mercredi 20 janvier 2010
Alain De Neve sur les nanotechnos - séminaire EHESS/IRSEM
Dans le cadre du séminaire pluridisciplinaire dédié aux "Mutations et révolutions militaires" co-organisé par l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et l'Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire (IRSEM), Alain De Neve donnera, demain jeudi 21 janvier à la Maison des Sciences de l'Homme (54 boulevard Raspail à Paris), une conférence sur le thème "Nanotechnologies et révolution dans les affaires militaires – Entre promesses technologiques et technologies de la promesse".
Un djihadiste belge au Pakistan
Un reportage de la chaîne privée RTL-TVI diffusé avant-hier soir a montré un djihadiste converti belge qui s'est prêté au jeu de l'interview. Sur le fond, la rhétorique est classique - avec une pointe de légitimation de son combat par la question du voile à l'école - et l'opération de communication aura été excellente pour lui et son groupe.
Si c'est l'occasion Simon Petermann et pour moi d'intervenir sur la même chaîne aujourd'hui à 12h40 (je tâcherai de mettre le lien), comment considérer l'opportunité accordée à la journaliste ?
- Premièrement, il s'agit de communiquer à bon compte. Comme le type l'indique lui-même, Youtube et le Web 2.0. permettent de recruter, d'orienter voire de former (ce qui renforce les questionnements sur un "djihad 2.0"). Mais, ajouterait-on, rien de tel qu'un journal télévisé pour toucher des centaines de milliers de gens en même temps ;
- Deuxièmement, les toucher pas tant pour les inciter à rejoindre le djihad (quoique...) que pour influencer leur perception de l'adversaire, en le faisant passer pour totalement déterminé. Et ce, alors même que la Belgique est extrêmement vulnérable au "zéro mort" et qu'un round de discussions vient de s'achever entre les Etats-Unis et Bruxelles sur l'envoi de renforts en Afghanistan ;
- Troisièmement, renforcer la culture de la peur dans laquelle nous sommes immergés : j'y reviens de façon plus complète dans mon ouvrage sur la résilience (il ne faut pas trop demander à un blog, non plus !) mais la Belgique a un sérieux problème avec le concept même d'intégration et l'insistance sur la question de l'école n'est pas innocente. Il s'agit, dans cette optique, de renforcer la méfiance et la suspicion, susciter la peur sans même que des attentats ne soient commis. Le summum de l'économie des forces ;
On ajoutera que l'emploi de la télé n'est pas innocent. Gino Verleye a bossé là-dessus et j'y reviens dans "résilience" mais, fondamentalement, certains médias, lorsqu'ils sont mal employés sont plus susceptibles d'inspirer la peur - et la TV est en tête de peloton. En fait, dans certains cas, l'afflux d'information produit les effets inverses recherchés en "résilience construite" : l'angoisse plus que la réduction préemptive des effets de surprise. Seule compensation à ce phénomène d'inversion, la nécessité de remise en perspective et l'éducation des téléspectateurs à la prise en compte de ce type d'information. En Belgique, nous n'y sommes toujours pas.
Un responsable de l'Organe de Coordination et de l'analyse de la Menace indiquait hier ne pas bien comprendre pourquoi un djihadiste communiquait maintenant. Et bien, c'est très simple : parce qu'en l'occurrence, pour le djihadiste en question, ça ne mange pas de pain et ça crée des effets.
Dernière petite remarque, le parquet à beau déclarer qu'une enquête sur le type en question a été ouverte, nos institutions ne semblent toujours pas avoir compris qu'un terroriste n'agit pas dans une rationalité d'ordre criminelle mais bien d'ordre stratégique. Dans un tel cadre, toutes les options sont ouvertes et inviter une journaliste à prendre le thé, c'est du pain béni. Djihadiste 1 - Belgique 0.
Si c'est l'occasion Simon Petermann et pour moi d'intervenir sur la même chaîne aujourd'hui à 12h40 (je tâcherai de mettre le lien), comment considérer l'opportunité accordée à la journaliste ?
