vendredi 31 juillet 2009

DSI Hors-Série n°7 : un peu à l'avance, le sommaire...



DSI Hors-Série n°7, août-septembre 2009
En kiosque dès le 13 août 2009

Editorial

Politique

Liens armée-nation, politique de la mémoire et anciens combattants : quelques défis
Entretien avec Hubert Falco, Secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants

La France et l’OTAN : quels impacts ?
Jean-Jacques Mercier

La France et la PESD : des réalisations en attente de concrétisation
Jean-Jacques Mercier

OPEX : la France sur tous les fronts
Stéphane Ferrard

Carte : les forces françaises de souveraineté et de présence

Frapper dans la profondeur : le maillon faible ?
Joseph Henrotin

Le meilleur des ambassadeurs : Marine nationale et diplomatie navale
Entretien avec Hervé Coutau-Bégarie, directeur des cours de stratégie au CID, président de l’ISC

Patrouille de France : place au rêve
Véronique Sartini

Organisation

Faire aussi bien avec moins ! L’armée de Terre rétrécit…
Jérôme Palmade

Tableau de bord : les forces opérationnelles terrestres

ALAT : Dax s’ouvre au privé…
Frédéric Lert

L’Espace : Paris reste en position défensive
Philippe Langloit

Que reste-t-il de la place de la Gendarmerie dans le monde de la défense ?
Entretien avec le général Roland Gilles, DGGN

RETEX

L’armée de l’Air dans les OPEX : quel retour d’expérience ?
Lieutenant-colonel Jérôme de Lespinois

Armée de l’Air : coup de chaud pour les guerriers de la guerre froide…
Frédéric Lert

Le commandement des opérations spéciales (COS). La traversé du désert ?
Stéphane Ferrard

Tableau de bord : opérations spéciales

Entraînement au combat en zone urbaine : le CENZUB à l’avant-plan
Stéphane Ferrard

Matériels

Les fantassins enthousiasmés par le VBCI
Jean-Louis Promé

Opérations sous-marines : vers le Barracuda
Entretien avec le capitaine de vaisseau Jérôme Sciard, commandant l’escadrille de SNA

La grande mutation des opérations amphibies
Joseph Henrotin

Les L-CAT
Jean-Jacques Mercier

Le transport aérien militaire français à un tournant historique
Entretien avec Alain Silvy, Général de division aérienne, sous-chef plans et programmes à l’EMAA

Armées : peut-on allier quantité et qualité ? Quelques réflexions sur la stratégie des moyens des forces
Jean-Jacques Mercier et Joseph Henrotin

Quelques vacances...

... bien méritées s'annoncent pour moi comme pour ce blog. Dès 1400, je sera officiellement en congé, ma prochaine mission consistant à réviser mon anglais américain.

Y'a pas à dire : même lorsque l'on est passionné par son job, faire la pause s'avère utile. La rentrée sera chargée : après le hors-série n°7 (sortie le 13 août), c'est au tour du DSI 51 (2 septembre) puis du DSI-T n°19 (15 septembre), du DSI 52 (2 octobre), du hors-série n°8 (mi-octobre) et ainsi de suite.

Sans compter quelques cours et conférences, l'un ou l'autre chapitre d'ouvrage (note à Grégory : si, si, c'est presque prêt ;o), l'Université d'Eté de la défense, la sortie de Seapower en octobre et, probablement, celle du petit suivant : L'ultime bouclier. La résilience dans l'anti-terrorisme est presque terminé. Il sera plus léger en termes de nombre de pages que les ouvrages précédents mais n'en sera pas moins costaud du point de vue du contenu.

But du jeu, alterner théorie et pratique, avec un examen de fond des politiques française et belge en la matière. Et il y a quelques perles, comme ce petit manuel "à destination des pères de familles" datant de 1932 et portant sur les réactions à adopter en cas d'attaque aérienne. De la pure résilience construite avec un niveau intellectuel assez élevé.

En bref, il y aura de l'action : j'ai passé il y a deux semaine le cap des 500 publications (soit quelque chose de plus de deux pages) et ce n'est pas prêt de s'arrêter ;o)

mardi 28 juillet 2009

L'INS Arihant, premier SNLE indien, a été lancé

Le premier sous-marin à propulsion nucléaire indien, issu du programme ATV (Advanced Technology Vessel) a baptisé INS Arihant (littéralement « destructeur d’ennemis ») a été lancé le 26 juillet. On en sait désormais plus sur le navire, qui appartiendra à la catégorie des SNLE (Sous-marins Nucléaires Lanceurs d’Engins) plutôt qu’à celle des SNA (Sous-marins Nucléaires d’Attaque). D’un déplacement « de plus de 6 000 tonnes » pour une longueur de 112 m, le bâtiment est propulsé par un réacteur nucléaire d’une puissance de 85 MW.

