Juste une réflexion en passant : "l'arc des crises" est un lieu commun, qui part grosso modo du Maghreb pour atterrir quelque part en Asie centrale. Je crois que l'expression est inappropriée, ou plus exactement incomplète.
Il en existe un autre, qui part du Caucase, qui recoupe le premier au niveau du Moyen Orient, qui se poursuit dans la péninsule arabique et qui se termine quelque part du côté du Kénya. Une "croix des crises", en somme...
mercredi 17 novembre 2010
mardi 16 novembre 2010
Vanité, quand tu nous tiens
Allez, un peu de vanité ne peut pas faire de tort (mais juste un peu, alors) : Olivier m'a fait une petite critique de lecture de La résilience dans l'antiterrorisme, , ce qui, je l'avoue, me fait plaisir.
Au-delà du contentement de l'auteur (soyons honnête), il y a aussi le fait que l'ouvrage, qui était destiné à faire débat en une matière tout de même bien peu explorée malgré la centralité qu'il a gagné dans le dernier LBDSN, a suscité assez peu de réactions. Certes, quelques académiques m'ont indiqué avoir apprécié, voire bien aimé. Mais, par ailleurs, j'ai eu assez peu de retours... Etonnant.
Faut-il y voir une certaine gêne à l'égard d'un concept qui a "fait le buzz" mais sans guère avoir été défriché préalablement (les articles portant dessus se comptent sur les doigts d'une main, en France, ces cinq dernières années) ?
Au-delà du contentement de l'auteur (soyons honnête), il y a aussi le fait que l'ouvrage, qui était destiné à faire débat en une matière tout de même bien peu explorée malgré la centralité qu'il a gagné dans le dernier LBDSN, a suscité assez peu de réactions. Certes, quelques académiques m'ont indiqué avoir apprécié, voire bien aimé. Mais, par ailleurs, j'ai eu assez peu de retours... Etonnant.
Faut-il y voir une certaine gêne à l'égard d'un concept qui a "fait le buzz" mais sans guère avoir été défriché préalablement (les articles portant dessus se comptent sur les doigts d'une main, en France, ces cinq dernières années) ?
jeudi 4 novembre 2010
Le CEMA belge a remis sa démission
Et le ministre l'a refusé. D'où, apparement, les étonnantes déclarations qu'il a ensuite tenu en conférence de presse.
dimanche 31 octobre 2010
Belgique : les étonnantes déclarations du général Delcour
Suite de l'affaire Gennart : le Conseil d'Etat a cassé la décision de muter le colonel. Vous trouverez tout ça dans la presse belge. Cependant, prenant position, le CEMA belge a lancé un (très gros) pavé juridico-politico-éthique. Pour lui, il est deveniu difficile pour l'armée belge de prendre des mesures d'ordre et disciplinaires dans le cadre légal actuel. Aussi, "Notre déontologie militaire et nos normes d'ordre et de discipline semblent devenues incompatibles avec les lois, ou avec les conventions signées par la Belgique".
L'obéissance à l'autorité politique est, avec le respect du droit, la fondation première de nos armées européennes. C'est vrai en opération mais aussi en temps de paix. Mais que fait on si une armée est sciamment - mais discrètement - démantellée, à l'insu même du politique (qui, pour l'essentiel et en Belgique, s'en fiche) ? N'a-t-on pas le droit de refuser un ordre (soit, pour le colonel Gennart, la boucler) illégal ou a tout le moins politiquement problématique ? Le militaire n'est-il pas le serviteur de l'Etat avant même d'être l'opérateur des règlements disciplinaires ?
Dans le même temps, qu'un CEMA voit en des normes légales internationales et nationales un problème, personnellement, ça m'en pose un. En particulier lorsque celui qui prête serment "jure d'observer les lois et la constitution"
L'obéissance à l'autorité politique est, avec le respect du droit, la fondation première de nos armées européennes. C'est vrai en opération mais aussi en temps de paix. Mais que fait on si une armée est sciamment - mais discrètement - démantellée, à l'insu même du politique (qui, pour l'essentiel et en Belgique, s'en fiche) ? N'a-t-on pas le droit de refuser un ordre (soit, pour le colonel Gennart, la boucler) illégal ou a tout le moins politiquement problématique ? Le militaire n'est-il pas le serviteur de l'Etat avant même d'être l'opérateur des règlements disciplinaires ?
Dans le même temps, qu'un CEMA voit en des normes légales internationales et nationales un problème, personnellement, ça m'en pose un. En particulier lorsque celui qui prête serment "jure d'observer les lois et la constitution"
DAMB : perceptions et contre-perceptions
La discussion sur les DAMB avec Olivier se poursuit (voir sa réponse à la mienne ici). Alors, effectivement, je le rejoins - c'est le point de vue du stratégiste - sur le caractère hasardeux de la notion d'ADM, ce que j'avais souligné dans plusieurs de mes articles.
C'est certes une construction méthodologiquement fausse - qui procède d'intérêts bien compris - mais le politologue, cette fois, à également son point de vue. Le problème principal de notre temps est la perception faussée qu'à le politique de la chose stratégique. Je ne m'étendrai pas plus, vous savez toutes et tous de quoi je veux parler. A ce stade et pour en revenir aux DAMB, la question revient à "comment le politique va-t-il réagir" face à une attaque B, C ou R ? Réagir et perceptions : les deux mots sont clés en politique...
Cette question est d'autant plus importante que, là aussi, le balistique n'est pas seul en cause (d'autant plus que "balisticer" ce type d'agents est pour le moins complexe). Menace chimique il y a. Mais, là aussi, les vertus de la dissuasion nucléaire sont nombreuses, en particulier face aux Etats, tout de même sensés (sensés, j'ai bien dit...) adhérer à la CAC et à ses mécanismes de contrôle. Lorsqu'ils ne le font pas, ils sont dans une stratégie de compensation nucléaire, comme dans le cas syrien et iranien pour l'heure : leurs doctrines sont clairement d'ordre dissuasives et ils savent parfaitement à quoi s'attendre s'ils glissent sur des conceptions d'emploi.
