Les bagages sont faits, les notes réglées (petit conseil : évitez de téléphoner depuis un hôtel bosniaque : ça peut coûter cher) et je suis dans le hall de l'hôtel, attendant mon taxi. Un État en phase de reconstruction vous laisse des sentiments très contradictoires.
D'un côté, les difficultés économiques sont immenses, l'économie est dans un état pour le moins préoccupant - rares sont par exemples les camions sur la seule section d'autoroute du pays. Comme nous l'expliquait hier l'Ambassadeur Turkovic, plus de 65 % du budget de l'Etat passe à l'empilement de gouvernements, depuis le niveau du canton, jusqu'à celui du niveau national. Sans compter le découplage coûteux entre Republika Srpska et fédération bosniaque.
D'un autre côté, l'objectif d'une stabilisation semble, 12 ans après la fin des opérations, rempli. Dans le hall de l'hôtel, seul un soldat de l'EUFOR essaie de tuer le temps, attendant sans doute un supérieur. Dans la ville, la seule présence militaire visible se résumait à deux Wolf d'une unité de transmissions. Les gens apprécient le travail effectué, c'est certain.
Mais force est aussi de constater que tout n'est pas terminé, loin de là. Le futur institutionnel du pays est plombé et les participants à la conférence qui se tient toujours au QG de l'EUFOR font face à des blocages politiques complexes et... qui ne sont pas prêts de se lever. Pas de quoi relancer une guerre, certainement. Mais de quoi retarder un peu plus le développement d'une économie qui en a cruellement besoin.
PS : j'ai enfin eu le nom de cet apéritif qui, théoriquement, aurait du être allongé d'eau, et qui m'a donné l'intense sentiment d'une transformation de mon oesophage en cheminée volcanique : la Tavaritsa. Nazdravje !
mercredi 20 juin 2007
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