Une belle journée ensoleillée en perspective et un café matinal, de quoi attaquer la question du rôle joué par la pauvreté, l'éducation ou encore le développement dans les processus de recrutement ou de développement du djihadisme - toujours pour faire suite à la proposition de T. Renard et à mon post d'hier.
Dans mon post initial portant sur le rapport du NYPD, j'avais été quelque peu succinct sur le rôle joué par ces facteurs, me bornant à dénoncer la part trop grande qu'ils ont prise en tant que facteurs causaux dans un discours belge où les grilles de lecture marxistes peuvent encore opérer en arrière-plan. Je m'étais alors placé dans une perspective spécifique, ethnocentrée et donc naturellement moins correcte qu'un autre type d'approche. Voilà pour le contexte.
Plus concrètement, je suis d'accord avec Thomas, nous sommes là dans le registre du background. Mais je pense aussi qu'il convient de raffiner le concept même de pauvreté. Une étude que j'avais citée dans DSI et qui découlait d'un sondage de large ampleur conduit dans plusieurs aires géographiques montrait que les éléments "radicaux"(pour l'étude : considérant le 11/9 justifié) étaient en moyenne moins pauvre que les éléments "modérés" et envisageaient leur avenir sous un jour meilleur que les "modérés". On tend alors aux mêmes conclusions que les analyses biographiques de Sageman : le terroriste n'est pas un "petit pauvre peu éduqué" et Ben Laden lui-même ne fait pas exception.
Par contre, il existe une myriade d'acteurs opérant en soutien et qui, effectivement, prendront appui sur la pauvreté ou encore des problématiques d'intégration pour légitimer leur propre action, notamment en matière de financement. Moins spectaculaire, mais tout aussi utile. Reste, cependant, que l'émergence du méso-terrorisme ou des lonewolves pose aussi la question de la nécessité (en quantité et qualité) de ces soutiens. Le principe, après tout, est d'éviter les trop gros réseaux, trop visibles et donc trop vulnérables. En termes de principes de la guerre (version FM 3.0), la simplicité et la manoeuvre prévallent ici sur la concentration des effets et la masse.
A priori, ce que l'on sait des "méso-terroristes" est qu'ils ne sont pas nécessairement pauvres, mal éduqués ou mal intégrés : le moteur de leur engagement n'est pas non plus un idéalisme romatique et altruiste qui renouvellerait sur fond religieux la lutte des classes. Leur engagement est tout simplement politique. C'est là que les choses se corsent : de quelle politique parle-t-on ? Je pense que, pour certains, la recherche d'anomie est en soi une politique : pour les connaisseurs, une sorte de "Fight Club" prenant des habits religieux. Ce qui n'est pas antinomique dans un monde à la fois en recherche de spritualité et... qui a tué Dieu depuis longtemps.
Pour d'autre, le modèle promu par un khalifat peut se révéler attractif au point de justifier le combat et le sacrifice. Plus classique mais toujours efficace. La multiplication des actes méso-terroristes conduirait ainsi, dans l'absolu, à une insurrection distribuée, sans leaders et donc incapable de générer des objectifs dans la guerre (partant du principe que l'objectif de la guerre est partagé. Difficile de vaincre dans ces conditions mais, assurément, une belle épine dans le pied de nos "sociétés de la certitude" où un peu de dyoxine dans le poulet suffit à provoquer un choc économique dans le secteur alimentaire.
En tout état de cause, le combat se place au plan des valeurs (ou de leur absence - rien n'est plus "ordonnant" que la Charia). Stratégiquement s'attaquer à des questions de pauvreté et d'éducation (évidemment, il faut s'y attaquer mais pour d'autres raisons) pourrait dès lors divertir des ressources (en renseignement ou en budget) déjà bien maigres. Ca pourrait causer des vulnérabilités. Laissons donc la Coopération au développement s'en occuper comme elle l'a toujours fait. Concentrons-nous sur l'essentiel.
Ca mérite bien un utre café...
samedi 5 juillet 2008
vendredi 4 juillet 2008
Sur la nature du Djihad en Europe
Je profite du troisième café du matin pour répondre tardivement à l'invitation de Thomas Renard, pour une petit débat sur la question du leaderless jihad/méso-terrorisme ou encore sur l'opposition Hoffman/Sageman sur la structuration du terrorisme djihadiste.
En fait, je pense que ce dernier point est important, l'opposition entre les deux me semblant moins radicale qu'elle n'y paraît (mais comme souvent, l'auteur d'une théorie l'interprétera d'une façon très orthodoxe, idéale-typique et tendant à refuser les amendements qui pourraient lui être apportées).
A l'époque, j'avais mis en évidence le méso-terrorisme (en opposition au macro/hyperterrorisme des attentats de NY, Londres ou Madrid) pour tenter d'appréhender les tentatives qui avaient visé, à l'été 2006, des trains en Allemagne. Mal équipés (des bonbonnes de gaz trafiquées et déposés dans deux trains, si je me souviens bien), les terroristes n'avaient finalement pas réussi. Mais, dans mon esprit, il s'agissait d'une seconde forme de modus operandi dihadiste pouvant résulter des phénomènes d'auto-radicalisation et concomittente à la forme plus "classique" de l'hyper-attentat.
