèlement à nos thématiques habituelles), appliquée sur plusieurs numéros. Petite récapitulation pour ceux qui voudraient approfondir :

Novembre 2006 : le général Desportes pose un jugement sévère sur la Transformation et lui préfère l'adptation ; Djamel Metmati approfondit le concept de numérisation ;

Décembre 2006 : application au plan tactique via un spécial guerre urbaine, introduction au sujet.

Janvier 2007 : application au plan opérationnel/stratégique : dossier spécial "options de sortie de crise en Irak"

Février 2007 : retour à la théorie avec la présentation du concept d'effet majeur par le colonel Yakovleff

Mars 2007 : spécial élections présidentielles. C'est aussi l'occasion de faire un état de l'art des grands dossiers stratégiques et industriels en cours ou à venir.

Avril 2007 : le général Hubin tient à tempérer l'opposition entre symétrie et asymétrie et argue d'un rapprochement des deux concepts

Mai 2007 : retour à la tactique avec un dossier spécial "guerre en montagne"

Juin 2007 : le dossier spécial "puissance aérienne" permet de montrer les apports de la stratégie aérienne, tout en montrant ses connexions conceptuelles avec la contre-insurrection (colonel Osinga, P.K. Davies)

Juillet 2007 : retour plus approfondis sur le combat urbain, comprenant notamment une contribution d'Antonin Tisseron

Septembre 2007 : dossier "adaptation et contre-adaptation" montrant les difficultés d'armées technologiquement avancées à faire face à des guérillas et des techno-guérillas ; mais aussi les opportunités inexploitées dans le domaine des PSYOPS et de l'influence

Octobre 2007 : poursuite du débat sur l'influence aux plans tactiques et stratégiques ; résurgence d'une puissance européenne "non-UE" ; couverture de l'Université d'Eté de la défense et question de la préemption.

Novembre : On synthétise, au plan politico-stratégique.

Le débat, on le comprendra, est très complexe, très large aussi. Jamais les paramètres n'ont été aussi nombreux. Et s'ils prennent un relief particulier au regard du prochain Livre blanc, ils se poursuivront encore longtemps. Des thématiques comme la contre-insurrection ont encore été assez peu abordées - alors pourtant que la France dispose de théoriciens de valeur - sans encore compter un frémissement qui se sent clairement du côté de la stratégie aérienne mais aussi de la stratégie navale.

Je viens, à cet égard, de terminer le dernier ouvrage d'Hervé Coutau-Bégarie (critique de lecture en décembre !), qui augure d'une vraie pensée navale contemporaine à l'échelle européenne. Il était temps. Que cela ne soit pas pris comme un reproche mais les marins sont parfois un peu trop historiens. Or, tant de choses sont à faire en ce domaine, quasi-vierge si l'on excepte les traditionnelles et nécessaires (mais point trop n'en faut) légitimations du rôle économique ou écologique de la mer. En d'autres termes, on n'a pas fini d'investiguer le monde de la stratégie.

lundi 5 novembre 2007

Le retrait de la France du programme AGS envisagé

On connaissait les difficultés techniques auxquelles fait face le programme Alliance Ground Surveillance, lequel doit permettre à l'OTAN de disposer d'un pool de drones RQ-4 et d'Airbus A-321 spécialement modifiés pour emporter le radar SOSTAR.

Mais il semble que ces difficultés soient à la source de sérieuses remises en question à Paris. On nous rapporte ainsi que la France pourrait - le conditionnel est de mise - être amenée à se retirer du programme (et donc de son financement, presque 100 millions d'euros) prochaînement.

DSI 31 dès demain en kiosque


DSI 31, novembre 2007 – sommaire

Editorial
Agenda – nominations – carnet
Veilles contre-terroristes (31 entrées)
Contrats du mois (17 entrées)
Veilles stratégiques :

Flash : budget géorgien ; premier vol du KC-30 ; utilisation des SDB depuis le F-22 ; projets kazakhs ; essai de l’Agni-I ; réception des PAC-3 néerlandais.

Canada : de nouveaux sous-marins en vue ?