Les officiels indiens ont par ailleurs souligné l’aide apportée par la Russie. L’Arihant aurait une profondeur d’immersion de 300 m et pourrait atteindre les 30 nœuds et serait armé d’un équipage d’une centaine d’hommes. Il sera équipé de 12 missiles K-15/Sagarika, dont la nature exacte n’avait jusqu’ici pas été connue. En réalité, il s’agira bien de missiles balistiques (et non de croisière) d’une portée de 700 à 750 km selon les sources.

Lancé en immersion, le missile bénéficie d’un guidage inertiel et serait équipé d’une charge, nucléaire ou conventionnelle, d’une masse d’une tonne. Il a été testé à six reprises dont une depuis un ponton immergé. Les missiles sont installés par groupes de 4 dans 4 conteneurs de lancement installés derrière le kiosque. Selon certaines sources, les conteneurs pourraient également accueillir des missiles antinavires/de frappe terrestre supersoniques Brahmos.

L’Arihant va maintenant entrer dans une phase d’essais en mer d’une durée estimée de 2 à 3 ans. Il pourrait être admis au service en 2011 et jusque 5 navires pourraient être construits. L’Inde doit également recevoir deux sous-marins nucléaires d’attaque de classe Akula II de la Russie.

lundi 27 juillet 2009

Armes nucléaires en Belgique : pourquoi Philippe Mahoux se trompe de cible

Paradoxalement, c'est par la presse japonaise que l'on a appris l'intention du sénateur Philippe Mahoux de déposer une proposition de loi portant sur la prohibition "de la fabrication, de la réparation, de l’exposition, de la vente, du transport et du dépôt sur le territoire belge des systèmes d’armement nucléaire".

La Belgique accueille à Kleine Brogel une vingtaine de bombes B-61 destinées à éventuellement être larguées par les F-16 qui y sont basés. Je ne reviendrai pas là-dessus, André Dumoulin ayant très largement (et très pertinemment) travaillé sur la question.

Par contre, le sénateur se trompe, sur plusieurs points :

- Premièrement, la question est éminement politique : l'implication de la Belgique dans le dispositif otanien relève d'accords secrets avec Washington - personne n'en connait donc la teneur exacte. Cependant, les "doubles clés" permettent également à Bruxelles d'avoir son mot à dire en matière d'utilisation potentielle de ces armes :

- Deuxièmement, révéler cette teneur pourrait ne pas être une bonne idée, d'autant plus que les réductions successives du budget de défense belge ont eu le don d'énerver nos partenaires de l'OTAN : si ces armes permettent à la Belgique d'être entendue à Washington, elles permettent aussi d'acheter "en nature" une partie de la sécurité de Bruxelles.

- Troisièmement, comme le montre bien J-P. Baulon, il existe une corrélation historique entre remise en question des éléments de la dissuasion (comme de la dissuasion elle-même) et focalisation sur les antimissiles. L'avènement de B. Obama et de son attitude plus méfiante à l'égard de ces systèmes, ne doit pas faire oublier la sociologie politique de Washington et le fait que les lobby pro-antimissiles y restent influents. Or, ces antimissiles sont également dans la ligne de mire des mouvements pacifistes auquel se rattache P. Mahoux.

- Quatrièmement, si l'intention du sénateur de favoriser la non-prolifération "en évitant de donner le mauvais exemple" est louable, force est aussi de constater que, depuis le milieu des années 1980, le nombre d'armes britanniques, françaises, américaines et russes n'a cessé de décroître. Il s'agissait également de réduire la tentation de la prolifération. Mais force est de constater que "l'exemple" donné n'a pas calmé les ardeurs prolifératoires des uns et des autres. Fondamentalement, on ne construit pas des armes nucléaires "pour imiter" les grandes puissances mais bien pour disposer d'un argument politique de poids.

- Cinquièmement, cet argument politique de poids intègre des stratégies dissuasives complexes mais bénéficiant d'une cohérence certaine. Alors que nous ne disposons toujours pas de garanties de la Russie en matière de déciblage des villes européennes - Moscou avait annoncé que les grandes villes européennes (dont, évidemment, Bruxelles) seraient à nouveau ciblées, l'an passé - est-il véritablement temps de "désarmer" ainsi et de se priver d'un élément élargissant considérablement notre liberté de manoeuvre politique ?

- Sixièmement, si le sénateur peut se targuer de succès en matière de lutte contre les armes "sales"(je ne connais toutefois que très peu d'armes propres), force est aussi de constater que les armes nucléaires ne relèvent évidemment pas de la logique d'emploi propres aux armes à sous-munitions ou aux mines antipersonnels... Le nucléaire, par son statut dissuasif et lorsqu'il est intégré à des doctrines telles que les nôtres, est fondamentalement une arme politique, de non-emploi en premier.

Vous l'aurez compris, je suis plutôt dubitatif quant à l'initiative de P. Mahoux - au demeurant une arlésienne du mouvement pacifiste belge dont sa vertu principale pourrait renvoyer au jeu politique interne post-élections régionales. Si je pense qu'il est nécessaire d'avoir de vrais débats sratégiques, je me demande quelle peut être la pertinence d'une telle sortie pour la stature internationale belge mais aussi pour la sécurité des Belges dans leur ensemble...