vendredi 17 avril 2009

Les études stratégiques : une affaire qui tourne

A mes heures perdues - si, si, il y en a - je m'occupe de mettre à jour les sites du RMES mais aussi de l'Institut de Stratégie Comparée.

Lors d'une petite pause dans le bouclage du prochain DSI-T, je suis passé faire un tour sur les modules de gestion des sites, avec des résultats sans appel :

- pour les 3 premiers mois de l'année, l'ISC a enregistré 500.000 pages vues, avec une durée moyenne de 5 minutes par page.

- quant au RMES, il en est à ses 100.000 pages, toujours pour la même période. Les derniers Cahiers du RMES, par exemple, ont été téléchargés à 5.500 reprises alors qu'ils ont été mis en ligne début mars.

DSI 48, mai 2009 - en preview

Sur le vif

Le sommet de l’OTAN de Strasbourg-Kehl s’est révélé relativement terne. Pourtant, de véritables questions se posaient… et se posent toujours, comme celle du nouveau concept stratégique. Samir BATTISS, chargé d’enseignement à l’UQAM, porte un regard critique sur des évolutions d’où la France ne pourra plus être absente. Dans le même temps, l’actualité du mois de février était marquée par le salon IDEX, aux Émirats Arabes Unis. Bertrand SLASKI revient sur la politique d’exportation d’armements de la Russie dans le golfe Persique, pour y discerner un tournant majeur.

Stratégie

L’art opératif/opératique/opérationnel est celui des grandes campagnes militaires, formant l’interface entre les niveaux tactique et stratégique. C’est dire son importance, dans les conflits réguliers comme irréguliers, d’ailleurs. À cet égard, l’art militaire soviétique a encore beaucoup à nous apprendre et l’un de ses meilleurs exégètes, le général israélien Shimon Naveh, a un point de vue original sur la question. Joseph HENROTIN décrypte les fondements de cette approche.

La question afghane reste d’une actualité criante et est le reflet d’enjeux majeurs, y compris jusque dans la lutte contre le trafic de drogues. Examinant les avancées effectuées et les défis encore présents, Thomas RENARD pose la question d’un engagement de l’Organisation de Coopération de Shanghai dans une lutte qui a un impact direct sur nos troupes.

Les 15 dernières années ont été propices à de nombreuses publications sur l’utilité des nouvelles technologies dans la conduite des opérations militaires. Elles auraient autorisé une levée du « brouillard de la guerre » et auraient affûté le « coup d’œil » des commandants. Mais Frédéric-Guillaume OHRENSTEIN, stagiaire au CID, s’interroge à juste titre : « si Clausewitz avait connu Google », qu’en aurait-il pensé ?

Armées

On l’a dit et répété, l’Asie navale se réveille. En son sein, la Republic of Korea Navy (ROKN) fait preuve d’une réelle dynamique qui devrait, à terme, changer les rapports de force dans cette partie du monde. Concrètement cependant, peu d’analyses fournies existent dans la littérature ouverte sur le sujet. DSI a interviewé Chang KWOUN PARK, chercheur au Korean Institute for Defence Analysis, le principal centre de recherche stratégique sud-coréen, qui replace l’évolution de la marine dans le contexte géostratégique plus large de la Corée du Sud. Joseph HENROTIN a, quant à lui, analysé l’évolution de la marine de Séoul et ses projets, montrant que ses ambitions devraient l’amener à disposer, en 2020, de plus de grands bâtiments de combat que la Chine elle-même. Enfin, Philippe LANGLOIT dresse un tableau quantitatif de la ROKN mais revient également sur le développement de son infanterie navale.

Unités

Le transport aérien militaire français va mal. Très mal même. Avec 44 Transall disponibles, techniciens et pilotes réalisent quotidiennement le miracle de faire conserver à la France sa « voie sacrée » aérienne. Véronique SARTINI s’est rendue à Orléans, sur la BA123 pour rencontrer des hommes capables de poser leurs appareils chargés, de nuit, sur une distance de 1 000 m et sur une piste à peine préparée. Elle dresse un tableau complet et sans complaisance d’une situation qui ne fera, avec les retards de l’A400M, que se dégrader.

Technologie et armement

Si le transport aérien est à l’avant-plan des préoccupations politiques nationale et européenne, c’est toutefois le transport maritime qui assure l’essentiel du déplacement des armées sur les théâtres d’opérations extérieurs. C’est dire s’il est un maillon vital de la politique de tout État ayant des ambitions globales. Or, malgré ce rôle absolument stratégique, il est peu traité dans la littérature. DSI comble ce vide. Joseph HENROTIN analyse ainsi quelles sont les différentes solutions en matière de Sealift et évalue également leurs contraintes respectives. Jean-Louis PROMÉ revient quant à lui sur le cœur de la projection américaine, le Military Sealift Command, et ses impressionnantes capacités de projection mais aussi de prépositionnement.