Etats-Unis : Les contractors empiètent sur la FEMA ; des C-5 rénovés (très) coûteux… ; un nouveau wing d’opérations spéciales ; bataille pour les drones ; Tom Jones n’est pas un has been ; le BAMS pour compenser la réduction des flottes ? ; Réception du premier EA-18G Growler ; l’amiral Roughead va-t-il redéfinir la posture de la marine américaine ? ; des M-109 jusqu’en 2050 ; le prix des contractors.

Europe : Démonstration des capacités du radar SOSTAR-X

Bulgarie : accord de principe sur l’acquisition de 4 Gowind

France : Loi de programmation des finances et commandes

Grande-Bretagne : réduction du format de la RAF ?

Pays-Bas : modernisation d’une partie de la flotte de F-16

Norvège : présentation du budget 2008

Bahreïn : un radar ABM ultra-moderne

Inde : un lanceur spatial réutilisable dès 2009 ?

Irak : commande massive de matériels pour 25 bataillons ; nouvelle réduction du format des forces britanniques ; réarmement rapide ; du neuf dans la protection antimissiles des liners ; le réseau de défense aérienne syrien hacké ?

Chine : un nouveau centre spatial ; un client irakien rentable ; un programme d’ELINT naval qui se porte bien

Japon : des contractors pour la défense antimissiles ; réagencement du dispositif à Okinawa

Taiwan : le Hsiung Feng 2E… ; … partie d’une démonstration de force inédite depuis 1991 ; Taipeh cherche à renforcer sa dissuasion conventionnelle

Australie : commandes en pagaille pour Canberra ; commission du dernier Armidale

Somalie : Négocier avec les islamistes ?

La chronique de Carl von C. : l’affaire afghane est pliée, mais pas dans le bon sens

Géostratégie

« La défense anti-missiles devient aussi importante que la défense anti-aérienne » Interview de Franciszek Gagor, chef d’état-major de l’armée polonaise, candidat au poste de président du Comité militaire de l’OTAN
La privatisation de la sécurité au service de la politique étrangère américaine
Par Jean-Didier Rosi (Licencié en sciences politiques) et Tanguy Struye de Swielande (Professeur aux FUCAM et à l’Ecole Royale Militaire)

Où en est la Russie stratégique ?
Entretien avec Ruslan Pukhov, directeur du Center for Analysis of Strategies and Technologies (CAST), Moscou.

Stratégie

Intervenir ? Les dilemmes de la future politique de défense française
Par la rédaction

Intervention-stabilisation : l’équation contemporaine
Entretien avec le général Pierre de Saqui de Sannes, Gouverneur militaire de Marseille, officier général de la zone de Défense sud.

Quelques réflexions sur la défense de la France
Entretien avec Hervé Coutau-Bégarie, Président de l’Institut de Stratégie Comparée, directeur du cours de stratégie au Collège Interarmées de Défense.

Nouvelles menaces et poussées géopolitiques
Entretien avec Aymeric Chauprade, directeur du cours de géopolitique au Collège Interarmées de Défense

Pensée, concepts et mutations : le réveil de la France ?
Entretien avec Christian Malis, directeur scientifique de la Fondation Saint-Cyr, chercheur associé au centre de recherche de Saint-Cyr Coëtquidan

Puissance aérospatiale et nouveaux conflits : l’indispensable atout
Entretien avec Jean-Jacques Patry, chargé de mission à la Fondation pour la Recherche Stratégique et directeur du Centre européen de recherche opérationnelle militaire (CEROM), avec le concours de Philippe Gros, chargé d’analyse et de développement de concepts (FRS-CEROM).