Il pouvait également s'agir d'une mutation plus profonde des tactiques djihadistes - qui restait alors à confirmer, nous manquions alors de recul -, reflet d'une adaptation d'AQ à un envirronement stratégique qui devenait de plus en plus défavorable. Deux ans après, nous avons un peu plus de recul et il me semble que la théorie des réseaux peut expliquer l'apparente opposition entre Hoffman et Sageman. Aussi, je pense que ce que l'on appelle traditionnellement AQ continue d'exercer un leadership doctrinal, favorisant une "labelisation" de groupuscules structurellement situés hors d'AQ ou d'individus auto-radicalisés.
Cette labelisation est d'ailleurs nécessaire au groupe comme à sa doctrine : les leaders traditionnels d'AQ semblent avoir une connaissance des élémentaires de la stratégie et l'adaptation à leur terrain d'action (Irak, Maghreb, Europe, etc.) nécessite une adaptation de la "doctrine officielle" (terme très imparfait mais prenons-le pour son pouvoir illustratif) au théâtre visé. Au demeurant, cette labelisation est congruente à une vision où l'Islam nécessite des interprétations : si "les portes de l'Itjtihad" ont été fermées, le raisonnement par analogie reste prégnant dans nombre d'écoles juridiques.
En fait, l'analogie qui me vient à l'esprit est celle de la transmission de la chaleur : là où Hoffman là voit par conduction, Sageman peut la voir par irradiation. Or, les deux ne sont pas incompatibles : un chauffage par irradiation implique un contact minimal, entre molécules d'air plutôt que par le contact de deux pièces de métal, par exemple. Dans le cas d'AQ, ce chauffage par irradiation est doctrinal : il nécessite à son tour une interprétation par les acteurs et le développement de tactiques qui seront contraintes par le manque de moyens. Ce dernier, au demeurant, est une force et non une faiblesse, comme on l'a trop souvent entendu... le résultat d'une société trop obsédée par la technique que pour faire la part des choses ?
Sur le rôle du contexte économique, je ne manque pas de revenir... Mais après la douche !
En fait, je pense que ce dernier point est important, l'opposition entre les deux me semblant moins radicale qu'elle n'y paraît (mais comme souvent, l'auteur d'une théorie l'interprétera d'une façon très orthodoxe, idéale-typique et tendant à refuser les amendements qui pourraient lui être apportées).
A l'époque, j'avais mis en évidence le méso-terrorisme (en opposition au macro/hyperterrorisme des attentats de NY, Londres ou Madrid) pour tenter d'appréhender les tentatives qui avaient visé, à l'été 2006, des trains en Allemagne. Mal équipés (des bonbonnes de gaz trafiquées et déposés dans deux trains, si je me souviens bien), les terroristes n'avaient finalement pas réussi. Mais, dans mon esprit, il s'agissait d'une seconde forme de modus operandi dihadiste pouvant résulter des phénomènes d'auto-radicalisation et concomittente à la forme plus "classique" de l'hyper-attentat.
Il pouvait également s'agir d'une mutation plus profonde des tactiques djihadistes - qui restait alors à confirmer, nous manquions alors de recul -, reflet d'une adaptation d'AQ à un envirronement stratégique qui devenait de plus en plus défavorable. Deux ans après, nous avons un peu plus de recul et il me semble que la théorie des réseaux peut expliquer l'apparente opposition entre Hoffman et Sageman. Aussi, je pense que ce que l'on appelle traditionnellement AQ continue d'exercer un leadership doctrinal, favorisant une "labelisation" de groupuscules structurellement situés hors d'AQ ou d'individus auto-radicalisés.
Cette labelisation est d'ailleurs nécessaire au groupe comme à sa doctrine : les leaders traditionnels d'AQ semblent avoir une connaissance des élémentaires de la stratégie et l'adaptation à leur terrain d'action (Irak, Maghreb, Europe, etc.) nécessite une adaptation de la "doctrine officielle" (terme très imparfait mais prenons-le pour son pouvoir illustratif) au théâtre visé. Au demeurant, cette labelisation est congruente à une vision où l'Islam nécessite des interprétations : si "les portes de l'Itjtihad" ont été fermées, le raisonnement par analogie reste prégnant dans nombre d'écoles juridiques.
En fait, l'analogie qui me vient à l'esprit est celle de la transmission de la chaleur : là où Hoffman là voit par conduction, Sageman peut la voir par irradiation. Or, les deux ne sont pas incompatibles : un chauffage par irradiation implique un contact minimal, entre molécules d'air plutôt que par le contact de deux pièces de métal, par exemple. Dans le cas d'AQ, ce chauffage par irradiation est doctrinal : il nécessite à son tour une interprétation par les acteurs et le développement de tactiques qui seront contraintes par le manque de moyens. Ce dernier, au demeurant, est une force et non une faiblesse, comme on l'a trop souvent entendu... le résultat d'une société trop obsédée par la technique que pour faire la part des choses ?
Sur le rôle du contexte économique, je ne manque pas de revenir... Mais après la douche !
Libération d'I. Bétancourt : interview
Yannick Hallet, du groupe Sud-Presse m'a interviewé hier sur la question de la libération de Bétancourt - tous mes compliments d'ailleurs au plus Colombien des blogueurs de défense, François Duran - et, plus spécifiquement, sur la question de l'évolution des doctrines de contre-insurrection (si, si, des quotodiens peuvent aussi aborder ces questions - en tous cas, l'on fait ce qu'il faut pour). C'était donc l'occasion de revenir sur l'action intégrale, que nous avions abordé avec l'amiral Bejarano Marin, dans un DSI.
