mercredi 23 décembre 2009

A l'année prochaine !


Et voilà : DSI 55 tourne sur les rotatives, DSI HS 9 a investit les kiosques, l'année se termine doucement.

Beaucoup de défis, beaucoup de réussites, quelques galères, des milliers de gens croisés un peu partout et... plus de 2 millions de signes espaces compris sortis de mon clavier, rien que pour les DSI.
Bref, l'heure de le poser et de prendre mes quartiers d'hiver... et de vous souhaiter de très joyeuses fêtes de même qu'une année 2010 pleine de tout le meilleur !

mardi 22 décembre 2009

53 BvS10 pour l'armée de Terre

C'est aujourd'hui que le ministre de la défense a annoncé l'achat d'une première tranche de 53 Véhicules à Haute Mobilité, par ailleurs attendus depuis longtemps notamment par les Chasseurs alpins. Concrètement, Hagglünds (en tandem avec Panhard) et son BvS10 Mark 2 (pour ceux qui lisent DSI, la précision est importante) l'a emporté face au Bronco de STK (un comparatif des performances des deux véhicules avait été publié dans DSI n°50).

Ces véhicules articulés seront déclinés en trois versions : transport de troupes, logistique et poste de commandement. Les engins issus de cette commande seront livrés de 2011 à 2014, une nouvelle tranche devant ensuite être commandée pour atteindre la cible de 129 unités. "Combat proven" et plus compact que son concurrent, le BvS10 avait fait l'objet d'un article dans DSI-Technologies (n°17, mai-juin 2009).

Petit commentaire perso : je pense que le choix fait est le bon, du point de vue de sa taille (plus petit que le Bronco), de sa mobilité (elle est inférieure sur le Bronco) mais aussi de sa protection - armement téléopéré compris. Si des véhicules ont été perdus à coup d'IED ou de RPG, vous seriez surpris de voir ce que son architecture peut supporter (1). On pourra en rediscuter dans quelques années mais certains Retex que j'ai vu auraient laissé plus d'un "classe 4 Stanag 4569" en bouillie, équipage compris.

(1) Petite anecdote : invité en Suède à étudier l'engin, on m'a proposé de le conduire (pour être précis, un PC de drones Watchkeeper destinés aux Royal Marines). N'ayant pas spécifiquement l'habitude de conduire un bestiau de 8 tonnes et quelques (que ceux qui connaissent mon style de conduite ne rigolent pas ;o), sa prise en main est absolument surprenante de facilité.

lundi 21 décembre 2009

Spécial Tsahal : coup de zoom

Allez hop, petit coup de zoom - feuilleteur, plus exactement - sur notre dernier HS. Le petit suivant est évidemment dans la boucle... et devrait décoiffer ;o)

Helios 2B dans les étoiles...

En dépit de communiqués de presse à la limite de la contradiction, le jumeau d'Helios 2A et ses 4,2 tonnes s'est finalement envolée à 18h25 le 18/12.

vendredi 18 décembre 2009

Pas (encore) d'Helios 2B

Le lancement d'Helios 2B par Ariane 5 qui devait se produire le 17 décembre 2009, a été reporté à une date ultérieure. Arianespace indique qu’à la suite d’une anomalie observée pendant la chronologie du lancement, le compte à rebours a été interrompu. Les modalités pratiques de reprise du tir seront fixées en relation avec Arianespace et le CNES

jeudi 17 décembre 2009

DSI HS n°9 - le sommaire

DSI Hors Série n°9
décembre 2009 -janvier 2010
En kiosque le 20 décembre

Le mythe Tsahal

Tsahal dans son contexte : les élémentaires
Par Joseph Henrotin et Philippe Langloit, chargés de recherche au CAPRI

Encadré : Aux origines…

Tsahal : la question éthique
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Chronologie : Israël en guerre depuis 1948
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Encadré : Tsahal et son histoire : bibliographie raisonnée

Carte : La géographie militaire israélienne

Cohésion, vision, coopérations… Une armée en pleine mutation
Entretien avec Pierre Razoux, docteur en histoire, responsable de recherches au Collège de défense de l’OTAN à Rome, chargé des affaires du Proche-Orient, auteur de Tsahal – Nouvelle histoire de l’armée israélienne.

Alliances et menaces

Israël face à ses menaces. La nécessité d’une grande stratégie couvrant tout le spectre
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Encadré : La menace syrienne, crédible ?

Entre vouloir et pouvoir, l’Iran nucléaire
Entretien avec François Géré, Président de l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS), auteur de L’Iran : l’État de crise, Karthala-Lignes de repères, novembre 2009.

Des relations franco-israliennes paradoxales. L’exemple de la Heyl Ha’Avir durant la « période française »
Par Hadrien Houizot, titulaire d’un Master 2 Histoire militaire, défense et politiques de sécurité et lauréat du prix armée de l’Air en 2005 et 2006

Diplomatie de défense. Israël et ses alliés au défi du Proche Orient
Par Jean-Jacques Mercier, expert des questions de défense

Carte : Israël face aux menaces régionales

Encadré : Alliés mais parfois adversaires…

Encadré : Le retour de la diplomatie israélienne en Afrique.

Les forces

Une dissuasion nucléaire fonctionnant sans arsenal nucléaire?
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

Encadré : Une triade nucléaire qui n'existe - officiellement - pas!

Une marine moins discrètement ambitieuse!
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

Encadré : Les commandos marine au cœur de l'action

La famille Merkava
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense

Heyl Ha’Avir : une force aérienne atypique
Par Jean-Jacques Mercier, expert en systèmes d’armes

Encadré : La Heyl Ha Havir aujourd’hui

Les forces spéciales de Tsahal
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense

L’industrie d’armement terrestre israélienne. Quelques spécialités…..
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense

Encadré : La famille Nakpadon

Encadré : L’Achzarit

Les armes légères israéliennes
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense

Industrie israélienne de défense. East? West?
Par Bertrand Slaski, CEIS

Encadré : L’industrie de défense israélienne en chiffres.

Les opérations

Concepts. L’autre bataille de Tsahal
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Encadré : Repenser la topographie du combat

Encadré : Le plan Tefen

Encadré : Le processus de leçons post-2006

Encadré : Tactique : le concept de « champ de bataille vide »

Grande muette ou grande bavarde ? La communication de Tsahal entre hésitations et innovations
Par Marc Hecker, chercheur associé à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) et Thomas Rid, Fritz Thyssen Fellow à l’Université Hébraïque de Jérusalem et au Shalem Center.

De Jénine à Naplouse : l’adaptation israélienne aux opérations urbaines
Par Joseph Henrotin et Philippe Langloit, chargés de recherche au CAPRI

Le « mur de sécurité » en Cisjordanie, solution antiterroriste ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Retour sur la guerre ratée d’Israël contre le Hezbollah
Par Michel Goya, directeur d’études à l’IRSEM, titulaire de la chaire d'action terrestre de Saint-Cyr-Coëtquidan.

Plomb Durci : la dernière bataille de Gaza ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Encadré : Crimes de guerre ?

Vietnam : 6 Kilos, 6 patrouilleurs et 12 Su-30 commandés

Le gouvernement vietnamien a annoncé la conclusion de plusieurs contrats – par ailleurs en négociation depuis plusieurs années – avec la Russie.

Premièrement, Hanoi va acheter 6 sous-marins de type Kilo (636) pour un montant de 1,8 milliards de dollars, de même que 6 patrouilleurs de type Svetlyak. Des officiels russes ont également évoqué l’achat de 12 Su-30MK2, en plus des 8 déjà commandés, pour 600 millions de dollars.

Dans le même temps, un troisième contrat porte sur la construction de la première centrale nucléaire vietnamienne, à partir de 2014, pour une mise en service à partir de 2020.

Grande-Bretagne : réajustement de la stratégie des moyens

Le premier ministre britannique a autorisé des coupes budgétaires à hauteur de 1,5 milliards de livres dans des programmes jugés comme « de faible priorité » mais aussi dans les effectifs, principalement administratifs, 2 500 personnes devant quitter les forces.

En particulier, le programme d’hélicoptères moyens, destinés au remplacement des Puma et des Sea King Commando est annulé. Des Harrier et des Tornado devraient également quitter le service plus rapidement que prévu, tandis que la base de Cottesmore sera fermée.

Dans la marine, un chasseur de mines et un bâtiment océanographique seront retirés du service. Les premiers Merlin comme les Lynx les plus anciens quitteront également les escadrons plus tôt, de façon à faciliter la transition sur les Merlin Mk2 et les Wildcat.

Par contre, le Premier ministre a annoncé la commande de 22 hélicoptères CH-47 Chinook, d’un nouveau C-17 de transport stratégique.

Le nombre de drones MQ-9 Reaper sera doublé, ce qui ferait passer la flotte à 22 appareils. L’équipement du combattant débarqué sera également modernisé (principalement au niveau des gilets pare-balles et des lunettes de vision nocturne), tandis que de nouveaux postes radio Bowman et des systèmes de lutte contre les IED seront acquis.

Douze millions de livres sont ainsi consacrés à l’achat de nouveaux robots (30 sont actuellement en service). L’engagement britannique d’acheter 25 A400M ne serait, par contre, pas remis en question.

mercredi 16 décembre 2009

Défense belge : quo vadis ?

Mes journées sont ainsi faites que, parfois, je tombe avec beaucoup de retard sur mes messages téléphoniques. Un de ces messages provenait d'un ami très proche me demandant ce que je pensais des différentes annonces faites autour de la réforme de la défense belge et s'étonnant de ne pas m'avoir vu sortir dans la presse locale à ce sujet.

Et bien, disons qu'outre le fait que mes journées soient particulièrement chargées ces derniers temps, j'attend de voir comment les choses se déroulent : est-ce vraiment aussi terrible que je le pressent ? Les seules sorties des hommes politiques ne se font-elles que dans l'optique de la protection de "leurs" casernes (et, surtout, des avantages économiques qui en découlent) ? Au mieux, l'aspect le plus politique de la chose ne toucherait-il que des questions d'ordre communautaires (ce qui reste de l'artillerie serait "flamandisé") ?

Verra-t-on des questions d'ordre véritablement stratégique émerger ? Des questions telles que "la suppression d'une brigade est-elle compatible avec nos engagement OTAN" ? Ou encore, "une brigade médiane comme composante la plus lourde des forces terrestres, est-ce compatible avec le caractère contemporain de la guerre" ? Ou encore "quels sont les paramètres stratégiques (donc, au-delà des questions économiques) de cette réforme" ? Bref, les questions réellement intéressantes lorsque l'on parle de défense ?

Pour reprendre le cas de l'artillerie, le fait qu'elle ait été euthanasiée par le précédent ministre - pour ne lui laisser que quelques canons de 105 mm - n'a suscité aucune question. Alors pourtant que son utilité en COIN n'est pas mince et qu'employer du 105 vous gardera bien d'utiliser des munitions de précision, calibrées pour l'essentiel en 155. Au final, de quoi ne plus jamais l'utiliser tout en faisant semblant d'encore disposer d'une artillerie.

