Dans un spectaculaire revirement de situation, l’US Navy pourrait finalement s’orienter vers la construction de 3 destroyers DDG-1000 mais aussi et simultanément vers la construction de 8 destroyers DDG-51 largement modifiés. Cette évolution intervient alors que des rapports faisaient état de la volonté de l’US Navy d’annuler purement et simplement le programme Zumwalt, dont deux navires sont pour l’heure financés.
Par contre, des technologies développées dans ce cadre pourraient être utilisées au profit des nouveaux bâtiments de la classe Burke. Les premiers rapports font état de navires du Flight IIA qui pourraient être dotés des canons AGS de 155 mm en lieu et place de celui de 127 mm sur la plage avant.
Cependant, de tels projets pourraient être contrecarrés par la masse des nouveaux équipements, qui nécessiteraient l’enlèvement… des puits de lancements verticaux installés à l’avant du bâtiment. Ce faisant, les nouveaux Burke ne pourraient plus embarquer que 120 obus, contre 600 pour un Zumwalt. Dans le même temps, la Navy compte bien que ses nouveaux Burke soient moins chers.
Elle compte ainsi sur l’automatisation des navires afin de soulager ses dépenses de fonctionnement, estimées annuellement à 25 millions de dollars pour un Burke, dont 13 sont alloués à l’équipage de 300 personnes.
vendredi 29 août 2008
DSI n°40 : le sommaire
Editorial
Agenda
Veille contre-terroriste
Contrats du mois
Veille stratégique : les 192 événements qui ont fait l’actualité stratégique des mois de juillet et août
SITREP : Guerre en Géorgie
La chronique de Carl von C. : « Cau(ca)se toujours ! »
Points de vue
« La protection est aussi une affaire de chefs »
Entretien avec le général Elrick Irastorza, Chef d’état-major de l’armée de Terre
« Je serai très attentif à la cadence de production du Rafale »
Entretien avec le général Stéphane Abrial, Chef d’état-major de l’armée de l’Air
« Notre administration doit être plus performante »
Entretien avec l’amiral Pierre-François Forissier, chef d’état-major de la Marine
« La loi sur la gendarmerie garantira son essence militaire »
Entretien avec le général d'armée Roland Gilles, Directeur Général de la Gendarmerie Nationale
Commentaires
Livre blanc sur la Défense, une espérance déçue ?
Par la rédaction
Carte militaire : la France bouleversée ?
Par Philippe Langloit,, chargé de recherche au CAPRI
Renseignement, la priorité sectorielle n°1 du Livre blanc
Par Jean-Jacques Mercier, expert en systèmes d’armes
Qu’est-ce que la sécurité ?
Par Carl von C., chroniqueur
Le Livre blanc vu d’ailleurs
Par Joseph Henrotin et Philippe Langloit
La pensée stratégique française de défense, quelle influence ?
Par Olivier Zajec, Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique
Technologie & Armement
Les mutations de la DGA : vers plus d’efficacité ?
Questions à l’ingénieur général Laurent Giovachini, adjoint opérations du Délégué général pour l’armement
Livre blanc : quels impacts sur la flotte ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
L’armée de l’Air de 2025 : quelles capacités ?
Par Philippe Langloit et Jean-Jacques Mercier
Des blindés médians, « à toutes les sauces »
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Fiches techniques
LHD/BPC classe Mistral/Le développement des capacités amphibies françaises
Dassault Aviation Mirage 2000D/Le Mirage III, avion de légende
GIAT Industries (Nexter) AUF-1/2/Le retour de l’artillerie
Critiques de lectures
Espions et terroristes de Jean-Jacques Cécile
L’obsession des frontières de Michel Foucher
La technologie militaire en question. Le cas américain de Joseph Henrotin
Strategic Studies Quarterly, Vol.2, n°2, summer 2008
Enjeux de la propulsion solide de missiles balistiques de Bruno Gruselle
mercredi 27 août 2008
Carburants : l'US Air Force toujours en avance
C'est passé relativement inaperçu mais l'USAF vient de faire voler un F-15 à Mach 2,2. Rien de plus normal sauf que le carburant utilisé était à 50% synthétique, utilisant notamment du gaz naturel. Selon les pilotes, il n'y aurait aucune différence entre ces carburants et un chargement uniquement composé de JP-8. L'USAF poursuit ainsi avec succès son ambitieux programme de réduction de sa dépendance au kérozène.
Ma question sera sans doute idiote. Mais la recherche en ces domaines et en ces temps de contraction budgétaire me semble être digne non seulement de faire faire des économies sur les budgets "opération" mais aussi de maintenir l'entraînement de nos personnels à un haut niveau (la hausse des coûts de carburant a entrainé des annulations d'entraînements) tout en permettant de s'affranchir, au moins partiellement, d'une dépendance énergétique qui peut coûter très cher, politiquement.
Aussi, ne serait-ce pas plus utile de se concentrer sur ce qui pourrait se concevoir comme le sang de nos armées, plutôt que sur des percées dans le domaine des radars trans-horizon ou celui des antimissiles de défense de territoire ? Certes, sans radars, vous êtes en danger. Mais sans carburant, vous êtes en danger et vous ne pouvez plus bouger. A bien choisir...
