Nous autres académiques avons l'habitude d'examiner les choses sous un angle global. C'est évidemment la meilleure façon de parvenir à l'essence de nos objets et à leur théorisation mais il est vrai qu'une telle méthode peut nous couper des réalités.
A cet égard, le blog du directeur de la Bibliothèque nationale irakienne est très intéressant. Saad Eskander bataille en permanence pour sauver ses livres. Et comme les livres sont l'espace d'inscription des deux choses les plus précieuses qui soient - la vie et la liberté - ses réflexions et son quotidien méritent un petit détour.
samedi 28 juillet 2007
Londres veut un C-17 en plus...
...et porter leur nombre total à 6. Au moment où la fermeture de la chaîne de montage des C-17 est évoquée, avouons que la déclaration tombe à point pour Boeing.
L'Espagne renforce ses capacités ISR spatiales
Le ministère espagnol de la défense a donné son aval au développement, financement, lancement et aux opérations conjointes avec le ministère de l'industrie de deux satellites à usage dual :
- Ingenio, with optical sensors, will be managed by the Center for Technological and Industrial Development (CDTI, a state-owned commercial enterprise managed by the Ministry of Industry) within the framework of Spain’s contribution to the European Space Agency of the Space (ESA). This will be primarily geared to civil missions, but its images will also be available for defense and security applications, as required;
- Paz, with radar sensors, will be managed by the Ministry of Defense. This satellite’s higher resolution will be better suited to military requirements, although it also will be dual-capable, and available for civilian use.
Le développement des capacités spatiales européennes tend à prendre de l'ampleur (pour un état de l'art de la question, Cf. l'article d'Alain De Neve dans T&A n°1). Reste cependant que le manque de coordination à l'échelle européenne est source d'un inutile gaspillage.
De "petits" Etats tels que les Pays-Bas ou le Danemark reçoivent des informations de façon éparses mais ne contribuent guère au financement de programmes coûteux (325 millions d'euros pour les satellites espagnols), tandis que les "grands" Etats mettant en oeuvre ces engins s'appauvrissent alors même qu'ils sont aussi plus naturellement engagés dans de grands programmes d'armement et dans de nombreuses opérations... qui exigent en retour plus de systèmes ISR. Or, les modalités actuelles ne permettent pas de dégager les marges nécessaires à la disposition de systèmes plus perfectionnés.
Le Cosmo/Skymed italien, par exemple, aura une résolution à peine meilleure que celle des images pouvant être achetées à des firmes commerciales. Que la Slovénie, le Portugal et l'Autriche aient contribué et l'investissement aurait pu être plus rentable en termes qualitatifs. Certes me dira-t-on, Cosmo/Skymed est à usage dual et répond à un cahier des charges spécifique (mais jusqu'où les cahiers des charges sont-ils déterminés non par les besoins mais bien par les disponibilités financières ?).
Fondamentalement, de ce point de vue, l'on peut se demander si les Etats européens ne renâclent pas, du point de vue de la mise en avant de la dualité de leurs matériels (notons que c'est également une façon de faire des économies), à reconnaître la vocation politico-militaire de leurs engins.
Baptiser « paix » un satellite SAR qui aidera au ciblage de missiles de croisières, de ce point de vue, montre soit un certain cynisme soit une assimilation des concepts de la dissuasion. Mais l’on peut aussi se demander si ce n’est pas là une façon de rassurer les opinions publiques, un réflexe qui participe également (avec la question britannique) du discours faisant de Galileo un instrument théoriquement civil.
- Ingenio, with optical sensors, will be managed by the Center for Technological and Industrial Development (CDTI, a state-owned commercial enterprise managed by the Ministry of Industry) within the framework of Spain’s contribution to the European Space Agency of the Space (ESA). This will be primarily geared to civil missions, but its images will also be available for defense and security applications, as required;
- Paz, with radar sensors, will be managed by the Ministry of Defense. This satellite’s higher resolution will be better suited to military requirements, although it also will be dual-capable, and available for civilian use.
Le développement des capacités spatiales européennes tend à prendre de l'ampleur (pour un état de l'art de la question, Cf. l'article d'Alain De Neve dans T&A n°1). Reste cependant que le manque de coordination à l'échelle européenne est source d'un inutile gaspillage.
De "petits" Etats tels que les Pays-Bas ou le Danemark reçoivent des informations de façon éparses mais ne contribuent guère au financement de programmes coûteux (325 millions d'euros pour les satellites espagnols), tandis que les "grands" Etats mettant en oeuvre ces engins s'appauvrissent alors même qu'ils sont aussi plus naturellement engagés dans de grands programmes d'armement et dans de nombreuses opérations... qui exigent en retour plus de systèmes ISR. Or, les modalités actuelles ne permettent pas de dégager les marges nécessaires à la disposition de systèmes plus perfectionnés.
Le Cosmo/Skymed italien, par exemple, aura une résolution à peine meilleure que celle des images pouvant être achetées à des firmes commerciales. Que la Slovénie, le Portugal et l'Autriche aient contribué et l'investissement aurait pu être plus rentable en termes qualitatifs. Certes me dira-t-on, Cosmo/Skymed est à usage dual et répond à un cahier des charges spécifique (mais jusqu'où les cahiers des charges sont-ils déterminés non par les besoins mais bien par les disponibilités financières ?).
Fondamentalement, de ce point de vue, l'on peut se demander si les Etats européens ne renâclent pas, du point de vue de la mise en avant de la dualité de leurs matériels (notons que c'est également une façon de faire des économies), à reconnaître la vocation politico-militaire de leurs engins.
Baptiser « paix » un satellite SAR qui aidera au ciblage de missiles de croisières, de ce point de vue, montre soit un certain cynisme soit une assimilation des concepts de la dissuasion. Mais l’on peut aussi se demander si ce n’est pas là une façon de rassurer les opinions publiques, un réflexe qui participe également (avec la question britannique) du discours faisant de Galileo un instrument théoriquement civil.
vendredi 27 juillet 2007
Manipulations Inc. (2)
Je dois avouer mon étonnement après le visionnage de cette vidéo : soit il y a eu clairement manipulation des images comme des paroles (la mouvance "Le 11 septembre a été organisé par les Américains eux-mêmes" n'en étant pas à cela près), soit il va peut être y avoir comme un léger problème dans les relations franco-américaines.
Par ailleurs, madame la Ministre, si je puis me permettre et sans être élitiste, ce que vous appelez "les masses" n'a pas toujours eu raison. Entre Nuremberg et autres rassemblements nazis où lesdites masses tendaient le bras et la révolution culturelle chinoise, le "nombre mobilisé et marchant au même pas" a toujours été instrumentalisé pour légitimer des poussées totalitaires.
Ce type de manipulation, fondée sur l'induction - jamais totalement avouée - d'une légimité à travers les chiffres est certes un classique des écoles de marketing et de la psychologie sociale mais est surtout un des traits distinctif des nouvelles approches en PSYOPS, fondées sur les sites web et autres blogs. En générant de l'audience (artificiellement le cas échéant, la plupart des compteurs en ligne pouvant être aisément manipulables) on pousse le récepteur à penser qu'il ne peut avoir tort en visitant ledit site. Dans le même temps, le récepteur s'identifiera plus spécifiquement à un groupe social - un type de réflexe favorisé dans les périodes d'incertitude et qui marche particulièrement bien entre Israël et la Palestine, des deux côtés d'ailleurs.
Reste ensuite à faire passer le message, ce qui se fera d'autant mieux pour Thierry Meyssan et Cie. dès lors que l'incertitude contextuelle est propice aux théories du complot mais aussi, plus généralement, aux prises de position dépourvues de toute nuance.
Par ailleurs, madame la Ministre, si je puis me permettre et sans être élitiste, ce que vous appelez "les masses" n'a pas toujours eu raison. Entre Nuremberg et autres rassemblements nazis où lesdites masses tendaient le bras et la révolution culturelle chinoise, le "nombre mobilisé et marchant au même pas" a toujours été instrumentalisé pour légitimer des poussées totalitaires.
Ce type de manipulation, fondée sur l'induction - jamais totalement avouée - d'une légimité à travers les chiffres est certes un classique des écoles de marketing et de la psychologie sociale mais est surtout un des traits distinctif des nouvelles approches en PSYOPS, fondées sur les sites web et autres blogs. En générant de l'audience (artificiellement le cas échéant, la plupart des compteurs en ligne pouvant être aisément manipulables) on pousse le récepteur à penser qu'il ne peut avoir tort en visitant ledit site. Dans le même temps, le récepteur s'identifiera plus spécifiquement à un groupe social - un type de réflexe favorisé dans les périodes d'incertitude et qui marche particulièrement bien entre Israël et la Palestine, des deux côtés d'ailleurs.
Reste ensuite à faire passer le message, ce qui se fera d'autant mieux pour Thierry Meyssan et Cie. dès lors que l'incertitude contextuelle est propice aux théories du complot mais aussi, plus généralement, aux prises de position dépourvues de toute nuance.
Athéna et moi en mode dégradé
Depuis aujourd'hui 14 heures, je suis officiellement en vacances et ce jusqu'au 16 août. Un retour au pays demain matin et une jubilatoire suite de barbecues sans compter un petit saut à Prague m'attendent.
Ce qui signifie aussi que les mises à jour ce blog ne seront sans doute plus aussi régulières durant les prochains jours.
C'est cependant pour revenir en pleine forme... et vous livrer le prochain Technologie & Armement.Il comptera notamment un article sur les missiles de croisière indonésiens, un entretien avec les responsables du projet PA2, des articles et des interviews sur le concept Stanflex, les secrets d'un Exocet Block3 à présent apte à la frappe terrestre, ceux du SIDM, une analyse des retours d'expérience du Stryker, celle des tactiques et technologies utilisées par les unités du génie de Tsahal, un entretien sur le VBCI et quelques autres articles.
Ce qui signifie aussi que les mises à jour ce blog ne seront sans doute plus aussi régulières durant les prochains jours.
C'est cependant pour revenir en pleine forme... et vous livrer le prochain Technologie & Armement.Il comptera notamment un article sur les missiles de croisière indonésiens, un entretien avec les responsables du projet PA2, des articles et des interviews sur le concept Stanflex, les secrets d'un Exocet Block3 à présent apte à la frappe terrestre, ceux du SIDM, une analyse des retours d'expérience du Stryker, celle des tactiques et technologies utilisées par les unités du génie de Tsahal, un entretien sur le VBCI et quelques autres articles.