Unités

Mot d’ordre : adaptation. La base ALAT du 1er RHC
Par Véronique Sartini, journaliste

L’adaptation des hélicoptères au combat urbain
Entretien avec le LCL (TA) Hervé Auriault, chef de corps du 1er RHC de Phalsbourg

Encadré : le Cougar Horizon

« Notre expérience du combat urbain se fait avant tout sur le terrain »
Entretien avec le capitaine Julien Litas, commandant l’escadrille d’hélicoptères d’attaque n°1 du 1er RHC

En vol : tactique et renseignement
Par Véronique Sartini, journaliste

Armées

Intervention en Iran et représailles de Téhéran : 3 scénarios
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Tableau de bord : l’Iran chimique et balistique
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Technologie et armement

Des origines du T-34 soviétique
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense

Des tanks pour la Rodina
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

L’industrie russe des chars de combat tente péniblement de survivre
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

Fiches techniques

Char de combat T-64/Les forces terrestres ukrainiennes face à la Russie
AIDC F-CK-1 Ching Kuo/Vers le décollage de l’industrie aéronautique taiwanaise ?
Corvette LCS-1 classe Freedom/La modularité, clé des opérations littorales ?

Critiques de lecture

Democracy and Counterterrorism. Lessons of the Past de Robert J. Art and Louise Richardson (Eds)
Introduction à la stratégie de Vincent Desportes et Jean-François Phélizon
Principes fondamentaux de stratégie militaire de Carl von Clausewitz
La première guerre mondiale de John Keegan
Inflexions. Civils et militaires : pouvoir dire. Juin-septembre 2007
Le militaire belge en opérations : aspects politiques et sociologiques d’André Dumoulin et Delphine Resteigne.

samedi 3 novembre 2007

Quelle est la crédibilité de Wikipédia ?

André Dumoulin vient de m'envoyer le lien vers un article de Marianne qui me semble très pertinent et qui "démonte" en bonne et due forme l'encyclopédie collaborative, avant-garde du web 2.0.

Et de fait, le problème de l'anonymat des contributeurs y est central : est-ce le savoir (boudjou : Sage m'a envoyé un mail : accès gratuit à ses 460 revues - vraiment académiques - jusque fin novembre) ou la possibilité de manipulation qui se démocratisent ? Du point de vue du stratégiste examinant les matériels, il est vrai qu'on est parfois curieux de savoir d'où viennent certaines infos... ou plutôt de quels départements marketing. A voir ici.

Pour mon anniversaire, je veux des journées de 48 heures !

Ca y est me direz-vous, voilà qu'il se plaint ! Et bien pas tout à fait. Mais je me suis fait une petite virée en librairie (restons sérieux, tout de même) et non content d'avoir reçu de Véro "Une exécution ordinaire" (euh... pas d'arrières-pensées envers son vénéré rédac'chef adjoint, j'espère !), je me suis pris "Achever Clausewitz" de Girard (non, pas question d'euthanasier ce bon vieux Carl von C.). Tout ça avec une chronique stratégique de l'année en route et un bouquin à parachever, ça ne fait pas très sérieux. Mais on ne se refait pas, après tout.

Plus sérieusement, j'ai eu de très bons commentaires sur Achever Clausewitz. Mon interlocuteur me l'avait décrit comme assez ardu, tendant vers l'épistémologie. Des 3 premières pages lues en prenant l'apéro ce midi, la prose vole assez haut, de fait, mais reste claire. Le questionnement lui-même est terriblement concret. Voilà qui justifiera très certainement une critique de lecture dans le DSI de décembre.

Ceci dit, mes potes m'ont offert une petite merveille : une de ces machines expresso qui vous préparent de petites bombes caféinées comme je les aime et Madame Athéna m'a offert un Palm, histoire que je sois un peu plus à l'heure (pour faire la vaisselle, par exemple : c'est étonnant cette résilience que j'ai à l'égard de la vaisselle). Qui a dit que le temps objectif était incompressible ?

Quand les braves rendent les armes

Je vous avais déjà parlé de Mehmet Koksal et de son blog, humeur allochtone. Il faisait partie de mon univers de citoyen bruxellois à mi-temps en me tenant informé sur mes quartiers, en farfouilant sur les petites et les grosses combines de la politique belge.