Au-delà du succès de l'opération et des questionnements inhérent au "camouflage humanitaire", force est de constater plusieurs éléments contextuels qui me semblent avoir une grande importance dans la réussite de l'opération :
- les forces colombiennes ont gagné, aux yeux de la population, une grande légitimité : voilà pour le terreau strato-sociologique indissociable de la réussite d'hier. Elle résulte tant d'une doctrine plaçant la population au centre des préoccupations que d'une transition démocratique qui, si elle peut être critiquée par certains (j'avoue l'avoir un temps sous-estimée... mais le commissaire européen au développement, hir soir en TV, le faisait plus encore que moi), est néanmoins en cours ;
- l'appui dont les forces peuvent disposer, en termes de renseignement par exemple, est important et leur niveau d'entraînement est important, source d'une exécution tèrs correcte des plans ;
- elles sont en mesure de planifier des opérations complexes, audacieuses et imaginatives... et faisant sans doute l'objet d'une préparation - psychologique notamment, "formant" cognitivement l'adversaire à devoir céder - de longue haleine.
En fait, la libération de Bétancourt est surtout le reflet d'une contre-insurrection victorieuse, fruit d'une dynamique de succès exponentielle : en la matière, la compréhension des "effets boule de neige" et de l'interdépendance des facteurs est cruciale. Ce qui nous amène à une réflexion que j'avais partagé avec O. Kempf (voir d'ailleurs son avis sur la question ici), lors de l'un de ses passages à Bruxelles :
- un Etat que l'on pouvait considérer comme "effondré" ou "en voie d'effondrement" à la fin des années 1980 (ne revenons pas sur les cartels de la drogue, les FARC, l'ELN et une myriade de milices d'extrême droite) n'est pas nécessairement condamné : il peut se servir de ses difficultés pour recréer une légitimité de l'action et, ultimement, se redresser.
- un tel redressement exige une politique sans faille, faisant éventuellement appel à la force et montrant au passage qu'une guérilla, contrairement à un bon sens populaire qui n'a semble-t-il jamais appris à lire les ouvrages de Chaliand (notamment), peut être vaincue.
Olivier a, de ce point de vue, tout à fait raison de parler de victoire de la stratégie sur la politique émotive. Comme je l'expliquais hier à Y. Hallet, on a tort de croire que "l'emploi d'options militaires" résulte nécessairement en l'emploi de la force, s'entendant comme "brute". Bien au contraire, le but suprême de l'option militaire est l'évitement de la violence.
C'est parce que ce paradoxe fondateur n'est pas compris que l'on disqualifie beaucoup trop rapidement "l'option militaire" au profit d'une "option politique" (le militaire étant pourtant... etc, etc.)... qui n'a pas marché ici. Tout au plus, les interventions françaises et celles de Chavez auront conduit à un meilleure traitement de l'otage. Pas à sa libération.
Au-delà du succès de l'opération et des questionnements inhérent au "camouflage humanitaire", force est de constater plusieurs éléments contextuels qui me semblent avoir une grande importance dans la réussite de l'opération :
- les forces colombiennes ont gagné, aux yeux de la population, une grande légitimité : voilà pour le terreau strato-sociologique indissociable de la réussite d'hier. Elle résulte tant d'une doctrine plaçant la population au centre des préoccupations que d'une transition démocratique qui, si elle peut être critiquée par certains (j'avoue l'avoir un temps sous-estimée... mais le commissaire européen au développement, hir soir en TV, le faisait plus encore que moi), est néanmoins en cours ;
- l'appui dont les forces peuvent disposer, en termes de renseignement par exemple, est important et leur niveau d'entraînement est important, source d'une exécution tèrs correcte des plans ;
- elles sont en mesure de planifier des opérations complexes, audacieuses et imaginatives... et faisant sans doute l'objet d'une préparation - psychologique notamment, "formant" cognitivement l'adversaire à devoir céder - de longue haleine.
En fait, la libération de Bétancourt est surtout le reflet d'une contre-insurrection victorieuse, fruit d'une dynamique de succès exponentielle : en la matière, la compréhension des "effets boule de neige" et de l'interdépendance des facteurs est cruciale. Ce qui nous amène à une réflexion que j'avais partagé avec O. Kempf (voir d'ailleurs son avis sur la question ici), lors de l'un de ses passages à Bruxelles :
- un Etat que l'on pouvait considérer comme "effondré" ou "en voie d'effondrement" à la fin des années 1980 (ne revenons pas sur les cartels de la drogue, les FARC, l'ELN et une myriade de milices d'extrême droite) n'est pas nécessairement condamné : il peut se servir de ses difficultés pour recréer une légitimité de l'action et, ultimement, se redresser.
- un tel redressement exige une politique sans faille, faisant éventuellement appel à la force et montrant au passage qu'une guérilla, contrairement à un bon sens populaire qui n'a semble-t-il jamais appris à lire les ouvrages de Chaliand (notamment), peut être vaincue.
Olivier a, de ce point de vue, tout à fait raison de parler de victoire de la stratégie sur la politique émotive. Comme je l'expliquais hier à Y. Hallet, on a tort de croire que "l'emploi d'options militaires" résulte nécessairement en l'emploi de la force, s'entendant comme "brute". Bien au contraire, le but suprême de l'option militaire est l'évitement de la violence.
