Contexte de crise économique oblige, le département de la défense belge a été obligé de radicaliser un processus de réforme qui, depuis 1999, n’a pas véritablement été poussé à son terme. Le budget n’avait pas bénéficié de l’attention qui lui avait été promise – de sorte qu’aucun investissement ne pourra être effectué en 2009, une situation inédite.
Au-delà, le rajeunissement de l’armée pouvait également être considéré comme en panne. De sorte que les dernières déclarations ministérielles sont tombées comme un couperet pour les forces.
La composante terre perd ainsi 1 brigade sur les 3 prévues en 1999. De deux « médianes » et une « légère » (correspondant aux paras-commandos), il ne restera qu’une brigade médiane et la brigade légère, articulée autour des unités paras et du 12/13 régiment de ligne.
La marine perd quand à elle un chasseur de mine sur les 7 en service et la force aérienne 6 F-16(54 restent opérationnels). Selon les services de communication du ministre (qui refuse de répondre à toutes les tentatives de sollicitation de la part de DSI depuis plusieurs mois), Bruxelles sera toujours en mesure de mettre à disposition de l’OTAN ou de l’UE trente appareils. La composante médicale perd 3 de ses 5 implantations.
Un total de 32 implantations vont fermer et les effectifs vont passer à 34 000 personnes. Une série de progrès devraient, malgré tout, pouvoir être réalisés. Sur le plan humain, 1 300 jeunes devront être engagés annuellement, afin de poursuivre le rajeunissement des forces.
Au plan matériel, une nouvelle tranche de 132 Dingo II devrait être commandée, de même qu’une autre tranche de 104 Piranha IIIC. Cette énième réforme pose cependant question à plusieurs égards.
Premièrement, le Parlement a été tenu à l’écart d’un plan rentrant dans le cadre plus large des efforts budgétaires effectués par l’ensemble du gouvernement. La réforme serait donc surtout le reflet de cette vieille tradition continentale envisageant les forces armées comme une variable d’ajustement structurelle.
Deuxièmement, la question de la réalité d’une réflexion en amont se pose également : si, officiellement, le but est toujours de disposer d’une armée « plus petite, plus efficace et pouvant plus facilement être projetée » - un objectif affiché en 1999 – force est aussi de constater que les conditions dans lesquelles les forces sont engagées ont radicalement changé.
Autrement dit, l’irénisme des années 2000, sous la précédente législature, qui avait conduit à une recherche effrénée du « léger » se heurte aujourd’hui à des conflits plus « durs » que ce que l’on imaginait. Les notions de « spectre haut » ou « bas » dans la violence, qui fondait le plan de 1999, sont à présent dépassées. On espère que quelqu’un en a tenu compte....
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3 commentaires:
Ce qui me surprend c'est cette quantité hallucinante de véhicules commandés par l'armée belge (AIFV, Dingo,...). Ces véhicules - qui déjà ne sont plus adaptés - sont présents en masse dans l'armée belge et je me demande si on en a vraiment l'utilité. Que fait t'on avec tout ça ? N'aurais t'il pas mieux valu en commander moins et faire des économies, et réinvestir cet argent dans des domaines où notre Défense en a plus besoin ?
Voici les tableaux des répartitions des dépenses des budgets des Etats de l'OTAN :
http://www.nato.int/docu/pr/2003/table5.pdf
La part du personnel dans le budget de 2003 situe à 72 %, le deuxième plus élevé de l'Alliance à quelques dixièmes de points de celui de l'Italie alors le nombre de militaires ne cessent de diminuer.
La part consacré à l'équipement déjà très faible dans les années 1980 s'est effondré à 5 % en 2003.
Comment expliqué vous ces chiffres aberrants ?
Voir le commentaire de Briquemont dans la Libre.
En passant, et en voisin: petit air de 21 juillet au dessus de la Sainte Victoire mercredi passé, 4 A109 en configuration lisse sont passés pile au dessus de la maison, vers 9.00...
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