Bernard Bridel, du 24 Heures (Suisse) m'a interviewé hier sur la question de la piraterie, de ses risques et des moyens de la contrer. Le résultat est en ligne sur le site du quotidien.
Quelque part, la piraterie maritime (en fait, 90% de brigandage en eaux territoriales) est un non-phénomène, surmédiatisé, et très significatif de la privatisation des profits et de la mutualisation des risques.
Le coût de la piraterie est, par rapport aux fortunes de mer et aux autres coûts du commerce maritime, guère plus significatif que l’épaisseur du trait. Tant en nombre d’attaques par rapport aux nombre de rotations (ou en tonnes transportées) qu’en coût pour le système, on est dans le domaine du très faible.
Cela dit, le refus systémique (issu des assureurs en particulier) de réarmer les navires marchands (armés jusqu’à la seconde guerre mondiale) impose aux marines de guerre (donc aux Etats) de fournir une escorte en zone sensible. C’est donc le contribuable qui paye, pour fournir un service dont les coûts sont disproportionnés par rapport à l’impact de la piraterie.
Même si l’équipement des pirates s’améliore (go fast, RPG), on sera toujours loin de l’armement qu’on pourrait installer sur un navire marchand (canons automatiques à conduite de tir automatique et autres), couplés à des cinémitrailleuses plombées pour avérer les cas de légitime défense.
L’armement (enfin le réarmement) des navires marchands aurait le mérite de faire supporter aux acteurs du commerce maritime les coûts de la protection, et permettrait de traiter au moins les cas de piraterie (c'est-à-dire en haute mer).
Reste la question du brigandage en zone côtière dans les états à souveraineté défaillante. La légitime défense des navires marchands serait sans doute source d’abus et de problèmes, mais elle responsabiliserait aussi les acteurs du système… Et puis il y a de nombreuses mesures de sécurité « soft kill » ou passives qui sont possibles contre les pirates et qui ne sont souvent pas prises (filets, projecteurs, signaux sonores, fumigènes, canons à eau). Mais cela a un coût pour les armateurs. Alors que le laissez-faire n’impacte guère que les équipages qui sont rançonnés et les marines de guerre qui font des ronds dans l’eau pour protéger les navires poubelle aux frais du contribuable…
2 commentaires:
Quelque part, la piraterie maritime (en fait, 90% de brigandage en eaux territoriales) est un non-phénomène, surmédiatisé, et très significatif de la privatisation des profits et de la mutualisation des risques.
Le coût de la piraterie est, par rapport aux fortunes de mer et aux autres coûts du commerce maritime, guère plus significatif que l’épaisseur du trait. Tant en nombre d’attaques par rapport aux nombre de rotations (ou en tonnes transportées) qu’en coût pour le système, on est dans le domaine du très faible.
Cela dit, le refus systémique (issu des assureurs en particulier) de réarmer les navires marchands (armés jusqu’à la seconde guerre mondiale) impose aux marines de guerre (donc aux Etats) de fournir une escorte en zone sensible. C’est donc le contribuable qui paye, pour fournir un service dont les coûts sont disproportionnés par rapport à l’impact de la piraterie.
Même si l’équipement des pirates s’améliore (go fast, RPG), on sera toujours loin de l’armement qu’on pourrait installer sur un navire marchand (canons automatiques à conduite de tir automatique et autres), couplés à des cinémitrailleuses plombées pour avérer les cas de légitime défense.
L’armement (enfin le réarmement) des navires marchands aurait le mérite de faire supporter aux acteurs du commerce maritime les coûts de la protection, et permettrait de traiter au moins les cas de piraterie (c'est-à-dire en haute mer).
Reste la question du brigandage en zone côtière dans les états à souveraineté défaillante. La légitime défense des navires marchands serait sans doute source d’abus et de problèmes, mais elle responsabiliserait aussi les acteurs du système… Et puis il y a de nombreuses mesures de sécurité « soft kill » ou passives qui sont possibles contre les pirates et qui ne sont souvent pas prises (filets, projecteurs, signaux sonores, fumigènes, canons à eau). Mais cela a un coût pour les armateurs. Alors que le laissez-faire n’impacte guère que les équipages qui sont rançonnés et les marines de guerre qui font des ronds dans l’eau pour protéger les navires poubelle aux frais du contribuable…
Certains navires civils sont déja équipé d'armement non léthal comme des navires de croisière avec des ''Long range acoustic device''.
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