samedi 5 avril 2008

Plus d'argent pour l'OCAM... Oui, mais pourquoi faire ?

Selon RTL, le budget de l'Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace (OCAM) est presque quadruplé, passant de 454.000 euros en 2007 à 1.652.000 euros cette année. L'OCAM, opérationnel depuis un an environ, rassemble des informations pertinentes sur la menace terroriste qui émanent de toutes les instances (la Sûreté de l'Etat, le service de renseignements militaires, les services de police, le parquet fédéral, le Centre de crise) et les traite en vue d'une analyse commune de la menace.

Mais - il y a un mais - il y a de quoi se poser des questions :

-1- le SGRS (service de renseignement militaire, qui comprend une section "contre-ingérence" aurait vu (je souligne le conditionnel) son budget diminuer, alors pourtant qu'il est un des "capteurs" devant nourrir l'OCAM ;

-2- l'OCAM va engager, selon la télévision privée belge "12 analystes". Or, un "analyste" analyse. Il ne coordonne pas. Faut-il en déduire que l'on est en train de faire de l'OCAM un 4ème service de renseignement plutôt qu'un organe de coordination ?

-3- dans certains cas, l'OCAM ne peut pas demander d'informations aux services de renseignement et, selon certains commentateurs, son aptitude à générer une "common picture" au pouvoir politique en serait affectée.

D'où cette petite question : dans son empressement à rassurer le citoyen, le pouvoir politique n'est-il pas passé à côté d'une première étape pour laquelle l'OCAM a été créé - à savoir permettre aux services de se coordonner effectivement ? Quelle autorité est, aujourd'hui, en mesure de présenter aux pouvoirs publics une image claire de toutes les enquêtes en cours ? Est-on sûr que le travail est bien réparti et qu'aucune zone d'ombre n'a été délaissée ?

Y'a sondage !

Petite question à l'attention de nos estimés lecteurs en cette période de baisse du pouvoir d'achat : êtes-vous prêts à augmenter vos contributions aux impôts de 5% afin de financer les déficits de vos armées ?

Puisque l'on parle de piraterie

La prise d'assaut du Ponant nous rappelle que la région est particulièrement chaude, ce que montre cette carte publiée par l'ONU.

vendredi 4 avril 2008

T&A n°11 - le sommaire


T&A n°11 - avril/mai 2008
Editorial
Les news
Point de vue

Aux origines de la guerre de l’information
Par Joseph Henrotin

Les élémentaires

La guerre dans la 4ème dimension
Par Joseph Henrotin

Tendances, évolutions et défis de la guerre électronique des télécommunications
Entretien avec Valéry Rousset, Directeur Marketing & Développement Capacitaire SIO/SA2R, Unité Commandement & Renseignement, Thales systèmes Terre et Interarmées.

La torpille : comment s'en protéger ?
Par Jean-Louis Promé

La furtivité à la mer : évolution, enjeux et futurs
Par Joseph Henrotin

Brouillage et brouilleurs
Par Philippe Langloit

La guerre électronique en France

Le ROEM en France : la planète pour terrain de jeu !
Par Jean-Louis Promé

L'EPIGE 07.330 de Mont-de-Marsan
Par Véronique Sartini
ROEM à la DRM : les « grandes oreilles » de l’armée française
Par Véronique Sartini
La guerre électronique ailleurs

Corbeaux et corneilles. Les curiosités électroniques américaines
Par Philippe Langloit

Du Prowler au Growler
Par Philippe Langloit et Jean-Jacques Mercier

Le Nimrod R1
Par Jean-Jacques Mercier

Vers de nouvelles percées en guerre électronique aérienne ?
Par Jean-Jacques Mercier

AGI - les marines aux avant-garde du SIGINT ?
Par Jean-Jacques Mercier

jeudi 3 avril 2008

Bucarest : deux nouveaux membres et demie de l'OTAN

Cette fois, c'est fait. La Croatie et l'Albanie vont rejoindre l'organisation intégrée de l'OTAN. La Macédoine le fera une fois que la (houleuse) polémique portant sur son nom sera réglée avec la Grèce.