Et là où les uns et les autres poussaient des incantations pour éviter les amalgames en tous genres (les Kurdes sont tous du PKK, les musulmans sont tous terroristes, les Turcs sont tous nationalistes, j'en passe et des meilleures), il a fait bien plus pour la cohésion sociale, la tolérance et l'information libérée de l'autocensure que les bobos bien-pensants. Il voyait les choses avec l'arme la plus létale pour la crétinerie que l'homme ait jamais inventé : l'objectivité.

Et bien, il arrête. a force d'avoir creusé, il s'est attiré bon nombre d'ennuis, au point de se faire tabasser pour avoir suivi une manif' où, soit dit en passant, le drapeau d'une ambassade étrangère (Etats-Unis) a été brûlé par des Loups gris. Entre politiciens parlant de "prétendu génocide arménien" ou membres de l'extrême-droite turque se trouvant sur des listes électorales pourtant démocratiques, il considère que lui et son entourage sont dans une position intenable.

Appuyé par tout le monde mais soutenu par personne, le voilà sans son clavier-sabre. Un épisode de plus, sans doute, du lent glissement belge vers un non-Etat où l'objectivité comme la libre pensée semblent, face aux intérêts supérieurs du délitement, devenir des victimes collatérales. C'est grave. Mais est-ce que son expérience fera réfléchir ?

mercredi 31 octobre 2007

Un invité de marque pour DSI

C'est bien connu, DSI n'accueille que des invités de marque. Toutefois, nous avions reçu une proposition d'interview qui ne nous a pas laissé de marbre en ce sens qu'il s'agissait rien moins que du général Gagor, chef d'état-major général des forces armées polonaises et candidat au poste de président du Comité militaire de l'OTAN.

Ce diplômé de l’Ecole des officiers des troupes mécanisées de Wrocław (1973) est aussi titulaire d’une maîtrise de philologie anglaise de l’université de Poznań (1983). Il obtient en 1998 un doctorat de défense à l’Académie de défense nationale de Varsovie. Ancien auditeur du Collège de défense de l’OTAN de Rome (2001), il est également diplômé du National War College de la National Defense University de Washington (2002). Il joue un rôle déterminant au sein du groupe de travail des forces armées polonaises chargé de la préparation à l’accession de la Pologne à l’OTAN. Entre 2003 et 2006, le général Gągor est successivement Force commander UNIKOM Irak, assistant du SGNU (2003), Force commander UNDOF Syrie, assistant du SGNU (2003-2004), représentant militaire polonais auprès des comités militaires de l’OTAN et de l’UE à Bruxelles (2004-2006). Le 27 février 2006, le général Gągor est nommé chef d’état-major général des armées polonaises. Il est promu au grade de général d’armée le 3 mai 2006. Le général parle anglais, français et russe.

En l'occurrence, nous avons le plaisir de le recevoir dans le numéro de novembre de DSI et il me semble, ma foi, plutôt bien entouré :

- Ruslan Pukhov, directeur du CAST (Moscou) sur l'évolution des programmes russes ;

- Tanguy Struye et Jean-Didier Rosi pour un long article, très riche en informations, sur le phénomène des contractors ;

- Hervé Coutau-Bégarie, le général Saqui de Sannes, Aymeric Chauprade et Christian Malis dans le cadre de notre dossier principal, consacré aux options stratégiques de la France en regard du prochain Livre Blanc, et qui nous démontrent que le "politiquement correct" n'est pas prêt de l'emporter dans les débats stratégiques ;

- un dossier portant sur les options stratégiques iraniennes à long terme et un focus sur les armements chimiques et biologiques de Téhéran ;

- un dossier "ALAT" qui fait suite à une visite du 1er RHC de Phalsbourg et qui comprend pas mal de choses sur la façon dont ils perçoivent le combat urbain ;

- un dossier "technologie" sur l'évolution des chars russes, complété de fiches techniques sur le T-64, le Ching Kuo taiwanais et le LCS américain.

L'ensemble sera disponible dès le 6 novembre en kiosque et sur notre boutique en ligne. D'ores et déjà, bonne lecture à toutes et à tous... et n'hésitez jamais à m'envoyer remarques, suggestions et autres commentaires !

L'armée belge survivra-t-elle ?