- Premièrement, il s'agit de communiquer à bon compte. Comme le type l'indique lui-même, Youtube et le Web 2.0. permettent de recruter, d'orienter voire de former (ce qui renforce les questionnements sur un "djihad 2.0"). Mais, ajouterait-on, rien de tel qu'un journal télévisé pour toucher des centaines de milliers de gens en même temps ;
- Deuxièmement, les toucher pas tant pour les inciter à rejoindre le djihad (quoique...) que pour influencer leur perception de l'adversaire, en le faisant passer pour totalement déterminé. Et ce, alors même que la Belgique est extrêmement vulnérable au "zéro mort" et qu'un round de discussions vient de s'achever entre les Etats-Unis et Bruxelles sur l'envoi de renforts en Afghanistan ;
- Troisièmement, renforcer la culture de la peur dans laquelle nous sommes immergés : j'y reviens de façon plus complète dans mon ouvrage sur la résilience (il ne faut pas trop demander à un blog, non plus !) mais la Belgique a un sérieux problème avec le concept même d'intégration et l'insistance sur la question de l'école n'est pas innocente. Il s'agit, dans cette optique, de renforcer la méfiance et la suspicion, susciter la peur sans même que des attentats ne soient commis. Le summum de l'économie des forces ;
On ajoutera que l'emploi de la télé n'est pas innocent. Gino Verleye a bossé là-dessus et j'y reviens dans "résilience" mais, fondamentalement, certains médias, lorsqu'ils sont mal employés sont plus susceptibles d'inspirer la peur - et la TV est en tête de peloton. En fait, dans certains cas, l'afflux d'information produit les effets inverses recherchés en "résilience construite" : l'angoisse plus que la réduction préemptive des effets de surprise. Seule compensation à ce phénomène d'inversion, la nécessité de remise en perspective et l'éducation des téléspectateurs à la prise en compte de ce type d'information. En Belgique, nous n'y sommes toujours pas.
Un responsable de l'Organe de Coordination et de l'analyse de la Menace indiquait hier ne pas bien comprendre pourquoi un djihadiste communiquait maintenant. Et bien, c'est très simple : parce qu'en l'occurrence, pour le djihadiste en question, ça ne mange pas de pain et ça crée des effets.
Dernière petite remarque, le parquet à beau déclarer qu'une enquête sur le type en question a été ouverte, nos institutions ne semblent toujours pas avoir compris qu'un terroriste n'agit pas dans une rationalité d'ordre criminelle mais bien d'ordre stratégique. Dans un tel cadre, toutes les options sont ouvertes et inviter une journaliste à prendre le thé, c'est du pain béni. Djihadiste 1 - Belgique 0.
mardi 19 janvier 2010
BEM version papier : nouveau tirage
Le CESM m'indique que le dernier Bulletin d'Etudes de la Marine, consacré aux aéronavales, peut être commandé gratuitement à l'adresse. Il peut en outre être lu en ligne tout aussi gratuitement (bande de veinards).
lundi 18 janvier 2010
Sous le sapin (ou presque) : 60 Rafale
Dassault a reçu, le 31 décembre 2009, une nouvelle commande, portant sur 60 Rafale (10 pour la Marine, 50 pour l’armée de l’Air), tandis qu’une option porte sur la mise au standard F3 des F-1 que la Marine avait placé sous cocon.
Au total, 180 Rafale ont donc été, jusqu'ici, commandés. Si 82 (54 pour l’armée de l’Air, 28 pour la Marine) ont été livrés à la fin décembre, 3 au total ont été perdus. Les nouveaux appareils seront livrés à partir de 2015 avec leur antenne radar active, de même qu’une suite d’autoprotection améliorée. Des contrats portant sur la motorisation ont été passés avec la Snecma, de même qu’avec MBDA pour des armements.
Au total, 180 Rafale ont donc été, jusqu'ici, commandés. Si 82 (54 pour l’armée de l’Air, 28 pour la Marine) ont été livrés à la fin décembre, 3 au total ont été perdus. Les nouveaux appareils seront livrés à partir de 2015 avec leur antenne radar active, de même qu’une suite d’autoprotection améliorée. Des contrats portant sur la motorisation ont été passés avec la Snecma, de même qu’avec MBDA pour des armements.
dimanche 17 janvier 2010
Parlons résilience
Pour les lecteurs belges, Le Vif/L'express m'a fait les honneurs d'une interview dans sa dernière livraison, après lecture de mon prochain ouvrage. L'occasion, pour le coup, d'aborder une série de thématique inhérentes à la résilience mais aussi à l'antiterrorisme, d'une façon plus générale.
Bon, fondamentalement, résumer deux bonnes heures de discussions en trois pages n'a pas dû être évident et pour le coup, la question de la résilience et de ses applications n'est pas totalement vidée. Mais quelques idées en plus sont jetées sur le papier. Après tout, toute idée ne se forge que dans le temps...
Bon, fondamentalement, résumer deux bonnes heures de discussions en trois pages n'a pas dû être évident et pour le coup, la question de la résilience et de ses applications n'est pas totalement vidée. Mais quelques idées en plus sont jetées sur le papier. Après tout, toute idée ne se forge que dans le temps...
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