mardi 17 novembre 2009

Les opérations distribuées, clé de la lutte contre une techno-guérilla ?

Si les concepts de « guerre hybride » et de « techno-guérilla » (en réalité, si les deux concepts sont proches, il existe quelques nuances, notamment quant aux acteurs les menant) sont encore très peu discutés en Europe (ou seul DSI et quelques blogs en ont traité), les Etats-Unis ou l’Australie travaillent toujours aux concepts et aux moyens permettant de les contrer.

A ce stade, les « opérations distribuées » ont fait l’objet de plusieurs travaux qui pourraient permettre, dans des simulations rejouant la guerre de 2006 contre le Hezbollah, de le contrer effectivement. Ces travaux rejoignent ceux menés par Arquilla et Ronfeldt en leur temps sur le swarming et dont l'une des conclusion était que l'on ne peut lutter contre des réseaux que par des réseaux.

Concrètement, il s’agirait de miser sur une première catégorie de petites unités capables de diriger des frappes aériennes « à la demande » après avoir provoqué les défenseurs, les forçant à se dévoiler.

Une deuxième catégorie de forces, mieux armée, se tiendrait en retrait et serait susceptible d’intervenir « à la demande » dans des missions missions CHB (Clear, Hold, Build – nettoyer, tenir, construire).

S’appuyant sur le « swarming » (attaques en essaims), l’approche nécessiterait toutefois une révolution culturelle en bonne et due forme : cumulative et non plus séquentielle, les opérations devraient d’appuyer sur un très haut degré de décentralisation des forces comme des décisions – alors que les nouveaux systèmes de gestion du commandement tendent plutôt à renforcer la centralisation.

Dans le même temps, l'approche implique également une évolution culturelle au sein des infanteries, qui se verraient "dualisées", entre l'infanterie légère "de premier échelon" et une infanterie "lourde" en deuxième échelon.

En tout état de cause, affaire à suivre tant la question des techno-guérillas me semble gagner du terrain : on le constate à travers certains segments de la marine chinoise, par exemple, elle tend à ne plus être l'apanage de groupes sub-étatiques mais à irriguer, peu à peu, les structures de forces des Etats.

La "guerre de haute intensité/classique/symétrique/régulière" qui forme l'une des hypothèses de combat à relativement long terme pour nos armées pourrait bien ne pas avoir lieu telle qu'on se l'imagine pour l'heure...

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