L’affaire avait d’abord fait sourire : constatant un dépassement des dépenses de plus 200 millions d’euros, la ministre du budget belge avait placé le ministère de la défense sous curatelle, une mesure exceptionnelle découlant de l’absence d’un nouveau gouvernement fédéral à même de trancher la question sur le fond. Si ce déficit sera annoncé comme comblé quelques jours après (au détriment du programme d’équipement ?), le ministre contre-attaquera dans la presse néerlandophone : il existerait une « guerre de succession » non seulement à son encontre – en tant que ministre d’un gouvernement en affaires courantes – mais aussi à celle d’August Van Daele, chef d’état-major conjoint.

Les attaques menées l’auraient alors été par des « généraux conservateurs ». En filigranes se poserait la question des options stratégiques choisies : plus orientées « opérations humanitaires » que par le passé, les forces belges perdent, selon nombre d’observateurs, leur « mordant » - une situation que symbolise la perte de l’artillerie de 155 mm ou celle des chars de combat. Cette orientation n’est pas orpheline : le choc provoqué par l’assassinat en mission des 10 casques bleus belges à Kigali, peu avant le génocide rwandais, a conduit les autorités politiques à adopter une posture d’engagement des forces belges dans des missions assez peu risquées. La centaine de Belges présents au Tchad sera ainsi essentiellement affectée à des missions logistiques.

Mais les choix opérés en matière d’engagements, s’ils ne remontent donc pas au ministère d’André Flahaut, font grincer les dents plusieurs officiers – belges, français ou néerlandais – considérant que la Belgique, en ne s’impliquant pas dans les missions les plus dangereuses, effectue un exercice de « free-riding », profitant de la sécurité fournie par ses voisins.

Or, une nouvelle étape a été franchie dans ce que certains officiers belges qualifient en privé « d’entreprise de démantèlement des forces » par la conduite d’une étude visant… à placer la défense belge sous la tutelle du ministère des affaires étrangères. Ce qui signifierait concrètement que son rôle humanitaire serait définitivement consacré et que ses missions de combat pourraient être abandonnées. Si cette étude semble plus exploratoire qu’à visée concrète, il n’en demeure pas mois qu’elle est de nature à déclencher une véritable fronde parmi les militaires belges.

Si les enquêtes montrent qu’ils éprouvent une certaine satisfaction à mener des missions humanitaires, un certain nombre d’entre eux estime aussi non seulement que de telles missions peuvent impliquer des combats mais aussi que le combat en soi doit rester au programme des forces.

Certains membres des forces spéciales indiquaient ainsi lors d’un reportage diffusé à la télévision belge, il y a quelques mois, qu’ils étaient prêts à mener les missions pour lesquelles ils avaient été formés, notamment en Afghanistan… avant que le ministre, interrogé dans le même reportage n’indique qu’aucune demande en ce sens n’avait été effectuée par l’OTAN. Ce qui n’a pas manqué de causer un certain désarroi chez les Special Forces.

Ces manœuvres politico-militaires se produisant sur fond d’une crise gouvernementale qui perdure – et alors que la Flandre est traditionnellement plus encline aux sentiments anti-militaires que les régions majoritairement francophones – certains y voient, manoeuvre après manoeuvre, une entreprise de sape de l’un des derniers départements ministériels symbolisant la Belgique unitaire.

mardi 30 octobre 2007

L'Arabie saoudite change radicalement de politique d'approvisionnement

C'est avec une certaine surprise que l'on a appris aujourd'hui le changement radical opéré par l'Arabie saoudite dans sa politique d'équipements militaires. Alors qu'Eurocopter, MBDA et Airbus Military négociaient un très gros contrat, le royaume s'est finalement tourné vers la Russie, en achetant 150 Mi-35 Hind et Mi-17 Hip pour 2,2 milliards de dollars.

Evalué à 8,8 milliards d'euros, le contrat négocié par les Européens comprenait de 2 à 3 A-330 MRTT de ravitaillement en vol, 64 NH-90 (10 NFH et 54 TTH), 12 Tigre, 20 AS-532A2 de recherche et sauvetage au combat, 32 Fennec, 4 AS-565 Panther (Cf. notre brève "contrat du siècle pour EADS ?" dans DSI 18, septembre 2006). Des négociations semblaient également être menées dans l'optique de la vente de missiles Aster 30 et de chars Leclerc.

