vendredi 14 septembre 2007

Le "cygne de Moscou" en vol

La Russie peut faire peur, par certains aspects. L'actualité des vols russes m'avait fourni une bonne occasion, dans le DSI de juillet-août, de revenir sur le Tu-160. Histoire de prolonger l'article, quelques images de l'appareil en vol sont les bienvenues :



Notez le très spartiate poste de pilotage, typiquement "années 80". Remarquez aussi le petit ventilateur face au pilote (on le voit furtivement) : sans doute le meilleur signe de la déliquescence d'une électronique qui soit surchauffer le cockpit.

La FOAB et ses effets

Avec une puissance explosive de 44 tonnes, ce que les médias russes ont qualifié de Father of All Bombs semble être la plus puissante FAE a avoir été testée. Vladimir "Polonium" Poutine, aux dernières nouvelles, aurait affiché le léger sourire en coin dont il a le secret :



Un commentaire russe indiquait que cette arme ne causait pas de dommage à l'environnement. J'ajouterais non sans un brin d'ironie qu'elle est aussi particulièrement discriminante...

Moins d'armes nucléaires en Europe

Il semble que les 130 armes nucléaires américaines stationnées sur la base allemande de Ramstein aient été évacuées. Officiellement, cette évacuation a eu lieu pour des raisons de sécurité alors que des chantiers ont lieu sur la base.

Pratiquement, ce retrait est également intervenu avant que ne soient interpellés des terroristes préparant un attentat sur la base, au terme d’une longue enquête. Selon plusieurs observateurs, il semble douteux que les armes reviennent à Ramstein une fois les travaux terminés.

jeudi 13 septembre 2007

Passer outre la censure chinoise ?

Le schizodoxe vient de faire paraître une analyse du système chinois de censure informatique. Résultat de l'analyse ? Il peut être contourné par l'inventivité, renforçant la lutte contre le régime pour le moins autoritaire de Pékin qui mène une véritable guerre contre le savoir... Disons, contre celui qui n'est pas instrumental...

mercredi 12 septembre 2007

Back to basics

Voilà maintenant un peu moins de 24 heures que je suis rentré des Universités d'été de la défense, qui se tenaient cette année à Toulouse. Une expérience enrichissante mais qui montre également à quel point revenir aux élémentaires peut être utile. J'ai passé la matinée d'hier dans la salle où se tenait la table ronde "projection" à écouter les débats entre un sénateur et à deux chaises du président Gallois. Pas de vrai fil directeur - si ce n'est le titre de la TR - mais une suite de questions et de réponses posées et répondues librement.

Pas question, là, de 2ème porte-avions mais de ces choses qui commandent l'action et qui ne se chiffrent qu'en hauteur de vue : la projection pourquoi ? Comment ? Où ? Contre qui ? Quelles formes de guerre ? Les questions sont souvent simples mais elles sont cruciales. Par certains aspects, ça fait du bien. C'était aussi l'occasion de voir le ministre d'un peu plus près et de la jouer "freestyle" suivant un principe intéressant et assez sain : on peut rapporter des informations mais ne pas citer la personne qui en est l'auteur. But du jeu des "principes de Chatham House", ne pas faire peser de pression médiatique ou de cette "peur du qu'en dira-t-on" qui anesthésie trop souvent les débats, y compris et malheureusement, académiques.

Aussi, s'il est vrai que le coût du Rafale sera remis en question dans ladite salle, sans doute l'incident a-t-il été monté en épingle, par l'évacuation de cette dimension propre au débat sans tabous. Et si le ministre indiquera effectivement que ce sont des F-16 d'occasion qui se vendent à l'heure actuelle - une théma que je comptais aborder dans le prochain DSI... sans le faire exprès - la réflexion ne doit pas être vue comme un reproche quelconque. Il faut savoir faire la part des choses entre questionnements et déclarations. En pratique, le coût du Rafale est aussi un résultat d'une politique qui n'a pas été systématiquement favorable. Et ces F-16 d'occasion devront aussi être remplacés plus vite que ne le seront les Rafale, alors que, maintenance accrue oblige, le coût à l'heure de vol finira aussi par poser un problème... Aussi, en pratique et vu de l'intérieur, l'ambiance n'avait rien d'électrique.

