lundi 21 avril 2008

PA2 or not PA2 ?

Bonjour l'Europe, il est 0753 et la température au sol est de 12°C sur Bruxelles... mais risque bien d'être un peu plus froide le long des quais à Toulon.

Dans ma revue de presse matinale, je retiens en particulier les déclarations d'Hervé Morin, tenues hier sur TV5 et Europe 1 et portant sur ses doutes en matière de décision positive pour le second porte-avions.

Si la décision devrait être prochainement prise par le Président de la République, force est de constater que le financement manque : 3,5 milliards ne se trouvent pas sous les sabots des chevaux et nos capacités sont déjà et par ailleurs bien attaquées par les déclaration déjà effectuées :

- L'armée de l'Air aura 20 Rafale de moins affectés à ses missions nucléaires : cela signifie-t-il une réduction des commandes d'un nombre idoine d'exemplaires ?

- Les programmes FREMM, Barracuda/Suffren et PA/2 vont souffrir : à quel point ?

- Tigre, NH90 et, plus généralement, les programmes relevant de Scorpion pourraient sérieusement se voir entailler : jusqu'à quel point ?

- Les capacités de renseignement : MUSIS ou Cérès sont-ils encore considérés comme des priorités ? Et la formation des analystes et autres traducteurs ?

Certes, vous me direz qu'un porte-avions sans son groupe aérien embarqué - le véritable atout, sans lui, un PA n'est qu'une coque - ne sert "qu'à" assurer une permanence de la riposte au demeurant douteuse. Une véritable permanence implique la disposition d'un équipage ne devant pas être re-formé au fil de ses transitions du CDG vers le PA2. Et ce, au moment même où la réforme du personnel n'est plus une entreprise d'élagage mais bien de déforestation.

Bref, de quoi se poser bien des questions sur la méthode adoptée : à quoi, finalement, va servir le Livre Blanc ? Les décisions touchant les structures et autres adaptations doivent, en théorie, en découler. Ce qui semble logique : si l'on n'a pas objectif, on n'est pas prêt de l'atteindre. La fixation des objectifs et la compréhension de ce que l'on fait et de l'environnement dans lequel on le fait ont toujours été les premières étape d'une strato-genèse.

Ou alors le Livre Blanc fera-t-il fi de toute considération sur l'environnement et servira-t-il à légitimer un repli de la France sur elle-même ? Un de ceux qui lui feraient perdre son statut de puissance globale tout en lui faisant considérer que le poulet à la dioxine et les menaces "molles" d'une "sécurité globale" qui reste à définir seraient plus graves qu'une éventuelle conflagration ou que la perte d'une capacité d'influence sur les affaires de ce monde ? Serions-nous alors en train de rebâtir une dérisoire ligne Maginot ? Et ce, au moment où les jours auront été rarement aussi sombres et où l'Europe n'aura sans doute jamais eu autant besoin de Paris ?

2 commentaires:

Welf a dit…

Bien des théories de la puissance ont été écrites... Il restait peut-être à écrire la théorie du renoncement. La France montre la voie, fidèle à son habitude, par sa pratique.
Quand cette théorie du renoncement sera couchée sur le papier, l'exemple français servira de cas d'école.

Heureusement qu'il nous reste nos gloires passées:


"Charles Quint, dans ces temps d’opprobre et de terreur,
Que fais-tu dans ta tombe, ô puissant empereur ?
Oh ! lève-toi ! viens voir ! – Les bons font place aux pires.
Ce royaume effrayant, fait d’un amas d’empires,
Penche... Il nous faut ton bras ! au secours, Charles Quint"

Victor Hugo, Ruy Blas

Anonyme a dit…

Je crois que c'est aussi Charles Quint qui disait qu'il n'existait aucun pays qui avait tant fait contre lui que la France. Heureusement disait-il elle a de la chances et s'en sort.