Certes, les apports militaires des nouveaux membres apparaissent comme maigres (2 brigades d'infanterie mécanisée pour la Croatie ; une brigade d'infanterie mécanisée et un régiment commando pour l'Albanie). Cependant, politiquement parlant, le mouvement aura un impact direct sur les perceptions de la sécurité en Serbie et à Moscou.

mercredi 2 avril 2008

Sommet de Bucarest et question afghane

La vidéo de mon passage sur Mint ce matin est disponible juste ici.

Et vous pensiez sans doute que je n'avais rien à dire ? ;o) Certes, le positionnement à l'égard de l'Afghanistan apparaîtra somme toute brutal - en indiquant qu'il faut y rester, je ne me ferai certainement pas que des amis, une question sur laquelle j'aurai l'occasion de revenir. Toutefois, en guise d'apéritif - même s'il est un peu tôt - posons-nous quelques questions :

- Un Etat effondré - sanctuaire de je ne sais quels mouvements qui nous sont intrinsèquement hostiles - à proximité du Pakistan est-il désirable ?

- A-t'on intérêt à voir le Pakistan tomber en de plus mauvaises mains qu'il ne l'est actuellement ?

- Les Etats-Unis ont-ils suffisament intégré la "culture du COIN" de sorte qu'ils seraient seuls en mesure d'obtenir un succès politique sur la zone ?

- L'ANA est-elle pour l'instant en mesure de faire face, seule, à une COIN dans les zones les plus "chaudes" du pays ?

mardi 1 avril 2008

La fragilité des B-2

Après la perte d’un B-2 Spirit, au décollage de Guam le 23 février 2008, plus aucun d’entre-eux n’a volé en plus d’un mois, les 3 appareils en détachement à Guam y étant par ailleurs toujours stationnés.

L’US Air Force indique cependant que ses 20 appareils restants ne sont en aucun cas maintenus au sol pour cause de défaillance.

Depuis 1989, les B-2 ont accumulé 75 000 heures de vol et ont été engagés dans 100 missions de guerre.

Sommet de Bucarest, enjeux et points sensibles

Pour ceux qui captent Mint FM (également sur le net - www.mint.fm), je suis l'invité du "Grand Oral" de demain matin, sur la question du commet OTAN de Bucarest. On s'en doutera, pas mal de choses sont à dire - et, au vu l'ambiance de l'émission - dans la bonne humeur. A écouter à partir de 0810.

dimanche 30 mars 2008

Mission accomplie ?

La nouvelle permet de terminer le week-end sur une note optimiste : Moqtada Sadr à indiqué dans un communiqué que "Nous voulons que les Irakiens arrêtent de verser le sang, et qu'ils défendent l'indépendance et la stabilité du pays et pour cela, nous avons décidé de nous retirer des rues de Bassorah et d'autres provinces".

Concrètement, les membres de l'armée du Mahdi sont ainsi invités à un cessez-le-feu, une bonne nouvelle a priori, alors que Bassorah connaît des combats depuis le 25 mars. Cependant, force est aussi de constater que ledit cessez-le feu apparaît comme fragile. Certes Sadr fait face à la pression combinée des forces britanniques, US (des forces spéciale ont été engagées) et irakiennes. Mais, surtout, Sadr doit gérer des dissentions internes à son mouvement. De ce point de vue, son communiqué pourrait n'être qu'une pause tactique permettant de regrouper ses forces et de les réarticuler.

Reste, toutefois, la possibilité que Sadr soit en train d'accepter les "règles du jeu" démocratique et qu'il cherche maintenant à augmenter son pouvoir non plus par les armes mais par des moyens d'influence. La bataille s'engagerait alors non plus tant sur le versant militaire des opérations que sur celui de la légitimité, sociale, économique et politique.

La situation est donc encore très loin d'être réglée - les "batailles de légitimation" peuvent aussi dégénérer en "batailles tout court".