lundi 4 février 2008

Il y a des mails que l'on reçoit...

...Et qui font du bien :o)


Département de sciences politiques

Monsieur Joseph HENROTIN, licencié en Sciences Politiques – orientation relations internationales et porteur d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Sciences politiques de l’Université Libre de Bruxelles, défendra publiquement une thèse de doctorat en Sciences Politiques et Sociales intitulée :

«Hypertrophie de la stratégie des moyens et Révolution dans les Affaires Militaires.
La technologisation, dérive de l’innovation dans le discours politico-stratégique américain ?»

Le LUNDI 18 FEVRIER 2008 à 18 heures

Auditoire H1.309
rez-de-chaussée du bâtiment H
2 avenue Paul Héger
1050 Bruxelles

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Félicitations. Et bonne chance.

Anonyme a dit…

Et encore bravo! Vous nous raconterez (je viendrais bien à Bruxelles puisque j'y ai une cousine.. mais le 18 je suis déjà pris :))
Cordialement
Stéphane Taillat
PS: avez-vous eu mon mail

Anonyme a dit…

Bonjour Joseph,

Je ne sais pas comment vous envoyer cela donc je le poste ici:

Une nouvelle WebTV specialisee Defense:
http://www.spyworld-actu.com/spip.php?breve57

DEFENCiv TV est un nouveau canal d’information destiné exclusivement aux professionnels de la défense civile et de la sécurité globale.

xav

Anonyme a dit…

Défense... bof bof... Hum...

Anonyme a dit…

Sans préjugé du contenu de votre thèse je voudrais faire quelques observations sur le discours que l'on entend trop souvent en Europe.

Les USA ont une véritable armée c'est a dire faite pour vaincre n'importe quel adversaire ayant sinon la parité technologique, un niveau proche.Leur armée n'est pas une gendarmerie Africaine.
Leur niveau de dépense est faible puisque inférieur a 4% du PIB avec l'Irak, donc bien loin du niveau des années 50 à 90.
Evidemment ce niveau et les couts des armements doivent etre apprécié à l'aune du niveau de vie et des couts internes d'un des pays les plus riches du monde en terme de revenu par habitant.
Par exemple le cout marginal du F35 est de 91 m$ (66 m€) soit légèrement plus cher que le Rafale (60m€) pour une furtivité sans comparaison et une masse a vide supérieure de 40% a ce dernier, et ce dans un pays ou les salaires sont plus élevés avec un PIB par habitant 40% plus élevé.
http://www.gao.gov/new.items/d06356.pdf

Je ne considère pas que les USA font un effort exagéré sur la technologie ou sont entachés d'une quelconque hypertrophie de moyens.
Ils ne produisent plus 2000 B47 ou 600 B52, plus quelques milliers de chasseurs, en quelques années comme dans les années 50.
La technologie permet de vaincre l'adversaire avec un minimum de pertes et l'on est plus du temps de Napoléon ou le nombre de poitrines était la mesure des armées.
Sur les phases de stabilisation , il est clair que le nombre d'hommes n'est pas non plus un critère.Il ne s'agit pas d'assurer la sécurité des habitants mais simplement de controler les centres nerveux du pays et empecher que ne se reconstitue un Etat ou un ennemi fort, capable d'agir à l'étranger.
La sécurité au sein du pays vaincu, doit etre assurée par les forces nationales du pays en question (ou des mercenaires).
Quand l'Allemagne en 1870 a vaincu la France, elle a eu affaire a une occupation difficile avec des actions de partisans puis s'est retirée.Avait elle pour autant perdu la guerre?
Non , ses buts de guerre avaient été atteint.
Le but d'une armée est de vaincre un état adverse ou une force non étatique susceptible de nuire et notament hors de ses frontières.
Pas de servir d'assistance sociale et de police a une population étrangère même si cela ne signifie pas qu'il faut s'en désinteresser.
Meme pour les phases de stabilisation, la technologie jusque la négligée pour ce type d'opérations, aura des impacts beaucoup plus conséquent démultipliant l'efficacité des forces de stabilisation: renseignement, combat nocturne, protection (Anti IED, convoy training ...), détecction et identification de l'ennemi (radar FOPEN ou de détection à travers les murs), radars antimortier généralisés couplés a des sytèmes d'alerte etc...