En tout état de cause, la présence de la rédaction aux UD sera pour nous l'occasion de revenir dans le prochain DSI sur la question, avec une série d'interviews exclusives et les grandes lignes du discours de clôture du ministre. Avec la perspective du Livre Blanc, on le comprendra, l'enjeu est plus que crucial...

Il y a des jours, comme ça...

...Où la monstrueuse pile d'ouvrages, rapports et monographies qui attendent d'être lus s'accroît assez violemment. Tanguy Struye nous signale la parution d'un rapport qu'il a co-rédigé :

Rik Coolsaet, Tanguy Struye de Swielande, Belgium and Counterterrorism Policy in the Jihadi Era. Bruxelles, Egmont Paper 15, EGMONT-Institut Royal des Relations Internationales, September 2007, 27 pp.

De tous les peuples de la Gaulle, les Belges...

André Dumoulin (politologue) et Delphine Resteigne (sociologue) viennent de faire paraître une monographie sur le soldat belge en opérations. Le document est structuré en deux parties.

Une première partie aborde le contexte politique et polémologique national et international autour duquel les missions sont analysées et les opérations engagées par la Belgique, y compris dans ses aspects éthiques.

Une seconde partie développe le domaine sociologique du métier de militaire avant de présenter quatre études de cas sur la vie quotidienne du soldat belge en opérations en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Afghanistan et plus récemment au Liban.

André Dumoulin et Delphine Resteigne, Le militaire belge en opérations : aspects politiques et sociologiques, Courrier hebdomadaire du Centre de recherche et d'information socio-politiques n°1960, Bruxelles, 2007, 48 pages, 6,90 euros. (Disponible au CRISP, Place Quetelet, 1A - B-1210 Bruxelles, 02/211.01.80 ou http://www.crisp.be/ ou dans toutes les bonnes librairies).

Vient de paraître : DSI Hors série n°2 - La France et sa défense


DSI – HORS SÉRIE N°2 – LA FRANCE ET SA DÉFENSE - Septembre 2007

Editorial
Par Alexis Bautzmann

Nouveaux risques, nouveaux enjeux
Par Hervé Morin, ministre de la Défense

Atlas Typologie des conflits dans le monde
Vulnérabilité de la population mondiale
Les opérations militaires européennes (2003-2006)

La défense en mouvement
Par Guy Teissier, président de la commission de la Défense et des forces armées de l’Assemblée nationale

Réflexions sur notre Défense
Par Serge Vinçon, président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat

Portfolio : R&D R&T de Défense aux États-Unis et en Europe

Trois questions à …
Olivier Darrason, président de la Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS), et président de l’IHEDN

Atlas Les ventes d’armes américaines et russes en Europe
Ventes d’armes américaines et russes aux Amériques et en Afrique
Les principaux fabricants d’armes dans le monde
Ventes d’armes américaines et russes au Moyen Orient et en Asie

Les armées françaises en 2007
Par le général Jean-louis Georgelin, chef d’état-major des armées

Atlas La France puissance mondiale
Opérations extérieures des armées françaises

L’opération « Baliste »
Par le contre-amiral Xavier Magne, sous chef d’état-major « opérations navales », état major de la marine

Atlas Conflits et facteurs religieux

Les opérations de sûreté aérienne
Par le général Patrick de Rousiers, commandant la Défense Aérienne et les Opérations Aériennes (CDAOA)

Portfolio Graves : le système français de surveillance de l’espace

La force interarmées Licorne
Par le général Antoine Lecerf, commandant la Force d’action terrestre

La création de la dissuasion nucléaire française
Par le général (CR) Jean Rannou, conseiller du président de la CEIS

Puissance aérienne et théâtre urbain
Par Olivier Zajec, consultant à la CEIS

État et industries : partenaires face aux nouvelles menaces
Par Cécile Lefèvre, consultante à la CEIS

Les nouveaux défis de l’espace pour la France
Par Pierre Chiquet, fondateur des centres spatiaux de Brétigny, Toulouse et Kourou et ancien PDG de GIAT Industries

Focus : La conquête spatiale en quelques chiffres
Les programmes spatiaux dans le monde

