On y réfléchi depuis un certain temps, les scores sont serrés : faut-il changer le format actuel de de DSI (23 cm x 18,5 cm) ?
En fait, derrière cette question se cachent également deux enjeux :
- Le format adopté implique un dos carré-collé et une mauvaise résistance du magazine dans le temps, les pages tendant à se recroqueviller au bout de quelques semaines ;
- Le rendu des photos n'est franchement pas génial. La production en très grande série de notre format impose de passer par des techniques qui tendent à décolorer des clichés qui sont, pourtant et fréquemment, de la plus haute qualité.
D'où ce petit sondage : à prix équivalent (5,7 Eur en France, 6,7 en Belgique) ou avec une légère augmentation - le papier se paie - êtes-vous partant pour le format des revues de défense internationale (27 cm x 19,5 cm) ?
Addendum (16/03) : le format proposé est évidemment de 19,5 sur 27 cm contre 23 cm x 18,5 cm - le but du jeu étant de disposer d'un magazine plus large. Désolé pour la faute de frappe !
vendredi 13 mars 2009
mardi 10 mars 2009
Sur la géopolitique
Olivier revient sur la notion de géopolitique dans son rapport notamment aux relations internationales, et pose un certain nombre de questions qui sont effectivement intéressantes mais qui appelent également à quelques précisions. D’abord, sur l’étanchéité entre variables internes et externes qui serait le propre de la théorie des RI. Soulignons préalablement ici qu’il n’y a pas une seule théorie unifiée des RI – un exercice auquel s’était heurté R. Aron et d’autres avant lui – mais une pluralité de paradigmes partiellement concurrents.
Certes, leurs itérations montrent un certain affinage des conceptions mais, en aucun cas, les derniers développements observés, disons, depuis la fin de la guerre froide, ne mettent de côté l’interrelation interne/externe. L’émergence d’une réflexion dense et très riche sur le constructivisme ; les évolutions qu’a connu le paradigme réaliste lui-même (dont la jeunesse, effectivement, était critiquable en considérant l’Etat comme une « boîte noire ») ; les études ethnopolitiques (voire l’ethnoréalisme dans l’explicitation des relations de puissance propres aux guerres civiles) ; les travaux sur les politiques étrangères comme politiques publiques sont quelques courants d’études – parmi d’autres – montrant effectivement cette prise en compte de l’interne.
Je ne saurai trop inviter ici à la relecture de quelques bons « readers » tel que ceux dirigés/rédigés par M-C. Smouts, D. Battistella ou F. Charrillon. Les lire est à mon humble avis un préalable indispensable à toute réflexion portant sur les RI. Ensuite, la relation de puissance elle-même est une thématique naturellement transversale. Toute une école juridique peut s’en réclamer, au même titre que certains travaux en économie, en sociologie et, bien évidemment, en études stratégiques ou en politologie.
Enfin, la question de la géopolitique elle-même appelle quelques commentaires. Premièrement, son origine renvoie à une pensée opérationnelle : Kjellen, Haushofer, Spykman ou Mackinder – pour ne citer que les plus classiques – se positionnent résolument dans une optique de géographie politique : il s’agit d’appréhender des positionnements et leurs avantages comparatifs.
Deuxièmement, son évolution durant la guerre froide montre surtout une recherche d’approche multidisciplinaire, cherchant à inclure une série de variables complexes mais non déterminées par elle. La géopolitique, en tant que telle, a absorbé/inclus des théories relevant des méthodologies propres à l’histoire, à la démographie, à l’économie, à la sociologie, ou encore aux sciences politiques, y compris les études stratégiques et les RI – sans être exhaustifs.
Mais elle n’a pas reconfiguré les méthodologies qui lui étaient antérieures ou qui étaient forgées en parallèle à son évolution. De ce point de vue, et de facto, relire bon nombre de travaux de géopolitique revient souvent… à lire les travaux de politologues ou d’historiens.
Troisièmement, il faut également poser la question du « géo » de la géopolitique, qui face à l’inflation des variables – qu’elles soient explicatives ou à prendre en considération – tend à perdre sa position déterminante. Richard Ek ou Geraoid O’Thuatail, pour ne reprendre que ces exemples, sont des tenants de la géopolitique postmoderne, où la notion de temps joue pour eux un rôle aussi important que celui d’espace. Les perspectives qu’ils ouvrent sont fascinantes mais… là aussi, passé un certain cap, ils ne peuvent que s’appuyer sur des méthodologies relevant d’autres disciplines que la géographie, fut-elle politique. La question du déterminisme géographique reste également posée et me semble, comme bon nombre de déterminismes, discutable.
Quatrièmement et en effet, la question de la valeur heuristique dans le temps long de la géopolitique est posée. Elle n’est potentiellement importante que dès lors qu’elle prend en considération des méthodologies solides, dont l’établissement a fréquemment généré des centaines de publications. C’est alors qu’elle est la plus intéressante, dans la mesure ou elle permet de dépasser l’instinct de l’analyste et qu’elle l’encadre dans une vision en mesure de lui donner une valeur prospective. Sans ces méthodologies, l’approche renvoie plus à la divination ou à une analyse dans le temps court braudélien qu’à autre chose.