En fait, pour dire le vrai, les différentes sorties que nous avons vu m'incitent à attendre et observer. Fondamentalement, le "plan De Crem" est un énième plan visant à compresser les coûts - car c'est de celà dont il s'agit et de rien d'autre - et de raboter un instrument de défense qui ne demande qu'une vraie réforme. Mais pas d'abrasions successives qui ne seraient fondées que sur la vision d'un plan stratégique datant de 1999 - bien avant le 11 septembre - et qui serait uniquement conduite sur base de considérations économiques.

Regardons les choses en face : pour le ministre, la "réforme" a été l'occasion de se refaire une réputation politique au sein du gouvernement. Vu le contexte économique, aucun partenaire gouvernemental n'est incité à poser les questions qui dérangent. Celles, par exemple, qui portent sur la protection des infrastructures critiques, sur la capacité des forces à contrer les effets d'une catastrophe naturelle, celles qui portent sur le contre-terrorisme, sur la capacité à intégrer une coaliation et à y jouer le même type de rôle que des Etats comparables, comme le Danemark ou la Suède. Et in fine, celles qui portent sur le coeur du contrat social liant les Belges à leur Etat : la sécurité.

D'un autre côté, face aux pressions gouvernementales et au cumul du manque de projet stratégique de ces 20 dernières années, y avait-il une autre solution ? Les tares sont connues. Espérer dégager quelques marges pour des équipements qui nous ont pris au piège des contrats passés demandait un séisme. La défense belge est prise au piège des presque-décisions passées : sans doute, de ce point de vue, avons nous dépassé le stade au-delà duquel toute amélioration de l'état de santé du patient est subordonnée à quelques amputations. Là encore, sans que les médecins ne puissent définir une véritable stratégie.

Aujourd'hui, nous sommes, à 65 ans de décalage, au premier jour du lancement de la bataille des Ardennes. Pour avoir fait mes classes à Libramont, j'ai été pour le moins sensibilisé à la question (1). Si, en 1940, la réflexion stratégique avait suivi nos investissements, beaucoup de choses auraient pu changer. Aujourd'hui, nous n'avons plus ni la réflexion, ni les investissements. Et mis à part quelques camarades qui se reconnaîtront, tout le monde s'en fiche.

L'edit de fin de soirée : sur la question, socialement et politiquement sensible, des déplacements de casernements et les déménagements de familles qui y sont liés. Ma première réaction sera bête et méchante : si les hommes politiques qui critiquent ce plan avaient mis autant d'énergie à soutenir les demandes budgétaires de la défense, je n'y aurait pas vu de problème. Ma deuxième réaction sera plus nuancée : on ne peut pas en vouloir à un gars de râler parce qu'il doit se retrouver dans l'autre partie du pays, à devoir parler quotidiennement une langue qui n'est pas nécessairement la sienne. Mais là aussi, le politique a-t-il fait son devoir ? Dans l'explication des contraintes du métier et dans sa communication vers les candidats ? Dans le fait de faire en sorte qu'un Belge du sud se sente chez lui au nord et vice-versa ?

(1) Petite anecdote, ma promo avait été mobilisée pour le banquet des 50 ans de la bataille. D'où mon premier contact avec la politique internationale : servir du potage à Madeleine Albright, alors ambassadrice US à l'ONU, c'est arrivé à peu de chercheurs ;o) Avoir failli heurter le président de la Chambre de l'époque avec 5 litres de potage parce qu'il était incapable de faire preuve de la moindre politesse lorsqu'il avait envie de traverser une pièce, aussi !

Assister au lancement d'Helios 2B en direct...

... C'est possible. Le Mindef a indiqué que le lancement d'Helios 2B, par Ariane 5 GS aura lieu le jeudi 17 décembre 2009 à 17h26, heure de Paris. On peut suivre la retransmission en direct du Centre spatial guyanais de Kourou, sur le site Internet http://www.defense.gouv.fr, à partir de 17h00, heure de Paris.

Séminaire "le drone aérien dans l'action maritime"


Séminaire révolutions et mutations militaires

Demain jeudi 17 décembre, de 17 h à 19 h, en salle 242 (2e étage) de la Maison des Sciences de l’Homme (MSH, 54 boulevard Raspail, 75006 Paris), nouvelle séance du séminaire pluridisciplinaire EHESS – CEHD /IRSEM consacré aux révolutions et mutations militaires.

Laurent Henninger, chargé d’études au CEHD/IRSEM, présentera une communication sur le thème suivant :

“Les Indiens des grandes plaines d’Amérique du Nord face à la modernité militaire occidentale : les bouleversements du cheval et de l’arme à feu – esquisse d’une problématique”

Attention (en particulier pour les anciens participants à ce séminaire) ! Veuillez bien noter que les séances se tiennent désormais au 54 boulevard Raspail (métro : Sèvres-Babylone), et non plus au 105...

lundi 14 décembre 2009

Le CEA passe au vert

EDn charge notamment des armes nucléaires, le Commissariat à l'Energie Atomique, devient le Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives » (mais reste le CEA). La machine, avec le temps, s'est alourdie :

- Le CEA comprenait, fin 2008, 15 581 salariés, répartis sur 9 sites.

En 2008, le financement des programmes civils du CEA est assuré à 45 % par l’Etat, à 35 % par des recettes externes (entreprises partenaires, fonds incitatifs nationaux, collectivités locales et Union européenne) et enfin à 20 % grâce à deux fonds dédiés à l’assainissement des installations civiles et de défense. Par ailleurs, le financement des programmes de défense reste principalement assuré par des subventions versées par le ministère de la Défense (90%).

En 2008, le budget du CEA était de 3,5 milliards d’euros (2,1 milliards d’euros pour les programmes civils, 1,4 milliards d’euros pour les programmes défense).

En 2008, le CEA a délivré 1 498 brevets prioritaires (ou inventions) délivrés et en vigueur en portefeuille ; 526 dépôts de brevets prioritaire. 109 nouvelles entreprises ont créées depuis 1984 dans le secteur des technologies innovantes ; - 51 Unités mixtes de recherche (UMR) lient le CEA à ses partenaires de recherche et 30 Laboratoires de recherche correspondants (LRC) sont associés au CEA.

Séminaire "Penser la guerre"

La deuxième séance du séminaire "Penser la guerre" aura lieu mardi 15 décembre de 19h à 21h à l'EHESS (105, bd. Raspail Paris 6e) en salle 4.

Le thème de la séance sera "Penser la guerre aérienne", avec le Lieutenant-Colonel Jérôme de Lespinois, docteur en histoire, directeur de la division Recherche du Centre d’études stratégiques aérospatiales et Christophe Pajon, docteur en science politique et enseignant-chercheur à l’École de l’Air de Salon de Provence.

dimanche 13 décembre 2009

Blast from the past...

Pour ceux qui manqueraient de lecture - bande de veinards, la littérature de référence comme les informations ne manque pas sur internet - Parameters a poursuivi son programme de numérisation de ses anciens numéros. Résultat, la revue est maintenant intégralement lisible en ligne et gratuitement s'il vous plaît. Une petite envie de redécouvrir les débats sur l'art opératif dans les années 1980 ? A lire ici.

mercredi 9 décembre 2009

Coup d'oeil au prochain hors-série


Colloque : penser la guerre au 17ème siècle

Université Paris VIII – CERPHI

Penser la guerre au xviie siècle
modèle, paradigme, métaphore, concept ?
14, 15 et 16 janvier 2010

Université Paris 8
2, avenue de la liberté
Saint-Denis
Salle B 106

Au commencement, une présence-absence : la guerre, au XVIIe siècle, semble intuitivement constituer au moins un horizon, au plus un objet parmi d’autres très concrets dans la pensée du XVIIe siècle. Pour autant, à y regarder de près, c’est plutôt sa relative absence qui frappe, comme si la guerre, suffisamment présente dans la réalité, ne méritait pas mention et traitement véritables. Or, en tant qu’expression réelle et évidente des relations entre États, la guerre joue nécessairement un rôle dans la pensée et dans l’élaboration des systèmes : imprègne-t-elle la pensée politique sans pour autant figurer parmi ses concepts, ou bien constitue-t-elle un obstacle, une épreuve pour la pensée, de sorte qu’il faille revoir nos lectures avec ce nouvel angle d’attaque ? Au-delà de la relative absence d’homogénéité dans le corpus, il existe pourtant bien des convergences de thèmes ou des discussions de concepts, indice d’un objet philosophique, peut-être en formation, non immédiatement reconnu comme tel. À cet égard, le siècle suivant élèvera beaucoup plus clairement la guerre au rang de concept dans une littérature centrée sur la recherche de la paix perpétuelle.
Différents statuts sont revêtus par la notion, selon les auteurs et selon le contexte :

- La guerre peut intervenir dans un système philosophique à titre d’illustration qui rende compte partiel d’une théorie. À cet égard, il est nécessaire de déterminer si la guerre est un exemple, une description utile pour décrire un champ politique, ou bien si elle est centrale dans la progression démonstrative.

- La guerre comme paradigme est sans doute le plus connu des usages au XVIIe siècle ; encore faudrait-il nuancer pour savoir si la guerre à l’état de nature reste exclusivement un paradigme ou si elle revêt discrètement d’autres formes, selon les passages évoqués et selon les auteurs.

- La question se pose de savoir si la guerre peut être un concept à part entière, au même titre que les catégories classiques de la philosophie politique ; et, dans ce cas, il faut se demander quelles sont sa compréhension, sa définition et quel rôle, nécessairement singulier, elle assume à l’intérieur d’un système.

- La guerre peut aussi être un instrument pour exprimer d’autres domaines, constituer un prisme aux multiples faces pour rendre compte de la condition humaine, participer d’une anthropologie, ou être revendiquée comme l’activité principale d’un État. Dans cette perspective, on peut se demander si la guerre est une notion employée pour ancrer la réflexion dans la réalité ou bien si elle est une métaphore pour un mode de relation entre les hommes.

- Enfin, la guerre est évidemment une situation juridiquement formulable, ce qui nous renvoie à une tradition ancienne de la guerre juste. Pierre de touche d’une théorie qui se veut complète, quelle est la place de la guerre, entre réalité et cas d’école, par rapport au contrat, à la limitation… ?
La liste est ouverte, qui entend éclairer les différentes acceptions de la notion de guerre dans les systèmes philosophiques du XVIIe siècle, et qui prend en compte le fait que, pour être d’abord assez indéterminée, la place de la guerre peut avoir plusieurs dimensions en même temps, rien n’étant jamais fixé : dans un système, la guerre est bel et bien non systématique. Peut-on alors parler d’une pensée de la guerre ?

Jeudi 14

Matinée
9h30
Ninon Grangé (Paris 8)
Introduction
10h00
Alain Brossat (Paris 8)
La guerre sans l’État – l’hétérodoxie Coxinga.
11h00
Hélène Bouchilloux (Nancy 2)
Pascal : une dialectique des figures de la guerre.