C'est parce que ce paradoxe fondateur n'est pas compris que l'on disqualifie beaucoup trop rapidement "l'option militaire" au profit d'une "option politique" (le militaire étant pourtant... etc, etc.)... qui n'a pas marché ici. Tout au plus, les interventions françaises et celles de Chavez auront conduit à un meilleure traitement de l'otage. Pas à sa libération.
jeudi 3 juillet 2008
Belgium is back : audition
Ca fait un drôle d'effet de recevoir un courriel vous priant de vous présenter devant la Chambre des représentants, Commission Défense, afin de venir présenter votre conception de la situation tactico-opérationnelle en Afghanistan... Evidemment, on ne peut répondre que par l'affirmative.
C'est amusant : j'ai écrit plusieurs ouvrages, donné des centaines d'interviews, en télé, en écrit ou en radio, rédigé des centaines d'articles, depuis de petites notules d'actualité pour le DSI jusqu'à des articles de 30 pages pour les Cahiers du RMES, donné une bonne quarantaine de conférences, y compris sous forme de cours à des opérationnels et... là, c'est différent. Ce sont les représentants du peuple.
C'est un peu idiot mais... je pense avoir toujours ce respect pour l'institution parlementaire que d'autres pourraient lui nier au prétexte qu'elle n'est pas exécutive...
Addendum : bon, finalement, contre-ordre : les auditions prévues sont reportées à septembre "suite à la proximité des négociations dans le cadre de la réforme de l'Etat".
C'est amusant : j'ai écrit plusieurs ouvrages, donné des centaines d'interviews, en télé, en écrit ou en radio, rédigé des centaines d'articles, depuis de petites notules d'actualité pour le DSI jusqu'à des articles de 30 pages pour les Cahiers du RMES, donné une bonne quarantaine de conférences, y compris sous forme de cours à des opérationnels et... là, c'est différent. Ce sont les représentants du peuple.
C'est un peu idiot mais... je pense avoir toujours ce respect pour l'institution parlementaire que d'autres pourraient lui nier au prétexte qu'elle n'est pas exécutive...
Addendum : bon, finalement, contre-ordre : les auditions prévues sont reportées à septembre "suite à la proximité des négociations dans le cadre de la réforme de l'Etat".
CVF britanniques : contrat signé !
mercredi 2 juillet 2008
Démission du général Cuche : quelques réactions
De par la blogosphère stratégique, pas mal de réactions ont suivi la démission du général Cuche, hier.
JDM relate les dessous de l'affaire, en particulier les conditions dans lesquelles la démission s'est opérée. A compléter avec les infos de J. Guisnel (pas de Légion d'Honneur pour les généraux cette année), qui fournit également une mise en perspective.
François Duran a posté un très bon texte sur la question, que je rejoint tout à fait.
Mars attaque revient quant à lui sur les processus de décision. Pas bête dans le contexte actuel et très mûr pour un jeune blogueur (21 ans).
JDM relate les dessous de l'affaire, en particulier les conditions dans lesquelles la démission s'est opérée. A compléter avec les infos de J. Guisnel (pas de Légion d'Honneur pour les généraux cette année), qui fournit également une mise en perspective.
François Duran a posté un très bon texte sur la question, que je rejoint tout à fait.
Mars attaque revient quant à lui sur les processus de décision. Pas bête dans le contexte actuel et très mûr pour un jeune blogueur (21 ans).
Belgique : La commission "Défense" entre en guerre
Une semaine après la présentation de la nouvelle note de politique générale, cette dernière est, à l'heure où je vous écrit, toujours en discussion à la Commission Défense. L'occasion de quelques passes d'armes dans la presse et comme toujours en Belgique, c'est pour le moins funky.
Critiquant hier soir un engagement supplémentaire en Afghanistan, l'ancien ministre, A. Flahaut, indiquait que l'on envoyait nos hommes "au casse-pipe". De fait, l'Afghanistan est un théâtre complexe. Mais de la part d'un homme qui ne s'est pas battu pour que le budget de son département soit respecté (et que nos hommes partent avec l'équipement adéquat) durant les 8 ans où il a été en poste, c'est assez "limite". Ca l'est d'autant plus que le BEST (Belgian Soldier Technology) avait été déconsidéré à l'époque Flahaut et qu'il faudra la nouvelle note pour le voir remis au sommet des priorités.
Par contre, pour une fois, je suis d'accord avec l'ancien ministre : la transformation du "ministère de la défense" en "Service Public Fédéral Défense" serait une erreur. La réforme Corpernic des administrations peut assez légitimement être considérée comme un échec : les "top managers" n'ont pas changé mais leurs salaires ont considérablement augmenté. Non seulement nous n'avons pas attiré les meilleurs mais, de plus, les pratiques quotidiennes comme politiciennes non plus. Je ne pense pas que les forces ont besoin de ça. Amusant cependant de constater que cette réforme Corpernic avait été, en son temp validée... par A. Flahaut.
La note De Crem reste terriblement minimaliste, faute de budget : nous aurions dû être à 2 650 millions de budget (suivant le plan annoncé en 2000) et nous sommes à 2 250 (en Euros 2000 constants, sans vente de matériels et d'infrastructures). Le dernier conclave budgétaire a porté l'enveloppe 2009 à 2 773 millions (Euro courant 2008), loin de compenser l'inflation qui nous a touché.
