Début mai, le Secrétaire général de l'OTAN a abordé la question du développement de systèmes antimissiles de défense du territoire par l'Alliance atlantique, avançant qu'elles nécessiteraient un total de 200 millions d'euros sur 10 ans, à répartir entre les 28 pays membres - soit environ 714 000 Euros par an et par pays.
Un système de protection du territoire semble, de la sorte, très abordable. Cependant, des analystes ont également questionné la pertinence de ces chiffres. Pour reprendre les estimations faites en 2007 par le directeur général de la Missile Defence Agency américaine, couvrir de 40 à 60 % du territoire européen nécessiterait de disposer en permanence de 10 croiseurs Aegis en patrouille dans les eaux européennes, d'autres étant en transit.
Equipés de 400 missiles SM-3 (dont 200 en position et 200 sur les bâtiments effectuant leurs transits), le système nécessiterait 17 milliards de dollars (coûts d'acquisition) et, annuellement, 600 millions (coûts d'opération). Autre option, le positionnement en Europe de 80 batteries de missiles THAAD (aux capacités limitées en matière de défense du territoire) impliquerait des coûts d'acquisition de 40 milliards et des coûts annuels d'opération de 2,4 milliards de dollars.
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2 commentaires:
En fait, c'est 200 billions, soit 200 milliards en bon français. Là, on a un niveau de budget plus crédible. Ceux qui croient qu'on peut raisonnablement se lancer dans l'ABM avec des budgets ridicules devraient arrêter de rêver. Et vu la gueule des budgets de défense en ce moment, je pense qu'il y a plus urgent qu'une danseuse comme l'ABM...
Le diable se niche toujours dans les détails: j'ai abordé la question il y a peu, et en réalité les 200 millions en question correspondent au coût du C2 nécessaire pour mettre en réseau les éléments (divers types de radars et intercepteurs, surtout) qui, eux, sont fournis selon une base nationale.
Effectivement, donc, le coût de 200 millions (en fait je me suis laissé dire qu'il fallait un peu moins que cela) pour un système de défense territoriale cache plusieurs problèmes:
- il n'est séduisant qu'en apparence, puisqu'il occulte le coût des contributions nationales (par exemple les chiffres que vous reprenez), qui sont sans commune mesure. Ici, le volontarisme de Rasmussen lui est de plus en plus reproché ;
- les Etats-Unis ont pour l'instant expliqué que leur contribution serait "gratuite". Le contribuable US paierait donc la facture des SM-3, THAAD, AN-TPY2 (etc.) utiles à la défense de l'Europe. Mais sans contribution propre, les Européens risquent d'en sortir encore plus dépendants de la bonne volonté US de partager le fardeau. Et en l'occurrence, on sait bien à quel point ce genre de fardeau peut rapidement être dénoncé au Congrès. D'où l'importance des mid-term elections.
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