La vraie menace chimique me semble nettement plus vivace en matière de "C-IED", des agents chimiques rustiques, tels qu'utilisés en Irak (17 incidents, voir le dossier que j'avais préparé pour DSI-T n°18, l'année passée). Or, ces C-IED sont en dessous du balistique/ABM. On en revient au questionnement d'hier : celui qui se dote de balistique est celui qui accepte les règles du jeu et le mûrit. Celui qui n'accepte pas les règles du jeux développera des stratégies alternatives de contournement. Or, ce n'est pas sur celles-là que nous nous concentrerons.
Je ne suis par contre pas d'accord sur l'air comme seul moyen de fappe à distance : 300 000 conteneurs voguent chaque jour sur les océans, 50 000 entrent quodiennement aux US et un bon paquet (sans doute plus) en Europe. Or, il est impossible de tout contrôler. Même dans les airs et à une échelle bien moindre, l'affaire de l'imprimante yéménite et d'UPS de ces derniers jours montre bien qu'il est possible de passer outre notre supériorité. Surtout, notre supériorité aérienne, face à des frappes de drones ou plus classiques est transitoire : dans 15 ans, les forces aériennes européennes auront beaucoup moins d'appareils qu'aujourd'hui - j'ai fait les comptes pour un chapitre d'ouvrage à paraître. Nos adversaires potentiels jouent la carte de la quantité et il est douteux que nos qualités technologiques puissent, à terme, parvenir à contrer la première. Surtout dès lors que la stratégie aérienne connaît une véritable révolution : traditionnellement offensive, elle passe, de notre point de vue, en défensif (je m'en explique dans le dernier Histoire et Stratégie).
Sur la R&D/R&T et la DAMB comme moteur : c'est ainsi que la SDI américaine a fonctionné (et c'est d'ailleurs là où elle a été efficace). Mais les budgets US ne sont pas les budgets européens et l'expérience US n'est pas transposable à la France. En faisant ainsi, on pérénise le problème traditionnel du déficit du financement en recherche techno et on le cache sous les oripeaux de la DAMB. Problème n°1 : dans nos systèmes de contrôles parlementaires, ce n'est pas idéal ; n°2 : on ne résoud le problème structurel de la R&D que de manière temporaire (parce que ça ne durera pas 20 ans...) ; n°3 : on induit l'illusion d'un possible ; n°4 : on divertit ces fonds de recherches qui seront utiles à nos soldats et qui offriront de réelles possibilités export à nos industriels.
Bref, un jeu dangereux : en DAMB, nous avons un retard important sur les Américains, des financements inférieurs et des intérêts qui ne sont pas les mêmes. Pourquoi chercher à les imiter ? Le politique est certes souverain mais il faut aussi savoir lui donner toutes les cartes (et pas uniquement une vision particulière) pour qu'il puisse prendre la bonne décision et qu'il ait... une bonne perception.
Et quant à chercher à impressioner le grand frère, je suis d'accord sur l'analyse. Par contre, ce positionnement pourrait bien nous conduire sur le chemin de soumission : ne nous leurrons pas, les budgets de défense n'augmenteront pas d'ici à 2020. Se focaliser sur une DAMB de territoire (car certains jouent de l'ambiguité entre territoire et théâtre) va conduire à nous détourner de nos capacités à effectivement faire la guerre, et bien la faire. Et nous seront d'autant plus dépendants de Washington...
C'est certes une construction méthodologiquement fausse - qui procède d'intérêts bien compris - mais le politologue, cette fois, à également son point de vue. Le problème principal de notre temps est la perception faussée qu'à le politique de la chose stratégique. Je ne m'étendrai pas plus, vous savez toutes et tous de quoi je veux parler. A ce stade et pour en revenir aux DAMB, la question revient à "comment le politique va-t-il réagir" face à une attaque B, C ou R ? Réagir et perceptions : les deux mots sont clés en politique...
Cette question est d'autant plus importante que, là aussi, le balistique n'est pas seul en cause (d'autant plus que "balisticer" ce type d'agents est pour le moins complexe). Menace chimique il y a. Mais, là aussi, les vertus de la dissuasion nucléaire sont nombreuses, en particulier face aux Etats, tout de même sensés (sensés, j'ai bien dit...) adhérer à la CAC et à ses mécanismes de contrôle. Lorsqu'ils ne le font pas, ils sont dans une stratégie de compensation nucléaire, comme dans le cas syrien et iranien pour l'heure : leurs doctrines sont clairement d'ordre dissuasives et ils savent parfaitement à quoi s'attendre s'ils glissent sur des conceptions d'emploi.
La vraie menace chimique me semble nettement plus vivace en matière de "C-IED", des agents chimiques rustiques, tels qu'utilisés en Irak (17 incidents, voir le dossier que j'avais préparé pour DSI-T n°18, l'année passée). Or, ces C-IED sont en dessous du balistique/ABM. On en revient au questionnement d'hier : celui qui se dote de balistique est celui qui accepte les règles du jeu et le mûrit. Celui qui n'accepte pas les règles du jeux développera des stratégies alternatives de contournement. Or, ce n'est pas sur celles-là que nous nous concentrerons.
Je ne suis par contre pas d'accord sur l'air comme seul moyen de fappe à distance : 300 000 conteneurs voguent chaque jour sur les océans, 50 000 entrent quodiennement aux US et un bon paquet (sans doute plus) en Europe. Or, il est impossible de tout contrôler. Même dans les airs et à une échelle bien moindre, l'affaire de l'imprimante yéménite et d'UPS de ces derniers jours montre bien qu'il est possible de passer outre notre supériorité. Surtout, notre supériorité aérienne, face à des frappes de drones ou plus classiques est transitoire : dans 15 ans, les forces aériennes européennes auront beaucoup moins d'appareils qu'aujourd'hui - j'ai fait les comptes pour un chapitre d'ouvrage à paraître. Nos adversaires potentiels jouent la carte de la quantité et il est douteux que nos qualités technologiques puissent, à terme, parvenir à contrer la première. Surtout dès lors que la stratégie aérienne connaît une véritable révolution : traditionnellement offensive, elle passe, de notre point de vue, en défensif (je m'en explique dans le dernier Histoire et Stratégie).