Dans un pays où plus de 60% du budget est consacré au personnel, ça ne pardonne pas : la perte de 400 millions était celle qui devait permettre, pour reprendre les termes du Premier ministre de l'époque, d'avoir une armée "plus petite mais plus opérationnelle, plus rapidement déployable".
En clair la note pare au plus pressé, tout en prenant des accents plus sécuritaires que militaires, influence française et pression des partenaires gouvernementaux obligent. En fait, "Suivant l’enveloppe de référence et les dépenses actuellement prévue, des moyens pour le paiement de nouveaux dossiers d’investissements ne seront disponibles qu’à partir de 2012. Sans modifier la répartition des domaines de dépenses, il n’est donc pas possible de présenter un PIDS (Plan d’Investissements Défense et Sécurité) prévoyant des paiements pour les années 2008 à 2011".
Ce qui signifie que la renvente d'assets et les réductions de personnels sont indispensables à la survie du ministère (qui avait été placé, l'année passée... rien moins que sous curatelle). Concrètement, les investissements annoncés sont :
- Le remplacement des A-310;
- Le BEST;
- L’acquisition de la tenue CBRN;
- Une tranche optionnelle de Dingo II;
- L’acquisition de simulateurs de conduite AIV (Armoured Infantry Vehicle) et Dingo II;
- L’acquisition de véhicules pour les Special Forces, qui semblent donc de retour dans les préoccupations ministérielles;
- La participation au programme de communications par satellites ATHENA (Access on THeatre and European Nations for Allied forces);
- La participation au programme d’observation par satellites MUSIS (Multinational Space-Based Imaging System);
- La consolidation des frégates multifonctions;
- Le remplacement des navires MCM (Mine Counter Measures);
- La continuité du programme F-16 dans le cadre du MNFP (Multi National Fighter Program).
Critiquant hier soir un engagement supplémentaire en Afghanistan, l'ancien ministre, A. Flahaut, indiquait que l'on envoyait nos hommes "au casse-pipe". De fait, l'Afghanistan est un théâtre complexe. Mais de la part d'un homme qui ne s'est pas battu pour que le budget de son département soit respecté (et que nos hommes partent avec l'équipement adéquat) durant les 8 ans où il a été en poste, c'est assez "limite". Ca l'est d'autant plus que le BEST (Belgian Soldier Technology) avait été déconsidéré à l'époque Flahaut et qu'il faudra la nouvelle note pour le voir remis au sommet des priorités.
Par contre, pour une fois, je suis d'accord avec l'ancien ministre : la transformation du "ministère de la défense" en "Service Public Fédéral Défense" serait une erreur. La réforme Corpernic des administrations peut assez légitimement être considérée comme un échec : les "top managers" n'ont pas changé mais leurs salaires ont considérablement augmenté. Non seulement nous n'avons pas attiré les meilleurs mais, de plus, les pratiques quotidiennes comme politiciennes non plus. Je ne pense pas que les forces ont besoin de ça. Amusant cependant de constater que cette réforme Corpernic avait été, en son temp validée... par A. Flahaut.
La note De Crem reste terriblement minimaliste, faute de budget : nous aurions dû être à 2 650 millions de budget (suivant le plan annoncé en 2000) et nous sommes à 2 250 (en Euros 2000 constants, sans vente de matériels et d'infrastructures). Le dernier conclave budgétaire a porté l'enveloppe 2009 à 2 773 millions (Euro courant 2008), loin de compenser l'inflation qui nous a touché.
Dans un pays où plus de 60% du budget est consacré au personnel, ça ne pardonne pas : la perte de 400 millions était celle qui devait permettre, pour reprendre les termes du Premier ministre de l'époque, d'avoir une armée "plus petite mais plus opérationnelle, plus rapidement déployable".
En clair la note pare au plus pressé, tout en prenant des accents plus sécuritaires que militaires, influence française et pression des partenaires gouvernementaux obligent. En fait, "Suivant l’enveloppe de référence et les dépenses actuellement prévue, des moyens pour le paiement de nouveaux dossiers d’investissements ne seront disponibles qu’à partir de 2012. Sans modifier la répartition des domaines de dépenses, il n’est donc pas possible de présenter un PIDS (Plan d’Investissements Défense et Sécurité) prévoyant des paiements pour les années 2008 à 2011".
Ce qui signifie que la renvente d'assets et les réductions de personnels sont indispensables à la survie du ministère (qui avait été placé, l'année passée... rien moins que sous curatelle). Concrètement, les investissements annoncés sont :
- Le remplacement des A-310;
- Le BEST;
- L’acquisition de la tenue CBRN;
- Une tranche optionnelle de Dingo II;
- L’acquisition de simulateurs de conduite AIV (Armoured Infantry Vehicle) et Dingo II;
- L’acquisition de véhicules pour les Special Forces, qui semblent donc de retour dans les préoccupations ministérielles;
- La participation au programme de communications par satellites ATHENA (Access on THeatre and European Nations for Allied forces);
- La participation au programme d’observation par satellites MUSIS (Multinational Space-Based Imaging System);
- La consolidation des frégates multifonctions;
- Le remplacement des navires MCM (Mine Counter Measures);
- La continuité du programme F-16 dans le cadre du MNFP (Multi National Fighter Program).
mardi 1 juillet 2008
Le général Cuche démissionne : interview
L'Elysée a annoncé ce matin la démission du général Cuche, CEMAT, à la suite de l'affaire de Carcassonne.
