mardi 6 octobre 2009

L'amiral Lacoste et la stratégie des moyens

Au cours de la table ronde sur les publications de défense d'hier, l'amiral Lacoste est intervenu pour, notamment, souligner le manque de traitement des questions inhérentes à la stratégie des moyens en France. Malheureusement, le temps nous a manqué pour y répondre. Ceci dit, après un rapide calcul, je pense que ce traitement ne manque pas. Petit tour d'horizon :

- 500 articles de T&A/DSI-T ;

- 156 articles de la rubrique technologique de DSI (sans compter les articles inhérents à la rubrique armées, ceux de la rubrique stratégie où les moyens restent fréquemment abordés ni les news - DSI en compte environ 120 par numéro) ;

- 128 fiches techniques dans le DSI.

Soit, au total, 784 articles en environ 2.360 pages. Sauf votre respect, amiral, je pense que, s'il y a toujours moyen de faire mieux, nous ne nous en tirons pas trop mal !

4 commentaires:

F. de St V. a dit…

+ 1 JH

Remarques à chaud alors que j'étais présent à ces discussions (et que je dénotais un peu avec mes seulement 22 années).

Entre ceux qui disent: "tout va mal pour la pensée stratégique FR" mais qui n'arrêtent pas de s'envoyer des fleurs pendant deux heures (en gros: on continue sur la lancée alors que l'on a pas encore touché le fond) et les cheveux blancs (malgré le respect que j'éprouve pour les "très vénérables anciens" comme l'amiral Lacoste) qui disent "place aux jeunes" et qui finalement occupent 98% de l'assistance, je sens comme un très gros décalage discours/faits...

Mais bon, on en ressort comme même plein d'espérance car c'est une des forces de la jeunesse!

Electrosphère a dit…

L'Amiral Lacoste ne lit peut-être pas les revues DSI. Lui avez-vous proposé un abonnement avec tarif préférentiel ? Hé Hé !-)

Anonyme a dit…

Mon cher Henrotin
Je ne pense pas que l'Amiral Lacoste pensait particulièrement a DSI et son excellent travail.
Quand on parle de stratégie de moyens, on parle des moyens effectifs de décliner des options stratégiques de très haut niveau telles que celles du Livre Blanc, et de reboucler sur celles ci.
Ce qui implique de mettre en congruence des scénarii, des stratégies, des feuilles de route capacitaires suivant des options ouvertes sur les possibles, des feuilles de route opérationnelles, industrielles, financières, technologiques et le tout dans la vision interarmée.Malheureusement ceci nécessite des moyens (et donc des niveaux de financement) que les Francais n'ont pas et surtout ne se donne pas.Notamment pour traiter la pluridisciplinarité et faire les simulations quantitatives.Même l'EMA n'a pas tous les moyens et s'est mal organisé sur ce sujet.La différence avec des instituts Anglo Saxons sérieux comme la RAND, le CSIS, ou Booz Allen pour exemples, est là.Leurs articles s'appuient sur des études fouillées et une pratique opérationnelle que personne en France ne finance.De plus le niveau d'accès à l'information n'a rien à voir car dans un Think Tank US il y a des gens qui ont eu accès récemment aux plus hauts niveaux de secrets concernant notamment les capacités et leurs évolutions, et parfois participent ou ont participé aux réflexions et décisions des armées au plus haut niveau (et pas simplement au CICDE).Conclusion, eux sont crédibles quand on parle du futur de la stratégie de défense.Hier un colonel se plaignait de son incapacité faute de moyens, à envisager les feuilles de route sur le sujet qu'il a à traiter.En France quelques rares auteurs peuvent donc lancer des pistes intéressantes, mais globalement on en reste à l'analyse historique.Sur ce dernier sujet des travaux n'en demeurent pas moins intéressants.En France un dix millième (!) du budget des armées est en réalité consacré à ce genre d'étude malgré les fonds supposés du programme 144 (1,7 milliards d'euros).Un millième serait le minimum pour commencer a être crédible.La vérité est que seuls les militaires de l'EMA et du CICDE ou quelques autres entités internes réfléchissent avec des moyens très limités qui font qu'ils copient les USA faute de mieux.L'Amiral Lacoste a vu le fond du problème qui est dans le contenu.Mais il a été le seul a osé le dire après que personne ne se soit autorisé à parler sur ce sujet (même si j'en mourrais d'envie).A bientot.

Athéna et moi... a dit…

@ F. En fait, on a manqué de pas mal de temps. J'aurais aimé revenir sur la question de la langue de bois (la faire sauter fait partie de mon métier, mais l'institution y est-elle prête ?) ; sur celle de l'indépendance (à laquelle je tiens passionément) ; sur la place des chercheurs issus des univ' (sous la tutelle paralysante de leurs chefs) ; à celle aussi de la place du web - Olivier a bien résumé les choses dans un de ses posts - ou à celle de la place des jeunes.

Justemment, de ce point de vue, leur formation n'est qu'en cours. Certains sont extrêmement prometteurs (j'ai quelques noms en tête), ouverts, cultivés, savent réfléchir et maîtrisent leurs élémentaires. Leurs idées sont parfois radicalement bouleversantes. La seule chose que je crains c'est de les voir se faire envoyer au casse pipe des idées bien ancrées. On les défendra comme il faut, certes. Mais l'institution est parfois cruelle...

@ anonyme : Un seul mot : lisez et relisez l'entrée "stratégie des moyens" du disctionnaire de Klein et de Montbrial... et ne confondons pas stratégie des moyens et stratégie tout court ;o)