Sur la R&D/R&T et la DAMB comme moteur : c'est ainsi que la SDI américaine a fonctionné (et c'est d'ailleurs là où elle a été efficace). Mais les budgets US ne sont pas les budgets européens et l'expérience US n'est pas transposable à la France. En faisant ainsi, on pérénise le problème traditionnel du déficit du financement en recherche techno et on le cache sous les oripeaux de la DAMB. Problème n°1 : dans nos systèmes de contrôles parlementaires, ce n'est pas idéal ; n°2 : on ne résoud le problème structurel de la R&D que de manière temporaire (parce que ça ne durera pas 20 ans...) ; n°3 : on induit l'illusion d'un possible ; n°4 : on divertit ces fonds de recherches qui seront utiles à nos soldats et qui offriront de réelles possibilités export à nos industriels.
Bref, un jeu dangereux : en DAMB, nous avons un retard important sur les Américains, des financements inférieurs et des intérêts qui ne sont pas les mêmes. Pourquoi chercher à les imiter ? Le politique est certes souverain mais il faut aussi savoir lui donner toutes les cartes (et pas uniquement une vision particulière) pour qu'il puisse prendre la bonne décision et qu'il ait... une bonne perception.
Et quant à chercher à impressioner le grand frère, je suis d'accord sur l'analyse. Par contre, ce positionnement pourrait bien nous conduire sur le chemin de soumission : ne nous leurrons pas, les budgets de défense n'augmenteront pas d'ici à 2020. Se focaliser sur une DAMB de territoire (car certains jouent de l'ambiguité entre territoire et théâtre) va conduire à nous détourner de nos capacités à effectivement faire la guerre, et bien la faire. Et nous seront d'autant plus dépendants de Washington...
samedi 30 octobre 2010
Tragédie grecque, analyse et... résilience
Le point de vue de Paul Virilio sur, en l'occurence ce qui m'apparait comme la question de l'assimilitation/relativisation de la crise, centrale dans les processus de résilience politique et sociétales.
vendredi 29 octobre 2010
DAMB - une petite réponse à Olivier
Bon, allez, un petit débat comme on les aime sur les défenses ABM (DAMB) en réponse à un post d'Olivier "EGEA" Kempf :
La vraie menace, ADM ou autre, n'est pas fondamentalement balistique, certainement pas en fonction des progrès qualitatifs et quantitatifs, réalisés ou réalisables. Elle est de croisière : plusieux dizaines de milliers de Styx traînent dans le monde et ils sont dronisables relativement facilement (et qui son de loin plus facile à mettre en place qu'une flotte balistique, surtout au-delà des 1500 km de portée). Même chose pour la pléthore de Mig-17/19/21 disponibles un peu partout. Rebelotte pour plus de 50 000 missiles antinavires. Si contournement il y à, il passera pas là et notre supériorité aérienne sera cassée par le nombre. Après tout, en Irak, 5 Styx (dont le gros d ela cellule est construit...en bois) sont passés outre les défenses aériennes US pour atterrir non loin du seul port où passait le gros du matériel US...
Ensuite, en défense de territoire, la dissuasion nous couvre, elle est là pour ça. En théâtre ( <1 500 km de portée), on commence à avoir ce qu'il faut. Air & Cosmos aurait d'ailleurs une petite info sur le sujet ; l'Aster aurait fait des merveilles.
Et puis, la DAMB de territoire ne répondra à pas grand chose (sinon à compenser les déficits structurels en R&D sur d'autres secteurs) : arrêter 10 missiles ne sert à rien si l'ennemi en a 15. Elle y répond d'autant moins qu'un Etat qui joue au balistique est un Etat qui accepte les règles du jeu de la dissuasion. Par contre, il faut définitivement dissocier la menace ADM du balistique : elle ne passe pas que par là.
Autre aspect peu discuté : plus on investit dans la DAMB, vu nos enveloppes budgétaires, plus les investissements sur la projection seront réduits - autant d'ailleurs que la protection de la projection. Autrement dit, on replie un peu plus le pays sur lui-même et l'on n'exploite pas l'ouverture préemptive offerte avant (et dans) le LBDSN. Après tout, une DAM ne peut se penser hors nos structures de forces et c'est bien le problème de tout ce débat : nous avons une stratégie génétique mais nous n'avons PAS de stratégie des moyens (sous entendue comme intégrée et visant la cohérence, y compris en organique) ; tout semble déconnecté.
Enfin, quid de la portée de la dissuasion : fait-elle face au chimique ? A suivre l'exercice Pégase (1995) et à posture stratégique constante, oui. Si l'attaque porte sur les intérêts vitaux, il y a également fort à parier que ce sera également le cas. Un hypothétique gazage balistique au VX sur une ville française - voire européenne - amènera forcément à se poser quelques questions graves...
La vraie menace, ADM ou autre, n'est pas fondamentalement balistique, certainement pas en fonction des progrès qualitatifs et quantitatifs, réalisés ou réalisables. Elle est de croisière : plusieux dizaines de milliers de Styx traînent dans le monde et ils sont dronisables relativement facilement (et qui son de loin plus facile à mettre en place qu'une flotte balistique, surtout au-delà des 1500 km de portée). Même chose pour la pléthore de Mig-17/19/21 disponibles un peu partout. Rebelotte pour plus de 50 000 missiles antinavires. Si contournement il y à, il passera pas là et notre supériorité aérienne sera cassée par le nombre. Après tout, en Irak, 5 Styx (dont le gros d ela cellule est construit...en bois) sont passés outre les défenses aériennes US pour atterrir non loin du seul port où passait le gros du matériel US...
Ensuite, en défense de territoire, la dissuasion nous couvre, elle est là pour ça. En théâtre ( <1 500 km de portée), on commence à avoir ce qu'il faut. Air & Cosmos aurait d'ailleurs une petite info sur le sujet ; l'Aster aurait fait des merveilles.
Et puis, la DAMB de territoire ne répondra à pas grand chose (sinon à compenser les déficits structurels en R&D sur d'autres secteurs) : arrêter 10 missiles ne sert à rien si l'ennemi en a 15. Elle y répond d'autant moins qu'un Etat qui joue au balistique est un Etat qui accepte les règles du jeu de la dissuasion. Par contre, il faut définitivement dissocier la menace ADM du balistique : elle ne passe pas que par là.
Autre aspect peu discuté : plus on investit dans la DAMB, vu nos enveloppes budgétaires, plus les investissements sur la projection seront réduits - autant d'ailleurs que la protection de la projection. Autrement dit, on replie un peu plus le pays sur lui-même et l'on n'exploite pas l'ouverture préemptive offerte avant (et dans) le LBDSN. Après tout, une DAM ne peut se penser hors nos structures de forces et c'est bien le problème de tout ce débat : nous avons une stratégie génétique mais nous n'avons PAS de stratégie des moyens (sous entendue comme intégrée et visant la cohérence, y compris en organique) ; tout semble déconnecté.