De fait, la réaction du Président de la République lors de sa visite aux blessés ne laissait guère d'ambiguités quant à la vigueur de la réaction - d'autant plus qu'il semble bien que les attaques du chef de l'Etat, hors caméra, aient été extrêmement virulentes (certains diraient insultantes). De plus en plus (cas américain), les chefs d'état-major sont amenés démissionner/à être démissionnés, une tradition encore peu enraçinée en France. Leur responsabilité est "quasi-politique" même si, évidemment, ce n'est pas lui qui a commis la faute.
L'affaire intervient également dans un contexte tendu, consécutif à la parution d'un LBDSN où le président a été quelque peu brocardé et a pu se sentir attaqué par la sortie des Surcoufs. Autant de raisons pour l'Elysée de vouloir "serrer la vis".
Autant de thématiques sur lesquelles Yves Izard, de France-Info, vient de m'interviewer. Je pense que l'interview devrait passer dans les prochains journaux.
Pour ma part, je tire mon chapeau au général Cuche, qui aurait du quitter sa fonction d'ici deux mois environ. Il a pu être critiqué mais la rédaction a toujours reçu le meilleur accueil et l'interviewer était un jeu d'enfant. Le général Irastorza pourrait être amené à le remplacer.
De fait, la réaction du Président de la République lors de sa visite aux blessés ne laissait guère d'ambiguités quant à la vigueur de la réaction - d'autant plus qu'il semble bien que les attaques du chef de l'Etat, hors caméra, aient été extrêmement virulentes (certains diraient insultantes). De plus en plus (cas américain), les chefs d'état-major sont amenés démissionner/à être démissionnés, une tradition encore peu enraçinée en France. Leur responsabilité est "quasi-politique" même si, évidemment, ce n'est pas lui qui a commis la faute.
L'affaire intervient également dans un contexte tendu, consécutif à la parution d'un LBDSN où le président a été quelque peu brocardé et a pu se sentir attaqué par la sortie des Surcoufs. Autant de raisons pour l'Elysée de vouloir "serrer la vis".
Autant de thématiques sur lesquelles Yves Izard, de France-Info, vient de m'interviewer. Je pense que l'interview devrait passer dans les prochains journaux.
Pour ma part, je tire mon chapeau au général Cuche, qui aurait du quitter sa fonction d'ici deux mois environ. Il a pu être critiqué mais la rédaction a toujours reçu le meilleur accueil et l'interviewer était un jeu d'enfant. Le général Irastorza pourrait être amené à le remplacer.
DSI n°39, juillet-août, le sommaire !
Sommaire DSI, n°39, juillet-août 2008
Editorial
Nominations et agenda
Contrats du mois
Veille contre-terroriste
Veille stratégique
La chronique de Carl von C. : « Sabotage(s) ! »
Sécurité
La coopération structurée permanente : le sésame ?
Par André Dumoulin et Patrice Cardot
Stratégie
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale : révolution ou régression ?
Par la rédaction
Guerres bâtardes, médias et insurrections
Entretien avec Arnaud de La Grange et Jean-Marc Balencie
Entre Mao et Clausewitz : évolution dynamique de la contre-insurrection en Irak (2003-2008)
Par Stéphane Taillat et Thomas Renard
Armées
Info-RMA, normalisation militaire, coopérations internationales… Où en sont les armées japonaises ?
Entretien avec Xavier Bara
Les mutations de la JASDF
Par Joseph Henrotin
Tableau de bord : la Japan Air Self Defense Force
Par Philippe Langloit
Unités
Alindien, l’amiral itinérant
Par Véronique Sartini
L’Océan Indien devient une priorité pour la France
Entretien avec le vice-amiral Gérard Valin, Alindien
Technologie & Armement
De la Seconde Guerre mondiale à la Corée : la transition de l’US Navy vers les appareils à réaction
Par Stéphane Ferrard
Les porte-avions US de l’après-guerre
Par Philippe Langloit
L’US Navy tire les leçons de la guerre du Vietnam
Par Jean-Louis Promé
L’aéronavale américaine des années 2000-2020 : le défi du déclin ?
Par Joseph Henrotin
Fiches techniques
Grumman F-14 Tomcat/l’histoire opérationnelle du F-14
Porte-avions classe Kitty Hawk/Yokosuka et le déploiement avancé dans la stratégie navale US
GIAT Industries/Nexter AMX-10RC/Les AMX-10RC durant Daguet
Critiques de lectures
Les guerres irrégulières XXè-XXIè siècle de Gérard Chaliand
Strategic Studies : A Reader de Thomas G. Mahnken et Joseph A. Maiolo
(Enfin) de bonnes nouvelles pour les exports français ?
Selon Les Echos, le Brésil devrait confirmer aujourd'hui son intention d'acquérir une soixantaine d'hélicoptères Cougar.
Mais le "gros morceau" reste la commande de 36 appareils de combat, pour lesquels Dassault est en lice contre Saab, Sukhoi, Eurofighter et Boeing. Deux pré-sélectionnés devraient être rendus public à la fin de l'été.
Par ailleurs, la Libye serait toujours intéressée par 14 Rafale. Les négociations, toujours selon le quotidien, pourraient encore nécessiter 6 mois.
