Le blog connaît quelques ralentissements ces derniers temps, dû à une surcharge de travail quelque peu obsédante : outre les travaux sur les prochains DSI et DSI-T, une suite de conférences à l'EHESS et au château de Vincennes m'a donné quelques idées - disons qu'intuitions serait plus approprié - sur l'impasse stratégique du moment : faut-il se structurer en fonction des opérations de stabilisation ou dans l'hypothèse d'une surprise stratégique impliquant ?
L'intuition part de quelques éléments très simples : 1) rares sont les guerres qui ont ressemblé aux précédentes et croire que les guérillas n'évolueront pas ou qu'un adversaire étatique va compbattre suivant nos règles du jeu, "à la capacitaire" pourrait être trompeur ; 2) le "dilemme" actuel, tel qu'il s'est construit, est peut-être l'un des résultats du processus de technologisation que j'explorais dans mon dernier bouquin, en d'autres termes, la question posée supra pourrait bien ne pas/ne plus être pertinente ; 3) les processus d'hybridation, de fertilisation croisée entre les modes de guerres ont été insuffisament explorés : nous pourrions bien les ranger beaucoup trop rapidement dans les catégories "conflits réguliers/irréguliers".
Attaquer ce morceau-là est consommateur en temps mais particulièrement stimulant. Tanguy va sans doute m'en vouloir de lui rendre une tartine de 50 pages pour les prochains Cahiers du RMES mais, finalement, il faut bien se faire plaisir de temps en temps, non ? Tant pis donc, dans l'immédiat, pour la poursuite du débat avec Olivier sur les mécanismes de dissuasion conventionnelle (quoique : Gene Sharp et quelques autres ont, vous le verrez dans l'article, quelques mots à dire sur le sujet).
samedi 6 décembre 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
De toute évidence, nos réflexions/intuitions ont suivi les mêmes voies. Je viens de reçevoir Brossolette (Essai sur la non-guerre), que je m'apprête à lire. La question des adaptations et/ou emprunts des uns aux autres, qui est le point de départ de ce billet sur mon blog, doit beaucoup à ces deux conférences, ainsi qu'à la lecture de votre livre (j'ai enfin eu le temps...). De manière générale, la question des emprunts/transferts d'une culture de guerre à une autre était déjà au coeur de mon mémoire de master. De mon côté, je suis persuadé qu'il faut aller retravailler l'articulation du temps et de l'espace dans la stratégie (et j'y consacrerai bientôt un billet). Ne pas opposer les deux, comme souvent me semble-t-il dans les discours sur la stratégie contemporaine, mais réellement aller vers une stratégie quadridimensionnelle, véritable "espace-temps" de la guerre, ne négligeant pas l'espace comme la technologie, ce me semble, nous incite à le faire.
Bête question: avec l'émergence de pays suivant une sorte de révolution industrielle (certes avec les technologies actuelles) avec 100 ans de retard sur l'Europe, peut-on imaginer que de nouvelles guerres nationalistes et d'attrition façon 1GM pourront un jour réapparaître?
Alex
Enregistrer un commentaire