Enfin, quid de la portée de la dissuasion : fait-elle face au chimique ? A suivre l'exercice Pégase (1995) et à posture stratégique constante, oui. Si l'attaque porte sur les intérêts vitaux, il y a également fort à parier que ce sera également le cas. Un hypothétique gazage balistique au VX sur une ville française - voire européenne - amènera forcément à se poser quelques questions graves...
mercredi 27 octobre 2010
Euronaval 2010
Après les Dailies de l'Euronaval 2008, l'équipe est à nouveau sur le pont. Pour ceux que cela tente, les nouveaux Dailies et des brèves d'infos sont disponibles sur www.dsi-presse.com.
jeudi 21 octobre 2010
"Bla, Bla, Bla", l'"affaire Gennart" ?
Il y a quelques jours, le colonel Luc Gennart, commandant la base belge de Florennes, a fait une sortie très inhabituelle dans les médias, extrêmement rares étant les officiers qui, ces 10 dernières années, se sont exprimés dans les débats politiques belges. Il y argue d'un processus de flamandisation des postes de responsabilité de l'armée mais aussi de projets visant à la fermeture de la base de Florennes. Le lecteur peut trouver les rétroactes et autres déclarations liées à l'affaire.
Le ministre y voit du "bla-bla-bla", ce qui n'est tout de même guère brillant comme réponse. Alors, qu'en penser ? Juste quelques éléments :
- Florennes est effectivement menacé - et sérieusement. La base accueille une escadre de F-16 et, vers 2020, ces appareils quitteront peu à peu le service. Il n'y a aucun consensus politique sur le seul remplacement de la capacité "appareils de combat" dans le paysage politique belge. Ne resteraient sur place que les drones B-Hunter. Mais maintenir Florennes pour une douzaine de drones relève de l'hérésie économique ;
- Et les NH ? Les nouveaux hélicoptères seront basés à Beauvechain, plus près de la frontière linguistique mais... plus loin de leur zone d'entraînement. En fait, juste au sud de Florennes se trouve l'une des plus importantes zones d'entraînement d'Europe... et où sont situés, à peu près au milieu, les Chasseurs ardennais de Marche en Famenne. Soit les utilisateurs potentiels desdits NH. Sois dit en passant, ceux qui ont gentiment poussé en avant l'option du positionnement à Florennes des hélicoptères ont pu avoir quelques problèmes dans leurs promotions ;
Plus largement, y-a-t'il "flamandisation" ? Je ne peux pas m'exprimer sur les tests linguistiques, les taux de réussites des francophones ou les décisions prises en matière de tableau d'avancement : je ne les connais pas. Ceci dit, juste deux remarques.
Premièrement, s'il y a beaucoup d'officiers généraux flamands dans les forces actuellement et que certains francophones peuvent se considérer comme défavorisés, il faut constater que, passé un certain cap dans les grades, l'armée est politisée. Pour le dire autrement, chaque ministre (et P. De Crem est loin d'être le premier) place "ses" hommes aux postes-clés - ce qui contribue au demeurant à les rendre plus prudents et à réduire leur potentiel d'innovation.
Deuxièmement il y a une géopolitique intra-belge du positionnement des forces - tous les partis politiques le savent et ces choses se négocient. Elle répond à des considérations économiques (une base est un gisement d'emplois et les élus locaux y sont évidemment sensibles) mais aussi communautaires et politiques, en particulier depuis les années 1990 : une base de F-16 en Flandre et une en Wallonie ; le transport en Flandre juste à côté de Bruxelles ; et l'entraînement en Wallonie, juste à côté de la Flandre, ce n'est pas tout à fait un hasard. Or, cet équilibre est remis en question par les coupes budgétaires à répétition imposées par le politique lui-même.
Qu'en disent les militaires ? L'armée belge est la dernière institution réellement unitaire du pays : pour être officier, vous devez être bilingue. La culture de l'institution est elle-même unitaire. Nombre de gars, francophones ou néerlandophones, vous diront qu'ils ne comprennent pas ces conflits communautaires et que les armées n'y sont pas sensibles. Même si n'est pas tout à fait vrai - des tensions peuvent parfois se ressentir - force est aussi de constater que la question de la "rupture des équilibres" est une question importée dans les armées par le politique, le tout dans un contexte ou, pour des raisons historiques, la Flandre a un positionnement pacifiste et peu enclin à soutenir l'armée.
Le ministre y voit du "bla-bla-bla", ce qui n'est tout de même guère brillant comme réponse. Alors, qu'en penser ? Juste quelques éléments :
- Florennes est effectivement menacé - et sérieusement. La base accueille une escadre de F-16 et, vers 2020, ces appareils quitteront peu à peu le service. Il n'y a aucun consensus politique sur le seul remplacement de la capacité "appareils de combat" dans le paysage politique belge. Ne resteraient sur place que les drones B-Hunter. Mais maintenir Florennes pour une douzaine de drones relève de l'hérésie économique ;
- Et les NH ? Les nouveaux hélicoptères seront basés à Beauvechain, plus près de la frontière linguistique mais... plus loin de leur zone d'entraînement. En fait, juste au sud de Florennes se trouve l'une des plus importantes zones d'entraînement d'Europe... et où sont situés, à peu près au milieu, les Chasseurs ardennais de Marche en Famenne. Soit les utilisateurs potentiels desdits NH. Sois dit en passant, ceux qui ont gentiment poussé en avant l'option du positionnement à Florennes des hélicoptères ont pu avoir quelques problèmes dans leurs promotions ;
Plus largement, y-a-t'il "flamandisation" ? Je ne peux pas m'exprimer sur les tests linguistiques, les taux de réussites des francophones ou les décisions prises en matière de tableau d'avancement : je ne les connais pas. Ceci dit, juste deux remarques.
Premièrement, s'il y a beaucoup d'officiers généraux flamands dans les forces actuellement et que certains francophones peuvent se considérer comme défavorisés, il faut constater que, passé un certain cap dans les grades, l'armée est politisée. Pour le dire autrement, chaque ministre (et P. De Crem est loin d'être le premier) place "ses" hommes aux postes-clés - ce qui contribue au demeurant à les rendre plus prudents et à réduire leur potentiel d'innovation.