Ma question sera sans doute idiote. Mais la recherche en ces domaines et en ces temps de contraction budgétaire me semble être digne non seulement de faire faire des économies sur les budgets "opération" mais aussi de maintenir l'entraînement de nos personnels à un haut niveau (la hausse des coûts de carburant a entrainé des annulations d'entraînements) tout en permettant de s'affranchir, au moins partiellement, d'une dépendance énergétique qui peut coûter très cher, politiquement.
Aussi, ne serait-ce pas plus utile de se concentrer sur ce qui pourrait se concevoir comme le sang de nos armées, plutôt que sur des percées dans le domaine des radars trans-horizon ou celui des antimissiles de défense de territoire ? Certes, sans radars, vous êtes en danger. Mais sans carburant, vous êtes en danger et vous ne pouvez plus bouger. A bien choisir...
mardi 26 août 2008
Les Cahiers du RMES sont en ligne
Les Cahiers du RMES nouveau et leurs 214 pages sont publiés. Comme d'habitude, ils sont librement et gratuitement accessibles en ligne (cliquez ici). En voici le sommaire :
Heated Terror: Exploration of the Possible Impacts of Climate Change on The Causes and The Targets of terrorism
Par Thomas Renard
A l'heure du nouveau Livre Blanc et de la présidence française de l'UE, la France doit-elle réintégrer l'OTAN?
Par Pierre Pascallon
Les Etats-Unis et le nouvel ordre mondial émergent
Par Tanguy Struye de Swielande
Adaptation et contre-adaptation au défi du caractère évolutif de la guerre. Un aperçu des débats français
Par Joseph Henrotin
L'objet évanescent d'une théorie improbable: le terrorisme et les sciences sociales
Par Ami-Jacques Rapin
Heated Terror: Exploration of the Possible Impacts of Climate Change on The Causes and The Targets of terrorism
Par Thomas Renard
A l'heure du nouveau Livre Blanc et de la présidence française de l'UE, la France doit-elle réintégrer l'OTAN?
Par Pierre Pascallon
Les Etats-Unis et le nouvel ordre mondial émergent
Par Tanguy Struye de Swielande
Adaptation et contre-adaptation au défi du caractère évolutif de la guerre. Un aperçu des débats français
Par Joseph Henrotin
L'objet évanescent d'une théorie improbable: le terrorisme et les sciences sociales
Par Ami-Jacques Rapin
Et on remet le couvert
D'ici à deux mois, c'est pas moins de 474 pages que la rédaction va vous concocter : les DSI d'octobre et novembre (n°41 et 42) ; le DSI-T de novembre-décembre ; le DSI hors-série n°4, consacré à Euronaval et les trois Show Dailies pour le salon. Just keep on going : heureusement, un "petit nouveau" - qui ne l'est pas tant que cela et qui n'est certainement pas des moindres - devrait nous rejoindre prochainement.
D'ici là, les DSI's Angels mettent la dernière main au prochain et premier DSI-T, qui ne devrait pas vous décevoir. L'équipe en est assez fière - il faut dire que reconfigurer tout un magazine en moins de 2 mois, vacances comprises, et d'être légèrement en avance sur le planning est une véritable gageure ! - et on espère qu'il recevra le meilleur accueil. En l'occurrence, il devrait être dans les kiosques le 10 septembre.
lundi 25 août 2008
Résilience : une mécanique complexe
C'en est presque le post rêvé pour quelqu'un comme moi, plongé en plein bouclage et qui n'a pas énormément de temps - me permettant ainsi de répondre à la question de Thomas (le rire participe-t-il de la résilience se demandait-il en nous présentant l'hilarante vidéo d'Achmed, le terroriste mort) et d'Olivier (la résilience ne se forge-t-elle pas d'abord dans la "pratique" ?).
Les réponses à ces questions sont complexes, précisément parce qu'elles nous engagent à bâtir une défense au plan psychologique, au coeur même, finalement, de la stratégie en tant qu'art de la dialectique des volontés opposées. Aussi, le recours à l'histoire nous éclaire-t-il, une fois de plus. En fait, il y a effectivement moyen d'augmenter la probabilité de voir une résilience émerger. Celle-ci est en effet "virtuelle" : on ne peut la mesurer que par approches successives (quoique les travaux de G. Verleye à Gent soient rès intéressants) et seule la réalisation effective d'une attaque permettra de véritablement la mesurer.
Ce qui tend à démontrer que la seule multiplication des attaques ne renforce pas nécessairement la résilience. C'est bien généralement l'effet de surprise qui est en jeux. Il démultiplie la perception d'un choc. Exemple typique, les raids allemands sur Londres en 1917 avaient causé un grand émoi malgré la faiblesse des dégâts causés. En fait, toutes les représentations britanniques d'une Grande-Bretagne invulnérable du fait de son statut d'île s'effondraient. Mais, dans les années qui suivirent, cette nouvelle donne a été prise en compte.
