mercredi 26 septembre 2007

Jane's n'est plus britannique

J'avoue que celle-là, je ne l'avais pas vue, jusqu'à ce que je passe sur Infoguerre, qui nous apprend que le groupe américain IHS a racheté le groupe de presse Jane's pour la coquette somme de 183,5 millions de dollars. Fondé en 1898, Jane's est toujours considéré comme une référence dans la presse de défense, nonobstant - je suis mauvaise langue mais on ne se refait pas - des tarifs astronomiques (345 dollars pour l'International Defence Review, 1 145 dollars pour l'accès online, tous deux sur une base annuelle) et, surtout, des informations parfois (soyons juste, tout de même) franchement douteuses.

Là où l'affaire devient intéressante, c'est que disposer de Jane's vous assure d'un formidable potentiel d'influence. Reste à savoir dans quelle mesure un certain nombre de journalistes que je connais et qui y travaillent se battront ou non pour leur indépendance de vue. Un seul mot à eux : courage.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bof, si c'est comme Libé, racheté par Rothschild, et qui continue dans la diatribe anticapitaliste, pas de risque, non ?

Unknown a dit…

Parcequ'ils étaient indépendants ? et la pub toute les 2 pages c'est innocent alors ? surtout quand on a des news sur un matos a gauche et la pub de ce même matos sur la page de droite...

Athéna et moi... a dit…

Il est évident que tous les journalistes n'ont pas la même hauteur de vue en regard des questions publicitaires.

Ce qui, par contre, est un fait, c'est qu'un Jane's sans pub est financièrement intenable. La pub est une arme à double tranchant : ce sont certes des rentrées conséquentes mais elles vous lient aussi les mains. Du coup, vous ne verrez que rarement Jane's critiquer le F-35 : ils sont trop dépendants de Lockheed.

Ils pourront par contre se permettre de critiquer le Rafale parce qu'une éventuelle pub de Dassault représente incomparablement moins dans leur bilan financier. Le plus "vicieux" à ce stade, c'est que plus ils critiqueront des Européens, plus ils seront tentés de mettre de la pub pour compenser...

Anonyme a dit…

Pour ça, c'est vrai que DSI a une liberté de ton qui fait réellement du bien. C'est même souvent courageux... Au bureau, vous êtes considéré comme la vraie référence. On a même fait des paris pour savoir si vous alliez vous planter dans l'une de vos analyses ;o)