Mais le "gros morceau" reste la commande de 36 appareils de combat, pour lesquels Dassault est en lice contre Saab, Sukhoi, Eurofighter et Boeing. Deux pré-sélectionnés devraient être rendus public à la fin de l'été.
Par ailleurs, la Libye serait toujours intéressée par 14 Rafale. Les négociations, toujours selon le quotidien, pourraient encore nécessiter 6 mois.
Le Clem' démentelé en Grande-Bretagne
Le ministère de la Défense vient de notifier le marché de démantèlement du Q 790 (ex Clemenceau) à la société britannique Able UK Ltd dont le chantier se situe sur la rivière Tees au nord-est de l’Angleterre.
En conformité avec la réglementation de la Communauté européenne et de la Convention de Bâle, il appartient maintenant à la Grande-Bretagne et à la France de délivrer une autorisation de transfert transfrontalier. Cette procédure va prendre quelques semaines à l’issue desquelles l’ex Clemenceau pourra quitter la rade de Brest.
Il fera l’objet durant cette période d’une préparation pour son appareillage. Il s’agira principalement d’assurer la mise en condition et la sécurisation de la coque pour son remorquage sous la responsabilité de la société Able UK Ltd.
Ces développements semblent marquer le début de la fin de "l'affaire Clemenceau".
En conformité avec la réglementation de la Communauté européenne et de la Convention de Bâle, il appartient maintenant à la Grande-Bretagne et à la France de délivrer une autorisation de transfert transfrontalier. Cette procédure va prendre quelques semaines à l’issue desquelles l’ex Clemenceau pourra quitter la rade de Brest.
Il fera l’objet durant cette période d’une préparation pour son appareillage. Il s’agira principalement d’assurer la mise en condition et la sécurisation de la coque pour son remorquage sous la responsabilité de la société Able UK Ltd.
Ces développements semblent marquer le début de la fin de "l'affaire Clemenceau".
lundi 30 juin 2008
T&A 12 - le sommaire !
Editorial
Guerre biologique
La guerre biologique est-elle de retour ?
Par Joseph Henrotin et Jean-Jacques Mercier
A la recherche d’une stratégie contre la menace biologique
Entretien avec Barry Kellman, professeur de droit international et directeur de l’IWCC.
Les agents de guerre biologique : quelques classifications
Par Philippe Langloit
Sécurité et risque biologique
Entretien avec Alexandre Custaud, expert en terrorisme et membre d’EuropaBio
Risques
Etats-Unis, Chine, Russie. La prolifération des capacités de cyberguerre
Entretien avec Daniel Ventre, ingénieur au CNRS
La National Cybersecurity américaine, nouveau projet Manhattan ?
Par Jean-Jacques Mercier
Le Hezbollah, principale cyber-menace sur les Etats-Unis ?
Par Philippe Langloit
Air
Les Damoclès de Gaétan à l’aide du Rafale
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialisé dans les questions de défense
Gripen : la nouvelle génération
Par Joseph Henrotin
Naval Strike Missile : vers la crise ?
Par Philippe Langloit
Faut-il avoir peur du S-400 ?
Par Joseph Henrotin
Focus : Les exportations russes de missiles sol-air – 1992-2007
Focus : NH-90 : Où en sommes-nous ?
Une ombre rôde… Les Britanniques veulent un missile rôdeur
Par Jean-Jacques Mercier
Systèmes de drones : Nécessité opérationnelle et défis technologiques
Par Bertrand Slaski, CEIS
Le SIDM, enfin !
Par Véronique Sartini
Terre
Dossier spécial Eurosatory : en 12 pages et plus de 50 photos, toutes les nouveautés du salon
Par Véronique Sartini et Joseph Henrotin
Entretiens et encadrés :
Le GFF
Le FCS
Une nouvelle évolution du BMD-4
Un espéranto des C4I
Le Bushmaster
Un prototype de centre de gestion de crise
Les crocs du Shark
L’Aravis de Nexter
Le RT SAATS
Mer
Les futures corvettes de la classe Baynunah
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialisé dans les questions de défense
Les moustiques de Copenhague
Par Philippe Langloit
Des corvettes pour le Maroc
Par Jean-Jacques Mercier
Capacités navales : vers le déficit ?
Entretien avec Patricia Adam, députée PS de Brest et Hervé Mariton, député UMP de la Drôme
De l’ECUME sur la mer
Par Philippe Langloit et Jean-Jacques Mercier
Motorisation : une nouvelle révolution pour les sous-marins à propulsion classique ?
Par Philippe Langloit
Flexibilité et présence : 5 mois dans le Golfe pour le Truman
Par Véronique Sartini et Joseph Henrotin
Next step : Euronaval
Eurosatory a été un (très) gros succès pour DSI : plus de 5 000 exemplaires de nos hors-série y ont été distribués et 9 visiteurs sur 10 (Français comme étrangers) nous connaissaient.
Après la mise en oeuvre des Hors-Série, nous n'allons tout de même pas nous arrêter en si bon chemin, nous vous réservons quelques surprises pour la rentrée :
- Areion, éditeur de DSI, DSI HS et T&A s'est vu confié par le GICAN la charge des "Dailies" d'Euronaval, le quotidien distribué massivement et gratuitement sur le salon. C'est une réelle première, un groupe français reprenant la main ;
- Technologie & Armement devient DSI Techno dès le numéro 13 : vous nous aviez demandé plus de technique mais aussi plus de pédagogie. Nous sommes en train de faire en sorte que ce ne soit pas incompatible. Nouveau logo, nouvelle mise en page, nouveau peps.