A cet égard, l'Arabie saoudite s'orienterait vers des SAM russes de même que vers le T-90. Ce revirement serait le fait du roi lui-même qui a repris en main la politique d'armement. Or, la vente semblait avoir été négociée par l'Elysée au terme du dernier mandat de J. Chirac, entre-temps remplacé par N. Sarkozy sans, apparement, que la transition sur ce dossier n'ait correctement été opérée. Par ailleurs, des observateurs indiquent aussi que la politique sarkozyste en regard du Moyen Orient pourrait avoir également influé la décision saoudienne.

lundi 29 octobre 2007

Le Type 093

Certains se rappeleront que l'un de nos dossiers principaux dans le DSI 28 (juillet-août 2007) touchait le domaine des SNA/SSN et que nous en avions profité pour faire le point sur les projets chinois. Nous ne disposions pas de photo du bâtiment mais celles-ci ont commencé à circuler en même temps que celles du nouveau SSBN chinois.

jeudi 25 octobre 2007

Spill-over

En sciences po' un conflit fait du spill over lorsqu'il se déroule quelque part mais connait une reproduction, ou a tout le moins des ramifications ailleurs. Ca a été le cas à Bruxelles hier soir (et avant-hier) lorsque des groupes ont "manifesté" (sans banderoles ni slogans) contre le PKK. Bilan des opérations, des vitrines cassées, quelques blessés, des trams et des bus visés et une belle partie - façon de parler - de guérilla urbaine avec une centaine d'arrestations à la clé le tout à 100 m de mon appartement. Dans une situation de mondialisation, ce genre de situation est virtuellement inévitable. Malheureusement, ce genre d'importation de conflits ne pourra que se reproduire.

Mon soutien aussi à Mehmet Koksal, journaliste indépendant (dans tous les sens du terme) qui s'est fait agresser (tabasser est plus exact) alors qu'il effectuait un reportage. La police ne l'a évacué qu'après qu'il ait quitté la zone, une policière refusant d'ouvrir sa portière de voiture pour l'extraire. Très courageux.

mercredi 24 octobre 2007

première vraie photo d'un Jin


C'est le jour même de l'ouverture du 17ème congrès du PCC qu'a commencé à circuler sur des sites chinois cette photo d'un SSBN de classe Jin. Deux de ces sous-marins étaient précédemment visibles sur Google Earth.

mardi 23 octobre 2007

Grande-Bretagne : des vaisseaux-mère pour 2020 ?


A environ 1 milliard de dollars pièce, les porte-aéronefs tels que les Hyuga ou les Dokdo ne constitue guère une solution très abordable pour des marines recherchant une montée en puissance rapide. Aussi, BAE Systems s’est livré à un exercice conceptuel assez intéressant, partant du principe qu’aujourd’hui, la valeur d’un porte-avions ou d’un porte-aéronefs ne se mesure plus au nombre de sortie quotidiennes (160 pour le CVN-21 à 10 milliards de dollars/pièce) mais à la persistance et à la durée des vols effectués par les appareils embarqués.

Ainsi, durant l’OIF, les porte-avions US ont vu des taux de sorties assez bas (30 à 40). Dès lors, la taille des bâtiments peut être considérablement réduite, plus encore s’il utilise quelques drones de combat embarqués.

Résultat, BAE Systems propose d’utiliser la coque des T-45 (classe Daring) et d’y adjoindre deux pistes équipées de tremplins à ajustement variables, d’un hangar sous le pont et même d’un petit radier. De tels bâtiments, qualifiés d’UXV et tirant parti des technologies déjà développées, pourraient avoir un déplacement de 8 000 tonnes et voir le jour avant 2020.