Après-midi
14h00
Luc Borot (Maison française d’Oxford)
Le concept de guerre et la réalité de la guerre chez Hobbes dans sa politique et ses histoires.
15h00
Jérémie Duhamel (EHESS)
Vertus et temporalités de la guerre chez Hobbes.
16h00
Jean Terrel (Bordeaux III)
Hobbes penseur de la guerre.

Vendredi 15

Matinée
9h30
Jacqueline Lagrée (Rennes I)
Guerre et anthropologie dans le néostoïcisme.
10h30
Maria Luisa Camara Garcia (Un. de Castilla-La Mancha)
La mémoire de Fray Bartolomé de Las Casas chez Francisco de Quevedo : déplacement des enjeux sur la guerra justa.
11h30
Dominique Weber (CPGE, Vanves)
Les « batailles du Seigneur » des « saints » puritains anglais du XVIIe s. : des guerres d’un nouveau genre ?

Après-midi
14h00
Catherine Larrère (Paris I)
Guerre privée et guerre publique dans le Droit de la guerre et de la paix de Grotius.
15h00
Hervé Guineret (Dijon)
Grotius et la guerre : de la justification à la justice.
16h00
Jean-Vincent Holeindre (EHESS)
La ruse et la guerre au XVIIe siècle

Samedi 16

Matinée
9h30
Nicolas Israël (Lyon 3)
La guerre parmi les populations au XVIIe siècle
10h30
Stéphane Douailler (Paris 8)
La guerre classique et le meurtre démocratique.
11h30
Cécile Nicco (Le Mans)
La guerre chez Spinoza : une réalité à rationaliser.
12h30
Pierre-François Moreau (ENS-LSH)
Conclusion

Comité d’organisation :
Ninon Grangé (université Paris 8), Cécile Nicco (Le Mans)

Comité scientifique :
Stéphane Douailler (université Paris 8)
Ninon Grangé (université Paris 8)
Cécile Nicco (Le Mans)
Pierre-François Moreau (ENS-LSH),
Jean Terrel (université Bordeaux III)

Contact :
ninon.grange@wanadoo.fr

Accès :
Métro ligne 13, station « Saint-Denis Université ».

mardi 8 décembre 2009

Colloque : l'armistice de 40 : faute ou nécessité ?

L’ARMISTICE DE 1940, FAUTE OU NÉCESSITÉ ?

Sous le haut patronage du général Desportes, directeur du collège interarmées de défense
Le professeur Jean-David Avenel, président de la commission française d’histoire militaire
Le contrôleur général des armées (2S) Jean–Philippe Ricalens, directeur de collections éditions Economica

Ont le plaisir de vous inviter au colloque sur l’armistice de 1940,le jeudi 14 janvier 2010, de 9h15 à 17h30, amphi Desvalières, Ecole militaire

I. LA SITUATION DE JUIN 1940
Introduction et modérateur : Jean-Philippe Ricalens
- L’armée de terre française, en France et en Afrique du Nord, par le colonel (ER) Paul Gaujac
- Les capacités de l’armée de l’air française en Afrique du Nord,par Patrick Facon, directeur de recherche au service historique de la défense
- L’amirauté française face aux problèmes de transport maritime,par le capitaine de vaisseau (ER) Claude Huan
- La politique de Hitler et les possibilités allemandes et italiennes, par le professeur d’histoire Philippe Richardot
- La situation intérieure et l’état de l’opinion française,par Henri de Wailly, chercheur associé au service historique de la défense
- Paul Reynaud et le général Weygand, la question de l’armistice, de la défaite militaire au projet d’union franco-britannique par le professeur Elisabeth du Réau
Questions et réponses.

-déjeuner à 13h00.

II. LE DÉBAT (à partir de 14h00)
Modérateur : général (2S) Maurice Faivre,vice-président de la commission française d’histoire militaire
- Les choix stratégiques en juin 1940, par le colonel (ER) Louis-Christian Michelet
- La volonté et la capacité de défendre l’Afrique du Nord, par Jacques Belle, conseiller maître honoraire à la cour des comptes
- Le point de vue britannique sur l’armistice, par le professeur Antoine Capet
- Le point de vue italien sur l’armistice, par Ciro Paoletti, directeur d’études historiques et militaires
- Le caractère indispensable de l’armistice,par le capitaine de frégate (ER) Bernard LegouxQuestions et réponses
- Conclusion, par le professeur Jean-David Avenel

Inscription
- soit par courrier au moyen du coupon-réponse ci joint adressé à PE Barral, 13 rue Linné, 75005
-soit par courriel à secretaire-general.cfhm@club-internet.fr

Coupon-réponse
M.Mme.Mlle………………………………………………………………..
Adresse : ……………………………………………………………………
Assistera, accompagné(e) de M. Mme. Mlle…………………………………
au colloque du 14 janvier à l’Ecole militaire.
Déjeunera à la cafeteria de l’Ecole.

Joindre un chèque de 10 euros = repas 6€ + participation aux frais 4€. Voitures déconseillées.

lundi 7 décembre 2009

Feuilleter DSI n°54...

C'est possible ! La bête est en kiosque depuis samedi mais vous pouvez en avoir un aperçu ici :

http://www.journaux.fr/feuilleteur.php?id=93320&fromrevue=presse

jeudi 3 décembre 2009

Le chômage, facteur de stabilisation en COIN ?

Nombre d’interventions politiques – mais aussi de travaux sur la contre-insurrection – mettent en évidence le fait que le chômage, et, plus largement, la pauvreté, constituerait un facteur nourrissant les insurrections. Cet axiome détermine ainsi nombre de politiques étrangères et de coopération au développement dans les pays européens et trouve des ramifications jusque dans les programmes de la Commission européenne.

La création d’emplois – généralement par les Etats sous perfusion des coalitions, les économies locales n’étant guère solvables – est également citée comme l’un des éléments des stratégies contre-insurrectionnelles. Généralement, l’idée est associée au fait que les populations les moins éduquées sont également les plus susceptibles de basculer dans la violence armée.

Or, si Marc Sageman avait déjà démontré que l’éducation ne constituait pas une parade contre le basculement dans le terrorisme, un rapport du National Bureau of Economic Research américain, Do Working Men Rebels ?, vient de montrer les limites de l’approche.

Sur base de l’expérience des Philippines et de l’Irak, un économiste, un colonel et un politologue ont ainsi montré que la corrélation « violence/inoccupation professionnelle » est fausse. Outre le fait que les salaires versés par les Etats peuvent ne pas être aussi élevés que les gains espérés par le combattant potentiel, les bakchichs payés aux civils pour obtenir des renseignements peuvent être plus faibles lorsque lesdits civils sont au chômage. Pour un montant donné, le nombre de renseignements reçus par les armées serait plus élevé.

D’autres facteurs entrent également en ligne de compte, notamment pour expliquer l’échec de la tactique britannique à Bassorah visant à la mise en place d’une myriade de projets professionnels, comme le fait qu’elles associent la population qui en bénéficie à l’adversaire, ce qui en ferait une cible. Une nouvelle illustration, en somme, de la nature paradoxale de la stratégie…

mercredi 2 décembre 2009

Le BEM revient sur les aéronavales

Allez zou, un peu de lectures en plus : le dernier Bulletin d'Etudes de la Marine revient sur l'évolution des aéronavales, en particulier de la française. Publié déjà depuis un petit temps, il est à présent disponible en ligne.

mardi 1 décembre 2009

Journée d'étude sur l'Irak au CHPM suisse

Le Centre d'Histoire et de Prospective Militaire suisse organise le 5 décembre 2009 une journée d'étude sur la guerre d'Irak

5 décembre 2009
Centre Général Guisan, av. Général Guisan 117-119,
1009 Pully
Tél. +41(0)21 729 46 44 – Fax +41(0)21 729 46 88
chpm-pully@bluewin.ch / www.militariahelvetica.ch

Aspects politico-stratégiques

9h00 Introduction
par le Brigadier Michel Chabloz, Président du CHPM, le Col EMG William Gargiullo, chargé de Mission auprès du Centre de politique de Sécurité de Genève (GCSP), Pierre Streit, directeur scientifique du CHPM, et Hans-Willem Fluijt, membre du comité scientifique du CHPM

9h15 Strategic direction of U.S. Foreign Policy in the Middle East
par le Dr. Gustav Lindstrom, Course Director, European Training Course in Security Policy, GCSP, Genève

9h45 Questions

10h00 Renouveau chiite, mythe ou réalité ?
par le Col Bruno Carpaneto, Attaché de défense suisse, Ankara

10h30 Questions, puis pause

11h00 L’impact de la crise irakienne sur la scène régionale
par le Dr. Pierre Razoux, responsable de recherche au Collège de Défense de l’OTAN à Rome, spécialiste du Moyen-Orient et du Caucase

11h30 Questions

Aspects militaires

13h45 Quel rôle pour l'OTAN au Moyen Orient ?
par le Général de division Georges Lebel, Assistant Director for Cooperation and Regional Security, NATO International Military Staff, Bruxelles

14h15 Questions

14h30 Irak-les armées du chaos
par le Col Michel Goya, Directeur d’études « Nouveaux conflits » - Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM), Centre de recherche des Ecoles de Coëtquidan

15h00 Questions, puis pause

15h30 Entre adaptation et résignation. La guerre d'Irak et l'image des guerres futures : quelles leçons pour la « Transformation »?
par le Dr. Joseph Henrotin, chargé de recherche au Centre d'Analyse et de Prévision des Risques Internationaux (CAPRI), co-fondateur du RMES, rédacteur en chef de DSI, DSI-T et DSI HS

16h00 Questions

16h15 IED's effects and possible countermeasures
par Huub Keizers, Business Development Manager Protection, Munitions and Weapons, TNO Defence, Security and Safety, Pays-Bas

16h45 Questions

17h00 La question des pertes civiles et militaires et leurs effets psychologiques
par Hans-Willem Fluijt, membre du comité scientifique du CHPM

17h30 Questions, puis conclusion

Diplomatie industrielle Vs. diplomatie classique ?

Indiqué à plusieurs reprises, l’intérêt russe pour les BPC français s’est confirmé lors d’une visite de quatre jours du Mistral à Saint Petersbourg. En plus de « porte ouvertes », le navire et son équipage ont effectué des exercices avec des hélicoptères Ka-27 et Ka-29 de la marine russe.

Mais – ce qui ne manquera pas d’exacerber les craintes des Etats baltes ou des Suédois à l’égard du regain d’activité de Moscou – les exercices ont également permis à un hélicoptère de combat Ka-52 de se poser sur le navire pour une simulation de ravitaillement. Certes l'hélicoptère est un prototype et n'est pas encore en service dans les forces russes, mais le symbole n'en demeure pas moins puissant. Diplomatie industrielle ou diplomatie tout cours, il va bien falloir choisir …

F-35 britanniques : pas d'accès aux codes-sources pour Londres...

Réponse du berger à la bergère après l’annonce britannique d’une réduction de commande de 88 F-35 Lightning II, les Etats-Unis ont indiqué, selon Reuters, que les Britanniques n’auraient pas accès (comme il était initialement prévu) aux codes-sources des logiciels informatiques.

