Carl von Clausewitz, Sur la guerre et la conduite de la guerre. Œuvres posthumes, La Maison du Dictionnaire, Paris, 2008, 699 p.
Le grand Carl n’est décidément pas mort. En témoigne cet ouvrage, rassemblant ses analyses d’une série de campagnes (celles de Gustave Adolphe de 1630, 1631 et 1632, les guerres d’indépendance néerlandaises, de 1568 à 1606, les campagnes de Turenne, y compris la guerre de Hollande, les campagnes de Luxembourg en Flandre, les campagnes de Brunswick contre les Hollandais et la guerre de Vendée).
Autant de travaux qui nous dévoilent un Clausewitz plus analyste que théoricien, amateur de retour d’expérience et cherchant, au-delà, à débusquer les principes piliers de la guerre et les arcanes secrètes de la stratégie. Cet ensemble de textes inédits, traduits en français par un officier – avec le sérieux terminologique nécessaire – est parfaitement préfacé par Béatrice Heuser.
Grande spécialiste de Clausewitz, professeure à l’université de la Bundeswehr, elle livre une vision nuancée du maître, posant la question de savoir s’il est un précurseur de la politologie, de l’Histoire ou de la polémologie. Question pertinente que voilà, à une heure où les études stratégiques sont toujours considérées comme relevant du militaire et où les étudiants sont parfois découragés par leurs professeurs d’étudier ces matières. Plus largement, l’ouvrage est destiné aux spécialistes comme aux historiens modernes : le maître a un style spécifique, mais plus clair que dans Vom Kriege, et qu’il convient d’apprécier à sa juste valeur. En tout état de cause, l’excellent travail produit là doit être salué.
1 commentaire:
Cela serait donc pas propre au marasme universitaire parisien le "refus" d'étudier un peu de stratégie... A plusieurs, on est moins seul mais c'est tout!
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