Selon Reuters, l'US Navy aurait transmis au Congrès une demande d'annulation portant sur le programme DDG-1000 - aucune confirmation n'a encore été donnée pour l'heure. La classe Zumwalt - que nous avions analysée dans Technologie & Armement - était sous le feu des critiques de la marine US qui, jusqu'il y a un mois, recommandait de ne s'en tenir qu'à deux exemplaires sur les 7 qu'elle escomptait initialement.
Ce sont précisément ces 2 exemplaires qui seraient annulés, malgré un investissement en R&D de plus de 10 milliards de dollars. Complexe, le navire avait été critiqué pour ses dérives financières et les risques techniques induits. D'une conception de bâtiment destiné à des opérations littorales, très automatisé, semi-submersible et apte à devenir un véritable arsenal flottant, le destroyer était devenu un monstre de 14 000 tonnes à peine capable d'embarquer 80 lanceurs verticaux et destiné aux opérations en haute mer.
Ce travers doctrinal - le retour systématique à la haute mer malgré les demandes en terme de combat littoral - avait en son temps été critiqué, notamment par l'amiral Cebrowski. En tout état de cause, la Navy privilégiait depuis une bonne année le renforcement de sa flotte de destroyers de classe Burke, devenus son "pion élémentaire" en matière de combat en surface.
Notons également que l'annulation de la classe DDG-1000 pourrait avoir des conséquences sur les CG-X, futurs croiseurs destinés au remplacement des CG-49 Ticonderoga, qui devaient être dérivés des nouveaux destroyers. J'ai eu l'occasion d'analyser plus en profondeur les dérives techniciennes visibles dans le cas du Zumwalt dans mon prochain ouvrage, à paraître d'ici fin septembre.
jeudi 24 juillet 2008
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3 commentaires:
Quel est le titre de votre futur ouvrage et quel sera l'éditeur?
Intéressant cette constatation, ailleurs d'une dérive des coûts : le PA2 semblait presque pharaonique et pourtant quand l'on voit les couts de programmes US, on est sidéré
Les américains cherchent toujours a etre en avance technologiquement sur les autres et à pousser la technologie y compris sur des technologies non maitrisées conduisant a d'importants surcouts pour les mettre au point, d'ou les 10 M$ de R&D (soit 6,4 Md'€).
D'ailleurs 10 M$ dépenses sur 10 ans ne sont pas grand chose pour l'US Navy et dans l'absolu.
ce n'est pas parceque les pays Européens ont les poches vides quand il s'agit des armées, que ce sont des sommes astronomiques.
La vérite est sans doute que l'US navy a utilisé ce programme pour pousser la technologie des navires de surface mais n'en veut pas réellement, car elle ne veut pas d'un navire concurrencant ses porteavions d'ou le nombre de lanceur verticaux ridicule par rapport au possible sur un batiment de cette taille qui pourrait facilement porter quelques centaines de missiles de croisière (pas forcement en lanceurs verticaux, par ailleurs non indispensables pour tirer du missile de croisère - on peut penser a des rampes en sabord rechargeables tirant des missiles stockés a fond de cale par centaines ce qui serait plus logique et meilleur architecturellement).
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