Il ne faut pas se tromper d'époque.
Dans 40 ans, l'infanterie aura un role encore plus marginal, le combat sera essentiellement réservé a des minidrones tueurs, furtif et intelligent, en nombre aussi nombreux que les sous munitions, et s'infiltrant dans les habitations si nécessaire, des drones furtifs aériens ou terrestres (quasiment invisibles à l'oeil nu ou dans l'infrarouge) bénéficiant d'armes a rayonnement et appuyé par des moyens de feu et un C4ISR bien plus efficace.
Les rares fantassins surtout chargé de l'HUMINT du champ de bataille et de taches de controle des drones, auront probablement des armures invulnérables a des balles de 7,62 et des exosquelettes ainsi qu'une furtivité visuelle.
Des stratégies d'influence efficaces permettront de mieux controler l'infosphère et de contrer les attaques de groupes et d'ONG comme par exemple sur les pertes civiles, ce qui est actuellement une faiblesse considérable des armées.

Les Européens ont oubliés ce qui signifie faire la guerre et à quoi ca sert, et sombrent dans l'irénisme le plus irréaliste et la décadence.Même une dépense de défense à 2% du PIB (un cinquantième!) est considérée comme élevé.Ca ne signifie pas que les Russes, Chinois ou autres l'aient oublié.
Les armées Européennes sont déja des armées d'operettes (ou de boy scout comme l'a justement fait observé un Général Anglais l'année dernière).
LA coopération internationale est certes interessante pour les faibles mais n'a guere d'interet pour les forts quand l'interet national est en jeu et cela perdurera.
"L'épée est l'axe du monde et la grandeur ne se divise pas"

Les américains, meme si les choses sont loin d'etre parfaites actuellement, sont sur la bonne voie et les critiques Européennes teinté d'antiaméricanisme ont la même portée que le discours d'un autiste tentant de donner des lecons de communication.
Le role des Européen sera probablement d'etre des supplétifs des USA qui assurent dans les faits leur protection avec meme un role décroissant au vu des progrès attendus de la technologie.
A terme les USA ne leur demanderont plus que d'approuver (pour convaincre l'opinion US de la légitimité de l'action)et de payer une quote part pour les phases de reconstruction civile comme pour les Japonais aujourd'hui vu l'irrelevance croissante des moyens.
La stratégie US vis a vis de l'Europe sera simplement de coupler mieux les actions des gouvernements Européens en les tenant en dépendance et en les influencant, ainsi que l'opinion publique.
Croyez bien que je le déplore pour la France et l'Europe.J'espérais et j'espere encore avec peu d'optimisme, que nous échapperons au role de la Grece sous l'empire Romain.

Athéna et moi... a dit…

Bonjour,

Merci pour ce long post. Cependant, deux précisions s'imposent.

Premièrement, nous attendons ces minidrones tueurs depuis 1986 (dates des premières études DARPA) et les 12 000 minidrones en service aux USA ne leur font pas gagner leurs guerres. Ceux qui les utilisent et, plus encore, ceux qui conçoivent des plans tactiques, si. La technologie, dans certains cas, abrutit son utilisateur, du plan tactique au plan politique. Je ne veux pas dire qu'elle est inutile ; je veux dire qu'elle doit être gérée efficacement. Or, à minoriser le rôle de la stratégie, on minorise aussi nos capacités de gestion technologique. C'est tout le problème américain est c'est le sens de ma thèse (sa TDM devrait bientôt être en ligne sur le site de l'ULB et sa version "ouvrage" est en cours de finalisation).

Deuxièmement, l'infanterie ne fera que gagner en puissance. Tous les engagements menés aux Etats-Unis par l'Army et les Marines concernent prioritairement l'infanterie. Et s'il est exact que le nombre de poitrines n'est plus l'unité de mesure de la puissance, c'est le nombre des cerveaux qui l'est devenu. Les cerveaux qui appliqueront les élémentaires de la tactique à la perfection et ceux qui utliseront correctement les outils technologiques mis à leur disposition.

Bref, tout ceci pour vous dire qu'il est réducteur de considérer les débats contemporains sous l'angle "pro-technologie" Vs "anti-technologie". Par contre, il me semble plus qu'urgent - et c'était le but de cette thèse - de comprendre ce que signifiaient les technologies et le rapport que nous leur entretenons.

Anonyme a dit…

@ "anonyme" : Vous êtes payé par Lockheed pour défendre aussi vigoureusement un modèle totalement dépassé ?

