Même pas (enfin, pas trop) de jet-lag : votre serviteur est prêt à reprendre le collier avec un sacré paquet d'idées nouvelles. De New York à Washington en testant aussi bien les sièges de Times Square qu'une immonde bière au maïs et à l'extrait de yucca (il paraît qu'il y en a qui aiment), je suis prêt à m'attaquer à la rentrée, bien armé. En l'occurence, quelques kilos de bouquins notamment ramenés du Strand, une immense bouquinerie new-yorkaise qui affiche fièrement ses "18 miles de rayons" (ci-dessus, la section histoire et affaires militaires).
Après quelques tours mémorables (filer à 45 miles sur l'Hudson, monter au sommet du Rockfeller Center, se faire le MoMA et le MET, faire un coucou aux canards du Capitole - les oies étaient devant le monument à Jefferson -, traverser le countryside en Acela, religieusement entrer dans l'Intrepid Museum et le Smithsonian Air & Space Museum) et une bonne centaine de km de marche à pieds dans les pattes, je reviens avec une nouvelle vision des States.
Le cerveau est évidemment saturé d'images et de sensations. Avoir fait sa thèse sur le rapport aux technologies des Américains et expérimenter in vivo vaut évidemment le coup, ne serait-ce que pour atomiser un certain nombre d'idées reçues sur les Etats-Unis. Et ce dans leur rapport à l'investissement public, au capitalisme, à la notion d'intégration ou encore au patriotisme.
Derrière le très apparent "tout au fric" d'un capitalisme pas si débridé que ça, chaque acte est action patriotique. Il est intéressant de voir à quel point les deux sont liés, particulièrement à NY, où presque tous les ouvriers de chantiers arborent de petits (ou de grands) autocollants montrant la "star spangleds banneer" sur leurs casques. C'est une culture extrêmement particulière : derrière le business, il y a aussi l'amour de la nation.
Pour autant, ce patriotisme est loin d'être exclusif/excluant. En posant la question à un chauffeur de taxi WASP, il me donne la réponse : ici, la géographie de l'origine (ou des racines) n'a pas vraiment d'importance, parce que le projet américain n'a pas de limites, aucune fin ne peut être atteinte, la Frontier est partout, que ce soit dans la fin de la construction d'un bâtiment (il y en aura d'autres...), la richesse personnelle, le savoir ou la liberté d'expression.
Tout WASP qu'il est, il reconnaît que la question de l'intégration ne se pose pas : si on immigre ici, c'est que l'on adhère profondément aux idéaux (et sans cesse palpables) fondant le pays. Dès lors, les annonces en anglais doublées en espagnol dans le métro (ou ailleurs), les femmes en sari ou en hidjab ne posent aucun problème ou sentiment de problème : ce n'est tout simplement pas à ce niveau que se pose la question de l'intégration au pays. Peut-être sa réponse aurait-elle été différente s'il avait été d'ailleurs, plus au nord. En tout état de cause, ça laisse songeur.
Dernière question à notre chauffeur de taxi dans sa gigantesque Lincoln : croit-il au déclin américain ? Il sourit tranquillement avant de répondre que quelque chose qui se renouvelle sans cesse ne peut décroître...
vendredi 14 août 2009
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1 commentaire:
Mon Dieu, il revient et il est encore plus en forme. Tous aux abris ;o)
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