Un premier prototype de blended wing a volé
On parle des "blended wings" depuis maintenant quelques années. Permettant d'améliorer l'aérodynamique et la consommation de carburant, cette formule très particulière permettrait à terme d'emporter du cargo ou des passagers dans les ailes elles-mêmes. C'est dans ce cadre que vient de se produire le premier vol du X-48B. Boeing ne voit pas d'applications commerciales immédiates mais la branche défense semble intéressée par le concept.
Japon : un chasseur de 5ème génération ?
Désirant acheter des F-22, le Japon semble avoir été particulièrement aigrit de constater que la recommandation du commandant du PACOM américain n'allait pas en ce sens (on notera par ailleurs que tous les verrous juridiques limitant la possibilité de vente de l'appareil ont été levés par le législateur américain).
Dans ce cadre, Tokyo a menacé de développer son propre chasseur. Si l'effort financier qu'une telle démarche impliquerait serait considérable, le TRDI japonais a déjà dans ses cartons un démonstrateur aux formes assez futuristes, dont nous avions présenté la maquette dans le n°25 de DSI (avril) et dont 4 prototypes devraient - sauf improbable coupe budgétaire - être construits.
Dans ce cadre, Tokyo a menacé de développer son propre chasseur. Si l'effort financier qu'une telle démarche impliquerait serait considérable, le TRDI japonais a déjà dans ses cartons un démonstrateur aux formes assez futuristes, dont nous avions présenté la maquette dans le n°25 de DSI (avril) et dont 4 prototypes devraient - sauf improbable coupe budgétaire - être construits.
Somalie : vers la techno-guérilla ?
Cela fait maintenant plus d'un an que DSI suit l'affaire somalienne. En particulier, nous avions été les premiers à traiter du sujet sous l'angle stratégique, dans notre numéro d'avril. L'une des conclusions du dossier était que, sur le fond, l'effondrement rapide des Tribunaux islamiques ne réglait pas le problème de fond. Par ailleurs, plutôt que d'effondrement, mieux vaut-il parler de dispersion.
Et, de fait, les unités de l'UA avaient été accueillies à coups de tirs de mortiers, les opérations se poursuivant en suivant des rythmes déphasés et chaotiques. A cet égard, un nouveau rapport des Nations Unies montre que cet effondrement quasi-perpétuel de l’Etat somalien est assez largement nourri pas des ingérences étrangères. Il y avait, certes, eu le « blitzkrieg éthiopien » du début 2007 mais également des livraisons d’armes de divers acteurs dont l’Erythrée, qui s’est empressée de nier.
En réalité, selon le rapport, la Somalie n’aurait jamais eu autant d’armes sur son sol que maintenant. Des photos et une vidéo montrant des SA-18 ont ainsi été présentées. Un appareil ukrainien, touché, a ainsi dû faire un atterrissage d’urgence à Mogadiscio. Au moins 6 de ces missiles auraient été livrés aux Tribunaux islamiques. Au moins 13 rotations au départ d’Asmara d’un B-707 ghanéen ont également été rapportées.
Se prépare-t-on à voir émerger, dans les prochains mois, une structure de combat hybride, entre guérilla classique et techno-guérilla ?
Et, de fait, les unités de l'UA avaient été accueillies à coups de tirs de mortiers, les opérations se poursuivant en suivant des rythmes déphasés et chaotiques. A cet égard, un nouveau rapport des Nations Unies montre que cet effondrement quasi-perpétuel de l’Etat somalien est assez largement nourri pas des ingérences étrangères. Il y avait, certes, eu le « blitzkrieg éthiopien » du début 2007 mais également des livraisons d’armes de divers acteurs dont l’Erythrée, qui s’est empressée de nier.
En réalité, selon le rapport, la Somalie n’aurait jamais eu autant d’armes sur son sol que maintenant. Des photos et une vidéo montrant des SA-18 ont ainsi été présentées. Un appareil ukrainien, touché, a ainsi dû faire un atterrissage d’urgence à Mogadiscio. Au moins 6 de ces missiles auraient été livrés aux Tribunaux islamiques. Au moins 13 rotations au départ d’Asmara d’un B-707 ghanéen ont également été rapportées.
Se prépare-t-on à voir émerger, dans les prochains mois, une structure de combat hybride, entre guérilla classique et techno-guérilla ?
jeudi 26 juillet 2007
L'empire contre-attaque ?
Faisant face à des difficultés budgétaires mais aussi à des critiques concernant l'aptitude à soutenir des opérations très consommatrices en hommes voire à des manquements tels que la non-fourniture des munitions des canons de ses Typhoons, la Grande-Bretagne va connaître une évolution assez radicale de son budget de défense.
Ainsi, le budget de défense va être augmenté de 7,7 milliards de livres durant les 3 prochaines années.
Dans ce cadre, le feu vert a été donné à la construction des deux CVF - une donnée importante pour la poursuite du PA2 français. Les officiels ont toutefois exclus qu'une partie de la coque des bâtiments britanniques puissent être construite en France. Par contre, des éléments des îlots pourraient être construits en France.
3,9 milliards de Livres vont être affectées à la construction des deux navires. En outre, les bases de Plymouth, Portsmouth et Faslane resteront opérationnelles (il avait été question d'en fermer une).
Ainsi, le budget de défense va être augmenté de 7,7 milliards de livres durant les 3 prochaines années.
Dans ce cadre, le feu vert a été donné à la construction des deux CVF - une donnée importante pour la poursuite du PA2 français. Les officiels ont toutefois exclus qu'une partie de la coque des bâtiments britanniques puissent être construite en France. Par contre, des éléments des îlots pourraient être construits en France.
3,9 milliards de Livres vont être affectées à la construction des deux navires. En outre, les bases de Plymouth, Portsmouth et Faslane resteront opérationnelles (il avait été question d'en fermer une).
Le VBCI shortlisté pour le FRES : précisions
Nos lecteurs auront remarqué que nous indiquions dans le DSI 28 que le VBCI de Nexter était shortlisté dans le cadre du programme FRES britannique, avec l'Artec Boxer et le Mowag Piranha (nous avions alors indiqué le "III").
A ce moment - la brève a été écrite avant le 10 juin sur base d'informations reçues et avant que la nouvelle ne soit rendue publique - nous ne disposions pas encore de tous les éléments du dossier, préférant informer au plus vite nos lecteurs. Nous disposons maintenant de plus d'informations :
-1- Le transport en C-130J (Londres en avait acquis 25 exemplaires, justemment et notamment en prévision de l'acquisition du FRES "première version"), condition sine qua non de la précédente version du cahier des charges britannique, n'est à présent plus requis. C'est cette fois l'aérotransport en A400M qui conditionne partiellement le choix final britannique ;
-2- Le shortlisting des 3 engins se produit en regard du volet "utility vehicle" et non au regard d'autres volets impliquant par exemple une capacité de feu directe, même si l'utilisation de véhicules modifiés dans ce cadre n'est pas exclue pour l'heure par Londres. Pierre Roux aborde ainsi dans le prochain T&A la question de l'adaptabilité du VBCI.
-3- Il ne s'agissait pas du Piranha III mais bien du 4+ ou du 5.
Boxer et VBCI ne sont plus désavantagés par leur non-aérotransportabilité en C-130J. Reste néanmoins que la variable "perceptions/nationalismes" une constante plus importante en analyse militaire que la qualité des matériels à proprement parler n'est pas toujours déterminante. A cet égard, certains en Grande-Bretagne ont toujours un biais contre les matériels français. Ce qui ne nous empêche pas de souhaiter que le meilleur gagne ;o)
A ce moment - la brève a été écrite avant le 10 juin sur base d'informations reçues et avant que la nouvelle ne soit rendue publique - nous ne disposions pas encore de tous les éléments du dossier, préférant informer au plus vite nos lecteurs. Nous disposons maintenant de plus d'informations :
-1- Le transport en C-130J (Londres en avait acquis 25 exemplaires, justemment et notamment en prévision de l'acquisition du FRES "première version"), condition sine qua non de la précédente version du cahier des charges britannique, n'est à présent plus requis. C'est cette fois l'aérotransport en A400M qui conditionne partiellement le choix final britannique ;
-2- Le shortlisting des 3 engins se produit en regard du volet "utility vehicle" et non au regard d'autres volets impliquant par exemple une capacité de feu directe, même si l'utilisation de véhicules modifiés dans ce cadre n'est pas exclue pour l'heure par Londres. Pierre Roux aborde ainsi dans le prochain T&A la question de l'adaptabilité du VBCI.
-3- Il ne s'agissait pas du Piranha III mais bien du 4+ ou du 5.
Boxer et VBCI ne sont plus désavantagés par leur non-aérotransportabilité en C-130J. Reste néanmoins que la variable "perceptions/nationalismes" une constante plus importante en analyse militaire que la qualité des matériels à proprement parler n'est pas toujours déterminante. A cet égard, certains en Grande-Bretagne ont toujours un biais contre les matériels français. Ce qui ne nous empêche pas de souhaiter que le meilleur gagne ;o)
La Belgique, premier non-Etat (3)
J'ai reçu ce matin un commentaire que je crois utile de placer en exergue et auquel je me permettrai ensuite de répondre :
"C'est avec attention que j 'ai pu prendre connaissance des réactions et de la thèse développées sur votre blog ayant trait au "non-Etat" pour ce qui concerne la Belgique. Parlementaire francophone belge entamant ma seconde législature au parlement fédéral, il est certain que si je peux ressentir un fossé grandissant entre la classe politique flamande et francophone hormis pour quelques exceptions, la bourde de monsieur Leterme, premier ministre belge "en devenir", a pu souligner de profondes différences également dans les réactions des opinions publiques francophones et néerlandophones. Et ceci me semble plus fondamental. Côté francophone, on ne trouve pas d'excuses à monsieur Leterme pour avoir confondu "Brabançonne" et "Marseillaise", sinon à reconnaître que les paroles de ces deux hymnes sont en français. On dira dans l'opinion publique et médiatique flamande que c'est sans doute une faute mais que les francophones "exagèrent vraiment" en montant en épingle ce pseudo-événement au point d'en faire une affaire d'Etat. Le peuple semble divisé. Là, où bon nombre de francophones diront ou écriront que partout ailleurs dans le monde, un futur premier ministre commettant pareille bévue serait sommé "d'aller se rhabiller", les néerlandophones feront le gros dos et ironiseront plutôt… le peuple belge n'est pas uni sur la question, on ne parvient même pas à s'accorder sur l'idée que le café matinal de Leterme devrait être plus corsé. A défaut d'une grande culture, cela pourrait lui rendre ses réflexes…
Il n'en demeure pas moins que l'information a fait le tour du monde, ou à peu près. Dans toutes les langues, on a bien ri. Les belges, au delà de la France ont bien fait rire, il n'est pas loin le temps où les blagues belges ne seront plus uniquement racontées par des français. Mais le Belge s'en fiche de faire rire sur son nom. Et cela fait sans doute partie intégrante du problème ; pour être blessé par la moquerie, il faut être touché dans sa fierté.., le belge est-il suffisamment fier de l'être? Davantage les francophones sans doute, au vu de leurs réactions et qui dans un récent sondage n'expriment pas leur confiance à Monsieur Leterme, à l'inverse des flamands. La conclusion à porter à ce débat tient sans doute en quelques lignes. L'Etat devrait idéalement reposer sur un sentiment national fort et partagé, empreint de culture, d'histoire et de projets communs. A défaut, l'attachement aux symboles tel que celui sur lequel nous avons débattus ne tient plus. D'autres représentations collectives que l'Etat prennent alors naturellement le relais. S'est-on déjà interrogé sur le sens qui fait revendiquer, en masse, aux Belges leur identité et leur attachement à l'Union européenne. Compensent-t- ils affectivement? Et sans lien avec une autre représentation collective, le Belge sera-t-il plus empreint à revenir à une autre référence sans hymnes, sans tambours ni trompettes, peut-être plus individuelle, d'une autre grandeur. Denis DucarmeDéputé "
Je suis honoré de me voir ainsi lu.
