samedi 1 mars 2008

KC-45 : Northrop Grumman/EADS décroche le gros lot


La décision est tombée hier, c'est l'offre commune à NG et à EADS (KC-30) qui l'a emporté sur celle de Boeing. Les 179 prochains ravitailleurs en vol de l'USAF seront donc européens... mais construits aux Etats-Unis, où l'on estime que 25 000 emplois vont dépendre de ce contrat.

On s'en doutera, la nouvelle tombe plutôt bien pour EADS qui réalise là une percée qui n'était pas a priori évidente. Et de facto, Boeing pourrait être tenté de remettre en question le choix de l'Air Force pour un appareil aux plus grandes capacités d'emport tant en cargo qu'en carburant (et qui présente également des performances plus importantes en termes de débit à la perche, augmentant l'Optempo) que le KC-767.

Surtout, la commande ne devrait en toute logique que représenter une première tranche, certaines estimations tablant sur un besoin total de 500 appareils. Et certains, y compris au sein de l'USAF, d'évoquer un "mix" avec le KC-767, options apparement discutée il y a quelques mois et qui pourrait refaire surface.
Reste que le KC-767 connaît aussi un certain nombre de problèmes. Japonais et Italiens n'ont guère apprécié les retards et problèmes techniques divers de l'appareil, suspectant Boeing de leur faire essuyer les plâtres technologiques... au plein bénéfice de l'USAF. Cependant, il faut également indiquer que le B-767 devrait logiquement être la plateforme multifonctions de l'USAF, comme l'avait été le B-707 (décliné en E-3, E-6, E-8, RC/WC/OC/NC/NKC/EC-135). Ce qui pose donc la question de la diversification du parc US.
Mais cette dernière ouvre aussi des possibilités phénoménales pour l'avionneur européen. Eprouvé, l'A-330 est apprécié des pilotes, facile à maintenir et... dispose d'un gros potentiel de croissance : la place en cabine, son volume utile ne manque pas. Et sa réserve de puissance est importante.

En attendant, ne boudons pas notre plaisir : le matériel européen est bon (l'USAF suit en cela le choix de la RAF, de la RAAF, des Emirats et de l'Arabie saoudite) et le succès au rendez-vous. Un contrat évalué à 30 milliards de dollars, ça ne tombe pas tous les jours...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les seuls a décrocher le gros lot sont les stratèges américains et le DoD.

Anonyme a dit…

Hem... Manifestement, les Européens - dans certaines usines comme dans certaines banques - vont en tirer un profit direct.