mercredi 29 octobre 2008

Le McArthur de Blackwater dans le Golfe d’Aden

La firme privée de sécurité Blackwater, qui entretient en Irak de nombreux personnels armés, annonce se tenir prête à assister, à leur demande, les bâtiments de pêche hauturiers qui, dans le golfe d’Aden, font face à la menace croissante de la piraterie. Pour ce faire, la société a décidé d’expédier sur place son propre navire de soutien, le McArthur. Construit en 1966 comme navire de recherche, le McArthur, long de 46,6 m, a été racheté et reconfiguré en 2006 par Blackwater pour se muer en navire de soutien pour des actions de sécurité. Il emporte un hélicoptère. Une présence qui ne va pas sans soulever nombre de problèmes, notamment juridiques.

1 commentaire:

Welf a dit…

La Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer est formelle:

[b]Article 107[/b]

[i]Navires et aéronefs habilités à effectuer
une saisie pour raison de piraterie[/i]

Seuls les navires de guerre ou aéronefs militaires, ou les autres navires ou aéronefs qui portent des marques extérieures indiquant clairement qu'ils sont affectés à un service public et qui sont autorisés à cet effet, peuvent effectuer une saisie pour cause de piraterie.

Du coup, je ne vois pas trop comment Blackwater pourrait s'aventurer à saisir un navire pirate ou même à lui tirer dessus.

En revanche, la convention dispose également que

[b]
Article 98
[/b]

Obligation de prêter assistance

1. Tout Etat exige du capitaine d'un navire battant son pavillon que[...]

a) il prête assistance à quiconque est trouvé en péril en mer;

b)[i] il se porte aussi vite que possible au secours des personnes en détresse s'il est informé qu'elles ont besoin d'assistance, dans la mesure où l'on peut raisonnablement s'attendre qu'il agisse de la sorte;[/i]


Du coup, Blackwater peut apporter une assistance de type "secours", mais sans ouvrir le feu sur les pirates (sauf en état de légitime défense sur son propre navire, bien entendu).

Après, et en gardant à l'esprit que les Etats-Unis n'ont toujours pas ratifié la convention de Montego Bay (ou alors ça m'a échappé), le navire de Blackwater pourrait très bien être "réquisitionné" par les autorités américaines et arborer les marques requises à l'article 107 pour se livrer à la chasse aux pirates. Après tout, armer des navires civils sous lettre de marque pour chasser le pirate, ce n'est pas vraiment une "nouveauté sous le soleil". Pas plus que d'utiliser d'anciens pirates repentis.

La morale de l'historie est sans doute que si Henri Morgan avait vécu à notre époque, il été actionnaire de Blackwater


Welf