A ce stade, la géopolitique en tant que discipline est, par certains aspects, prise entre le marteau et l’enclume. Le marteau dans la mesure où elle doit impérativement s’appuyer sur des méthodologies « importées », issues d’autres disciplines. Certes, elle peut dégager en soi un corpus de méthodes – souvenons nous du très instructif débat de la fin des années 80 sur la relation entre la terre et la mer chez Gray, par exemple (encore qu’il s’appuyait massivement sur l’histoire). Mais leur portée reste bornée par les démonstrations issues d’autres disciplines.
L'enclume, ensuite : les exigences de la multidisciplinarité imposent de concevoir la constitution d’un savoir sous une forme réticulée, un réseau épistémique. Et à ce jeu, les déterminismes trop marqués finissent généralement par poser problème.
Certes, leurs itérations montrent un certain affinage des conceptions mais, en aucun cas, les derniers développements observés, disons, depuis la fin de la guerre froide, ne mettent de côté l’interrelation interne/externe. L’émergence d’une réflexion dense et très riche sur le constructivisme ; les évolutions qu’a connu le paradigme réaliste lui-même (dont la jeunesse, effectivement, était critiquable en considérant l’Etat comme une « boîte noire ») ; les études ethnopolitiques (voire l’ethnoréalisme dans l’explicitation des relations de puissance propres aux guerres civiles) ; les travaux sur les politiques étrangères comme politiques publiques sont quelques courants d’études – parmi d’autres – montrant effectivement cette prise en compte de l’interne.
Je ne saurai trop inviter ici à la relecture de quelques bons « readers » tel que ceux dirigés/rédigés par M-C. Smouts, D. Battistella ou F. Charrillon. Les lire est à mon humble avis un préalable indispensable à toute réflexion portant sur les RI. Ensuite, la relation de puissance elle-même est une thématique naturellement transversale. Toute une école juridique peut s’en réclamer, au même titre que certains travaux en économie, en sociologie et, bien évidemment, en études stratégiques ou en politologie.
Enfin, la question de la géopolitique elle-même appelle quelques commentaires. Premièrement, son origine renvoie à une pensée opérationnelle : Kjellen, Haushofer, Spykman ou Mackinder – pour ne citer que les plus classiques – se positionnent résolument dans une optique de géographie politique : il s’agit d’appréhender des positionnements et leurs avantages comparatifs.
Deuxièmement, son évolution durant la guerre froide montre surtout une recherche d’approche multidisciplinaire, cherchant à inclure une série de variables complexes mais non déterminées par elle. La géopolitique, en tant que telle, a absorbé/inclus des théories relevant des méthodologies propres à l’histoire, à la démographie, à l’économie, à la sociologie, ou encore aux sciences politiques, y compris les études stratégiques et les RI – sans être exhaustifs.
Mais elle n’a pas reconfiguré les méthodologies qui lui étaient antérieures ou qui étaient forgées en parallèle à son évolution. De ce point de vue, et de facto, relire bon nombre de travaux de géopolitique revient souvent… à lire les travaux de politologues ou d’historiens.
Troisièmement, il faut également poser la question du « géo » de la géopolitique, qui face à l’inflation des variables – qu’elles soient explicatives ou à prendre en considération – tend à perdre sa position déterminante. Richard Ek ou Geraoid O’Thuatail, pour ne reprendre que ces exemples, sont des tenants de la géopolitique postmoderne, où la notion de temps joue pour eux un rôle aussi important que celui d’espace. Les perspectives qu’ils ouvrent sont fascinantes mais… là aussi, passé un certain cap, ils ne peuvent que s’appuyer sur des méthodologies relevant d’autres disciplines que la géographie, fut-elle politique. La question du déterminisme géographique reste également posée et me semble, comme bon nombre de déterminismes, discutable.
Quatrièmement et en effet, la question de la valeur heuristique dans le temps long de la géopolitique est posée. Elle n’est potentiellement importante que dès lors qu’elle prend en considération des méthodologies solides, dont l’établissement a fréquemment généré des centaines de publications. C’est alors qu’elle est la plus intéressante, dans la mesure ou elle permet de dépasser l’instinct de l’analyste et qu’elle l’encadre dans une vision en mesure de lui donner une valeur prospective. Sans ces méthodologies, l’approche renvoie plus à la divination ou à une analyse dans le temps court braudélien qu’à autre chose.
A ce stade, la géopolitique en tant que discipline est, par certains aspects, prise entre le marteau et l’enclume. Le marteau dans la mesure où elle doit impérativement s’appuyer sur des méthodologies « importées », issues d’autres disciplines. Certes, elle peut dégager en soi un corpus de méthodes – souvenons nous du très instructif débat de la fin des années 80 sur la relation entre la terre et la mer chez Gray, par exemple (encore qu’il s’appuyait massivement sur l’histoire). Mais leur portée reste bornée par les démonstrations issues d’autres disciplines.