En conséquence, toute entretien ou toute modernisation des appareils sera soumise aux ingénieurs américains, alors pourtant que Londres a payé plus qu’aucun autre pays afin d’être le seul partenaire dit du « Tier 1 ».

lundi 30 novembre 2009

DSI n°54 - le sommaire



Sommaire DSI n°54 – décembre 2009
116 pages, nouveau format

En kiosque dès le 1er décembre
Editorial
Agenda et nominations et contrats du mois
Veilles contre-terroristes
Industrie française. Matériel du mois : Thales Spy Arrow
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von C. : « L’Europe pour les nuls »

Stratégie

Peut-on penser une campagne COIN en stratégie aérienne ? L’apport de Warden
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Chronique : repenser l’attrition
Par Benoist Bihan, doctorant en histoire

Y-a-t-il un pilote dans le drone ? Une approche en termes de compétences des opérateurs
Par Pierre Barbaroux, Grégory Boutherin, Cyril Camachon, et Christophe Pajon, enseignants chercheurs au Centre de recherche de l’armée de l’air (CReA/EOAA)

« Perdre ou changer » Stalingrad en Afghanistan…!?
Par Olivier Entraygues, lieutenant-colonel, doctorant en histoire des doctrines stratégiques, auteur de Afghanistan, 1979-2009. Une approche militaire de l’Afghanistan

Face aux réalités. Fin de la RMA et révolution des doctrines militaires américaines
Par le général de division Vincent Desportes, directeur du Collège Interarmées de Défense (CID).

La fin du pétrole dans l’aviation
Par le commandant (armée de l’Air) Philippe Locatelli, stagiaire de la promotion « Maréchal Foch » du Collège Interarmées de Défense (CID).

Armées

Marine sud-africaine. Quel avenir ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Tableau de bord : la marine sud-africaine
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Unités

BAN de Landivisau. L’autre porte-avions
Par Véronique Sartini, journaliste

Encadré : les chiffres

Encadré : une formation longue et exigeante

Encadré : le Rafale standard F3

Encadré : SEM standard 5+

Une adaptation au « chausse pied »
Entretien avec le capitaine de vaisseau Patrick Zimmermann, commandant la base aéronautique navale de Landivisiau

Technologies

Soldato Futuro. L’infanterie italienne de demain
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense

Alphajets : faire du moins que neuf avec du plus que vieux...
Par Frédéric Lert, journaliste spécialiste des questions de défense

Combat naval : la mutation des patrouilleurs et corvettes
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Fiches techniques

La classe Huyga
Par Joseph Henrotin

L’EA-18G Growler
Par Joseph Henrotin

Archer FH-77 BW L55
Par Pierre Petit

FAMAS
Par Stéphane Ferrard

Enquête

Une page se tourne pour l'ALAT
Par Jean-Louis Promé, rédacteur en chef adjoint

Carte : Dotations des unités de l’ALAT (au 1er décembre 2009)

Encadré : Parcs opérationnels de l'ALAT au 1er décembre 2009:

Afghanistan: examen de passage réussi pour le Tigre. Un COMALAT heureux!
Entretien le général de division Tanguy, commandant le Comalat.

Retour vers le futur pour l'Alat!
Par Jean-Louis Promé

Encadré : Du NTI au NSO/NSI: la maintenance évolue

Comment « économiser » les Tigre et TTH-90 ?
Par Jean-Louis Promé

Encadré : Les Tigre ont un féroce appétit

Critiques de lectures

Stratégie de l’âge nucléaire de Pierre Marie Gallois

Europa, n°1, décembre 2009.

Afghanistan, 1979-2009. Une approche militaire de l’Afghanistan d’Olivier Entraygues

samedi 28 novembre 2009

Opérations distruibuées : réinventer l'eau chaude ?

Quelques remarques sur la (ré)émergence du concept d'opérations distribuées chez les Américains et les Australiens, en réponse à Mars attaque qui revenait sur les commandos Chouf.

D'abord, il convient de bien comprendre que l'apparition d'un concept quelque part n'augure pas automatiquement de son acceptation ailleurs. En clair, l'expérience algérienne, si elle a été examinée par les Américains, n'en est pas pour autant avalisée tel quel : le poids de la culture stratégique importe.

Ensuite, le contexte algérien lui-même est spécifique et les leçons apprises ne sont pas totalement transposables au contexte afghan. Le contexte stratégique est radicalement différent : nombre de combattants eux-mêmes ne voient pas pourquoi ils sont engagés en Afghanistan. Le conflit manque cruellement de sens, à commencer aux yeux du niveau politique, en Europe.

Le contexte en termes de stratégie des moyens est également différent : les technologies utiles aux opérations distribuées "old fashioned" ne sont pas celles qui ont été privilégiées par les armées actuelles. Le manque d'hélicoptères sur le théâtre afghan n'en est que l'illustration la plus flagrante.

Le contexte opérationnel est également différent. La barrière de la langue existait en Algérie mais est nettement plus infranchissable (du moins, sans interprètes) en Afghanistan. La barrière en termes tactique est également à prendre en considération : les opérations d'aujourd'hui sont nettement plus centralisées, le commandement réclame toujours plus d'infos. En même temps, la nature et l'application des règles d'engagement est toute autre. Songez qu'en Allemagne, l'équivalent local du CEMA a du démissionner, conséquence ultime de l'affaire des camions citernes capturés par les talibans...

Toujours dans le registre tactique, la morphologie de l'adversaire n'est évidemment pas la même ; les méthodes inhumaines sont à éliminer définitivement et, pire que tout, chaque action tactique peut se trouver étalée le lendemain dans la presse et susciter un interventionnisme mal à propos du niveau politique.

En bref, s'il faut évidemment conserver les leçons acquises en matière de commandos Chouf ou de chasse, il faut aussi les adapter, sans quoi un "copié-collé" sera immanquablement voué à l'échec. La clé, évidemment, reste l'adaptation. Aussi, peut-on réellement en vouloir aux Américains ou aux Australiens de chercher à faire avancer les choses ? En particulier dans un contexte où il ne s'agit pas uniquement de penser face à l'urgence mais aussi de comprendre les ressorts des futures formes d'insurrection et de guérilla ?

jeudi 26 novembre 2009

Résilience : la Commission passe à l'action... et moi avec

La Commission européenne tient depuis hier son troisième forum sur la protection civile, consacré cette année à la résilience. L'interprétation qu'elle en fait est fondamentalement restrictive - Commission oblige, pas question de toucher aux prérogratives des Etats et la première des applications de la théorie touche au terrorisme. Au surplus, on ne peut limiter le concept de résilience aux seuls systèmes de protection civile.

Petit hasard du calendrier, j'ai reçu avant-hier l'accord des éditions L'Esprit du Livre pour la parution, je pense en janvier, de mon petit dernier, précisément sur le sujet de la résilience. Je place ici sa table des matières :

TABLE DES MATIÈRES 4

GLOSSAIRE DES ABRÉVIATIONS 7

TABLEAUX, GRAPHIQUES ET ENCADRÉS 9

INTRODUCTION 10

CHAPITRE 1. LES SOCIÉTÉS DU RISQUE FACE AU TERRORISME 15

1. Le terrorisme comme mode de guerre 16
1.1. Disproportion entre effets physiques et psychologiques 17
1.2. Moyens et mécanismes 22
2. Disruption et sociétés techniciennes 25
2.1. Le terroriste comme agent sociétal 26
2.2. La disruption en stratégie 30
2.3. Les modalités de la disruption 33

CHAPITRE 2. LA RÉSILIENCE DANS LA DÉFENSE ANTITERRORISTE 44

1. Les formes de la lutte antiterroriste 45
1.1. Les logiques stratégiques de l’antiterrorisme 46
1.2. Trouver le juste équilibre 50
2. La résilience dans l’architecture antiterroriste 53
2.1. Le rôle de la politique 55
2.2. La résilience spontanée comme composante des systèmes de secours et comme facteur stratégique 59
3. Les limites de la résilience virtuelle 63
3.1. Le rôle de la surprise comme facteur de relativité de la résilience 65
3.2. Le cas français 70

CHAPITRE 3. LA CONDUITE DE LA RÉSILIENCE : FACTEURS ET ACTEURS 75

1. Les formes de la résilience 76
1.1. Variabilité et interdépendance des formes de résilience 78
1.2. La variable « confiance » 81
1.3. Silence, I kill you ! La résilience au quotidien 85
2. La politique de la résilience 91
2.1. Culture et politique de la peur 92
2.2. Populations et culture de la peur 99

CHAPITRE 4. DÉVELOPPER LES RÉSILIENCES 107

1. Les médias dans la construction de la résilience 108
1.1. La prise en compte des évolutions médiatiques 109
1.2. Résilience, information et rationalités stratégiques 114
1.3. Le cas français 120
2. L’enseignement dans la construction de la résilience 123
2.1. L’enseignement comme facteur de défense stratégique 124
2.2. Quel enseignement pour quelle résilience ? 126

CONCLUSION : RÉSILIENCE ET MORAL 130

BIBLIOGRAPHIE 136

1. Ouvrages et monographies 136
2. Articles 141

INDEX 146

mercredi 25 novembre 2009

Zoom sur DSI 54



Nous y sommes ! D'ici une petite semaine, le premier exemplaire « nouvelle génération » de DSI sera disponible. Il est le fruit d’une importante réflexion de nos équipes techniques et éditoriales, largement nourrie par les remarques et observations de nos lecteurs. Vous l’aurez remarqué, au-delà du gros changement de mise en page, DSI devient aussi plus grand et plus épais (116 pages). De quoi continuer à nourrir vos attentes mais aussi en satisfaire d’autres... Une nouvelle catégorie de fiches techniques, consacrée aux armes légères, rejoint le magazine. Dans nos veilles, nous nous ouvrons davantage aux technologies françaises et à leurs évolutions mais aussi, plus particulièrement, aux « matériels de cohérence », ces petits équipements dont on parle moins que les systèmes majeurs mais qui peuvent faire la différence. Et ce, autant sur le terrain que dans les chiffres des exportations d’équipements militaires.



Nouveauté majeure, la rubrique « Enquête » de Jean-Louis Promé nous permet de revenir en profondeur et in extenso sur une thématique spécifique. En l’occurrence, ce mois-ci, l’enquête porte sur les évolutions de l’ALAT, dont les chantiers sont aussi nombreux que les réalisations : envoi du Tigre en Afghanistan, disparition de la Brigade Aéromobile (BAM), évolutions des structures, Maintien en Condition Opérationnelle (MCO), simulation… Le travail ne manque pas. Dans le même temps, nos autres rubriques ont été conservées et améliorées. Véronique Sartini traite ainsi des évolutions de l’aéronavale (unités), Joseph Henrotin des campagnes aériennes en contre-insurrection dans la politique de défense syrienne, Olivier Entraygues de l’Afghanistan et le général Desportes de la fin de la RMA (stratégie), etc.