Deuxièmement il y a une géopolitique intra-belge du positionnement des forces - tous les partis politiques le savent et ces choses se négocient. Elle répond à des considérations économiques (une base est un gisement d'emplois et les élus locaux y sont évidemment sensibles) mais aussi communautaires et politiques, en particulier depuis les années 1990 : une base de F-16 en Flandre et une en Wallonie ; le transport en Flandre juste à côté de Bruxelles ; et l'entraînement en Wallonie, juste à côté de la Flandre, ce n'est pas tout à fait un hasard. Or, cet équilibre est remis en question par les coupes budgétaires à répétition imposées par le politique lui-même.
Qu'en disent les militaires ? L'armée belge est la dernière institution réellement unitaire du pays : pour être officier, vous devez être bilingue. La culture de l'institution est elle-même unitaire. Nombre de gars, francophones ou néerlandophones, vous diront qu'ils ne comprennent pas ces conflits communautaires et que les armées n'y sont pas sensibles. Même si n'est pas tout à fait vrai - des tensions peuvent parfois se ressentir - force est aussi de constater que la question de la "rupture des équilibres" est une question importée dans les armées par le politique, le tout dans un contexte ou, pour des raisons historiques, la Flandre a un positionnement pacifiste et peu enclin à soutenir l'armée.
mercredi 20 octobre 2010
SDR britannique : un espoir et deux craintes
La parution, hier, de la nouvelle SDR a causé un réel effet de choc : en renversant les rapports de force classiques sur l’échiquier de l’Europe de la défense et en faisant de la France – en théorie et par défaut – la première puissance militaire européenne, le document laisse aussi poindre un espoir et deux craintes :
* l’espoir : la possibilité d’embarquer des appareils de combat français sur le porte-avions britannique (et vice-versa) est clairement affichée comme un objectif. La coopération dans le domaine aéronaval serait donc physiquement possible, comme la permanence à la mer d’un groupe aéronaval. Reste que, sans aéronavale pendant 10 ans, la Grande-Bretagne devra tout réapprendre : l’aéronavale européenne va devoir attendre une décennie pour se concrétiser. D’autres pistes de coopération sont évoquées, la France revenant systématiquement dans la position du « key allied ».
* la première crainte : coopérer dans le domaine de la défense, c’est fondamentalement facile. Le vrai problème est d’ordre politique et nombre de Britanniques considèrent toujours l’Europe de la défense comme un « object without subjetc ». Tout dépendra donc de leur perception de la façon d’accroître les coopérations. En tout état de cause, il semble bien que les partisans de la Coopération Structurée Permanente la plus ouverte possible perdent des points ; la meilleure option en PESD reste sans doute de travailler en petit comité ;
* la deuxième crainte touche à la façon dont sera perçue la SDR ailleurs en Europe et au rôle d’alibi qu’elle pourrait jouer dans la légitimation de réductions un peu plus drastiques un peu partout ailleurs. Les membres de l’Union européenne et tous les membres européens de l’OTAN, à l’exception de la Norvège, ont tous réduits leurs budgets militaires. Or, il est clair qu’aujourd’hui, rares sont les élites politiques, en Europe, ne considérant pas la défense comme autre chose qu’une variable d’ajustement budgétaire – comprendre un gisement financier dans un contexte où le pilier central des Etats européens n’est plus nécessairement la capacité à assurer la sécurité des citoyens mais bien les services sociaux associés à cette même citoyenneté.
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* l’espoir : la possibilité d’embarquer des appareils de combat français sur le porte-avions britannique (et vice-versa) est clairement affichée comme un objectif. La coopération dans le domaine aéronaval serait donc physiquement possible, comme la permanence à la mer d’un groupe aéronaval. Reste que, sans aéronavale pendant 10 ans, la Grande-Bretagne devra tout réapprendre : l’aéronavale européenne va devoir attendre une décennie pour se concrétiser. D’autres pistes de coopération sont évoquées, la France revenant systématiquement dans la position du « key allied ».
* la première crainte : coopérer dans le domaine de la défense, c’est fondamentalement facile. Le vrai problème est d’ordre politique et nombre de Britanniques considèrent toujours l’Europe de la défense comme un « object without subjetc ». Tout dépendra donc de leur perception de la façon d’accroître les coopérations. En tout état de cause, il semble bien que les partisans de la Coopération Structurée Permanente la plus ouverte possible perdent des points ; la meilleure option en PESD reste sans doute de travailler en petit comité ;
* la deuxième crainte touche à la façon dont sera perçue la SDR ailleurs en Europe et au rôle d’alibi qu’elle pourrait jouer dans la légitimation de réductions un peu plus drastiques un peu partout ailleurs. Les membres de l’Union européenne et tous les membres européens de l’OTAN, à l’exception de la Norvège, ont tous réduits leurs budgets militaires. Or, il est clair qu’aujourd’hui, rares sont les élites politiques, en Europe, ne considérant pas la défense comme autre chose qu’une variable d’ajustement budgétaire – comprendre un gisement financier dans un contexte où le pilier central des Etats européens n’est plus nécessairement la capacité à assurer la sécurité des citoyens mais bien les services sociaux associés à cette même citoyenneté.
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Publications
Ce blog était resté quelque peu en friche ces derniers mois mais il y avait une raison : pas mal de publications étaient sur le métier (en plus des DSI, évidemment), lesquelles sont, si pas parues, sur le point de l'être.
Seapower. Les fondements de la guerre navale au 21ème siècle, d'abord. Je reviendrai dessus mais, en attendant, vous pouvez le commander.
La puissance aérienne. Histoire, concepts et opérations est une évolution de l'Airpower au 21ème siècle qui revient notamment sur les développements observés en contre-insurrection aérienne.
J'ai également envoyé plusieurs contributions à des ouvrages collectifs, dont le petit dernier de Daniel Ventre (Cyberguerre et guerre de l'information. Règles, stratégies, enjeux) et une chronique stratégique de l'année 2009 dans Enjeux diplomatiques et stratégiques 2010 (sous la direction de Pascal Chaigneau). La Revue Française de Polémologie, qui renaît sous les auspices de l'ISC va également accueillir une contribution sur la polémologie en Belgique (ou l'histoire d'un exil politique).