L'enclume, ensuite : les exigences de la multidisciplinarité imposent de concevoir la constitution d’un savoir sous une forme réticulée, un réseau épistémique. Et à ce jeu, les déterminismes trop marqués finissent généralement par poser problème.
lundi 9 mars 2009
DSI- Technologies n°16 - le sommaire !
Editorial
Les élémentaires
Technologies et innovations militaires, intégrées sans discernement ?
Par Joseph Henrotin et Jean-Jacques Mercier, chargé de recherche au CAPRI et expert en systèmes d’armes
Robotique et opérations urbaines : quel avenir ?
Entretien avec Alain De Neve, chargé de recherche au CED de l’IRSD, membre du RMES, co-auteur de Les interventions militaires en zone urbaine.
Marines
La piraterie maritime, une menace asymétrique ?
Capitaine de frégate Marc Gander, stagiaire de la Promotion Maréchal Foch du Collège Interarmées de Défense
ROK Navy : un renforcement rapide
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
« Le Frappeur » - alias « Striker » - Missileur pour l’Âge des Réseaux et des Missiles Guidés.
Entretien avec René Loire, ingénieur naval, concepteur du Frappeur
Pas de Striker pour les marines : pourquoi ?
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Guerre côtière : le meilleur atout de la PLAN ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Gaza : dossier spécial
Plomb Durci : une opération urbaine « académique » ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Bilan politique : statu quo pour le Hamas, perte de légitimité pour Israël
Entretien avec Sherifa Zuhur, Professeure au Strategic Studies Institute de l’US Army War College
La guerre correspondait aux agendas politiques israéliens et palestiniens
Entretien avec Pierre Razoux, responsable de recherches au Collège de défense de l’OTAN à Rome
HAPC : quelle utilisation durant Plomb durci ?
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Air
L’OV-10 Bronco, la solution évincée
Par Jean-Jacques Mercier, expert en systèmes d’armes
Le SAMP/T entre en service !
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
L’Airborne Laser : futur en péril pour le tueur de missiles balistiques de Boeing ?
Georges-Henri Bricet des Vallons, IPSE
A400M : quelles options pour son futur ?
Par Jérôme Palmade, journaliste spécialiste des questions de défense
Terre
Kamaz au cœur de la logistique de la nouvelle armée russe
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Le FNSS Pars
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
FELIN : le nouveau fantassin français
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense
Le FAMAS félinisé, une vraie cure de rajeunissement
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Véhicules de combat à roues : l’expérience soviétique
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Heavy Metall : la disparition des chars lourds
Par Jean-Jacques Mercier, spécialiste des systèmes d’armes
Les élémentaires
Technologies et innovations militaires, intégrées sans discernement ?
Par Joseph Henrotin et Jean-Jacques Mercier, chargé de recherche au CAPRI et expert en systèmes d’armes
Robotique et opérations urbaines : quel avenir ?
Entretien avec Alain De Neve, chargé de recherche au CED de l’IRSD, membre du RMES, co-auteur de Les interventions militaires en zone urbaine.
Marines
La piraterie maritime, une menace asymétrique ?
Capitaine de frégate Marc Gander, stagiaire de la Promotion Maréchal Foch du Collège Interarmées de Défense
ROK Navy : un renforcement rapide
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
« Le Frappeur » - alias « Striker » - Missileur pour l’Âge des Réseaux et des Missiles Guidés.
Entretien avec René Loire, ingénieur naval, concepteur du Frappeur
Pas de Striker pour les marines : pourquoi ?
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Guerre côtière : le meilleur atout de la PLAN ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Gaza : dossier spécial
Plomb Durci : une opération urbaine « académique » ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Bilan politique : statu quo pour le Hamas, perte de légitimité pour Israël
Entretien avec Sherifa Zuhur, Professeure au Strategic Studies Institute de l’US Army War College
La guerre correspondait aux agendas politiques israéliens et palestiniens
Entretien avec Pierre Razoux, responsable de recherches au Collège de défense de l’OTAN à Rome
HAPC : quelle utilisation durant Plomb durci ?
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Air
L’OV-10 Bronco, la solution évincée
Par Jean-Jacques Mercier, expert en systèmes d’armes
Le SAMP/T entre en service !
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
L’Airborne Laser : futur en péril pour le tueur de missiles balistiques de Boeing ?
Georges-Henri Bricet des Vallons, IPSE
A400M : quelles options pour son futur ?
Par Jérôme Palmade, journaliste spécialiste des questions de défense
Terre
Kamaz au cœur de la logistique de la nouvelle armée russe
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Le FNSS Pars
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
FELIN : le nouveau fantassin français
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense
Le FAMAS félinisé, une vraie cure de rajeunissement
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Véhicules de combat à roues : l’expérience soviétique
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Heavy Metall : la disparition des chars lourds
Par Jean-Jacques Mercier, spécialiste des systèmes d’armes
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