mercredi 8 juillet 2009

C'est les vacances : Carl se lache

Vacances obligent, Carl nous a laissé sa chronique, parue dans le n°50. Comme il convient de célébrer l'atteinte de cet objectif comme il faut, laissons-lui la parole ;o)

*
* *

Si, si, ils sont toujours vivants !

Bon, allez. C’est presque les vacances : cette année, je vais me prélasser en mer jaune, histoire d’être aux premières loges si les marines nord et sud-coréennes veulent faire mumuse. Avec un petit pastis bien frais et mon casque aux couleurs de DSI (je n’aime pas les casquettes, ça protège mal contre les shrapnells), ça devrait le faire. Mais, précisément, comme c’est bientôt les vacances, c’est aussi l’heure d’un petit bilan. Après tout, et comme les lecteurs attentifs que vous êtes l’aurez remarqué, votre magazine favori en est à sa cinquantième édition. Ce qui n’est pas rien pour un magazine de défense : coulés par la pénurie des publicités dans les années 1990, les éminents prédécesseurs du DSI avaient laissé les Français orphelins d’un vrai mensuel interarmées. Et, résultat des courses, pour un magazine à qui certains prédisaient un échec cuisant après quatre ou cinq numéros, il s’en tire plutôt pas mal : au dernier comptage, 120 000 lecteurs sur les cinq continents. C’est aussi l’un des seuls magazines de défense européens en kiosque aux États-Unis – même Jane’s, trop souvent considéré comme une référence (1), ne le fait pas – de même que dans une bonne vingtaine d’autres pays. Belle performance pour la rédaction – au point que certains en son sein semblent s’être dédoublés, développant une certaine schizophrénie. Peut-être le résultat d’un régime alimentaire à base de caféine et de croquettes de crevettes – l’INRA mène actuellement l’enquête. Ce qui nous vaut quelques phrases d’anthologie et le développement d’un vocabulaire particulier. Vous aussi, amis lecteurs, apprenez à parler le DSI…

Le succès du magazine tient à une méthodologie avancée : « Que la guerre soit avec vous » (phrase rituelle de début de journée). « Qui veut des crasses ? » (i.e. « Qui veut des biscuits ? » – autre phrase rituelle, tout au long de la journée). « Ouh, y’a plein de chars à poil » (phrase de contentement devant un dossier de photos). « T’as le CDF de DSI 4579 ? » (« As-tu le programme du DSI du mois de mars 2254 ?). « T’as trois ventilos dans le schmoll ! » (« Trois photos d’hélicoptères sont sur le serveur. » – L’emploi du terme schmoll s’effectue généralement alors que 80 % des neurones d’un membre de la rédaction sont occupés.) « Savez-vous où je peux trouver un Leclerc en peluche, comme Carl ? » (l’un de nos fidèles lecteurs). Réponse : « Appelle le 118 Véronique » (hommage appuyé à la capacité de Véronique Sartini de trouver des coordonnées introuvables). Milieu de journée : « Ça craint sous le sapin » (« Ce n’est pas ce que je pensais. » ; traduction alternative : « Ce n’est pas un cadeau. ») « Ah ben non, c’est de la daube » (« Je comprends ce que tu dis, mais il me semble que ce sera inefficace. Peux-tu formuler une autre solution ? »). « Pépé est tout cassé » (phrase indiquant que le serveur d’échange de données – le FTP – ne répond plus). Début de fin de journée : « Chocolat ? » (phrase préventive, en cas de risque de crise de nerfs, en particulier chez Nathalie, notre secrétaire de rédaction-maquettiste). « Ça sent la souris qui vole » (premier signe audible d’une crise de nerfs).

DSI, c’est aussi des conceptions de pointe : « Bah, juste un petit 200 pages, tranquille, quoi » (signe de la joie de notre rédacteur en chef adjoint à l’idée de se lancer dans la rédaction d’un livre qui fera finalement 450 pages). « Je vais me détendre un peu, juste le temps de pondre un petit (article de) 4 pages » (sans commentaire). « Le post-structuralisme, c’est quand même bien » (sans commentaires non plus). « Si le LPT d’un ICBM diminue, sa PLS augmente » (toujours sans commentaires mais définitivement le signe que Joseph doit se reposer). Et, bien sûr, ce et parce que la rédaction aime les plaisirs simples… « Bière ! » (signe que la journée est terminée). Carl

Note
(1) Tuons d’ailleurs dans l’œuf un certain nombre de mythes. Jane’s est à l’indépendance d’opinion ce qu’un lance-pierre est à l’efficacité militaire : difficilement utile ; il est cher et présente moins d’infos que votre DSI. Il a de sérieux biais anti-Français et son influence dans les états-majors est souvent plus imaginée que réelle.

2 commentaires:

F. de St V. a dit…

La rédaction de DSI au travail: un beau sujet d'étude pour les sociologues et anthropologues lors d'un master.

Bonne continuation.

Anonyme a dit…

Bravo ma poulette!

Nick