vendredi 9 mai 2008

L'Italie a rejoint l'EGUERMIN

Un MoU a été signé avec la marine italienne, lui permettant d'utiliser l'Ecole de guerre des mines (EGUERMIN), une structure mise en place dans le cadre de l'ABNL (Amiral Benelux) et qui formait jusque là les spécialistes néerlandais et belges.

Comparaison n'est évidemment pas raison et il faut se garder de tirer des conclusions hâtives. Mais, honnêtement, ce genre de petites structures, certes très spécialisées, si elles développent de telles adhésions "à la carte" (et où les adhérents doivent respecter des conditions bien précises et qui leurs sont antérieures), seront sans doute bien plus bénéfiques pour une véritable défense européenne que tous les discours sur les ancrages européens ou atlantistes de tel ou tel pays.

On pourrait même aller encore plus loin dans l'analyse : le niveau politique étant le principal facteur de blocage d'une véritable PESD (soyons sérieux : si nous allons en ordre dispersé au Liban en 2006, c'est précisément parce que la PESD n'est pas opérationnelle (1)), c'est "par le bas", aux niveaux tactique et de la formation, qu'il faut agir, en sortant du cadre UE et en là jouant bilatéral... pour mieux y revenir. Pourquoi pas dans le cadre d'une coopération renforcée ?

(1) L'affirmation pourrait sembler bien pessimiste et, surtout, ne prendrait pas en compte les opérations actuelles et passées menées dans son cadre. Mais, franchement, presque 10 ans après Cologne, quelles sont les réalisations concrètes ? Travaille-t-on au jour le jour avec un vrai état-major ? Non. Fait-on appel à tous ces QG conçus pour servir la PESD ? Non. Est-on capable de réellement coordonner nos efforts en mer ? Non. Avons-nous une politique spatiale réellement coordonnée au plan UE ? Non. Le centre de Torrejon, transféré de l'UEO à l'UE, travaille-t-il à plein ? Non. Derrière les effets d'annonce politiques se cachent l'inaction et la non-activation de nos structures par les mêmes politiques qui étaient si fiers des accords obtenus. C'est peut-être, donc, qu'il est temps de changer les méthodes et de ne pas chercher à mettre la cheminée sur le toit alors que les fondations de la maison sont à peine bétonnées...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Les fondations sont du sable plutot!
Est ce que l'UE est plus efficace en terme de PESD avec les structures actuelles?
On a pas attendu d'avoir des structures bureaucratiques permanentes pour pouvoir monter des opérations communes entre pays de la Crimée(et même avant) à Suez, ou des collaborations industrielles.
L'Europe de la défense n'est jamais que la somme de volontés d'Etats membres et seuls deux Etats ont une vraie ambition internationale (et des moyens dont le nucléaire) c'est a dire le RU et la France.
Les autres achètent une assurance dans l'OTAN et leur opinion publique n'a que faire d'aventures sous les tropiques.
La PESD n'est qu'une imposture bureaucratique et idéologique promue par la France qui reve d'un levier Européen pour pallier à son inefficience croissante et une caste de fonctionnaires et diplomates européens qui en vivent très bien.
100 personnes à Bruxelles suffiraient amplement à la PESD.

PI

Anonyme a dit…

Quid de la formation commune franco-belge à Cazaux? Cela procède-t-il à votre avis de ces rapprochements "tactiques"?

En passant, pour le fana d'aviation que je suis, voir l'emblème des escadrilles Ajet belges emblasonnées dans celle de la 8eme escadre de l'AA, je trouve cela assez formidable. C'est à mon avis unique en temps de paix, cela va beaucpup plus loin que la formation commune belgo-néerlandais des années 60, mais cela va-t-il durer?
Alex

Anonyme a dit…

La formation franco-belge n'existe pas qu'à Cazaux: elle est précédée par l'étape Tours, même si le "poids" des belges (humain, technique et "pédagogique" sur la manière d'assurer la formation) est moindre qu'à Cazaux. De plus, Tours et Cazaux concernent la chasse, mais les transporteurs sont formés à Avord, belges comme français.

Et d'autres pays seraient intéressés pour l'Ajets, même si pour l'instant il n'y a pas de concrétisation. Ceci dit, je pense que cette manière, petit à petit, est la meilleure dans l'état actuel des choses pour créer l'Europe de la défense.