Malheureusement, suis-je tenté de dire, la gaffe d'Yves Leterme n'a fait rire personne. Vu de France où je travaille, son comportement a plutôt suscité l'incrédulité, voire, à atterré commentateurs et citoyens. Nous sommes au-delà de la dernière blague belge. Mais, si je puis me permettre, je pense que toute cette affaire renvoie plus au symptôme d'un délitement en profondeur qu’à un épiphénomène – même si, évidemment, notre futur premier ministre devrait faire plus attention au dosage de son café.
Et de fait, je pense que sur ce que nous pourrions qualifier « d’effondrement des symboles identitaires » va sans doute générer d’autres modalités de socialisation. Celle de l’Etat n’est, après tout, qu’une parmi d’autres. Si elle peut être structurante des autres (que serait l’identité flamande s’il n’y avait eu la Belgique ? En retour, que serait l’identité wallonne s’il n’y avait eu l’identité flamande ? Paradoxalement, l’identité bruxelloise « zinneke », qui ne s’est pas construite par opposition, me semble tellement plus stable), elle pourrait n’être aussi que transitoire. L’Etat post-westphalien, en tant que forme d’organisation politique régulée et détenteur du monopole de la violence légitime, n’est, après tout, que post-westphalien. Or, des formes d’organisation politiques existaient bien avant 1648.
De ce point de vue, sans doute la Belgique devra-t-elle évoluer tôt ou tard vers une forme confédérative, où les compétences communes – affaires étrangères ou défense – ne seront guère là que pour créer des économies d’échelle ou permettre de garder un label « Belgique » qui reste très apprécié à l’étranger. Si l’on peut regretter cette évolution, on ne peut forcer des groupes sociaux à partager les mêmes valeurs, même si, sans doute, la sociologie flamande comme celle des identités est plus complexe qu’on tend à le faire croire. A cet égard, sans doute certains devront-ils comprendre qu’exister ne signifie pas s’opposer – un comportement très adolescent – et qu’il n’est nulle identité plus stable – et, dans un certain sens, plus forte - que celle qui accepte et qui s’ouvre à autrui, ne craignant pas de se mélanger.
"C'est avec attention que j 'ai pu prendre connaissance des réactions et de la thèse développées sur votre blog ayant trait au "non-Etat" pour ce qui concerne la Belgique. Parlementaire francophone belge entamant ma seconde législature au parlement fédéral, il est certain que si je peux ressentir un fossé grandissant entre la classe politique flamande et francophone hormis pour quelques exceptions, la bourde de monsieur Leterme, premier ministre belge "en devenir", a pu souligner de profondes différences également dans les réactions des opinions publiques francophones et néerlandophones. Et ceci me semble plus fondamental. Côté francophone, on ne trouve pas d'excuses à monsieur Leterme pour avoir confondu "Brabançonne" et "Marseillaise", sinon à reconnaître que les paroles de ces deux hymnes sont en français. On dira dans l'opinion publique et médiatique flamande que c'est sans doute une faute mais que les francophones "exagèrent vraiment" en montant en épingle ce pseudo-événement au point d'en faire une affaire d'Etat. Le peuple semble divisé. Là, où bon nombre de francophones diront ou écriront que partout ailleurs dans le monde, un futur premier ministre commettant pareille bévue serait sommé "d'aller se rhabiller", les néerlandophones feront le gros dos et ironiseront plutôt… le peuple belge n'est pas uni sur la question, on ne parvient même pas à s'accorder sur l'idée que le café matinal de Leterme devrait être plus corsé. A défaut d'une grande culture, cela pourrait lui rendre ses réflexes…
Il n'en demeure pas moins que l'information a fait le tour du monde, ou à peu près. Dans toutes les langues, on a bien ri. Les belges, au delà de la France ont bien fait rire, il n'est pas loin le temps où les blagues belges ne seront plus uniquement racontées par des français. Mais le Belge s'en fiche de faire rire sur son nom. Et cela fait sans doute partie intégrante du problème ; pour être blessé par la moquerie, il faut être touché dans sa fierté.., le belge est-il suffisamment fier de l'être? Davantage les francophones sans doute, au vu de leurs réactions et qui dans un récent sondage n'expriment pas leur confiance à Monsieur Leterme, à l'inverse des flamands. La conclusion à porter à ce débat tient sans doute en quelques lignes. L'Etat devrait idéalement reposer sur un sentiment national fort et partagé, empreint de culture, d'histoire et de projets communs. A défaut, l'attachement aux symboles tel que celui sur lequel nous avons débattus ne tient plus. D'autres représentations collectives que l'Etat prennent alors naturellement le relais. S'est-on déjà interrogé sur le sens qui fait revendiquer, en masse, aux Belges leur identité et leur attachement à l'Union européenne. Compensent-t- ils affectivement? Et sans lien avec une autre représentation collective, le Belge sera-t-il plus empreint à revenir à une autre référence sans hymnes, sans tambours ni trompettes, peut-être plus individuelle, d'une autre grandeur. Denis DucarmeDéputé "
Je suis honoré de me voir ainsi lu.
Malheureusement, suis-je tenté de dire, la gaffe d'Yves Leterme n'a fait rire personne. Vu de France où je travaille, son comportement a plutôt suscité l'incrédulité, voire, à atterré commentateurs et citoyens. Nous sommes au-delà de la dernière blague belge. Mais, si je puis me permettre, je pense que toute cette affaire renvoie plus au symptôme d'un délitement en profondeur qu’à un épiphénomène – même si, évidemment, notre futur premier ministre devrait faire plus attention au dosage de son café.
Et de fait, je pense que sur ce que nous pourrions qualifier « d’effondrement des symboles identitaires » va sans doute générer d’autres modalités de socialisation. Celle de l’Etat n’est, après tout, qu’une parmi d’autres. Si elle peut être structurante des autres (que serait l’identité flamande s’il n’y avait eu la Belgique ? En retour, que serait l’identité wallonne s’il n’y avait eu l’identité flamande ? Paradoxalement, l’identité bruxelloise « zinneke », qui ne s’est pas construite par opposition, me semble tellement plus stable), elle pourrait n’être aussi que transitoire. L’Etat post-westphalien, en tant que forme d’organisation politique régulée et détenteur du monopole de la violence légitime, n’est, après tout, que post-westphalien. Or, des formes d’organisation politiques existaient bien avant 1648.
De ce point de vue, sans doute la Belgique devra-t-elle évoluer tôt ou tard vers une forme confédérative, où les compétences communes – affaires étrangères ou défense – ne seront guère là que pour créer des économies d’échelle ou permettre de garder un label « Belgique » qui reste très apprécié à l’étranger. Si l’on peut regretter cette évolution, on ne peut forcer des groupes sociaux à partager les mêmes valeurs, même si, sans doute, la sociologie flamande comme celle des identités est plus complexe qu’on tend à le faire croire. A cet égard, sans doute certains devront-ils comprendre qu’exister ne signifie pas s’opposer – un comportement très adolescent – et qu’il n’est nulle identité plus stable – et, dans un certain sens, plus forte - que celle qui accepte et qui s’ouvre à autrui, ne craignant pas de se mélanger.
La Belgique, premier non-Etat (3)
J'ai reçu ce matin un commentaire que je crois utile de placer en exergue et auquel je me permettrai ensuite de répondre :
"C'est avec attention que j 'ai pu prendre connaissance des réactions et de la thèse développées sur votre blog ayant trait au "non-Etat" pour ce qui concerne la Belgique.
Parlementaire francophone belge entamant ma seconde législature au parlement fédéral, il est certain que si je peux ressentir un fossé grandissant entre la classe politique flamande et francophone hormis pour quelques exceptions, la bourde de monsieur Leterme, premier ministre belge "en devenir", a pu souligner de profondes différences également dans les réactions des opinions publiques francophones et néerlandophones. Et ceci me semble plus fondamental. Côté francophone, on ne trouve pas d'excuses à monsieur Leterme pour avoir confondu "Brabançonne" et "Marseillaise", sinon à reconnaître que les paroles de ces deux hymnes sont en français. On dira dans l'opinion publique et médiatique flamande que c'est sans doute une faute mais que les francophones "exagèrent vraiment" en montant en épingle ce pseudo-événement au point d'en faire une affaire d'Etat. Le peuple semble divisé. Là, où bon nombre de francophone dira ou écrira que partout ailleurs dans le monde, un futur premier ministre commettant pareille bévue serait sommé "d'aller se rhabiller", les néerlandophones feront le gros dos et ironiseront plutôt.. le peuple belge n'est pas uni sur la question, on ne parvient même pas à s'accorder sur l'idée que le café matinal de Leterme devrait être plus corsé. A défaut d'une grande culture, cela pourrait lui rendre ses réflexes..
Il n'en demeure pas moins que l'information a fait le tour du monde, ou à peu près. Dans toutes les langues, on a bien ri. Les belges, au delà de la France ont bien fait rire, il n'est pas loin le temps où les blagues belges ne seront plus uniquement racontées par des français. Mais le belge s'en fiche de faire rire sur son nom. Et cela fait sans doute partie intégrante du problème ; pour être blesser par la moquerie, il faut être touché dans sa fierté.., le belge est-il suffisamment fier de l'être? Davantage les francophones sans doute, au vu de leurs réactions et qui dans un récent sondage n'expriment pas leur confiance à Monsieur Leterme, à l'inverse des flamands. La conclusion à porter à ce débat tient sans doute en quelques lignes. l'Etat devrait idéalement reposer sur un sentiment national fort et partagé, empreint de culture, d'histoire et de projets communs. A défaut, l'attachement aux symboles tel que celui sur lequel nous avons débattus ne tient plus. D'autres représentations collectives que l'Etat prennent alors naturellement le relais. S'est-on déjà interrogé sur le sens qui fait revendiquer, en masse, aux belges leur identité et leur attachement à l'Union européenne. Compensent-t- ils affectivement? Et sans lien avec une autre représentation collective, le belge sera-t-il plus empreint à revenir à une autre référence sans hymnes, sans tambours ni trompettes, peut-être plus individuelle, d'une autre grandeur.