Ce DSI « nouvelle génération » met également à l’honneur la veille stratégique, que vous êtes si nombreux à apprécier, tout en conservant les chroniques de Carl von C. et de Benoist Bihan, les fiches techniques, les « contrats du mois », les veilles en contre-terrorisme ou encore les critiques de lecture. Plus d’information, plus d’illustrations, plus de lisibilité. Mais aussi – et toujours – notre indépendance, qu’elle soit politique ou financière, seule garante d’un travail de qualité qui réponde à vos attentes. De quoi, en somme, vous souhaiter une bonne lecture mais aussi vous inviter sur www.geostrategique.com afin d’y suivre, au jour le jour, l’actualité des questions de défense !


mardi 24 novembre 2009

Comment les terminales S vont répéter les erreurs du passé

C'est un courrier que j'ai reçu cet après-midi de Monsieur L. (qui se reconnaîtra) et qui mérite amplement considération. Il va de soi que je suis tout aussi scandalisé :


Je viens d'apprendre que le Ministre de l'Éducation Nationale vient de décider de supprimer l'Histoire et la Géographie comme matières obligatoires (il se propose de les maintenir dans un cadre optionnel) en Terminale Scientifique. Je suis anéanti et scandalisé par une telle décision, dont je pense que tu as été par ailleurs averti.

Tout le monde peut comprendre, au vu de ce qu'est un lycéen aujourd'hui, et plus particulièrement dans une section scientifique avec une spécialisation renforcée par la réforme, qu'une telle décision va aboutir à la suppression totale de cet enseignement. Très peu nombreux seront les élèves qui prendront une telle option. Nous ne devons donc nourrir aucune illusion. Le caractère démagogique de la mesure est évident.

Il fait reposer sur les élèves la décision de prendre ou de ne pas prendre les cours d'Histoire et Géographie à un moment où la spécialisation de la filière vient d'être réaffirmée. Alors que, aujourd'hui, plus de 50% des élèves ont choisi la Terminale Scientifique, ceci revient à enlever l'enseignement d'Histoire et Géographie à cette même proportion. Seul le rétablissement de l'Histoire et de la Géographie dans le cadre de cours obligatoires peut garantir qu'elles seront suivies par les élèves des Terminales Scientifiques.

Cette scandaleuse décision survient au moment même où, de la commémoration de l'anniversaire de la mort de Guy Môquet au grand débat sur « l'identité nationale », en passant par le projet d'un musée de l'Histoire de France, la question de l'Histoire, mais aussi de la Géographie (car la conscience nationale s'enracine dans des pays et des paysages) occupe une place centrale dans notre pays. On se souvient du livre de Fernand Braudel Identité de la France, et de la place qu'il donnait à la fois aux paysages et à l'Histoire dans la construction d'un sentiment national. Ce dernier ne saurait renier ce qu'il doit à ces deux disciplines ou alors, mais nous n'osons croire que tel soit le projet du gouvernement, cela reviendrait implicitement à le faire reposer sur une couleur de peau ou une religion, avec ce que cela impliquerait pour le coup comme rupture avec ce qui fait l'essence même du sentiment national en France.

On peut alors s'interroger sur la logique d'une telle politique qui prétend faire de la conscience nationale une priorité, qui va même jusqu'à créer à cette fin un Ministère de l'Intégration, et qui la retire en réalité à la moitié des élèves de Terminale. Ce n'est plus de l'incohérence, c'est de la schizophrénie.

Au-delà, les raisons sont nombreuses qui militent pour le maintien d'un enseignement d'Histoire et de Géographie pour les Terminales Scientifiques.
Dans la formation du citoyen, ces disciplines ont un rôle absolument fondamental. La compréhension du monde contemporain, de ses crises économiques ou géostratégiques, des rapports de force qui se nouent et se dénouent en permanence entre les nations, implique la maîtrise de l'Histoire et de la Géographie. Est-ce à dire que, pour le Ministère de l'Éducation Nationale, les élèves des Terminales Scientifiques sont appelés à être des citoyens de seconde zone ? Est-ce à dire que l'on n'attend plus d'un mathématicien ou d'un physicien qu'il soit aussi un citoyen ? Ou bien, voudrait on ici organiser à terme une France à deux vitesses où d'un côté on aurait de grands décideurs dont la science serait au prix de leur conscience, et de l'autre le simple citoyen auquel on pourrait laisser ce savoir si nécessaire car devenu sans objet dans la mesure où ce dit citoyen ne pourrait plus peser sur les décisions politiques ?

Il est vrai que l'on peut s'interroger aujourd'hui devant la réduction, sans cesse croissante, de la démocratie à ses simples formes, qui ont elles-mêmes été bafouées comme on l'a vu pour le vote du referendum de 2005.

Par ailleurs, cette décision est en réalité autodestructrice pour notre économie dont on prétend cependant que l'on veut en pousser l'externalisation. Aujourd'hui, dans les formations de pointe, qu'il s'agisse de Polytechnique (Chaire de management interculturel), des autres Grandes Écoles (École des Mines, École des Ponts et Chaussées) ou des Écoles de commerce et de gestion (HEC, ESSEC, SupdeCo, etc…), qui toutes impliquent de la part de l'étudiant une Terminale Scientifique, l'accent est mis sur la compréhension du monde contemporain. Ceci nécessite une formation de base en Géographie (humaine, économique et géopolitique) mais aussi une formation en Histoire afin de fournir les bases de compréhension des évolutions du monde contemporain. Ceci correspond à une demande spécifique des entreprises françaises qui sont de plus en plus engagées dans un processus d'internationalisation de leurs activités.

Qu'il s'agisse de la question des contrats, ou encore du développement d'activités à l'expatriation, la connaissance des fondements historiques, géographiques et culturels de ces sociétés, qui pour certaines sont très différentes de la nôtre, est absolument indispensable. L'absence de ces disciplines, ou la réduction de leurs horaires à la portion congrue, défavoriseraient considérablement ceux des élèves de Terminale Scientifique qui ne veulent pas s'orienter vers des activités strictement en liaison avec les sciences de la nature.

C'est donc avec le sentiment que quelque chose de très grave est en train de se produire si nous n'y prenons garde que je t'écris.

Moi-même, en temps qu'économiste, je ne cesse de mesurer ce que ma discipline doit à l'Histoire (pour l'histoire des crises économiques mais aussi des grandes institutions sociales et politiques dans lesquelles l'activité économique est insérée) mais aussi à la Géographie avec son étude des milieux naturels et humains, des phénomènes de densité tant démographique que sociale. Comment peut-on penser la crise actuelle sans la mémoire des crises précédentes ? Comment peut-on penser le développement de l'économie russe hors de tout contexte, comme si ce pays n'avait pas sa spécificité de par son histoire mais aussi de par son territoire ? Nous savons bien que les processus économiques ne sont pas les mêmes dans les capitales, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, et dans les régions.

On voit donc bien que si l'Économie n'est pas le simple prolongement de l'Histoire et de la Géographie, elle perd toute pertinence à ne pas se nourrir à ces deux disciplines, et ceci sans que cela soit exclusif d'autres (comme l'Anthropologie ou la Sociologie).
Et je ne parle pas ici de mes activités de recherches stratégiques, qui, bien entendu, nécessitent l'Histoire et la Géographie.

lundi 23 novembre 2009

FELIN : cible atteinte

Un total de 16 454 systèmes FELIN a été commandé le 20 novembre. Le nombre de systèmes commandés s’élève ainsi au total à 22 588. Le montant global du programme FELIN, incluant le développement, l’industrialisation, la production et le soutien initial, s’établit à un milliard d’euros.

Pour plus de détails sur les capacités du système comme ses derniers essais, je ne saurais trop renvoyer d'une part au dossier que Véronique avait préparé pour le DSI 52 (octobre) et, d'autre part, à l'article d'Emmanuel dans le DSI-T n°16.

mercredi 18 novembre 2009

Cyber-opérations : la France en mode offensif ?

La nouvelle, rapportée par l'AFP, interloque : selon le rapport annuel de McAfee sur le sujet, la Chine, la France, Israël, la Russie et les Etats-Unis ont mis au point des "armes cybernétiques", destinées à attaquer les réseaux informatiques de leurs ennemis.

Toujours selon le rapport, "Lors de l’année écoulée, l’augmentation des cyberattaques pour des raisons politiques a provoqué l’inquiétude". Reste que si ce ne sera une surprise pour personne de voire Washington, Tel Aviv ou Moscou développer des capacités offensives, le cas français est autre.

Officiellement, en effet, les capacités françaises sont uniquement défensives. Il peut certes y avoir des applications offensives - afin, par exemple, de tester les dispositifs de sécurité - mais à l'international, Paris s'en est toujours défendu.

Bon, ceci dit, ne soyons pas naïfs. Comme le rappellent plusieurs auteurs passés dans les pages de DSI, la frontière entre le défensif et l'offensif, en la matière est très... virtuelle.

mardi 17 novembre 2009

Séminaire "révolutions et mutations militaires"

Prochaine séance : Jeudi 20 novembre, 17 h-19 h, Maison des Sciences de l’Homme, salle 242, 54 bd. Raspail, 75006 Paris (métro : Sèvres-Babylone)

Maurice Ronai : Complexités militaro-logicielles

Guidage de précision, numérisation du champ de bataille, opérations réseaux ou info-centrées : le logiciel est désormais omniprésent et prépondérant… 90 % des fonctionnalités d’un système d’armes reposent désormais sur du logiciel (80 % en 2000 et 20 % en 1970).

Alors que l’évolution des coûts d’acquisitions ou d’entretien de la composante proprement matérielle est prévisible, les coûts d’acquisition puis de maintenance de la composante logicielle tendent à exploser.

Aux États-Unis, les dépenses annuelles en logiciel (acquisition et maintenance), toutes applications confondues, représentent 10 % du budget total de la défense. Érigée, aux États-Unis comme une discipline quasi-autonome au sein des forces armées (avec des cursus de formation et des carrières spécialisées), le defense software y est désormais considéré comme une priorité stratégique en soi.

À l’attention des anciens participants à ce séminaire : prière de bien noter le nouveau lieu dans lequel il se tient ; nous ne sommes plus au 105 boulevard Raspail…

Les opérations distribuées, clé de la lutte contre une techno-guérilla ?

Si les concepts de « guerre hybride » et de « techno-guérilla » (en réalité, si les deux concepts sont proches, il existe quelques nuances, notamment quant aux acteurs les menant) sont encore très peu discutés en Europe (ou seul DSI et quelques blogs en ont traité), les Etats-Unis ou l’Australie travaillent toujours aux concepts et aux moyens permettant de les contrer.

A ce stade, les « opérations distribuées » ont fait l’objet de plusieurs travaux qui pourraient permettre, dans des simulations rejouant la guerre de 2006 contre le Hezbollah, de le contrer effectivement. Ces travaux rejoignent ceux menés par Arquilla et Ronfeldt en leur temps sur le swarming et dont l'une des conclusion était que l'on ne peut lutter contre des réseaux que par des réseaux.

Concrètement, il s’agirait de miser sur une première catégorie de petites unités capables de diriger des frappes aériennes « à la demande » après avoir provoqué les défenseurs, les forçant à se dévoiler.

