Ou plutôt, une et demie. La demie : le simple fait de parler "d'affaire" grossit la chose au-delà du raisonnable. On construit une problématique aigüe de ce qui n'est que le reflet d'une (nécessaire) recomposition du débat stratégique appelée de ses voeux par à peu près tout le monde. L'interview d'Alain Bauer (sur le site de l'IFRI, je pense) ou les propos du CEMA n'en sont que quelques témoignages.
La remarque, ensuite : il y a quelque chose d'indécent à ce que des débats sur des questions qui touchent directement à la vie et à la mort des soldats, à la puissance et au rang de la France ne puissent avoir lieu, là où le monde politique ne cesse d'encourager des débats sur des questions autrement moins aigües, voire aussi passablement futiles que les échecs de l'équipe de France.
Le rôle d'un militaire, quelque soit son grade, est de réfléchir, au prochain mouvement sur le terrain comme à ce qu'il peut apporter par son action ou à la nature d'une coalition. A fortiori, si le militaire en question dirige une Ecole de guerre dont le propre est tout de même de donner une culture aux officiers. On peut, évidemment, ne pas être d'accord, mais il y a une certaine forme de malhonnêteté intellectuelle à sortir les propos de V. Desportes du contexte dans lequel ils ont été tenus.
Car, enfin, la question à laquelle il répondait portait sur McChrystal et force est, tout de même, de constater que la démission forcée du général américain ne s'est pas faite avec l'assentiment de la France ou des autres membres non américains de l'ISAF. Dans un tel cadre, il me paraît totalement légitime de questionner le rang français comme la perception américaine du rôle de la France.
jeudi 8 juillet 2010
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