Et puis, comme on ne se refait pas, un autre ouvrage et quelques autres chapitres et articles sont toujours en cours de route. Je reviendrai dessus en temps opportun : parler, c'est bien, publier, c'est mieux !
Et puis, pour ceux qui manqueraient de lecture, Les Cahiers du RMES sont à nouveau disponibles. Le relooking du site du RMES avait nécessité de les laisser, un temps, de côté.
Seapower. Les fondements de la guerre navale au 21ème siècle, d'abord. Je reviendrai dessus mais, en attendant, vous pouvez le commander.
La puissance aérienne. Histoire, concepts et opérations est une évolution de l'Airpower au 21ème siècle qui revient notamment sur les développements observés en contre-insurrection aérienne.
J'ai également envoyé plusieurs contributions à des ouvrages collectifs, dont le petit dernier de Daniel Ventre (Cyberguerre et guerre de l'information. Règles, stratégies, enjeux) et une chronique stratégique de l'année 2009 dans Enjeux diplomatiques et stratégiques 2010 (sous la direction de Pascal Chaigneau). La Revue Française de Polémologie, qui renaît sous les auspices de l'ISC va également accueillir une contribution sur la polémologie en Belgique (ou l'histoire d'un exil politique).
Et puis, comme on ne se refait pas, un autre ouvrage et quelques autres chapitres et articles sont toujours en cours de route. Je reviendrai dessus en temps opportun : parler, c'est bien, publier, c'est mieux !
Et puis, pour ceux qui manqueraient de lecture, Les Cahiers du RMES sont à nouveau disponibles. Le relooking du site du RMES avait nécessité de les laisser, un temps, de côté.
mardi 19 octobre 2010
L'effondrement des forces britanniques
C’était aujourd’hui à 15h30 locales que le premier ministre britannique présentait la Strategic Defense Review devant le parlement britannique (le pdf est disponible sur www.dsi-presse.com. Comme on s’y attendait, les coupes sont majeures : au plan humain, l’Army perd 7 000 hommes, la RAF 5 000 et la Royal Navy 5 000, soit 17 000 en tout ; le personnel civil est réduit de 25 000 unités d’ici à 2015 ; le budget est réduit de 8 %.
Suit une litanie de sorties de service, avec toutefois une constation : s'il est difficile de ne pas considérer comme apocalyptique cette SDR, à l’horizon 2020, la Marine nationale aura plus de grands bâtiments de surface que la Royal Navy (24 contre 19, certes en incluant les Floreal). L’armée de Terre surclassera également sa consoeur britannique. Au demeurant, ce sera également le cas de l’armée de l’Air – du moins, en théorie.
Suit une litanie de sorties de service, avec toutefois une constation : s'il est difficile de ne pas considérer comme apocalyptique cette SDR, à l’horizon 2020, la Marine nationale aura plus de grands bâtiments de surface que la Royal Navy (24 contre 19, certes en incluant les Floreal). L’armée de Terre surclassera également sa consoeur britannique. Au demeurant, ce sera également le cas de l’armée de l’Air – du moins, en théorie.
jeudi 8 juillet 2010
Juste une remarque sur "l'affaire Desportes"
Ou plutôt, une et demie. La demie : le simple fait de parler "d'affaire" grossit la chose au-delà du raisonnable. On construit une problématique aigüe de ce qui n'est que le reflet d'une (nécessaire) recomposition du débat stratégique appelée de ses voeux par à peu près tout le monde. L'interview d'Alain Bauer (sur le site de l'IFRI, je pense) ou les propos du CEMA n'en sont que quelques témoignages.
La remarque, ensuite : il y a quelque chose d'indécent à ce que des débats sur des questions qui touchent directement à la vie et à la mort des soldats, à la puissance et au rang de la France ne puissent avoir lieu, là où le monde politique ne cesse d'encourager des débats sur des questions autrement moins aigües, voire aussi passablement futiles que les échecs de l'équipe de France.
Le rôle d'un militaire, quelque soit son grade, est de réfléchir, au prochain mouvement sur le terrain comme à ce qu'il peut apporter par son action ou à la nature d'une coalition. A fortiori, si le militaire en question dirige une Ecole de guerre dont le propre est tout de même de donner une culture aux officiers. On peut, évidemment, ne pas être d'accord, mais il y a une certaine forme de malhonnêteté intellectuelle à sortir les propos de V. Desportes du contexte dans lequel ils ont été tenus.
Car, enfin, la question à laquelle il répondait portait sur McChrystal et force est, tout de même, de constater que la démission forcée du général américain ne s'est pas faite avec l'assentiment de la France ou des autres membres non américains de l'ISAF. Dans un tel cadre, il me paraît totalement légitime de questionner le rang français comme la perception américaine du rôle de la France.
La remarque, ensuite : il y a quelque chose d'indécent à ce que des débats sur des questions qui touchent directement à la vie et à la mort des soldats, à la puissance et au rang de la France ne puissent avoir lieu, là où le monde politique ne cesse d'encourager des débats sur des questions autrement moins aigües, voire aussi passablement futiles que les échecs de l'équipe de France.
Le rôle d'un militaire, quelque soit son grade, est de réfléchir, au prochain mouvement sur le terrain comme à ce qu'il peut apporter par son action ou à la nature d'une coalition. A fortiori, si le militaire en question dirige une Ecole de guerre dont le propre est tout de même de donner une culture aux officiers. On peut, évidemment, ne pas être d'accord, mais il y a une certaine forme de malhonnêteté intellectuelle à sortir les propos de V. Desportes du contexte dans lequel ils ont été tenus.
Car, enfin, la question à laquelle il répondait portait sur McChrystal et force est, tout de même, de constater que la démission forcée du général américain ne s'est pas faite avec l'assentiment de la France ou des autres membres non américains de l'ISAF. Dans un tel cadre, il me paraît totalement légitime de questionner le rang français comme la perception américaine du rôle de la France.
jeudi 1 juillet 2010
PSDC : quelques réflexions sur le séminaire tenu à Salon de Provence
L'évolution de la politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) a fait l'objet, fin mai, d'un séminaire du Centre de Recherche de l'Ecole de l'Air (CREA) et du GERI (Groupe d'Etudes en Relations Internationales) sur la base de Salon de Provence. C'était, pour les organisateurs, l'occasion d'aborder sous des angles très divers et sans tabous une politique à la fois complexe mais, également, qui continue d'agréger les espoirs.