Atlas géostratégique
Par le Centre d’Analyse et de Prévision des Risques Occidentaux (CAPRI) et le magazine DIPLOMATIE

Atlas Budgets militaires dans le monde en 1985
Budgets militaires dans le monde en 2005
Les Etats-Unis sur la scène mondiale
La nouvelle sphère d’influence russe
Bouleversements climatiques et sécurité nationale
Sécurité nationale et réchauffement climatique
Le pétrole iranien sous surveillance américaine
Populations et infrastructures nucléaires iraniennes
L’arsenal militaire nord-coréen

L’Allemagne et sa Défense
Avec Ulrike Merten, présidente de la Commission de la Défense du Bundestag

Atlas L’exploitation pétrolière dans le monde
L’énergie dans le monde
Opérations extérieures des armées allemandes

Le Royaume-Uni et sa Défense
Avec James Arbuthnot, président de la Commission de la Défense de la Chambre des Communes

La Roumanie et sa Défense
Avec Costica Canacheu, président de la Commission de la Défense et de la Sûreté nationale de la Chambre des députés.

DSI 29 - maintenant disponible chez votre marchand de journaux

Un petit problème indépendant de notre volonté a retardé la sortie de l'édition de septembre de DSI. On nous confirme cependant qu'il est à présent disponible dans les kiosques en France et qu'il devrait l'être jeudi en Belgique.

Encore toutes nos excuses pour ce bien involontaire retard.

dimanche 9 septembre 2007

Being hurt without being hit...

Il y a quelques mois de cela, DSI faisait le point sur les possibilités de SIW (Strategic Information Warfare) et concluait que, si aucune guerre de ce type ne s'était encore produit, une capacité "de seuil" était atteinte.

Rien de neuf en cela, j'approuvais totalement les conclusion de David Lonsdale, le "poulain" de Colin Gray dans son excellent The nature of war - clausewitzian future.

Ce fameux seuil semble de plus en plus proche. Après les attaques sur les Pays Baltes, celle menée sur le Pentagone par la Chine (sur ses intentions, on renvoie à ce niveau nos lecteurs sur le commentaire du Livre blanc chinois dans DSI 25) tend à le montrer. Une excellente analyse "de premier jet", à cet égard, à été mise en ligne sur le blog du schizodoxe, qui relaie au passage la soirée "Artefact" de Dantec, au soir du 9/11.

Tout un symbole, je serai ce jour-là à Toulouse pour l'Université d'été de la Défense. La question à 100 Euros : lequel des événements sera le plus visionnaire ?

Quel dimensionnement pour la Marine nationale ? (2)

Un ami marin bien informé me fait remarquer par mail deux-trois choses qui ont leur importance : si la variable d'ajustement "frégates" semble ce qui peut être le plus logique si l'on désire conserver le 2ème PA et le doter d'un équipage et d'un second groupe aérien embarqué (à noter dans les commantaires du précédent post sur le sujet une proposition assez intéressante), se focaliser sur les AVT pourrait ne pas être le bon calcul.

Il a raison : ALFAN nous avait indiqué (DSI n°26, si je ne m'abuse) que les FREMM ASM ont une capacité de lancement Scalp. Au surplus, elles sont sanctuarisées par la première commande effectuée auprès de DCNS.

Son idée est simple : conservons cette première tranche, gréons-les effectivement en ASM mais dotons-les effectivement de Scalp et d'une capacité de ciblage. Par ailleurs, rien n'empêche d'utiliser les bâtiments comme on l'aurait fait d'AVT : embarquer un hélicoptère RESCO et des commandos peut nécessiter des aménagements. Mais ils n'ont rien de rhédibitoire. Moins, en tous cas, que de gréer une AVT en ASM. Et l'antiaérien, me direz-vous ? Là, aucune réponse. De fait, l'option d'une FREDA (FREMM Défense Aérienne) est étudiée. Mais à quel coût ?

On rejoint donc la logique de la maximisation de l'influence à l'égard du sol en conservant une capacité d'escorte ASM, tout en évitant de surcharger un plan budgétaire déjà intenable en l'état actuel des choses. Après tout, il ne s'agit pas d'avoir plus en restant dans un budget constant : il s'agit d'avoir plus dans un budget en diminution pour les trois armées. Rien moins, si l'on ose dire.