Résultat, les débats stratégiques envisageaient la guerre sous un angle parfaitement apocalyptique, laissant entrevoir des raids massifs d'aviation utilisant des armes chimiques. A cette époque, la presse faisait souvent état de ces débats. Quasiment tous les père de famille (Britanniques mais aussi Belges) avaient alors reçu des petits manuels de formation. Aussi, les Britannique seront presque soulagés de voir des attaques allemandes conventionnelles durant le Blitz. La résilience découlera, là, d'une réelle exposition au feu mais également d'une préparation préalable, le Britanniques ayant parfaitement assimilé les représentations du combat.
Or, pour en revenir à notre époque, ces représentations ne sont plus du tout assimilées. Non seulement notre rapport à la mort à changé - charriant avec lui l'émergence d'une politique compassionnelle - mais l'information stratégique est déficitaire. Pour faire simple, personne n'ose parler des mauvaises nouvelles. D'où aussi, un peu, le succès d'Achmed mais qui me semble à double trenchant. Certes il dégonfle la baudruche de nos peurs (bon point) mais il pourrait aussi avoir des effets dévastateurs sur une population non informée qui aurait définitivement fait une croix sur la menace... et serait d'autant plus surprise lors de sa réalisation.
C'est évidemment schématique. Mais cela signifie que pou utiliser Achmed dans une stratégie contre-terroriste, il faut une information préalable. Idem dans le cas européen, actuellement. L'on ne meurt plus que pour ce qui est perçu comme en vallant la peine (pour un type de la Drôme, en 1812, quel est l'intérêt de mourir pour Alger ? Mais il mourrait quand même et l'opinion ne s'en émeuvait guère).
Pour un pays qui ne connaît plus de terrorisme de façon mensuelle (comme l'Espagne, qui a bien résisté aux attaques de Madrid), l'information est donc la clé du problème comme celle d'une formation de la résilience. Sans elle, il y a fort à craindre que la seule expérience ne soit insuffisante : nos mémoires sont décidément trop courtes pour celà...
Les réponses à ces questions sont complexes, précisément parce qu'elles nous engagent à bâtir une défense au plan psychologique, au coeur même, finalement, de la stratégie en tant qu'art de la dialectique des volontés opposées. Aussi, le recours à l'histoire nous éclaire-t-il, une fois de plus. En fait, il y a effectivement moyen d'augmenter la probabilité de voir une résilience émerger. Celle-ci est en effet "virtuelle" : on ne peut la mesurer que par approches successives (quoique les travaux de G. Verleye à Gent soient rès intéressants) et seule la réalisation effective d'une attaque permettra de véritablement la mesurer.
Ce qui tend à démontrer que la seule multiplication des attaques ne renforce pas nécessairement la résilience. C'est bien généralement l'effet de surprise qui est en jeux. Il démultiplie la perception d'un choc. Exemple typique, les raids allemands sur Londres en 1917 avaient causé un grand émoi malgré la faiblesse des dégâts causés. En fait, toutes les représentations britanniques d'une Grande-Bretagne invulnérable du fait de son statut d'île s'effondraient. Mais, dans les années qui suivirent, cette nouvelle donne a été prise en compte.
Résultat, les débats stratégiques envisageaient la guerre sous un angle parfaitement apocalyptique, laissant entrevoir des raids massifs d'aviation utilisant des armes chimiques. A cette époque, la presse faisait souvent état de ces débats. Quasiment tous les père de famille (Britanniques mais aussi Belges) avaient alors reçu des petits manuels de formation. Aussi, les Britannique seront presque soulagés de voir des attaques allemandes conventionnelles durant le Blitz. La résilience découlera, là, d'une réelle exposition au feu mais également d'une préparation préalable, le Britanniques ayant parfaitement assimilé les représentations du combat.
Or, pour en revenir à notre époque, ces représentations ne sont plus du tout assimilées. Non seulement notre rapport à la mort à changé - charriant avec lui l'émergence d'une politique compassionnelle - mais l'information stratégique est déficitaire. Pour faire simple, personne n'ose parler des mauvaises nouvelles. D'où aussi, un peu, le succès d'Achmed mais qui me semble à double trenchant. Certes il dégonfle la baudruche de nos peurs (bon point) mais il pourrait aussi avoir des effets dévastateurs sur une population non informée qui aurait définitivement fait une croix sur la menace... et serait d'autant plus surprise lors de sa réalisation.
C'est évidemment schématique. Mais cela signifie que pou utiliser Achmed dans une stratégie contre-terroriste, il faut une information préalable. Idem dans le cas européen, actuellement. L'on ne meurt plus que pour ce qui est perçu comme en vallant la peine (pour un type de la Drôme, en 1812, quel est l'intérêt de mourir pour Alger ? Mais il mourrait quand même et l'opinion ne s'en émeuvait guère).
Pour un pays qui ne connaît plus de terrorisme de façon mensuelle (comme l'Espagne, qui a bien résisté aux attaques de Madrid), l'information est donc la clé du problème comme celle d'une formation de la résilience. Sans elle, il y a fort à craindre que la seule expérience ne soit insuffisante : nos mémoires sont décidément trop courtes pour celà...
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