vendredi 5 juin 2009

En pleine campagne, aucun conseiller n'aurait osé en rêver...

Pour connaître assez bien les rouages de la politique (disons, pour les avoir vécu de l'intérieur), je dois dire que ce qui vient de se passer, aucun conseiller un tant soit peu sérieux n'aurait jamais osé en rêver.

Imaginez : à moins de 48 heures des européennes, alors que dans plusieurs Etats, les partis écologistes pourraient faire des percées... Yann Arthus Bertrand nous sert le plaidoyer écologiste esthétiquement le plus réussi de ces dernières années, le tout en plein prime time.

Je ne m'interroge pas ici sur la pertinence des arguments avancés - mais qui laissent songeur lorsque l'on est en plein trip sur les théories systémiques, autopoïétiques et de la contingence. Non, plutôt, c'est le timing et la nature de cette diffusion qui me semblent brillants comme levier d'influence : le film est absolument libre de droit, l'auteur est particulièrement doué et... pour le moins habile.

Donna Harraway (si, si, les socialistes féministes américaines existent toujours) indiquait que l'individu est une question stratégique. Lorsque ledit individu a des idées, du pouvoir médiatique et un agenda mis à jour et qu'il mixe le tout - agiter mais pas secouer - il est en mesure de peser comme jamais un individu "ordinaire" ne pourrait le faire.

L'ancien conseiller dit "un coup génial". L'analyste dit "pas bête". Le citoyen se pose des questions quant à la façon de comptabiliser un tel temps de parole... et se réjouit qu'on n'ait pas eu droit à "Rosetta", "Daems" ou "la couleur de l'argent" sur d'autres chaînes.

3 commentaires:

EGEA a dit…

Oui, Joseph, je me suis aussi fait cette réflexion....
Voir mon billet, sous un angle différent : http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2009/06/05/Home%2C-film-splendide%2C-film-sombre%2C-film-g%C3%A9opolitique

Amitiés

Anonyme a dit…

Nicolas Sarkozy et Cohn Bendit avaient au moins deux points communs. Ils voulaient barrer la route à Bayrou et tous deux souhaitent liquider ce qu'ils appellent "l'héritage de mai 1968".
Donc bien joué!

Anonyme a dit…

"et se réjouit qu'on n'ait pas eu droit à "Rosetta", "Daems" ou "la couleur de l'argent" sur d'autres"

:-))) Pas mal!
Note, en wallonie, c'est tout comme... ;-)

Alex