Avec l'adoption du traité de Lisbonne, la PSDC se voit sortir de l'ornière dans laquelle le référendum irlandais l'avais placé. Reste, pour autant, qu'une impulsion majeure en matière de politique de défense européenne se fait toujours attendre. Après la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne (CUE), celle de la Belgique, pourtant traditionnellement en point en matière de construction européenne, n'augure pas de véritables avancées. Il s'agit surtout de poursuivre les efforts entamés par d'autres, de continuer à essayer de convaincre les Britanniques de la nécessité d'un véritable quartier-général européen (Londres semble s'orienter vers cette idée mais, nuance de taille, la composante civile y serait particulièrement prégnante). Bruxelles chercherait également à mettre en évidence l'option de "spécialisation" qu'elle a choisi pour ses forces, abandonnant certains pans de ses capacités - une idée qui n'est pas nécessairement partagée par plusieurs états-majors pour des raisons que l'on comprendra.
Il s'agirait également pour la Belgique de mettre en place la méthode de mise en œuvre de la Coopération Structurée Permanente (CSP), qui autorise les Etats qui le désirent à renforcer leur coopération dans l'un ou l'autre domaine. Nouveauté permise par le traité de Lisbonne, la défense peut faire l'objet d'une CSP, ne manquant de poser problème. Deux grandes catégories de positions peuvent, en effet, être schématisées. Soit la CSP est dite inclusive, cherchant à rassembler le maximum d'Etats ; soit elle est exclusive et dresse des critères d'adhésion permettant d'engerber que les Etats le plus soucieux de leur défense. A ce stade, la question est évidemment de savoir quels sont les critères d'adhésion retenus. Or, la part de la défense dans le PIB (domaine où la France est 3ème et la Belgique… 23ème) a d'abord été pressentie comme principal référent méthodologique mais l'impact de la crise est tel que ce critère pourrait ne plus être pertinent. In fine, première crainte, une définition trop rapide des critères de mise en place de la CSP dans un sens trop inclusif dupliquerait la situation actuelle entre Etats "moteurs" et "free-riders" et ne permettrait pas d'accélérer l'Europe de la défense.
Une deuxième crainte ne s'entrevoit qu'en creux, lorsqu'il est question d'aborder la question de la coopération entre l'Union européenne et l'ONU en matière de gestion de crise. Si les expériences passées (à l'instar d'Artémis, au Congo, ou EUFOR-Tchad) ont bien été mises en évidence, comme le principe du "bridging" (selon lequel l'UE lance une opération avant de transmettre sa continuation à une force de l'ONU) l'analyste discerne rapidement une immaturité institutionnelle. La plupart des intervenants ont ainsi pointé du doigt la grande complexité des relations entre les Etats et les institutions mais aussi entre les institutions elles-mêmes - alors même que des instruments mis en place ne sont pas utilisés -, ce qui tend à focaliser l'attention des opérationnels. En retour, ces difficultés tendent à totalement occulter les aspects militaires des opérations mises en place, à commencer par la relation à l'adversaire. Ces dernières semblent comme laissées au militaire, dans une optique de nature tactique, alors que la question est évidemment plus complexe : que faire dans l'hypothèse d'une brusque montée en puissance d'un adversaire, qui débouche sur une bataille en bonne et due forme ? Le manque d'une véritable culture militaire n'apparaît pas comme réellement problématique dès lors que l'Union s'engage sur des zones "tièdes" ou "froides" et qu'aucun incident majeur - comprendre, une bataille - ne s'est encore produite. Cependant, à rester cantonnée dans cette vision, aucune véritable Europe de la défense ne peut émerger.
La troisième crainte touche à la question de l'approche globale. Il était symptomatique d'entendre un intervenant parler des Etats-Unis comme d'une superpuissance mais de l'Union européenne comme d'une "puissance globale" - en quelque sorte, rhétoriquement démilitarisée - d'autres revenant sur "l'approche globale" par trop démilitarisante, elle aussi. De facto, sur 24 opérations menées par l'Union européenne, 7 sont véritablement d'ordre militaire. Aussi, que ce soit dans la perception que les Etats-membres ont de l'Union ou que ce soit au niveau de la perception que l'OTAN a de l'Union, une crainte de voir de voir l'UE se transformer en fournisseur de composantes civiles - laissant à l'OTAN les opérations militaires - reste perceptible. On a, ici, affaire à un paradoxe typiquement européen : le gros des forces OTAN sont, de fait, européennes. Certaines prévisions laissent entrevoir, vers 2020-25, la possibilité que les membres de l'Union disposent de plus d'avions de combat et de navires de surface que les Etats-Unis et le budget de défense de ces Etats, une fois combiné, est le deuxième du monde. A ce stade, on sent poindre comme une inquiétude à avoir à mener seuls des opérations militaires de grande envergure en n'étant plus encadré par Washington.
Au-delà, c'est aussi toute la question de la valeur de l'approche globale, telle qu'elle est connotée à l'UE comme à l'OTAN, qui émerge : concept large, sans réelle valeur doctrinale, il chercherait à faire comprendre que les opérations d'aujourd'hui ne sont plus uniquement militaires mais impliquent des composantes civiles, de stabilisation ou encore de reconstruction. Or, c'est bien l'une des grandes valeurs de l'histoire militaire que de démontrer que cette "découverte" n'est en rien une nouveauté. Il suffit pour s'en convaincre de (re)lire cette somme qu'est Stratégies irrégulières pour voir que la compréhension de la nature multidimensionnelle, en mille-feuilles, de la guerre, n'a pas attendu le 21ème siècle. Aussi, derrière l'anachronisme historique que représente l'approche globale se pose une autre question : la PSDC n'a-t-elle pas été laissée trop longtemps aux mains des spécialistes des Security Studies, intellectuellement insuffisament armés, et pas suffisamment à celles des spécialistes des études stratégiques ?