Denis Ducarme
Député "
Monsieur le Député,
Malheureusement, suis-je tenté de dire, la gaffe d'Yves Leterme n'a fait rire personne. Vu de France où je travaille, son comportement a plutôt suscité l'incrédulité, voire, à atterré commentateurs et citoyens. Si je puis me permettre, je pense que toute cette affaire renvoie plus au symptome d'un délitement
"C'est avec attention que j 'ai pu prendre connaissance des réactions et de la thèse développées sur votre blog ayant trait au "non-Etat" pour ce qui concerne la Belgique.
Parlementaire francophone belge entamant ma seconde législature au parlement fédéral, il est certain que si je peux ressentir un fossé grandissant entre la classe politique flamande et francophone hormis pour quelques exceptions, la bourde de monsieur Leterme, premier ministre belge "en devenir", a pu souligner de profondes différences également dans les réactions des opinions publiques francophones et néerlandophones. Et ceci me semble plus fondamental. Côté francophone, on ne trouve pas d'excuses à monsieur Leterme pour avoir confondu "Brabançonne" et "Marseillaise", sinon à reconnaître que les paroles de ces deux hymnes sont en français. On dira dans l'opinion publique et médiatique flamande que c'est sans doute une faute mais que les francophones "exagèrent vraiment" en montant en épingle ce pseudo-événement au point d'en faire une affaire d'Etat. Le peuple semble divisé. Là, où bon nombre de francophone dira ou écrira que partout ailleurs dans le monde, un futur premier ministre commettant pareille bévue serait sommé "d'aller se rhabiller", les néerlandophones feront le gros dos et ironiseront plutôt.. le peuple belge n'est pas uni sur la question, on ne parvient même pas à s'accorder sur l'idée que le café matinal de Leterme devrait être plus corsé. A défaut d'une grande culture, cela pourrait lui rendre ses réflexes..
Il n'en demeure pas moins que l'information a fait le tour du monde, ou à peu près. Dans toutes les langues, on a bien ri. Les belges, au delà de la France ont bien fait rire, il n'est pas loin le temps où les blagues belges ne seront plus uniquement racontées par des français. Mais le belge s'en fiche de faire rire sur son nom. Et cela fait sans doute partie intégrante du problème ; pour être blesser par la moquerie, il faut être touché dans sa fierté.., le belge est-il suffisamment fier de l'être? Davantage les francophones sans doute, au vu de leurs réactions et qui dans un récent sondage n'expriment pas leur confiance à Monsieur Leterme, à l'inverse des flamands. La conclusion à porter à ce débat tient sans doute en quelques lignes. l'Etat devrait idéalement reposer sur un sentiment national fort et partagé, empreint de culture, d'histoire et de projets communs. A défaut, l'attachement aux symboles tel que celui sur lequel nous avons débattus ne tient plus. D'autres représentations collectives que l'Etat prennent alors naturellement le relais. S'est-on déjà interrogé sur le sens qui fait revendiquer, en masse, aux belges leur identité et leur attachement à l'Union européenne. Compensent-t- ils affectivement? Et sans lien avec une autre représentation collective, le belge sera-t-il plus empreint à revenir à une autre référence sans hymnes, sans tambours ni trompettes, peut-être plus individuelle, d'une autre grandeur.
Denis Ducarme
Député "
Monsieur le Député,
Malheureusement, suis-je tenté de dire, la gaffe d'Yves Leterme n'a fait rire personne. Vu de France où je travaille, son comportement a plutôt suscité l'incrédulité, voire, à atterré commentateurs et citoyens. Si je puis me permettre, je pense que toute cette affaire renvoie plus au symptome d'un délitement
De l'utilité de la théorie
Tout scientifique devrait lire et relire fréquemment Le savant et le politique, de Max Weber. En relisant mon exemplaire, je retombe sur la préface de Raymond Aron, qu'il me semble utile ici de citer :
"L'abandon ou la subordination de la recherche théorique serait non seulement fatale au progrès de la technique (...) mais aussi la première étape d'une abdication de la communauté scientifique, aliénant son autonomie" (Coll. "10-18/Bibliothèques", p.23)
"L'abandon ou la subordination de la recherche théorique serait non seulement fatale au progrès de la technique (...) mais aussi la première étape d'une abdication de la communauté scientifique, aliénant son autonomie" (Coll. "10-18/Bibliothèques", p.23)
mercredi 25 juillet 2007
4 sur 4
Le GAO américain estime que les 41 bâtiments de la Navy en cours de construction induisent un dépassement budgétaire de 4 milliards de dollars et que d'autres surcoûts sont attendus.
Le Pérou a offert aux Etats-Unis l'utilisation d'une base aérienne dans le cadre des opérations de lutte contre-narcotiques après que l'Equateur ait refusé la prolongation de la location de la base de Manta.
Un Rafale a apponté et a été catapulté sur le CVN-65.
Le chef d'état-major du Pacific Command s'est opposé à la vente de F-22 au Japon.
Le Pérou a offert aux Etats-Unis l'utilisation d'une base aérienne dans le cadre des opérations de lutte contre-narcotiques après que l'Equateur ait refusé la prolongation de la location de la base de Manta.
Un Rafale a apponté et a été catapulté sur le CVN-65.
Le chef d'état-major du Pacific Command s'est opposé à la vente de F-22 au Japon.
Des Rafale pour Khadafi ?
Je viens de recevoir un petit coup de fil d'une rédaction TV me demandant dans quelle mesure la libération des infirmières bulgares et du médecin d'origine palestinienne pourraient être liée à une vente potentielle de Rafale, en plus des "compensations" (460 millions d'euros européens, d'accords sur le nucléaire civil, d'accords d'échange d'étudiants, etc.).
Le journaliste posait ainsi une question qu'avait d'abord soulevé le Journal du Dimanche et qui avait ensuite été reprise un peu partout avant que Dassault ne démente formellement tout pourparler. On n'avait plus alors entendu parler de l'affaire.
Pour autant, est-ce que quelque chose serait en préparation ? Et bien, si c'est le cas nous n'en savons rien. Tâchons néanmoins de recadrer :
1) la France aimerait exporter le Rafale. Charles Edelstenne nous le confirmait en exclusivité début juin dans T&A, des pourparlers sont bien en cours avec le Maroc. La Suisse est également intéressée. L'Inde a fait réapparaître l'appareil dans le cadre de son MRCA. La Corée du Sud a rouvert l'appel d'offre qui avait précédemment donné lieu à une victoire du F-15E, devenu depuis lors le F-15K. Mais, pour l'heure, en termes de contrats signés, toujours rien.
2) La force aérienne libyenne aimerait disposer de nouveaux appareils - elle a souffert fortemment de l'embargo onusien de 92 - et elle a de fortes chances d'être solvable. Après l'abandon de son programme d'ADM, le règlement de la question de Lockerbie et du DC-10 d'UTA et, maintenant de la libération des infirmières et du médecin, la Libye est franchement plus fréquentable qu'à l'époque où les Jaguar veillaient sur la bande d'Aouzou et où l'armée de l'Air attaquait l'aérodrome, occupé par les Libyens, d'Ouadi-Doum. De ce point de vue, reconnaissons à Khadafi une qualité : c'est un fin tacticien.
3) Même si les relations entre Washington et Tripoli se sont réchauffées ces dernières années, sans doute ne le sont-elles pas suffisament que pour effectuer des achats aux Etats-Unis. La France est, de ce point de vue, est bien placée pour recueillir une commande, son positionnement traditionnel en matière de ventes d'armes étant qu'elle est neutre.
Mais il y a un "mais". Une vente d'arme à la Libye est loin d'être politiquement neutre. Ce l'est même nettement moins que débloquer 460 millions d'euros européens. Donc même si les conditions théoriques d'une vente sont réunies, in fine, les acteurs resteront sans doute extrêmement discrets et aucune preuve ne permet pour l'heure d'étayer une possibilité de contrat.
Le journaliste posait ainsi une question qu'avait d'abord soulevé le Journal du Dimanche et qui avait ensuite été reprise un peu partout avant que Dassault ne démente formellement tout pourparler. On n'avait plus alors entendu parler de l'affaire.
Pour autant, est-ce que quelque chose serait en préparation ? Et bien, si c'est le cas nous n'en savons rien. Tâchons néanmoins de recadrer :
1) la France aimerait exporter le Rafale. Charles Edelstenne nous le confirmait en exclusivité début juin dans T&A, des pourparlers sont bien en cours avec le Maroc. La Suisse est également intéressée. L'Inde a fait réapparaître l'appareil dans le cadre de son MRCA. La Corée du Sud a rouvert l'appel d'offre qui avait précédemment donné lieu à une victoire du F-15E, devenu depuis lors le F-15K. Mais, pour l'heure, en termes de contrats signés, toujours rien.
2) La force aérienne libyenne aimerait disposer de nouveaux appareils - elle a souffert fortemment de l'embargo onusien de 92 - et elle a de fortes chances d'être solvable. Après l'abandon de son programme d'ADM, le règlement de la question de Lockerbie et du DC-10 d'UTA et, maintenant de la libération des infirmières et du médecin, la Libye est franchement plus fréquentable qu'à l'époque où les Jaguar veillaient sur la bande d'Aouzou et où l'armée de l'Air attaquait l'aérodrome, occupé par les Libyens, d'Ouadi-Doum. De ce point de vue, reconnaissons à Khadafi une qualité : c'est un fin tacticien.
3) Même si les relations entre Washington et Tripoli se sont réchauffées ces dernières années, sans doute ne le sont-elles pas suffisament que pour effectuer des achats aux Etats-Unis. La France est, de ce point de vue, est bien placée pour recueillir une commande, son positionnement traditionnel en matière de ventes d'armes étant qu'elle est neutre.
Mais il y a un "mais". Une vente d'arme à la Libye est loin d'être politiquement neutre. Ce l'est même nettement moins que débloquer 460 millions d'euros européens. Donc même si les conditions théoriques d'une vente sont réunies, in fine, les acteurs resteront sans doute extrêmement discrets et aucune preuve ne permet pour l'heure d'étayer une possibilité de contrat.