Une deuxième catégorie de forces, mieux armée, se tiendrait en retrait et serait susceptible d’intervenir « à la demande » dans des missions missions CHB (Clear, Hold, Build – nettoyer, tenir, construire).

S’appuyant sur le « swarming » (attaques en essaims), l’approche nécessiterait toutefois une révolution culturelle en bonne et due forme : cumulative et non plus séquentielle, les opérations devraient d’appuyer sur un très haut degré de décentralisation des forces comme des décisions – alors que les nouveaux systèmes de gestion du commandement tendent plutôt à renforcer la centralisation.

Dans le même temps, l'approche implique également une évolution culturelle au sein des infanteries, qui se verraient "dualisées", entre l'infanterie légère "de premier échelon" et une infanterie "lourde" en deuxième échelon.

En tout état de cause, affaire à suivre tant la question des techno-guérillas me semble gagner du terrain : on le constate à travers certains segments de la marine chinoise, par exemple, elle tend à ne plus être l'apanage de groupes sub-étatiques mais à irriguer, peu à peu, les structures de forces des Etats.

La "guerre de haute intensité/classique/symétrique/régulière" qui forme l'une des hypothèses de combat à relativement long terme pour nos armées pourrait bien ne pas avoir lieu telle qu'on se l'imagine pour l'heure...

samedi 14 novembre 2009

Publications : ISC et RMES

Petites infos publications :

D'une part, sur stratisc.org avec une très intéressante étude de J-G. Gabriel sur l'unification de l'armée allemande entre 1850 et 1870 (attention, le PDF est relativement lourd - le mieux est de l'enregistrer sur votre disque dur puis de l'ouvrir).

D'autre part, et avec un certain retard, pour vous annoncer la parution des nouveaux Cahiers du RMES (à lire ici) :

Le Pakistan en crise existentielle
Par Jeff Lighftoot

La dissuasion nucléaire française après la guerre froide : décision, représentations et réseaux
Par Christophe Wasinski

Les facettes et défis de la puissance aérienne au 21ème siècle : vers une approche synergistique
Par Joseph Henrotin

La responsabilité de protéger : où en est l’Union européenne ?
Par Galia Glume et Quentin Martens

Bonnes lectures et bon week-end !

vendredi 13 novembre 2009

Attention, bonnes affaires !

Juste un petit coup de pub en vitese, mais qui peut rapporter : jusqu'au 30 novembre, le prix des abonnements à DSI reste inchangé. Or, le prix du DSI "nouvelle formule à 116 pages et agrandi" va légèrement évoluer à la hausse. Le papier, malheureusement, se paie mais le résultat devrait très largement compenser cette hausse.

Ce qui veut dire, concrètement, que pour un an ou deux d'abonnement, vous en restez au prix de l'abonnement du DSI "100 pages/ancienne formule". Du moins si vous souscrivez avant le 30/11.

A bon entendeur ;o)

mardi 10 novembre 2009

Passe d'armes en mer Jaune

Nouvelle passe d'armes en mer jaune : ce matin vers 11h30 heure locale, un patrouilleur nord-coréen semble être entré dans les eaux territoriales sud-coréennes. Observé depuis un temps, il a été rejoint pas un patrouilleur du Sud, qui a tiré à plusieurs reprises des coups de semonce. A ce moment, le patrouilleur du nord a répliqué (50 coups à 3,2 km de distance), visant le patrouilleur de Séoul, qui a retourné le feux. Concrètement, le bâtiment du nord a été endommagé mais pas coulé, aucun blessé ne semble avoir été fait.

Toujours aussi fantasque, l'agence de presse nord-coréenne a indiqué que "Les autorités militaires sud-coréennes doivent présenter des excuses au Nord pour cette provocation armée et prendre les mesures qui s'imposent pour qu'une provocation similaire ne se reproduise pas". Le Sud n'a pas commenté mais la tension au sein de la société sud-coréenne est bien réelle.

Pour spectaculaire que l'engagement soit, il a toutefois été moins intense qu'en 1999 (un bâtiment du sud avait éperonné un autre du nord, 1 vedette du nord avait été coulée, 5 autres navires avaient été endommagés) ou en novembre 2002, lors de la "deuxième bataille de la mer de l'ouest", lorsque 6 marins sud-coréens avaient été tués et 18 autres blessés. Cependant, les violations terrotoriales seraient fréquentes : elles auraient déjà eu lieu à 22 reprises cette année.

vendredi 6 novembre 2009

TGIF

Complètement hors-sujet (quoique, vendredi oblige...) mais je la trouve excellente : "Les hommes de l'âge de la bière vivent dans les tavernes".

D'accord, c'est bientôt le week end ;o)

J-23

Petit commentaire d'un auteur à qui j'ai fait voir son article "coulé" dans la nouvelle présentation de DSI : "Ca déchire". A vrai dire, je suis d'accord: c'est fluide, beau, lumineux.

Bon, et bien, on dirait que Nath et Jean-Nico on fait un travail du tonnerre. Allez, J-23avant que la bête ne sorte ;o)

jeudi 5 novembre 2009

Le fait aérien en Afghanistan : colloque

Le 1er décembre 20009, le Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA) réunit un colloque international sur le thème du fait aérien en Afghanistan. La manifestation est organisée autour de trois tables rondes qui portent sur le contexte politico-militaire régional, l’action interarmées de la coalition et, enfin, sur la façon dont la puissance aérienne s’exprime dans ce conflit irrégulier.

Pratiquement, G. Chaliand, le commandant de la force aérienne afghane et l'ancien directeur de la formation de la force aérienne afghane seront notamment présents.

Le colloque se tiendra à l’Ecole militaire, amphithéâtre Foch, de 8h30 à 17h30. Inscriptions obligatoires par téléphone : 01 44 42 46 91 - Par fax : 01 44 42 80 10 - Mail : manifestation.cesa@inet.air.defense...

A400M : retrait sud-africain

Il n’y a pas qu’en Europe où le programme A400M se voit critiqué. Pour preuve, les débats politiques pour le moins vifs à Pretoria depuis début septembre, qui portent sur les conditions dans lesquelles le contrat a été négocié et sur le prix total de ce contrat.

Le directeur de l’ARMSCOR – l’agence de gestion des achats sud-africains – a ainsi récemment déclaré à la presse que le programme (y compris la maintenance des 8 appareils tout au long de leur vie et l'affrêtements d'appareils durant les 6 ans entre le retrait des C-160 et l'arrivée des A400M) coûterait 47 milliards de rands (soit 4,19 milliards d’euros).

Problème : le programme a été validé à 17 milliards de rands (1,51 milliard d’euros) tandis que les 30 milliards représentent la totalité du budget de défense sud-africain pour l’année fiscale 2009-2010, représentant trois fois le budget de la force aérienne.

Conséquence de ces questionnements, la presse a indiqué que le cabinet sud-africain a décidé de couper court et a ordonné à l'ARMSCOR de se mettre un terme du contrat le plus rapidement possible au motif des surcoûts et des retards.

mercredi 4 novembre 2009

Lectures : Guerre et manoeuvre



Christan MALIS (Dir.), Guerre et manœuvre, Coll. « Stratégies et doctrines », Economica, Paris, 2009, 271 p.

L’art de la manœuvre est naturellement important dans l’art de la guerre mais il est vrai qu’il a plus fait l’objet d’un traitement dans le monde anglo-saxon qu’en France. Aussi, cet ouvrage comble-t-il non seulement ce déficit – en laissant ouverte la voie de la réflexion et en posant des pistes très intéressantes – mais pousse également la réflexion plus loin. Christian Malis a en effet réuni une belle brochette de stratégistes français de premier plan.

Après un chapitre de Pierre-Marie Gallois, le général Yakovleff cadre ce dont il est question, brillamment. Suivent des chapitres historiques, la vision américaine, l’école allemande (avec Moltke ou Schlieffen), le blitzkrieg ou encore l’approche chinoise. La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à l’approche française, aussi bien d’un point de vue culturel et historique que durant la Première Guerre mondiale ou au cours des années 1950 où la stratégie française devait évoluer entre « la Bombe et le Fellagah », sans devoir négliger aucun des deux.

Une situation étrangement proche de la nôtre. Enfin, la dernière partie touche aux manœuvres aériennes et navales mais aussi à la manœuvre en terrain difficile et se conclut par deux chapitres consacrés à des réflexions sur la manœuvre future. Loin d’avoir épuisé le sujet, l’ouvrage n’en demeure pas moins absolument essentiel pour comprendre l’un des aspects de l’art de la guerre les plus essentiels et pourtant parmi les plus méconnus. C’est un travail de très belle facture, qui fourmille d’exemples, qui ne manquera pas de faire réfléchir et qui souligne à merveille combien la réflexion stratégique en France est bien sortie de sa léthargie.

Séminaire penser la guerre : le programme

Le séminaire "Penser la guerre" reprend ses travaux mardi 17 novembre de 19h à 21h à l'EHESS (105, bd. Raspail Paris 6e) en salle 4.

Pour cette première séance, Thomas Meszaros, postdoctorant à Institut des hautes études internationales de Genève, présentera un exposé sur le thème "Qu’est-ce qu’une crise internationale ?". Olivier Chopin, enseignant à l’EHESS et à Sciences Po, ouvrira la discussion. Tous deux mènent des recherches sur les théories des relations internationales.

Le séminaire est ouvert à tous.

Prochaines séances :

15 décembre 2009 : Penser la guerre aérienne
Lieutenant-Colonel Jérôme de Lespinois, historien, directeur de la division Recherche du Centre d’études stratégiques aérospatiales et Christophe Pajon, politiste, enseignant-chercheur à l’École de l’Air de Salon de Provence.

12 Janvier 2010 : Les guerres napoléoniennes, préfiguration des guerres totales ?

Laurent Henninger, chargé de recherches en histoire militaire à l’IRSEM, mène actuellement des travaux sur les révolutions militaires et Patrice Gueniffey, directeur d’études à l’EHESS, a récemment publié, Le 18 Brumaire. 9-10 novembre 1799, L’épilogue de la Révolution française (Gallimard, 2008)

16 Février 2010 : Vers une armée européenne ?

Delphine-Deschaux-Beaume, docteur en science politique et enseignante à l’IEP Grenoble, et Yves Boyer, directeur-adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Tous deux sont spécialistes de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD).

16 Mars 2010 : Le terrorisme, forme contemporaine de la guerre ?

Hélène L’Heuillet, maître de conférences en philosophie à l’université Paris-Sorbonne, a récemment publié Aux sources du terrorisme. De la petite guerre aux attentats suicides (Fayard, 2009) et Colonel Michel Goya, directeur d’études à l’IRSEM, auteur de Irak. Les armées du chaos (Economica, 2007)

13 avril 2010 : Les femmes et la guerre

Irène Eulriet, chercheuse associée au Groupe de sociologie politique et morale de l'EHESS, va publier Women in the Military : Public Rhetorics and Gendered Policies (Palgrave Macmillan, 2010) et Elodie Jauneau, doctorante en histoire à l’université Paris-7, sa thèse s’intitule Quand les femmes deviennent soldats. Aux origines des nouveaux rapports de genre dans l’armée française (1938-1962).

