Bon, allez, Athena et moi reprend un peu de service, juste pour vous livrer deux-trois impressions. Bon, pour le suivi du conflit, vous pourrez compter sur DSI (sur le site duquel j'ai posté un certain nombre de liens vers des interviews effectuées durant la semaine).
Quelques réflexions tout de même sur une problématique émergente et qui touche à l'emploi des forces aériennes - domaine qui, ceux qui me connaissent le savent - me tient à coeur (un nouvel Histoire & Stratégie sur la question est d'ailleurs en route mais je n'en dit pas plus).
En fait, à suivre ce que l'on peut entendre, les opérations en Libye n'avanceraient pas, il n'y a pas de solution politique, la puissance aérienne ne fonctionne pas sans appui terrestre. Ce sont des points de vue relativement communs mais il convient de les relativiser sérieusement.
1) Il y a des forces terrestres, ce sont les insurgés. Le plan qui semblait se dessiner, c'était de les laisser progresser sous couvert de l'appui aérien (coumpounded warfare). Là dessus, ajoutons que les frappes avancent plutôt bien. Seulement, on ne peut guère frapper qu'un véhicule à la fois : pour résumer, ça prend nécessairement du temps et évoquer comme on l'entend la théorie de l'enlisement, c'est faire preuve d'une bien mauvaise connaissance de l'histoire militaire...
2) Sur la cinématique générale des opérations : nous sommes en train de quitter la rationalité de conflit limité (soutien - victoire des insurgés - dégagement de la zone) qui demandait peu et rapportait beaucoup pour entrer dans une vision plus intégrale des choses - qui demande beaucoup et rapporte peu.
3) Le problème n'est pas la stratégie aérienne. Bien employée, elle fonctionne, particulièrement avec les instruments dont nous disposons. N'enterrons donc pas trop vite les stratèges de l'air sans avoir lu ce qu'ils ont écrit.
4) Mais comme toute autre forme de stratégie, elle nécessite du zweck et du ziel. Or, nous avons des objectifs dans la guerre ; mais pas véritablement d'objectif de la guerre. Ou, plutôt, nous avons voulu trop le raffiner pour le faire coller à des rhétoriques politiques... Pratiquement, la 1973 fixe un cadre clair, qui autorise
5) La guerre libyenne n'est pas notre guerre, c'est celle des Libyens. Si nous leur apportons une aide indirecte en éliminant l'armée de Khadafi, pourquoi pas ? Mais engager des troupes au sol ou un processus de reconstruction, c'est s'engager dans des rationalités très éloignées de la guere limitée... et favoriser l'enlisement que l'on craint.
samedi 26 mars 2011
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