Mr. T. a dégainé la Kalash conceptuelle
Plus sérieusement, Tanguy Struye vient de publier un texte qui me semble très pertinent au regard non seulement d'un certain recadrage stratégique bien nécessaire mais aussi d'un texte de Laurent Henninger que j'ai lu hier soir, sur les mésinterprétations des révolutions militaires et sur lequel je reviendrai, tant il me semble important.
D'ici là, Tanguy envisage la possibilité du chaos multipolaire. J'en profite pour lui faire un peu de publicité : Tanguy est un spécialiste de la politique étrangère américaine. Ce qui tombe plutôt bien parce que la thématique de son prochain ouvrage (sortie fin août chez Pieter Lang) traite du processus décisionnels sous l'administration Bush.
D'ici là, Tanguy envisage la possibilité du chaos multipolaire. J'en profite pour lui faire un peu de publicité : Tanguy est un spécialiste de la politique étrangère américaine. Ce qui tombe plutôt bien parce que la thématique de son prochain ouvrage (sortie fin août chez Pieter Lang) traite du processus décisionnels sous l'administration Bush.
mardi 24 juillet 2007
Du côté des lectures (3)
J'ai reçu un e-mail d'un officier me demandant des références bibliographiques sur l'utilisation de la puissance aérienne en zone urbaine. J'en profite pour les diffuser :
Michel Ascensio, « Un exemple d’opération en réseau : l’appui-feu rapproché en combat urbain », Note de la FRS, 2 juin 2006.
Jackson L. Fox, Urban Close Air Support and Non-Lethality, Naval War College, Newport, 4 February 2002.
Joseph Henrotin, L’Airpower au 21ème siècle. Enjeux et perspectives de la stratégie aérienne, Coll. « Réseau Multidisciplinaire d’Etudes Stratégiques », Bruylant, Bruxelles, 2005 (Cf. le dernier chapitre).
Joseph Henrotin, « La puissance aérospatiale dans Iraqi Freedom : vers une maturité américaine ? », in RMES (Dir.), La troisième guerre du Golfe. Analyse géopolitique, stratégique et économique, Paris : L’Harmattan, Coll. Comprendre le Moyen Orient, 2007, 592p.
Joseph Henrotin, « Bienvenue en ville. Le passé, le présent et le futur des opérations aerurbaines », Les Cahiers du RMES, Vol. III, n°1, été 2006.
Joseph Henrotin, « L’engagement aerurbain : premières leçons », Défense & Sécurité Internationale, n°21, décembre 2006.
Joseph Henrotin, « Combat aerurbain : les défis du CQS », Technologie & Armement, n°5, avril-mai 2007.
Joseph Henrotin, « Airpower et contre-insurrection, quels avenirs ? », Technologie & Armement, n°6, juin-juillet 2007.
Joseph Henrotin, « Des aigles contre des musaraignes. Déterminants, concepts et emploi de la puissance aérienne en combat urbain », à paraître.
Norton A. Schwartz and Robert B. Stephan, « Don’t Go Downtown without Us. The Role of Aerospace Power in Joint Urban Operations », Aerospace Power Journal, Spring 2000.
Troy S. Thomas, « Slumlords. Aerospace Power in Urban Fights », Aerospace Power Journal, Spring 2002.
Alan J. Vick, John Stillion, David R. Frelinger, Joel Kvitky, Benjamin S. Lambeth, Jefferson P. Marquis and Matthew Waxman, Aerospace Operations in Urban Environments. Exploring New Concepts, Santo Monica : RAND Corporation, 2002, 314p.
Matthew C. Waxman, International Law and the Politics of Urban Air Operations, Santa Monica: Rend Corporation, 2000.
Désolé pour ma surcitation, mais peu d'autres sources ouvertes sont disponibles sur ce sujet en Europe !
Michel Ascensio, « Un exemple d’opération en réseau : l’appui-feu rapproché en combat urbain », Note de la FRS, 2 juin 2006.
Jackson L. Fox, Urban Close Air Support and Non-Lethality, Naval War College, Newport, 4 February 2002.
Joseph Henrotin, L’Airpower au 21ème siècle. Enjeux et perspectives de la stratégie aérienne, Coll. « Réseau Multidisciplinaire d’Etudes Stratégiques », Bruylant, Bruxelles, 2005 (Cf. le dernier chapitre).
Joseph Henrotin, « La puissance aérospatiale dans Iraqi Freedom : vers une maturité américaine ? », in RMES (Dir.), La troisième guerre du Golfe. Analyse géopolitique, stratégique et économique, Paris : L’Harmattan, Coll. Comprendre le Moyen Orient, 2007, 592p.
Joseph Henrotin, « Bienvenue en ville. Le passé, le présent et le futur des opérations aerurbaines », Les Cahiers du RMES, Vol. III, n°1, été 2006.
Joseph Henrotin, « L’engagement aerurbain : premières leçons », Défense & Sécurité Internationale, n°21, décembre 2006.
Joseph Henrotin, « Combat aerurbain : les défis du CQS », Technologie & Armement, n°5, avril-mai 2007.
Joseph Henrotin, « Airpower et contre-insurrection, quels avenirs ? », Technologie & Armement, n°6, juin-juillet 2007.
Joseph Henrotin, « Des aigles contre des musaraignes. Déterminants, concepts et emploi de la puissance aérienne en combat urbain », à paraître.
Norton A. Schwartz and Robert B. Stephan, « Don’t Go Downtown without Us. The Role of Aerospace Power in Joint Urban Operations », Aerospace Power Journal, Spring 2000.
Troy S. Thomas, « Slumlords. Aerospace Power in Urban Fights », Aerospace Power Journal, Spring 2002.
Alan J. Vick, John Stillion, David R. Frelinger, Joel Kvitky, Benjamin S. Lambeth, Jefferson P. Marquis and Matthew Waxman, Aerospace Operations in Urban Environments. Exploring New Concepts, Santo Monica : RAND Corporation, 2002, 314p.
Matthew C. Waxman, International Law and the Politics of Urban Air Operations, Santa Monica: Rend Corporation, 2000.
Désolé pour ma surcitation, mais peu d'autres sources ouvertes sont disponibles sur ce sujet en Europe !
Libellés :
Miam des livres,
News en vrac,
Stratégie
Funky....
Selon le Washington Post du 10 juillet, voici ce qu'indiquait un édito de journal iranien :
"A few weeks ago, 14 squirrels equipped with espionage systems of foreign intelligence services were captured by [Iranian] intelligence forces along the country's borders. These trained squirrels, each of which weighed just over 700 grams, were released on the borders of the country for intelligence and espionage purposes. According to the announcement made by Iranian intelligence officials, alert police officials caught these squirrels before they could carry out any task".
"A few weeks ago, 14 squirrels equipped with espionage systems of foreign intelligence services were captured by [Iranian] intelligence forces along the country's borders. These trained squirrels, each of which weighed just over 700 grams, were released on the borders of the country for intelligence and espionage purposes. According to the announcement made by Iranian intelligence officials, alert police officials caught these squirrels before they could carry out any task".
Sacrés Américains !
AW&ST a sorti une info pour le moins surprenante : le prochain gunship US sera basé sur... un bombardier.
Inde : de nouvelles commandes en perspective
Après avoir officiellement lancé le programme d'acquisition de 126 Multi Role Combat Aircraft (Amit Gupta examinait les tenants et les aboutissants du dossier dans DSI n°20), l'Inde vient de réviser le chiffre à la hausse et évoque maintenant de 180 à 190 appareils, dont de 50 à 60 rejoindraient les rangs de la marine.
Un véritable retournement de situation (du moins, dans un processus d'acquisition indien renvoyant plus aux interminables films de Bollywood qu'à un processus souple et bien géré) : les appareils devront donc être navalisables. On comprendra donc l'impatience de Lockheed a proposer son F-35 à Delhi.
Sauf que l'IAF a indiqué ses préférences : le Rafale (navalisé), l'Eurofighter (non navalisable), le F-18E/F (navalisé), le Mig-35 (non encore navalisé) et le JAS-39 (non navalisable).
Ajoutons-y que l'Inde aimerait aussi augmenter ses commandes en Il-38 May de reconnaissance électronique. A force de se concentrer sur la Chine, on oublie qu'un Etat cette fois démocratique et amical (bousiller un satellite en orbite basse pour que les nôtres aillent s'empêtrer dedans n'est pas très amical) existe et qu'en plus, c'est en train de devenir une véritable puissance en bonne et due forme...
Un véritable retournement de situation (du moins, dans un processus d'acquisition indien renvoyant plus aux interminables films de Bollywood qu'à un processus souple et bien géré) : les appareils devront donc être navalisables. On comprendra donc l'impatience de Lockheed a proposer son F-35 à Delhi.
Sauf que l'IAF a indiqué ses préférences : le Rafale (navalisé), l'Eurofighter (non navalisable), le F-18E/F (navalisé), le Mig-35 (non encore navalisé) et le JAS-39 (non navalisable).
Ajoutons-y que l'Inde aimerait aussi augmenter ses commandes en Il-38 May de reconnaissance électronique. A force de se concentrer sur la Chine, on oublie qu'un Etat cette fois démocratique et amical (bousiller un satellite en orbite basse pour que les nôtres aillent s'empêtrer dedans n'est pas très amical) existe et qu'en plus, c'est en train de devenir une véritable puissance en bonne et due forme...
La Belgique, premier non-Etat (2)
Mr. Nick m'envoie un mail concernant le post sur la théorie du non-Etat, que je me permet de reproduire ici :
"Le principe est que passé un certain stade de dislocation de l'Etat, la rationalité animant ses (ou une partie de ses) composantes vise la mise en place de statuts qui leur sont propres, l'Etat lui-même devenant l'espace de dérèglement des rapports qu'entretiennent les communautés, dérèglement débouchant inévitablement sur un affrontement visant l'optimisation des différents statuts".