4 Mai 2010 : Les passions et la guerre

Pierre Hassner, directeur de recherches émérite au CERI-Sciences Po. Voir son article « La revanche des passions », Commentaire, n° 110, été 2005. Cette dernière séance prendra la forme d’une conférence suivie d’une discussion.

Carl von C : "le nucléaire, c'est cool"

Carl n'a pas pu résister au débat du mois lancé par AGS et m'a demandé de transmettre sa dernière chronique, parue dans le DSI de novembre, à l'Alliance. Aussitôt fait. Et quand je pense qu'il y en a pour dire que DSI est trop politiquement correct, tsss...

mardi 3 novembre 2009

De Levi-Strauss à la décadence....

Cette question de la décadence hante parfois mes lectures et mes réflexions. Elle n'est, finalement et peut être, que le reflet de notre propre évolution : après tout, il fallait bien qu'un jour aussi je devienne un "vieux con". Il fallait bien que notre empire périsse...

Plus sérieusement, ce ne sont pas mes calamars de ce soir qui me donnent la nausée (la gerbe serait plus exact) - ils étaient excellents, cuits comme je les aime.

Ce sont les 20 minables secondes qu'a consacré la chaîne privée francophone belge à la mort de Levi-Strauss. Comparativement, nous avons dû nous farcir 4 minutes de reportage sur le 85ème ou quelque retour d'un rappeur sur la scène.

Camarades, fuyez vos télévisions qui ne servent qu'à vendre le temps qu'il reste à vos cervelles ! Et par pitié, que l'on renvoie sur les bancs de l'Université ceux qui sont les traîtres à la Cause universelle du savoir (et qu'on en profite pour leur arracher leurs galons de redac'chef et les affecter au comptage des paires de pompes des rappeurs) !

La résilience, applicable aux armées ?

A plusieurs reprises, j'ai discuté avec pas mal de gens du concept de résilience et l'une des questions revenant fréquemment tenait à son applications aux armées.

De fait, le concept a surtout émergé dans l'optique de la protection des sociétés civiles, en particulier afec à des vagues de lonewolves. Je viens de retomber sur un petit texte que j'avais gribouillé au fond d'un Thalys sur la question :

Si l'on peut considérer que la résilience s'applique à tout groupe humain et donc aux armées, l'on peut aussi considérer que les armées se doivent d'être, naturellement, résilientes. Pour toute force, l'attrition implique naturellement, lorsqu'elle est subie, de poursuivre le combat tout en encaissant une réduction des effectifs, des munitions et du moral. Et ce, jusqu'à un point signifiant la mise hors de combat.

L'attrition est l'une des composantes naturelles de l'art de la guerre ; elle découle de l'altérité dans le duel et souligne la relation de "partenaire-adversaire" des belligérants. Y affecter une valeur de résilience alors que cette dernière a été conçue pour faire face à l'implication des sociiétés civiles épargnées par les conditions contemporaines de la guerre (et donc, en somme, pour lui faire accepter l'attrition imposée par le terrorisme) est naturellement problématique.

Dans cette optique, parler de résilience dans les armées :

- c'est oublier qu'elles sont naturellement soumises à l'attrition ;
- c'est, pourquoi pas, refuser l'altérité dans le duel.

Ces deux aspects sont liés. Ils impliquent une volonté de sortie de l'art de la guerre occidental du "fracas du monde" - j'y vois même une des conséquences délétères d'une RMA cherchant à "imposer les règles du jeu" à un adversaire, les disqualifiant d'asymétriques s'ils se mettent à tricher (sauf qu'à la guerre, la triche est la règle, quoiqu'en disent nos camarades juristes). Au premier chef, la résilience vise d'abord des sociétés qui ne sont plus soumises aux lois de l'attrition. Le concept même de taux d'échanges et celui de pertes y sont devenus inadmissibles.

On comprend pourtant cette mobilisation de l'attrition : depuis les années 1970, elle est plus imposée par les forces occidentales que subie par elles. Or, les nouvelles conditions de l'art de la guerre nous font redécouvrir des pertes que nous avions rêvé, par la RMA, d'éliminer. La mobilisation du concept de résilience dans le cadre militaire est peut être donc, plus qu'une réponse conceptuelle, le symptôme d'un retour à un aspect de l'attrition qui, par la force des choses, nous était devenu moins familier.

mercredi 28 octobre 2009

DSI 2.0 : révolution

Ceux qui étaient présents à la table ronde sur les publications de défense du 5 octobre le savent, nous avons de nouveaux projets dans nos cartons. Ils sont actuellement sur le point de déboucher et qui, si vous êtes lecteurs, vous concernent directement. On ne fera pas la révolution sans vous, qui nous soutenez et parfois même nous conseillez !

DSI : world invasion

Première révolution : la France va enfin disposer d'une revue publiée intégralement en langue anglaise, Technology and Armament Review. L'occasion pour DSI-T d'en revenir à ses origines (il était bilingue français/anglais) mais aussi de prendre une assise non plus régionale mais bien globale. Le tout, dès juin 2010 et le salon Eurosatory. C'est une vraie révolution : souvent demandée, jamais mis en place concrètement, une revue faite en France et à vocation globale manquait ;

Un max de DSI...

Mais les lecteurs francophones, me direz-vous ? Et bien, c'est très simple : face au succès de DSI (plus de 120.000 lecteurs tous les mois, tout de même), il va évoluer, profondément même. Il va gagner en taille – il sera un peu plus grand (mais pas au point de perdre son identité visuelle) – mais aussi en épaisseur, passant de 100 à 116 pages.

Ce qui va nous permettre de faire évoluer la bête. Tous les mois, le regard de JL Promé - fraichement promu rédacteur en chef adjoint, tout comme Véronique Sartini – permettra de revenir en profondeur sur un dossier.

De la technologie, vous n'en manquerez pas, c'est promis. En fait, vous aurez plus d'informations, d'articles, de photos. Si nous conservons le reste de nos rubriques, nous réservons également quelques (bonnes) surprises. Et le tout, à partir du prochain numéro, celui de décembre.

Des hors-série à la pelle

Et les hors-série me direz vous ? Et bien, ils se portent bien. Très bien même. Depuis cette année, ils sortent tous les deux mois et nous bossons évidemment sur les petits suivants. Avec quelques très bonnes surprises à la clé ;

Cyber-DSI

Enfin, le web. Nous accusions un retard - il faut voire les choses en face - mais là aussi, nous sommes dans la dernière ligne d'une révolution, avec le portail www.geostrategique.com.

Certes, vous y trouverez, en libre accès, les sommaires des magazines mais aussi des cartes, des articles (y compris des exclusifs), des entretiens ou encore des vidéos. Mais vous y trouverez également une boutique qui vous permettra d'acheter magazines et abonnements mais aussi les versions électroniques de nos publications.

Mais aussi une librairie en ligne qui, dans un premier temps, permettra d'acheter la majeure partie des ouvrages en français disponibles sur les questions géopolitiques et stratégique.

mardi 27 octobre 2009

DSI n°53 - novembre 2009 - le sommaire !

DSI n°53, novembre 2009

Editorial
Nominations et agenda
Contrats du mois
Veilles contre-terroristes
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von C.

Sur le vif

ABM et sécurité nationale aux États-Unis
Entretien avec Jean-Philippe Baulon, docteur en histoire, auteur de L’Amérique vulnérable ?

Afghanistan : une guerre stratégique pour l’Europe, un conflit existentiel pour l’OTAN
Par Thomas Renard et Tanguy Struye de Swielande, membres du RMES

Stratégie

Rattrapage technologique : vers des scénarios à la japonaise ?
Par Benoist Bihan, doctorant en histoire

Vers une efficience politique au sein de la guerre ?
Par le lieutenant-colonel Marie-Dominique Charlier, chercheur associé à l’IFRI

Haute antiquité de la pensée stratégique : la bataille de Qadesh
Par le capitaine de corvette Olivier Buard, stagiaire de la promotion « Maréchal Foch » au Collège Interarmées de Défense

Autonomie énergétique : la rupture technologique du réacteur nucléaire projetable
Par le chef d'escadron Guillaume Leroy

La f(r)acture tactique de la lutte contre-insurrectionnelle aujourd’hui
Par Sophie Lefeez, membre de l’Association Nationale des Auditeurs Jeunes de l’IHEDN (ANAJ).

Armées

Les forces terrestres finlandaises. De la neutralité aux nouvelles formes de défense totale
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Tableau de bord : les forces terrestres finlandaises
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Unités

Les transmetteurs du 40e RT tissent leur toile en Afghanistan
Par Véronique Sartini, journaliste

Encadré : Comprendre les transmissions par niveaux

Encadré : Petite histoire des Transmissions

Cartographie : Les régiments de transmissions

Technologie & Armement

Missiles tactiques : la nouvelle génération
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Le RBS-15 Mk3
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense

Fiches techniques

RTD VAB/Le VAB à travers les âges

Sous-marins Type 209/ Malouines 1982 : les avatars du combat sous-marin

Su-30 Flanker C/G/H/Le Su-30, fer de lance de l’industrie russe et futur adversaire de nos forces

Critiques de lecture

Les Pays baltes en quête de sécurité de Matthieu Chillaud

Force aériennes stratégiques de Serge Gadal

Histoire secrète des SAS. L’élite des forces spéciales britanniques, de Jean-Jacques Cécile

Guerre et manœuvre de Christian Malis

Le marché noir de la bombe. Enquête sur la prolifération nucléaire de Bruno Tertrais

Privatisation de la violence. Des mercenaires aux sociétés militaires et de sécurité privées de Jean-Didier Rosi

Grande-Bretagne : 50 JSF et non plus 138 ; 1 porte-avions en moins...

La question du montant des budgets de défense est l’une des plus délicates pour l’heure en Europe et la Grande-Bretagne ne fait pas exception. Or, les grandes lignes du futur budget britannique montrent à quel point les ambitions de Londres doivent être revues à la baisse.

Ainsi, l’un des deux futurs porte-avions de la classe Queen Elizabeth (CVF) a du être abandonné, du fait des coûts du F-35, qui ne permettra pas d’équiper le deuxième bâtiment.

Ce dernier sera néanmoins construit mais gréé en porte-hélicoptères, afin de remplacer l’HMS Ocean à l’horizon 2018. Autre conséquence, le nombre de F-35 JSF devant être commandés par Londres va passer d'une cible de 138 à 50.

vendredi 23 octobre 2009

La France et les Javelin

Le CEMAT confirme l'achat de 76 postes Javelin, comme le relaie JDM. Pas de commentaire mais une invitation lancée aux lecteurs à relire DSI n°47, où Jean-Louis abordait in extenso la problématique.

Technologie : la réflexion du jour...

Nous vient de Marty Van Creveld (non, pas celle où il dit que missiles, chars, avions et bateaux sont condamnés par le couteau et l'holocauste nucléaire - et il paraît que je suis techno-pessimiste !). Selon lui (Technology and war), plus l'environnement est lisse (au sens de Deleuze - simple, isotrope et ainsi de suite), plus la technologie produit ses effets.