Anonyme a dit…

La technologie evolue depuis 1986 (loi de Moore par exemple) et c'était le role de la DARPA de pousser la technologie.L'intelligence artificielle n'est pas encore une réalité mais la probabilité de succès en 2040 est elevée.
Certains sont parfois trop enclin a proclamer l'avenement d'une technologie et il y a des ratés comme pour les missiles anitaériens dans les années 60 (c'était oublier le role des CME).
Mais la supériorité technologique ca compte comme les USA l'ont démontrés en 1992.

Je me projete sur les feuilles de route technologique au dela de 2050 pour en déduire les concepts opérationnels car une armée met 30 ans a se construire.
Et là, je ne parle pas de 12 000 mini UAV mais de millions de mini UAV (aussi nombreux que les grenades des bombes clusters de 1992)capables de s'infiltrer dans des immeubles et de tuer tout ce qui ressemble a un combattant de jour comme de nuit.C'est la vision américaine sur la guerre du futur.
Je parles aussi d'armes a rayonnement comme les LEL capable de griller des combattants a travers les immeubles etc...
Demain on tuera surtout des hommes avec des missiles et non plus des balles grace a la baisse de cout des systemes.

La superiorité technologique ne signifie pas l'absence de reflexion stratégique et opérationnelle et les américains ne sont pas en reste loin de là, meme si il font des erreurs et qui sont plus dues au leadership qu'a des considérations de type operatif ou tactique.
Il ne faut jamais appliquer les lecons d'aujourd'hui a la guerre de demain ou l'on repete 1940.
Les américains ont commis des erreur en Irak lors de la phase de stabilisation.
Si il avait développé plus ces moyens technologiques de stabilisation, il seraient autrement plus efficaces.
Par exemple les systemes electronique d'interrogatoire (en mesurant l'activité cérébrale lors du mensonge ou en inhibant mieux la volonté), de renseignement (traducteur automatique, moyens d'ecoute discrets), de détection aéroportés des mouvements et des patterns de mouvement, antiRPG ou IED etc..
La reflexion technologique, opérationnelle et stratégique doivent etre etroitement mélées.
Je constate plutot un défaut de réflexion chez nous que chez eux.

Anonyme a dit…

Défaut de réflexion... C'est relatif : tous les mois, DSI présente au moins 2 ouvrages de stratégie ou de tactique, sans compter des ouvrages annexes...

Pour le reste, il me semble que si Défense nationale est devenu totalement has been (pompeux, démago, autosatisfaisant à souhaits...), DSI a bien pris le relais. D'accord, ce n'est pas suffisant. Mais une publication de cette qualité aussi largement diffusée, avouez que ce n'est pas mal...

Et puis, sur la technologie, je suis désolé mais les Etats-Unis ont perdu au Vietnam malgré leurs technologies déjhà très avancées, leurs super-technologies de 2003 n'ont pas évité la glissade du conflit et celle de 99 a permis de bousiller un nombre incalculable de leurres mais seulement 14 chars serbes. Et au-delà de 2050, à part un FCS totalement foireux, ils auront... des M-109 dont ils viennent de lancer le "reset".

J'ai donc des doutes....

Anonyme a dit…

le vrai problème de la technologie est justement qu'elle soit un discours sur la technique qui se veut dominant. Or, et pas seulement dans le domaine de la Défense, nous crevons littéralement d'amputer la raison de ses aspects non technicistes. Autrement dit, nous perdons le SENS au profit des moyens, avec la conséquence que nous réduisons donc souvent les fins à ces derniers.
Cette amputation de la Raison peut avoir plusieurs causes, mais, in fine, elle produit dans le domaine qui nous intéresse une atrophie du politique. C'est ce mur auquel se heurtait jusqu'à récemment l'échelon stratégique américain en Irak.
Quant à l'Irak, on ne peut la comparer en rien avec la France de 1870-1871, et les francs-tireurs n'ont rien à voir avec les groupes insurgés et les milices formant un écosystème sociopolitique bien plus complexe. Contrôler les centres nerveux ne sert de rien si on ne comprend pas que ce contrôle est un contrôle du milieu et non seulement de la zone... Et à condition aussi que l'on contrôle ce que l'on puisse contrôler:)
Au final, la technologie est un adjuvant puissant mais tout dépend de son utilisation. On ne fera pas l'économie d'une réflexion sur les fins, politiques ou morales, de l'action militaire même hautement technicisée...
Cordialement
Stéphane TAILLAT