Avec la percée méthodique du Hamas sur Gaza - comment ne pas penser qu'elle n'ait pas été préparée ? -, décapitant l'encadrement politique du Fatah sur la zone, un scénario qui avait été évoqué il y a quelques temps prend forme : la constitution de deux entités politiques palestiniennes, la pénétration du Hamas en Cisjordanie étant plus faible. Certes, le problème de la liaison entre les deux zones est ainsi évacué du débat. Israël, selon le strict point de vue du conflit palestinien, se trouve en position de force.
Mais il n'en demeure pas moins qu'entre une bande de Gaza devenue islamiste et un Liban où les forces patinent toujours devant Nahr el-Badr, l'Etat hébreu est également pris en étau. Sachant que la percée du Hamas devrait inquiéter une Egypte qui n'apprécie guère les liens entre le groupe et les Frères musulmans ; que la Syrie ne semble pas vouloir faire faiblir son soutien au Hezbollah ; et que les forces islamistes à l'oeuvre dans les camps palestiniens ne sont pas particulièrement pro-israéliennes (elles ne sont pas pour autant plus particulièrement pro-Hezbollah, Cf. DSI n°25), la corrélation globale des forces n'est pas à l'avantage de Tel Aviv. Et ce, même si les opérations au Liban et à Gaza ne sont sans doute pas coordonnées.
Toute la question est de savoir si Israël pourrait mener des opérations contre une techno-guérilla (le Hamas semble avoir bénéficié du soutien de Téhéran) et une guérilla plus classique, mais sur deux fronts en même temps. Tsahal a multiplié les grands exercices ces derniers temps et a fait en sorte que le monde le sache (en ouvrant ses portes à une bonne visibilité médiatique). Mais une armée a rarement récupéré de ses échecs en un an - qu'il s'agisse de points de vue doctrinaux, organisationnels, tactiques et technologiques (souvenons-nous des pare-balles inadaptés). Et l'on en vient à se dire que si "quelque chose" doit se produire, ce sera assez rapidement.
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