jeudi 20 mars 2008

Londres publie sa première National Security Strategy

Londres a fait paraître pour la première fois, ce 19 mars, une National Security Strategy (un document de 64 pages) selon laquelle il s’agit d’encadrer « notre obligation d’assurer la sécurité des Britanniques et de protéger l’intérêt national ». Cependant, « la nature des menaces et des risques a changé ».

Aussi, le document pointe, en particulier, la nécessité de mobiliser toutes les ressources disponibles : « la puissance de nos forces armées, de la police et des services de sécurité ; la force de persuasion et la portée de la diplomatie ; l’autorité d’institutions globales renforcées qui, avec notre soutien plein et entier, peut déployer des puissances « dures » et « souples » ; et, parce que les armes et l’autorité ne seront jamais suffisantes, la puissance des idées, des valeurs partagées et les espoirs qui peuvent gagner les cœurs et les esprits ».

Prenant en compte les leçons des expériences britanniques (dans les Balkans, en Sierra Leone, en Afghanistan, en Irak ou encore au Kenya), la stratégie s’inscrit dans les réflexions actuelles sur la multiplication des lignes d’opérations mais aussi sur la nécessité d’interventions menées au plan international. Londres demande ainsi une réforme et un renforcement de l’OTAN, de l’Union européenne mais aussi des Nations unies, dont le Conseil de sécurité n’est pas considéré comme suffisamment représentatif.

Si le document met en évidence le rôle de levier et d’influence que peut avoir la mondialisation, il indique également qu’elle génère de nouveaux risques en matière de terrorisme, de menaces sur les communications, sur le tourisme ou encore en matière de pandémies ou de prolifération nucléaire. De ce point de vue, Londres pourrait cette année encore réunir les Etats n’ayant pas accès à l’énergie nucléaire civile pour proposer une « négociation globale » permettant d’éviter la réédition du « cas iranien ».

Très complet et innovant, le document propose l’abandon de la notion de défense civile – remontant aux années 1930 – pour proposer la création d’un réseau de protection civile permettant de gérer les risques (dont le terrorisme) au plan local et une mise à jour du Registre national des risques (liste des points sensibles et vitaux).

Il met aussi en exergue le rôle plus offensif que devra jouer la diplomatie, l’attention se portant vers des régions-clés où les ambassades serviront de point d’appui à des missions de soutien à la sécurité. Par ailleurs, de nouvelles réformes organisationnelles sont attendues en matière de contre-terrorisme, tandis que l’investissement financier en la matière croîtra encore (il devrait passer de 2,5 milliards de livres actuellement à 3,5 milliards en 2011).

Au plan militaire, la progression budgétaire semble se confirmer, tandis que les forces de réserve seraient impliquées plus fréquemment dans les opérations de stabilisation et de reconstruction. Enfin, le gouvernement britannique souhaite associer plus étroitement les mondes académique, économique, culturels, militaire et sécuritaire dans un National Security Forum permanent.

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