A contrario, plus l'environnement est strié (toujours au sens deleuzien, soit complexe), moins elle produit ses effets. Proposition intéressante mais à méditer/triturrer et malaxer :

- l'espace devient de plus en plus complexe (débris et consorts) ;
- qu'est ce qu'une technologie utile en environnement strié ? ;
- qu'est-ce que la simplicité d'une technologie ?

Petit hors-sujet aussi : jetez un oeil au commentaire d'un camarade blogueur, Canadien manifestement, à propos des achats de Sperwer. Apparement, nos amis ont encaissé plus de crashs Sperwer que d'appareils. D'où une bonne question : les acheter est-il raisonnable ?

mardi 20 octobre 2009

Bon, allez zou, un peu de puissance aérienne... et navale

J'ai eu le plaisir de donner 6 heures de cours d'affilée ou presque ce matin aux stagiaires de la section "Air" du 3eme cycle de l'ERM. Thématique du jour, "Concepts de puissance aérienne et COIN". L'occasion évidemment de rappeler les élémentaires de la matière mais aussi et surtout de tester quelques ballons d'essais : les apports de Warden dans la planification et l'exécution d'une campagne COIN de niveau opératif, par exemple (spéciale dédicace à Laurent et Benoist). Bref, c'est savoureux comme une croquette aux crevettes, comme dirait Carl.

Ce qu'il en ressort : pas mal de choses, évidemment. Allez, ce sera probablement analysé plus en profondeur dans un prochain Cahier du RMES. D'ici là, Alain, qui se débat avec les affres et les séquelles d'un passage de Marty Van Creveld à Bruxelles (je n'étais pas là, mais j'aurais été curieux de voir ça !) nous doit l'édition n°2 de 2009. Allez Alain, courage, songe à tes auteurs qui s'impatientent de voir leur productions !

Et plus sérieusement, si je n'étais pas à Bruxelles, c'est que j'étais à Paris. Passage par le BTC de Thales l'après-midi et, surtout, par le magnifique hôtel de la Marine en avant soirée pour la remise des prix Daveluy, dont DSI était partenaire. Manifestement, nos chercheurs ont fait un sacré carton, des points de vue thèse et mémoire de master. Les récipendiaires sont :

"La marine et le fait nucléaires (1945-1972" (thèse) de M. Patrick Boureille ;
"La marine française durant la guerre d'Indochine: l'aspect dusoutien logistique (1945-1956)" (mémoire) de M. Nghia Nguyen
Et une mention spéciale du jury pour "Le redéploiement de la marine américaine en Asie orientale post-11 septembre 2001" de M. Alban Sciassa.

Toutes nos félicitations !

NB : que fait la couverture du prochain DSI dans toutes ces nouvelles ? Et bien pas grand chose. Elle illustre et vous montre à quoi elle ressemblera. C'est déjà ça !

vendredi 16 octobre 2009

Coup d'oeil à Moyen Orient n°2



Moyen-Orient n°2 - actuellement en kiosques
• Regard de Henry Laurens sur le Moyen-Orient
p. 6-10

• Agenda Actualités
p. 11-14

DOSSIER LIBAN
p. 15-53

• Élections législatives au Liban : du clientélisme traditionnel à la modernité politique ?
Jean-Luc Vannier
p. 16-23

• Repères Liban : Cartographie
p. 24-25

• Repères Liban : L’évolution démographique
Youssef Courbage et Rafik Boustani
p. 26-27

• Le Hezbollah et la communauté chiite au Liban : une adéquation imparfaite
Catherine Le Thomas
p. 28-32

• L’avenir des réfugiés palestiniens du Liban : entre exclusion et intégration
Daniel Meier
p. 33-38

• Repères Liban : Économie
René Yerly
p. 39-41

• Syrie-Liban : des relations complexes
Fabrice Balanche
p. 42-47

• Le Liban signera-t-il un accord de paix israélo-arabe ?
Nadim Hasbani
p. 48-53

GEOPOLITIQUE
p. 54-71

• La Mauritanie ou le coup d’État « démocratique » permanent
Armelle Choplin
p. 54-59

• Égypte : la stabilité en question ?
Jean-Noël Ferrié
p. 60-65

• Changement de régime en Iran, controverse de la politique étrangère américaine
Patrick Clawson
p. 66-71

En bref
p. 72-75

GEOECONOMIE

• La crise financière n’épargne pas le Golfe
Guillaume Fourmont
p. 76-81

SOCIÉTÉ

• Quand Abou Dhabi se met au vert
p. 82-87

HIER

• Les relations franco-libanaises et les compétitions occidentales à l’époque du mandat français (1918-1946)
Anne-Lucie Chaigne-Oudin
p. 88-93

LIVRES • WEB • EXPO
p. 94-98

jeudi 15 octobre 2009

Uzbeen : une responsabilité italienne ?

C'est la question que pose le Times de ce jour : en clair, les SR italiens auraient calmé à coup d'euros les talebs de la zone (une pratique d'ailleurs dénoncée par des diplomates US). Sauf qu'en partant de la zone, les Italiens ne semblent avoir prévenu personne. Conclusion : envoyés dans un secteur réputé relativement calme, les soldats ont été surpris non seulement tactiquement mais aussi au nivfeau de leurs perceptions.

L'affaire ne manque pas, également, de poser question quant à l'efficience des stratégies de reconstruction - qui avaient été considérées comme à la source du calme dans la zone. Les Italiens en avaient été félicité... avant que l'on ne s'aperçoive que ledit calme avait été acheté. Il pose aussi question quant au jeu, souvent subtil, entre les stratégies nationales et celle des coalitions. L'article est toujours online, jetez un coup d'oeil, c'est interpellant.

Méchant régime pour l'armée belge

Contexte de crise économique oblige, le département de la défense belge a été obligé de radicaliser un processus de réforme qui, depuis 1999, n’a pas véritablement été poussé à son terme. Le budget n’avait pas bénéficié de l’attention qui lui avait été promise – de sorte qu’aucun investissement ne pourra être effectué en 2009, une situation inédite.

Au-delà, le rajeunissement de l’armée pouvait également être considéré comme en panne. De sorte que les dernières déclarations ministérielles sont tombées comme un couperet pour les forces.

La composante terre perd ainsi 1 brigade sur les 3 prévues en 1999. De deux « médianes » et une « légère » (correspondant aux paras-commandos), il ne restera qu’une brigade médiane et la brigade légère, articulée autour des unités paras et du 12/13 régiment de ligne.

La marine perd quand à elle un chasseur de mine sur les 7 en service et la force aérienne 6 F-16(54 restent opérationnels). Selon les services de communication du ministre (qui refuse de répondre à toutes les tentatives de sollicitation de la part de DSI depuis plusieurs mois), Bruxelles sera toujours en mesure de mettre à disposition de l’OTAN ou de l’UE trente appareils. La composante médicale perd 3 de ses 5 implantations.

Un total de 32 implantations vont fermer et les effectifs vont passer à 34 000 personnes. Une série de progrès devraient, malgré tout, pouvoir être réalisés. Sur le plan humain, 1 300 jeunes devront être engagés annuellement, afin de poursuivre le rajeunissement des forces.

Au plan matériel, une nouvelle tranche de 132 Dingo II devrait être commandée, de même qu’une autre tranche de 104 Piranha IIIC. Cette énième réforme pose cependant question à plusieurs égards.

Premièrement, le Parlement a été tenu à l’écart d’un plan rentrant dans le cadre plus large des efforts budgétaires effectués par l’ensemble du gouvernement. La réforme serait donc surtout le reflet de cette vieille tradition continentale envisageant les forces armées comme une variable d’ajustement structurelle.

Deuxièmement, la question de la réalité d’une réflexion en amont se pose également : si, officiellement, le but est toujours de disposer d’une armée « plus petite, plus efficace et pouvant plus facilement être projetée » - un objectif affiché en 1999 – force est aussi de constater que les conditions dans lesquelles les forces sont engagées ont radicalement changé.

Autrement dit, l’irénisme des années 2000, sous la précédente législature, qui avait conduit à une recherche effrénée du « léger » se heurte aujourd’hui à des conflits plus « durs » que ce que l’on imaginait. Les notions de « spectre haut » ou « bas » dans la violence, qui fondait le plan de 1999, sont à présent dépassées. On espère que quelqu’un en a tenu compte....

mardi 13 octobre 2009

DSI Hors Série n°8, le sommaire


Sommaire DSI Hors-Série n°8, octobre-novembre 2009
En kiosque le 13 octobre 2009
Editorial

De quoi parle-t-on ?

À la recherche de la sécurité. Concepts, espoirs, utopies et idéologies
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Sécurité en France : que faire ?
Entretien avec Alain Bauer, professeur de criminologie au CNAM, président de la mission de pilotage de création du Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégique (CSFRS)

Les structures de sécurité intérieure en France : état des lieux
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense

Terrorisme et renseignement

Terrorisme(s) : que cachent les définitions ?
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI

Cartographie : le terrorisme dans le monde

Coordination des renseignements : l’an 1
Entretien avec Bernard Bajolet, Coordonnateur national du renseignement

Renseignement : quelle place pour la Gendarmerie ?
Par le chef d’escadron (Gendarmerie) Antoine Bréart de Boissanger, stagiaire de la promotion « Maréchal Foch » du Collège Interarmées de Défense

Un climat de terreur : impacts potentiels du changement climatique sur le rerrorisme
Thomas Renard, chercheur à l’Institut Egmont

Cartographie : le risque climatique dans le monde

Résilience en France. Quel apport pour la sécurité ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI

Risques, menaces et ruptures

Mafias et sécurité : quelles évolutions ?
Entretien avec Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire

La cyberguerre se gagnera aussi dans les têtes
Par Nicolas Arpagian, Rédacteur en chef de Prospective Stratégique et coordonnateur d’enseignements à l’IERSE, chargé de cours à l’IRIS et à HEC

L'ANSSI à la pointe de la cyberdéfense
Par Jérôme Palmade, journaliste spécialiste des questions de défense

L’armée de Terre face à la sécurité intérieure : défis
Entretien avec Marie-Dominique Charlier, lieutenant-colonel, chercheur à l'IFRI

Une ambition pour la France : améliorer la surveillance de ses approches maritimes
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

Encadré : Discret mais essentiel : le CRMar

Encadré : Radar HF : un concept prometteur ?

La HADA le doigt sur la détente ! L'armée de l'Air veille sur les cieux 24h/24
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

Encadré : OTAN ou pas OTAN ?

« Plus de liberté ne doit pas signifier moins de sécurité ». Un modèle bavarois ?
Entretien avec Joachim Herrmann, ministre de l’Intérieur du land de Bavière

La France améliore son dispositif de lutte NRBC-E
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense

Nouvelles technologies

Les drones au sein des forces de l’ordre françaises
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense

Sécurité maritime : la Méditerranée sous surveillance
Entretien avec le vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, Préfet maritime de la Méditerranée

La sécurité intérieure au défi des armes à létalité réduite
Par Georges-Henri Bricet des Vallons, expert en systèmes d’armes à létalité réduite