Et de m'expédier un article trouvé par Mr. Yann :
Scission BHV = Elargissement, dit le MR
Martin Buxant Mis en ligne le 20/07/2007 - - - - - - -
- - - - Les élus MR de la périphérie refusent toute scission de l'arrondissement de BHV. Le CDH est sur la même ligne. Si scission il y avait, elle doit être compensée par l'élargissement de Bruxelles aux six communes à facilités. Impensable, hurle le CD & V. Voilà de quoi faire monter la température à Val Duchesse. Dans le bras de fer communautaire engagé dans le cadre des négociations gouvernementales, les représentants MR de la périphérie bruxelloise ont placé, jeudi, une contre-attaque cinglante. Aux partis flamands qui exigent la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, les élus libéraux ont opposé un élargissement des limites territoriales de la Région bruxelloise. "Nous refusons la scission de BHV. La seule réponse possible à la scission est l'élargissement de la Région bruxelloise aux six communes à facilités, martèle Damien Thiéry, bourgmestre FDF de Linkebeek. Sinon, on ne touche à rien". La contre-attaque bleue a été menée avec l'assentiment du patron Didier Reynders qui a reçu, il y a plus d'une semaine déjà, copie des exigences assénées jeudi depuis la maison communale de Linkebeek. "On sait bien que Didier Reynders va devoir mettre de l'eau dans son vin quand il négociera la formation du gouvernement, relève un mandataire de la périphérie. Mais Olivier Maingain est là pour s'assurer qu'il n'en mette pas trop..." Quelque 150 000 francophones votent dans la périphérie bruxelloise, "et 50 000 d'entre eux, environ, votent pour le MR : ce serait dommage de s'en priver", relève un observateur libéral. Rappel, l'autre partenaire francophone de la future coalition orange bleue, le CDH, exige lui aussi un élargissement de Bruxelles aux communes à facilités (Linkebeek, Wezembeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel, Crainhem et Drogenbos) en cas de scission de BHV. "Indiscutable !" Interrogé jeudi, le porte-parole du CD & V, Peter Poulussen, a balayé d'un trait un éventuel élargissement de la Région bruxelloise : "Nous n'en discuterons même jamais ! Les frontières de la Région bruxelloise sont intouchables". Voilà qui laisse peu de marge au formateur Yves Leterme... D'ailleurs, "c'est à Yves Leterme de trouver une astuce pour s'en sortir, réagit Christian Van Eycken, élu FDF au Parlement flamand. Il s'est mis le couteau sous la gorge tout seul en faisant de la scission de BHV la première de ses priorités". Là, sur la méthode, les libéraux préconisent l'organisation d' "une consultation populaire contraignante", qui permettrait aux habitants des six communes d'opter pour un rattachement à Bruxelles. "Un genre de référendum ?, note Peter Paulussen. Pour le CD & V, c'est non : nous n'y sommes absolument pas favorables", tranche le porte-parole du parti de M. Leterme. "Erosion francophone" Reste la piste mise en place dans les Fourons, celle via laquelle les électeurs francophones pourraient s'inscrire à Bruxelles pour y voter, après la scission de l'arrondissement électoral. "C'est un mécanisme que nous rejetons, indique Christian Van Eycken, car il signifierait une érosion du vote francophone dans les communes à facilités". Et puis, poursuit le mandataire de Tervueren, "c'est l'acceptation à terme d'une nouvelle frontière d'Etat à partir de l'arrondissement". Jeudi, via le "Morgen", plusieurs élus CD & V - dont Eric Van Rompuy - ont fait savoir au formateur Yves Leterme qu' "une scission de l'arrondissement de BHV sans compensation pour les francophones était un minimum absolu" dans le cadre de la formation du gouvernement fédéral. "Nous sommes inquiets des attaques flamandes contre les francophones de la périphérie, embraye Arnold d'Oreye de Lantremange, bourgmestre de Crainhem. On nous serine que nous devons nous en tenir à la loyauté au Fédéral. Mais qu'est ce que c'est ? se fâche-t-il. Est-ce demander une procédure urgente pour faire passer la scission de l'arrondissement à la Chambre (comme l'on fait tous les partis flamands la semaine dernière, NdlR) ? Si c'est cela, il n'y a plus de Belgique, c'est ingérable". "C'est maintenant ou jamais !, assène François van Hoobrouck, le bourgmestre de Wezembeek-Oppem. Et que l'on ne vienne pas nous donner comme contrepartie de la scission de BHV, la nomination des quatre bourgmestres qui reste encore suspendue (par le gouvernement flamand, NdlR). Nous n'accepterons jamais cela". Assis à sa gauche, Christian Van Eyken compare les séparatistes de la N-VA au Vlaams Belang. Et Arnold d'Oreye de conclure : "On nous demande de nous comporter comme des Flamands de Flandre et de parler français à la maison. Maintenant, en plus, on nous demande de fermer nos fenêtres quand on parle français".
J'y rajouterai un questionnement : dans une approche suivant les lignes du non-Etat, la confrontation ne devient-elle pas le seul îlot de politique en tant que refus du technocratisme ? Et encore cette confrontation est-elle techniquement réglée par l'omniprésence de règles précédemment édictées. La dislocation comme dernière expression de la politique... Regis ultima ratio ?
"Le principe est que passé un certain stade de dislocation de l'Etat, la rationalité animant ses (ou une partie de ses) composantes vise la mise en place de statuts qui leur sont propres, l'Etat lui-même devenant l'espace de dérèglement des rapports qu'entretiennent les communautés, dérèglement débouchant inévitablement sur un affrontement visant l'optimisation des différents statuts".
Et de m'expédier un article trouvé par Mr. Yann :
Scission BHV = Elargissement, dit le MR
Martin Buxant Mis en ligne le 20/07/2007 - - - - - - -
- - - - Les élus MR de la périphérie refusent toute scission de l'arrondissement de BHV. Le CDH est sur la même ligne. Si scission il y avait, elle doit être compensée par l'élargissement de Bruxelles aux six communes à facilités. Impensable, hurle le CD & V. Voilà de quoi faire monter la température à Val Duchesse. Dans le bras de fer communautaire engagé dans le cadre des négociations gouvernementales, les représentants MR de la périphérie bruxelloise ont placé, jeudi, une contre-attaque cinglante. Aux partis flamands qui exigent la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, les élus libéraux ont opposé un élargissement des limites territoriales de la Région bruxelloise. "Nous refusons la scission de BHV. La seule réponse possible à la scission est l'élargissement de la Région bruxelloise aux six communes à facilités, martèle Damien Thiéry, bourgmestre FDF de Linkebeek. Sinon, on ne touche à rien". La contre-attaque bleue a été menée avec l'assentiment du patron Didier Reynders qui a reçu, il y a plus d'une semaine déjà, copie des exigences assénées jeudi depuis la maison communale de Linkebeek. "On sait bien que Didier Reynders va devoir mettre de l'eau dans son vin quand il négociera la formation du gouvernement, relève un mandataire de la périphérie. Mais Olivier Maingain est là pour s'assurer qu'il n'en mette pas trop..." Quelque 150 000 francophones votent dans la périphérie bruxelloise, "et 50 000 d'entre eux, environ, votent pour le MR : ce serait dommage de s'en priver", relève un observateur libéral. Rappel, l'autre partenaire francophone de la future coalition orange bleue, le CDH, exige lui aussi un élargissement de Bruxelles aux communes à facilités (Linkebeek, Wezembeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel, Crainhem et Drogenbos) en cas de scission de BHV. "Indiscutable !" Interrogé jeudi, le porte-parole du CD & V, Peter Poulussen, a balayé d'un trait un éventuel élargissement de la Région bruxelloise : "Nous n'en discuterons même jamais ! Les frontières de la Région bruxelloise sont intouchables". Voilà qui laisse peu de marge au formateur Yves Leterme... D'ailleurs, "c'est à Yves Leterme de trouver une astuce pour s'en sortir, réagit Christian Van Eycken, élu FDF au Parlement flamand. Il s'est mis le couteau sous la gorge tout seul en faisant de la scission de BHV la première de ses priorités". Là, sur la méthode, les libéraux préconisent l'organisation d' "une consultation populaire contraignante", qui permettrait aux habitants des six communes d'opter pour un rattachement à Bruxelles. "Un genre de référendum ?, note Peter Paulussen. Pour le CD & V, c'est non : nous n'y sommes absolument pas favorables", tranche le porte-parole du parti de M. Leterme. "Erosion francophone" Reste la piste mise en place dans les Fourons, celle via laquelle les électeurs francophones pourraient s'inscrire à Bruxelles pour y voter, après la scission de l'arrondissement électoral. "C'est un mécanisme que nous rejetons, indique Christian Van Eycken, car il signifierait une érosion du vote francophone dans les communes à facilités". Et puis, poursuit le mandataire de Tervueren, "c'est l'acceptation à terme d'une nouvelle frontière d'Etat à partir de l'arrondissement". Jeudi, via le "Morgen", plusieurs élus CD & V - dont Eric Van Rompuy - ont fait savoir au formateur Yves Leterme qu' "une scission de l'arrondissement de BHV sans compensation pour les francophones était un minimum absolu" dans le cadre de la formation du gouvernement fédéral. "Nous sommes inquiets des attaques flamandes contre les francophones de la périphérie, embraye Arnold d'Oreye de Lantremange, bourgmestre de Crainhem. On nous serine que nous devons nous en tenir à la loyauté au Fédéral. Mais qu'est ce que c'est ? se fâche-t-il. Est-ce demander une procédure urgente pour faire passer la scission de l'arrondissement à la Chambre (comme l'on fait tous les partis flamands la semaine dernière, NdlR) ? Si c'est cela, il n'y a plus de Belgique, c'est ingérable". "C'est maintenant ou jamais !, assène François van Hoobrouck, le bourgmestre de Wezembeek-Oppem. Et que l'on ne vienne pas nous donner comme contrepartie de la scission de BHV, la nomination des quatre bourgmestres qui reste encore suspendue (par le gouvernement flamand, NdlR). Nous n'accepterons jamais cela". Assis à sa gauche, Christian Van Eyken compare les séparatistes de la N-VA au Vlaams Belang. Et Arnold d'Oreye de conclure : "On nous demande de nous comporter comme des Flamands de Flandre et de parler français à la maison. Maintenant, en plus, on nous demande de fermer nos fenêtres quand on parle français".
J'y rajouterai un questionnement : dans une approche suivant les lignes du non-Etat, la confrontation ne devient-elle pas le seul îlot de politique en tant que refus du technocratisme ? Et encore cette confrontation est-elle techniquement réglée par l'omniprésence de règles précédemment édictées. La dislocation comme dernière expression de la politique... Regis ultima ratio ?
L'USN sur le point de se doter d'une nouvelle stratégie
Depuis la fin des années 1980, l’US Navy n’a plus – paradoxalement – publié de nouveau documents de stratégie navale. Suivant les demandes de l’amiral Mike Mullen (à présent CJCS, Cf. DSI 28), qui en avait appelé à une résurgence de la réflexion en la matière durant le Current Strategy Forum de 2006, cette situation pourrait rapidement changer. Un draft semble actuellement en cours de distribution à une série d’amiraux américains. Ce dernier est le produit d’une série de simulations effectuées par le Naval War College ces dernières années et prenant en compte 7 divers « futurs » quant au futur de la puissance maritime. Dans le même temps, les efforts avaient également porté sur l’organisation de séminaires à travers tous les Etats-Unis et à des rencontres avec des académiques.
