samedi 6 décembre 2008

Intuitions et rédactions

Le blog connaît quelques ralentissements ces derniers temps, dû à une surcharge de travail quelque peu obsédante : outre les travaux sur les prochains DSI et DSI-T, une suite de conférences à l'EHESS et au château de Vincennes m'a donné quelques idées - disons qu'intuitions serait plus approprié - sur l'impasse stratégique du moment : faut-il se structurer en fonction des opérations de stabilisation ou dans l'hypothèse d'une surprise stratégique impliquant ?

L'intuition part de quelques éléments très simples : 1) rares sont les guerres qui ont ressemblé aux précédentes et croire que les guérillas n'évolueront pas ou qu'un adversaire étatique va compbattre suivant nos règles du jeu, "à la capacitaire" pourrait être trompeur ; 2) le "dilemme" actuel, tel qu'il s'est construit, est peut-être l'un des résultats du processus de technologisation que j'explorais dans mon dernier bouquin, en d'autres termes, la question posée supra pourrait bien ne pas/ne plus être pertinente ; 3) les processus d'hybridation, de fertilisation croisée entre les modes de guerres ont été insuffisament explorés : nous pourrions bien les ranger beaucoup trop rapidement dans les catégories "conflits réguliers/irréguliers".

Attaquer ce morceau-là est consommateur en temps mais particulièrement stimulant. Tanguy va sans doute m'en vouloir de lui rendre une tartine de 50 pages pour les prochains Cahiers du RMES mais, finalement, il faut bien se faire plaisir de temps en temps, non ? Tant pis donc, dans l'immédiat, pour la poursuite du débat avec Olivier sur les mécanismes de dissuasion conventionnelle (quoique : Gene Sharp et quelques autres ont, vous le verrez dans l'article, quelques mots à dire sur le sujet).

mercredi 3 décembre 2008

James Jones à la tête du NSC

Confirmant le choix d’Hillary Clinton au secrétariat d’Etat, Barack Obama a également confirmé Robert Gates dans ses fonctions de Secrétaire à la défense, arguant qu’une rupture alors que les Etats-Unis font face à deux guerres ne serait pas souhaitable. Mais le nouveau président américain a également choisi James Jones en tant que Conseiller à la sécurité nationale.

A 64 ans, ce général des Marines, ancien commandant des Marines et ancien commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) a été particulièrement prompt à mettre en avant la problématique de la sécurisation des approvisionnements énergétiques. Après sa retraite, il a également mené plusieurs missions en Afghanistan et en Irak pour le compte du Pentagone. Durant sa carrière, il a également été l'officier de liaison entre les Marines et le Sénat, acquérrant ainsi une expérience politique certaine.

Parfaitement bilingue français-anglais (il a passé sa scolarité en France avant de rejoindre l'université de Georgetown pour un BA. en sciences), il est considéré comme un officier au franc parler. Il est aussi crédité d'une excellente aptitude à la négociation et à la compréhension des enjeux aussi bien stratégiques que tactiques. Typiquement "Marine", il se serait ainsi adressé au Corps en 1999 : "It's OK to have fun in the Marine Corps. I like to say we are an imperfect people working in an institution that tries to be perfect. That is a noble thing, but you have to realize there is no perfect. We're human".