Après la mise en oeuvre des Hors-Série, nous n'allons tout de même pas nous arrêter en si bon chemin, nous vous réservons quelques surprises pour la rentrée :
- Areion, éditeur de DSI, DSI HS et T&A s'est vu confié par le GICAN la charge des "Dailies" d'Euronaval, le quotidien distribué massivement et gratuitement sur le salon. C'est une réelle première, un groupe français reprenant la main ;
- Technologie & Armement devient DSI Techno dès le numéro 13 : vous nous aviez demandé plus de technique mais aussi plus de pédagogie. Nous sommes en train de faire en sorte que ce ne soit pas incompatible. Nouveau logo, nouvelle mise en page, nouveau peps.
Quand la BISE fut venue
Internet représente une formidable opportunité en matière de diffusion du savoir. Des centaines d'ouvrages ou de livraisons de revues scientifiques s'y retrouvent mais, effet pervers, ces contributions se retrouvent dispersées aux quatre coins de la toile.
Pour pallier ce problème, j'avais monté la BISE (Bibliothèque Stratégique En ligne) il y a quelques temps, en cherchant à en faire un répertoire des revues en ligne. Depuis lors, pas mal de liens ont été rompus et je travaille à les dépoussiérer.
En attendant, j'ai attaqué une nouvelle page, cette fois consacrée aux ouvrages et monographie de stratégie contemporaine en ligne. Elle n'en est évidemment qu'à ses prémices, tant le travail à accomplir est énorme. Néanmoins, elle compte déjà une bonne dizaine d'ouvrages. A voir ici.
A noter également, la page consacrée aux ouvrages numérisés disponibles sur le site de la BNF. Elle compte une bonne trentaine d'ouvrages et recense notamment du Grouard, du Jomini, du Frontin, du Végèce ou encore du Clausewitz et de l'Ardant du Picq.
Pour pallier ce problème, j'avais monté la BISE (Bibliothèque Stratégique En ligne) il y a quelques temps, en cherchant à en faire un répertoire des revues en ligne. Depuis lors, pas mal de liens ont été rompus et je travaille à les dépoussiérer.
En attendant, j'ai attaqué une nouvelle page, cette fois consacrée aux ouvrages et monographie de stratégie contemporaine en ligne. Elle n'en est évidemment qu'à ses prémices, tant le travail à accomplir est énorme. Néanmoins, elle compte déjà une bonne dizaine d'ouvrages. A voir ici.
A noter également, la page consacrée aux ouvrages numérisés disponibles sur le site de la BNF. Elle compte une bonne trentaine d'ouvrages et recense notamment du Grouard, du Jomini, du Frontin, du Végèce ou encore du Clausewitz et de l'Ardant du Picq.
dimanche 29 juin 2008
Entre Fight Club et Ben Laden, une nouvelle génération arrive...
A lire, cet article du Monde portant sur l'émergence d'une nouvelle génération de djihadiste semblant suivre les lignes de ce que j'avais appelé, il y a deux ans (je pense, à vérifier) le risque méso-terroriste. Adieu les liens lourds, adieu les réseaux vulnérables, la radicalisation devient un phénomène individuel ou de petits groupes.
Autant de raisons de croire que les Lonewolfs décrits par T. Renard pourraient devenir une réelle menace, plus souple, plus fluide, plus discrète, sans doute moins létale pour nos sociétés mais nécessitant de prendre en compte la possibilité de nous voir attaquer. Avec, en contrepoint, l'impérieuse nécessité de développer non des dispositifs paranoïdes (au risque de nous faire perdre le peu de valeurs qu'il nous reste) mais bien des actions visant à renforcer la résilience de nos sociétés.
Cause principale : l'anomie, toujours l'anomie. Notre incapacité à intégrer, notre incapacité à offrir des modèles politiques et à "faire rêver", notre incapacité à disposer de valeurs stables permettant un réel vivre-ensemble (étonnement, très à la mode mais souvent mal compris...). Et pas (j'insiste pour certains commentateurs belges, notamment, tant la doxa officielle s'était enferrée dans une contradiction politiquement instrumentalisée mais largement démentie par la littérature), une question de richesse, de pauvreté ou d'éducation...
Autant de raisons de croire que les Lonewolfs décrits par T. Renard pourraient devenir une réelle menace, plus souple, plus fluide, plus discrète, sans doute moins létale pour nos sociétés mais nécessitant de prendre en compte la possibilité de nous voir attaquer. Avec, en contrepoint, l'impérieuse nécessité de développer non des dispositifs paranoïdes (au risque de nous faire perdre le peu de valeurs qu'il nous reste) mais bien des actions visant à renforcer la résilience de nos sociétés.
Cause principale : l'anomie, toujours l'anomie. Notre incapacité à intégrer, notre incapacité à offrir des modèles politiques et à "faire rêver", notre incapacité à disposer de valeurs stables permettant un réel vivre-ensemble (étonnement, très à la mode mais souvent mal compris...). Et pas (j'insiste pour certains commentateurs belges, notamment, tant la doxa officielle s'était enferrée dans une contradiction politiquement instrumentalisée mais largement démentie par la littérature), une question de richesse, de pauvreté ou d'éducation...
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