Le document qui en ressort cherche à montrer comment l’USN pourrait gagner dans le futur des guerres navales – on notera ainsi son grand retour alors qu’elle avait cédé le pas ces dernières années à d’autres préoccupations (sécurisation des SLOCs, opérations littorales, etc.) – voire résoudre et prévenir des crises. Les tâches de sécurisation des SLOCs et de lutte contre les trafics et le terrorisme ne sont pas oubliées pour autant, le document mettant en évidence la nécessité d’une coopération multinationale afin de s’en occuper. Le concept de « 1000 ships navy » (i.e. partage des informations et opérations multinationales entre les marines participantes, « cimentant » ainsi alliés et « coalisés de volonté ») serait ainsi inclus dans le draft.
Avant la distribution de ce draft, trois grandes options nourrissaient le débat naval américain et se retrouveront dans la version définitive du nouveau document :
- une augmentation de la présence dans le Pacifique et au Moyen Orient ;
- la sécurisation de la haute mer ;
- une focalisation sur la haute mer - et donc un relatif éloignement d’opérations littorales (d’ailleurs compromises dans leur acception initiale par l’échec du programme LCS-1) – en vue de se positionner face à un peer competitor tel que la Chine.
Reste cependant à savoir dans quelles proportions cette combinaison s’effectuera. Le document devrait être officiellement publié avant les prochaines élections présidentielles US.
Le document qui en ressort cherche à montrer comment l’USN pourrait gagner dans le futur des guerres navales – on notera ainsi son grand retour alors qu’elle avait cédé le pas ces dernières années à d’autres préoccupations (sécurisation des SLOCs, opérations littorales, etc.) – voire résoudre et prévenir des crises. Les tâches de sécurisation des SLOCs et de lutte contre les trafics et le terrorisme ne sont pas oubliées pour autant, le document mettant en évidence la nécessité d’une coopération multinationale afin de s’en occuper. Le concept de « 1000 ships navy » (i.e. partage des informations et opérations multinationales entre les marines participantes, « cimentant » ainsi alliés et « coalisés de volonté ») serait ainsi inclus dans le draft.
Avant la distribution de ce draft, trois grandes options nourrissaient le débat naval américain et se retrouveront dans la version définitive du nouveau document :
- une augmentation de la présence dans le Pacifique et au Moyen Orient ;
- la sécurisation de la haute mer ;
- une focalisation sur la haute mer - et donc un relatif éloignement d’opérations littorales (d’ailleurs compromises dans leur acception initiale par l’échec du programme LCS-1) – en vue de se positionner face à un peer competitor tel que la Chine.
Reste cependant à savoir dans quelles proportions cette combinaison s’effectuera. Le document devrait être officiellement publié avant les prochaines élections présidentielles US.
L'USN sur le point de se doter d'une nouvelle stratégie
Depuis la fin des années 1980, l’US Navy n’a plus – paradoxalement – publié de nouveau documents de stratégie navale. Suivant les demandes de l’amiral Mike Mullen (à présent CJCS, Cf. DSI 28), qui en avait appelé à une résurgence de la réflexion en la matière durant le Current Strategy Forum de 2006, cette situation pourrait rapidement changer. Un draft semble actuellement en cours de distribution à une série d’amiraux américains. Ce dernier est le produit d’une série de simulations effectuées par le Naval War College ces dernières années et prenant en compte 7 divers « futurs » quant au futur de la puissance maritime. Dans le même temps, les efforts avaient également porté sur l’organisation de séminaires à travers tous les Etats-Unis et à des rencontres avec des académiques.
Le document qui en ressort cherche à montrer comment l’USN pourrait gagner dans le futur des guerres navales – on notera ainsi son grand retour alors qu’elle avait cédé le pas ces dernières années à d’autres préoccupations (sécurisation des SLOCs, opérations littorales, etc.) – voire résoudre et prévenir des crises. Les tâches de sécurisation des SLOCs et de lutte contre les trafics et le terrorisme ne sont pas oubliées pour autant, le document mettant en évidence la nécessité d’une coopération multinationale afin de s’en occuper. Le concept de « 1000 ships navy » (i.e. partage des informations et opérations multinationales entre les marines participantes, « cimentant » ainsi alliés et « coalisés de volonté ») serait ainsi inclus dans le draft.
Avant la distribution de ce draft, trois grandes options nourrissaient le débat naval américain et se retrouveront dans la version définitive du nouveau document :
- une augmentation de la présence dans le Pacifique et au Moyen Orient ;
- la sécurisation de la haute mer ;
- une focalisation sur la haute mer - et donc un relatif éloignement d’opérations littorales (d’ailleurs compromises dans leur acception initiale par l’échec du programme LCS-1) – en vue de se positionner face à un peer competitor tel que la Chine.
Reste cependant à savoir dans quelles proportions cette combinaison s’effectuera. Le document devrait être officiellement publié avant les prochaines élections présidentielles US.
Le document qui en ressort cherche à montrer comment l’USN pourrait gagner dans le futur des guerres navales – on notera ainsi son grand retour alors qu’elle avait cédé le pas ces dernières années à d’autres préoccupations (sécurisation des SLOCs, opérations littorales, etc.) – voire résoudre et prévenir des crises. Les tâches de sécurisation des SLOCs et de lutte contre les trafics et le terrorisme ne sont pas oubliées pour autant, le document mettant en évidence la nécessité d’une coopération multinationale afin de s’en occuper. Le concept de « 1000 ships navy » (i.e. partage des informations et opérations multinationales entre les marines participantes, « cimentant » ainsi alliés et « coalisés de volonté ») serait ainsi inclus dans le draft.
Avant la distribution de ce draft, trois grandes options nourrissaient le débat naval américain et se retrouveront dans la version définitive du nouveau document :
- une augmentation de la présence dans le Pacifique et au Moyen Orient ;
- la sécurisation de la haute mer ;
- une focalisation sur la haute mer - et donc un relatif éloignement d’opérations littorales (d’ailleurs compromises dans leur acception initiale par l’échec du programme LCS-1) – en vue de se positionner face à un peer competitor tel que la Chine.
Reste cependant à savoir dans quelles proportions cette combinaison s’effectuera. Le document devrait être officiellement publié avant les prochaines élections présidentielles US.
Les Cahiers du RMES lachés sur le net
Le 7ème numéro des Cahiers du RMES est paru (Vol. IV, n°1, été 2007). Voici son sommaire :
Tanguy Struye de Swielande, "L'influence de la variable cognitive dans le processus décisionnel de l'Administration Bush".
Noémie Blaise, ""Running Darfour" : enjeux du conflit et réactions de la communauté internationale".
André Dumoulin, "L'assemblée parlementaire de l'UEO : chronique d'une mort annoncée".
Alain De Neve, "Quels cadres pour la recherche et technologie de défense européenne (1ère partie)".
Joseph Henrotin, "Mars et Vulcain. Représentations de la technologie et conceptions stratégiques biaisées. Les cas de l'émergence du concept d'asymétrie et du débat entourant le Stryker".
Tanguy Struye de Swielande, "Caucase et Asie centrale : la guerre pour le contrôle du Rimland".
Comme toujours, leur consultation est gratuite. J'en profite pour pousser au nom du RMES un petit cocorico : depuis que les Cahiers sont en ligne, leurs différentes éditions ont été consultées plus de 8 000 fois !
Quant à leur dernière parution en date (et aux autres), vous pouvez la/les trouver ici.
Tanguy Struye de Swielande, "L'influence de la variable cognitive dans le processus décisionnel de l'Administration Bush".
Noémie Blaise, ""Running Darfour" : enjeux du conflit et réactions de la communauté internationale".
André Dumoulin, "L'assemblée parlementaire de l'UEO : chronique d'une mort annoncée".
Alain De Neve, "Quels cadres pour la recherche et technologie de défense européenne (1ère partie)".
Joseph Henrotin, "Mars et Vulcain. Représentations de la technologie et conceptions stratégiques biaisées. Les cas de l'émergence du concept d'asymétrie et du débat entourant le Stryker".
Tanguy Struye de Swielande, "Caucase et Asie centrale : la guerre pour le contrôle du Rimland".
Comme toujours, leur consultation est gratuite. J'en profite pour pousser au nom du RMES un petit cocorico : depuis que les Cahiers sont en ligne, leurs différentes éditions ont été consultées plus de 8 000 fois !
Quant à leur dernière parution en date (et aux autres), vous pouvez la/les trouver ici.
lundi 23 juillet 2007
L'Europe de l'espace militaire encore un peu plus en retard
Avec 19 tonnes (dont, grosso modo, 20% de carburant), la longueur d’un autobus et une résolution de 9 à 15 cm, les KH-12 sont les satellites de renseignement optique les plus avancés au monde… et ont un prix à la hauteur de leurs performances. Jean-Louis Promé nous en avait d’ailleurs démontré les capacités dans le DSI n°20 (novembre 2006). Or, ces engins, comme les Helios, évoluent sur des orbites basses. De temps à autres, ils peuvent être repositionnés afin de suivre l’une ou l’autre crise. Autant de manœuvres coûteuses en carburant et… qui finissent par réduire la durée de vie opérationnelle d’engins unanimement présentés comme cruciaux pour les agences de renseignement.
On comprendra donc tout l’intérêt que représente la possibilité de ravitailler en vol ces satellites, voire de les réparer ou encore de leur adjoindre de nouveaux équipements. Tout le monde en rêvait et la DARPA, assez discrètement, affirme l’avoir fait, faisant prendre, tout à coup, un coup de vieux à la stratégie spatiale européenne :
"the goal of the Orbital Express Space Operations Architecture program is to validate the technical feasibility of robotic, autonomous onorbit refueling and reconfiguration of satellites to support a broad range of future U.S. national security and commercial space programs. Refueling satellites will enable frequent maneuver to improve coverage, change arrival times to counter denial and deception and improve survivability, as well as extend satellite lifetime. Electronics upgrades on-orbit can provide regular performance improvements and dramatically reduce the time to deploy new technology on-orbit."
Le premier ravitaillement spatial automatisé d’un satellite s’est produit le 2 juillet.
On comprendra donc tout l’intérêt que représente la possibilité de ravitailler en vol ces satellites, voire de les réparer ou encore de leur adjoindre de nouveaux équipements. Tout le monde en rêvait et la DARPA, assez discrètement, affirme l’avoir fait, faisant prendre, tout à coup, un coup de vieux à la stratégie spatiale européenne :
"the goal of the Orbital Express Space Operations Architecture program is to validate the technical feasibility of robotic, autonomous onorbit refueling and reconfiguration of satellites to support a broad range of future U.S. national security and commercial space programs. Refueling satellites will enable frequent maneuver to improve coverage, change arrival times to counter denial and deception and improve survivability, as well as extend satellite lifetime. Electronics upgrades on-orbit can provide regular performance improvements and dramatically reduce the time to deploy new technology on-orbit."