Gripen et Erieye pour la Thaïlande

Dans le choix de son nouvel appareil de combat, Bangkok a finalement tranché en faveur du JAS-39C/D Gripen (contre le F-16 et le Su-30), achetant, au même moment, deux exemplaires du radar de détection précoce Erieye (appareil porteur encore inconnu).

lundi 22 octobre 2007

Et si la question, c'était...

Pardon pour ceux qui l'ont vécue
Mais la question n'est pas :
Ce qu'ont fait ou ton père ou ta mère
Dans cette guerre perdue.
Non la question n'est pas là.
Ce qui me préocupe c'est :
Qu'est-ce que j'aurais fait, moi ?

Cinquante années originales
Avec des hauts plus ou moins bas
Des amours tendres ou infernales
Un jour l'argent, un autre pas.
Le désespoir bien ordinaire
D'un homme qui ne se connait pas,
Mais, si j'avais connu la guerre,
Mon dieu, qu'est-ce que j'aurais fait, moi ?

Pardon pour ceux qui ont souffert
Mais la question n'est pas
Ce qu'ont fait ou ton père ou ta mère
Dans les ténèbres de ce temps là
Non la question n'est pas là
Ce qui me préoccupe c'est :
Qu'est-ce que j'aurais fait, moi ?

Je pense à tous les humiliés
Par cette étoile qu'ils ont portée
Parc'que ça s'est passé chez moi
Je pense à ceux qui n'sont plus là
Notre avenir a un passé
La mémoire n'est pas dépassée
Mais le pardon ne suffit pas
Mon Dieu, qu'est-ce que j'aurais fait, moi ?

Pour ceux qui sont nés aujourd'hui
Choisir le bon côté c'est sûr,
Beaucoup voulaient sauver leur vie,
Beaucoup s'inclinaient par nature.
Quelle sorte d'homme aurais-je été ?
Celui du rail ou du Vercors ?
Ou bien ce gamin abusé
Jouant à la guerre, jouant à la mort

Pardon pour ceux qui l'ont vécu,
Mais la question n'est pas,
Ce qu'ont fait ou ton père ou ta mère
Dans cette guerre perdue
Non la question n'est pas là
Ce qui me préocupe c'est :
Qu'est-ce que j'aurais fait moi ?
Mon Dieu, qu'est-ce que j'aurais fait moi ?

dimanche 14 octobre 2007

Rush hour

Une intervention en colloque demain (sur les facteurs dégradant l'efficience des défense antimissiles stratégiques comme tactiques) et ma défense "privée" de thèse (une autre, ouverte au public, aura lieu plus tard) ce vendredi, auxquelles il faut ajouter quelques réglages sur le DSI 31 : la semaine semble légère mais sera en réalité très studieuse.

D'où un fonctionnement de ce blog en mode "dégradé" dans la prochaine semaine. France 3 étant passé par la rédaction pour une interview de votre serviteur sur les scénarios à l'égard de l'Iran vendredi passé, je ne manquerai toutefois pas de vous tenir au courant de la diffusion. D'ici là, nécessité fait loi et, comme l'indique la devise de mon Alma mater, que Scientia vincere tenebras !

samedi 13 octobre 2007

Sacré Gali

Je dois avouer que "Gali l'Alligator" m'a bien fait rire : il fallait la trouver.



Mais, d'un autre côté, la petite phrase à la fin du clip fait froid dans le dos : dans quelle mesure ne sommes-nous pas fascinés par la violence et jusq'à quel point pouvons nous la reproduire, symboliquement ou non ?

Hack hack...

Comment les appareils israéliens ont-ils réussi à percer un réseau de défense aérienne syrien en pleine modernisation et devant compter, à en croire nombre d’analystes, quelques-uns des meilleurs systèmes SAM du monde ? La réponse serait très simple : des hackers israéliens se seraient infiltré dans le réseau syrien pour le paralyser. Rien moins.

La conception n'a rien de "révolutionnaire" à relire les travaux des années 90, la question avait été sereinement examinée (notamment en préparation d'Allied Force), et DSI avait fait part des travaux de l'US Air Force, qui cherchait à disposer de "vaisseaux à virus" injectables par le réseau électrique pour atteindre leurs cibles.