Le premier ravitaillement spatial automatisé d’un satellite s’est produit le 2 juillet.
Blub blub (2)
Après une visite d'Hugo Chavez à Moscou, le Venezuela a finalement commandé 5 SSK de classe Kilo, Type 877 EKM. Des négociations sont toujours en cours sur la vente de "systèmes de défense aérienne avancés". Le Venezuela sera le premier Etat sud-américain de la sous-région a mettre en oeuvre de tels bâtiments.
L'Australie, 1er client export du P-8
L'Australie a choisi le remplaçant de ses P-3 Orion de patrouille maritime en se déclarant favorable au P-8 MMA, basé sur une cellule de B-737 :
Australian Minister for Defence; issued July 20, 2007)
I am pleased to announce that the Government has given first pass approval for AIR 7000 Phase 2 – a A$4 billion project for Defence to acquire a manned Maritime Patrol and Response Aircraft (MPRA). The manned MPRA, in conjunction with the Multi-mission Unmanned Aerial System being acquired by Defence under AIR 7000 Phase 1, will replace the capability currently provided by the AP-3C Orion. The AP-3C Orion is planned to be retired in 2018 after over 30 years of service. First pass approval has been granted to allow Defence to commence formal negotiations with the United States Navy (USN) to participate in the cooperative development of the P-8A Multi-mission Maritime Aircraft (MMA). Following an exhaustive examination of available options, the USN chose the Boeing Company to develop the P-8A MMA based on its 737 commercial aircraft. The P-8A MMA offers a modern, highly reliable commercially-proven airframe with the latest maritime surveillance and attack capabilities. The P-8A will be equipped with modern Anti-Submarine Warfare, Anti-Surface Warfare and Intelligence, Surveillance and Reconnaissance sensors that have evolved from proven systems. The P-8A will be capable of broad-area, maritime, littoral and limited overland operations. Through its participation in the proposed cooperative development of the MMA, Defence will assist in providing opportunities for Australian industry as well as gain an ability to positively influence development of the MMA Program.
Notons que Canberra étudie également la possibilité d'acheter des RQ-4 Global Hawk, optimisé pour des aptrouilles maritimes de longue durée. On indiquera aussi que le P-8 est également en compétition en Inde mais que le Japon a préféré un appareil développé localement sur base du P-3, le P-X (Cf. DSI 28).
Australian Minister for Defence; issued July 20, 2007)
I am pleased to announce that the Government has given first pass approval for AIR 7000 Phase 2 – a A$4 billion project for Defence to acquire a manned Maritime Patrol and Response Aircraft (MPRA). The manned MPRA, in conjunction with the Multi-mission Unmanned Aerial System being acquired by Defence under AIR 7000 Phase 1, will replace the capability currently provided by the AP-3C Orion. The AP-3C Orion is planned to be retired in 2018 after over 30 years of service. First pass approval has been granted to allow Defence to commence formal negotiations with the United States Navy (USN) to participate in the cooperative development of the P-8A Multi-mission Maritime Aircraft (MMA). Following an exhaustive examination of available options, the USN chose the Boeing Company to develop the P-8A MMA based on its 737 commercial aircraft. The P-8A MMA offers a modern, highly reliable commercially-proven airframe with the latest maritime surveillance and attack capabilities. The P-8A will be equipped with modern Anti-Submarine Warfare, Anti-Surface Warfare and Intelligence, Surveillance and Reconnaissance sensors that have evolved from proven systems. The P-8A will be capable of broad-area, maritime, littoral and limited overland operations. Through its participation in the proposed cooperative development of the MMA, Defence will assist in providing opportunities for Australian industry as well as gain an ability to positively influence development of the MMA Program.
Notons que Canberra étudie également la possibilité d'acheter des RQ-4 Global Hawk, optimisé pour des aptrouilles maritimes de longue durée. On indiquera aussi que le P-8 est également en compétition en Inde mais que le Japon a préféré un appareil développé localement sur base du P-3, le P-X (Cf. DSI 28).
dimanche 22 juillet 2007
La Belgique, premier non-Etat ?
Il y a quelques années, j'avais développé avec des amis politologues - Nick, Yann, Den et Lucas se reconnaîtront - la théorie du non-Etat. En gros, le principe est que passé un certain stade de technocratisation de l'Etat, la rationalité animant ce dernier vise la pérénisation des statuts des communautés le composant, l'Etat lui-même étant devenu une modalité de régulation de la vie entre ces communautés.
J'avais eu l'occasion d'en toucher quelques mots à des collègues, cette fois en Bosnie (vous savez, la zone géopolitiquement déterminée où l'empilement de niveaux de pouvoirs a fini par absorber en salaires de fonctionnaires 65% de son budget - tiens, le même chiffre que l'armée belge !).
Le problème avec un non-Etat est que la relation entre "Etat" et "nation", pourtant centrale pour la viabilité du contrat social, tout comme elle hante l'esprit des politologues depuis le traité de Westphalie est non précisée, les communautés évoluant sans guère communiquer. Toute forme de "sens de l'Etat" est donc à proscrire.
Et le futur Premier ministre belge vient peut-être d'appuyer par l'exemple une théorie que je n'avais pas vraiment eu l'occasion d'approfondir. On lui a demandé de chanter la Brabançonne et a entamé (mal, en plus), la Marseillaise (jetez un oeil à la vidéo). Notez que les ministres francophones n'avaient guère plus de culture. Notez aussi que bien peu ont été capables de dire que le 21 juillet rend compte de la prestation de serment de Léopold Ier. Brillant.
Certes, on me dira que la Brabançonne, personne ne connaît. Mais vous imaginez un ministre danois ou hollandais - connaissez-vous ces hymnes ? - se planter dans son hymne (notez que je ne parle même pas d'un ministre français, qui finirait illico-presto compter de chemises au fin fond d'un village de 20 habitants dans le Massif central) ? Imaginez-vous un seul ministre portugais, lituanien, grec, togolais ou ouzbek ne pas connaître l'événement historique qui a fait qu'on a placé sa fête nationale à telle date et pas à telle autre ?
Une nouvelle étape décisive, donc, dans la vie conceptuelle de la théorie du non-Etat (l'ironie est là pour aider à surpasser un certain nombre de déceptions) et une belle preuve d'une vision ultra-technocratique des choses. Pas nécessairement une étape décisive pour le vivre-ensemble...
J'avais eu l'occasion d'en toucher quelques mots à des collègues, cette fois en Bosnie (vous savez, la zone géopolitiquement déterminée où l'empilement de niveaux de pouvoirs a fini par absorber en salaires de fonctionnaires 65% de son budget - tiens, le même chiffre que l'armée belge !).
Le problème avec un non-Etat est que la relation entre "Etat" et "nation", pourtant centrale pour la viabilité du contrat social, tout comme elle hante l'esprit des politologues depuis le traité de Westphalie est non précisée, les communautés évoluant sans guère communiquer. Toute forme de "sens de l'Etat" est donc à proscrire.
Et le futur Premier ministre belge vient peut-être d'appuyer par l'exemple une théorie que je n'avais pas vraiment eu l'occasion d'approfondir. On lui a demandé de chanter la Brabançonne et a entamé (mal, en plus), la Marseillaise (jetez un oeil à la vidéo). Notez que les ministres francophones n'avaient guère plus de culture. Notez aussi que bien peu ont été capables de dire que le 21 juillet rend compte de la prestation de serment de Léopold Ier. Brillant.
Certes, on me dira que la Brabançonne, personne ne connaît. Mais vous imaginez un ministre danois ou hollandais - connaissez-vous ces hymnes ? - se planter dans son hymne (notez que je ne parle même pas d'un ministre français, qui finirait illico-presto compter de chemises au fin fond d'un village de 20 habitants dans le Massif central) ? Imaginez-vous un seul ministre portugais, lituanien, grec, togolais ou ouzbek ne pas connaître l'événement historique qui a fait qu'on a placé sa fête nationale à telle date et pas à telle autre ?
Une nouvelle étape décisive, donc, dans la vie conceptuelle de la théorie du non-Etat (l'ironie est là pour aider à surpasser un certain nombre de déceptions) et une belle preuve d'une vision ultra-technocratique des choses. Pas nécessairement une étape décisive pour le vivre-ensemble...
Rapide, le compteur...
N'étant pas un crac en informatique, j'ai enfin réussi à installer un compteur statistique, tout en bas dela colonne de droite (oui, je tourne toujours en analogique), je me méfie de ces trucs bizarres appelés ordinateurs depuis que j'ai terminé ma thèse et que j'ai lu l'excellent bouquin de Rémi Sussan. Et 44 visites en 20 minutes, ça ne me semble pas trop mal. Note à cette majorité silencieuse : n'hésitez pas à laisser un commentaire !
Introducing Mr. Rou-Rou
Il y a quelques mois, un couple de pigeons est venu s'établir en face de chez moi, histoire de donner naissance à deux petits, très poétiquement baptisés par mes soins Mini-Rou et Maxi-Rou. Seul le second survivra. Une fois ledit Maxi-Rou parti du nid, Mr et Mme. Rou-Rou reprendront leur envol.
Sauf que j'ai un faible pour les oiseaux, fussent-ils de stupides (et bien, justemment, non !) pigeons. Ayant assimilé tous les articles du Wikipédia sur le sujet, je me suis laissé aller à leur laisser un peu de pain. Et voilà le résultat. Trois fois par jour en moyenne, Monsieur et Madame viennent me rendre visite... aujourd'hui accompagnés de Maxi-Rou, qui regarde d'ailleurs d'un oeil curieux l'intérieur de mon studio tout en se prenant la version pigeonesque du souper "Deluxe", comprenez une bonne dose de maïs.
Et le premier qui me dit que la chartreuse de pigeons, c'est très bon, je lui offre un cours de 2 heures au choix sur la relation intellectuelle entre Beaufre et Liddell-Hart, sur le processus décisionnel de l'Union Européenne ou sur l'histoire polonaise.
Au demeurant, c'est vrai que la chartreuse de pigeon, c'est sympa. C'était au programme de notre dernière année en école hôtellière et c'est le regretté chef Panza qui l'avait enseigné à la bande de rigolos que nous étions à l'époque. D'ailleurs, si quelques anciens de la promo 95 de Libramont (TQual) passent par ce coin de la Toile, ils sont les bienvenus ici !
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