Avec l'adoption du traité de Lisbonne, la PSDC se voit sortir de l'ornière dans laquelle le référendum irlandais l'avais placé. Reste, pour autant, qu'une impulsion majeure en matière de politique de défense européenne se fait toujours attendre. Après la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne (CUE), celle de la Belgique, pourtant traditionnellement en point en matière de construction européenne, n'augure pas de véritables avancées. Il s'agit surtout de poursuivre les efforts entamés par d'autres, de continuer à essayer de convaincre les Britanniques de la nécessité d'un véritable quartier-général européen (Londres semble s'orienter vers cette idée mais, nuance de taille, la composante civile y serait particulièrement prégnante). Bruxelles chercherait également à mettre en évidence l'option de "spécialisation" qu'elle a choisi pour ses forces, abandonnant certains pans de ses capacités - une idée qui n'est pas nécessairement partagée par plusieurs états-majors pour des raisons que l'on comprendra.
Il s'agirait également pour la Belgique de mettre en place la méthode de mise en œuvre de la Coopération Structurée Permanente (CSP), qui autorise les Etats qui le désirent à renforcer leur coopération dans l'un ou l'autre domaine. Nouveauté permise par le traité de Lisbonne, la défense peut faire l'objet d'une CSP, ne manquant de poser problème. Deux grandes catégories de positions peuvent, en effet, être schématisées. Soit la CSP est dite inclusive, cherchant à rassembler le maximum d'Etats ; soit elle est exclusive et dresse des critères d'adhésion permettant d'engerber que les Etats le plus soucieux de leur défense. A ce stade, la question est évidemment de savoir quels sont les critères d'adhésion retenus. Or, la part de la défense dans le PIB (domaine où la France est 3ème et la Belgique… 23ème) a d'abord été pressentie comme principal référent méthodologique mais l'impact de la crise est tel que ce critère pourrait ne plus être pertinent. In fine, première crainte, une définition trop rapide des critères de mise en place de la CSP dans un sens trop inclusif dupliquerait la situation actuelle entre Etats "moteurs" et "free-riders" et ne permettrait pas d'accélérer l'Europe de la défense.
Une deuxième crainte ne s'entrevoit qu'en creux, lorsqu'il est question d'aborder la question de la coopération entre l'Union européenne et l'ONU en matière de gestion de crise. Si les expériences passées (à l'instar d'Artémis, au Congo, ou EUFOR-Tchad) ont bien été mises en évidence, comme le principe du "bridging" (selon lequel l'UE lance une opération avant de transmettre sa continuation à une force de l'ONU) l'analyste discerne rapidement une immaturité institutionnelle. La plupart des intervenants ont ainsi pointé du doigt la grande complexité des relations entre les Etats et les institutions mais aussi entre les institutions elles-mêmes - alors même que des instruments mis en place ne sont pas utilisés -, ce qui tend à focaliser l'attention des opérationnels. En retour, ces difficultés tendent à totalement occulter les aspects militaires des opérations mises en place, à commencer par la relation à l'adversaire. Ces dernières semblent comme laissées au militaire, dans une optique de nature tactique, alors que la question est évidemment plus complexe : que faire dans l'hypothèse d'une brusque montée en puissance d'un adversaire, qui débouche sur une bataille en bonne et due forme ? Le manque d'une véritable culture militaire n'apparaît pas comme réellement problématique dès lors que l'Union s'engage sur des zones "tièdes" ou "froides" et qu'aucun incident majeur - comprendre, une bataille - ne s'est encore produite. Cependant, à rester cantonnée dans cette vision, aucune véritable Europe de la défense ne peut émerger.
La troisième crainte touche à la question de l'approche globale. Il était symptomatique d'entendre un intervenant parler des Etats-Unis comme d'une superpuissance mais de l'Union européenne comme d'une "puissance globale" - en quelque sorte, rhétoriquement démilitarisée - d'autres revenant sur "l'approche globale" par trop démilitarisante, elle aussi. De facto, sur 24 opérations menées par l'Union européenne, 7 sont véritablement d'ordre militaire. Aussi, que ce soit dans la perception que les Etats-membres ont de l'Union ou que ce soit au niveau de la perception que l'OTAN a de l'Union, une crainte de voir de voir l'UE se transformer en fournisseur de composantes civiles - laissant à l'OTAN les opérations militaires - reste perceptible. On a, ici, affaire à un paradoxe typiquement européen : le gros des forces OTAN sont, de fait, européennes. Certaines prévisions laissent entrevoir, vers 2020-25, la possibilité que les membres de l'Union disposent de plus d'avions de combat et de navires de surface que les Etats-Unis et le budget de défense de ces Etats, une fois combiné, est le deuxième du monde. A ce stade, on sent poindre comme une inquiétude à avoir à mener seuls des opérations militaires de grande envergure en n'étant plus encadré par Washington.
Au-delà, c'est aussi toute la question de la valeur de l'approche globale, telle qu'elle est connotée à l'UE comme à l'OTAN, qui émerge : concept large, sans réelle valeur doctrinale, il chercherait à faire comprendre que les opérations d'aujourd'hui ne sont plus uniquement militaires mais impliquent des composantes civiles, de stabilisation ou encore de reconstruction. Or, c'est bien l'une des grandes valeurs de l'histoire militaire que de démontrer que cette "découverte" n'est en rien une nouveauté. Il suffit pour s'en convaincre de (re)lire cette somme qu'est Stratégies irrégulières pour voir que la compréhension de la nature multidimensionnelle, en mille-feuilles, de la guerre, n'a pas attendu le 21ème siècle. Aussi, derrière l'anachronisme historique que représente l'approche globale se pose une autre question : la PSDC n'a-t-elle pas été laissée trop longtemps aux mains des spécialistes des Security Studies, intellectuellement insuffisament armés, et pas suffisamment à celles des spécialistes des études stratégiques ?
jeudi 24 juin 2010
blog-u-tations
Vous l'aurez remarqué, ce blog tourne un peu au ralenti ces derniers temps. La faut au temps, justemment, celui qui manque parce qu'on a bossé sur pas mal de choses (allez, petit scoop, un deuxième "mook" est en préparation et... bibi s'est replongé avec délectation dans l'une des ses matières de prédilections) et que tenir la barre minimale des deux à trois heures de lecture professionnelle par jour nécessite parfois de rogner quelque peu sur l'entretien du blog.
Dans le même temps, ce brave blog (qui vient de fêter ses trois ans, tout de même) à rempli l'une de ses fonctions : essayer de tenir au courant les lecteurs de DSI des dernières parutions et chercher à faire passer quelques brèves d'information. Entre temps, www.dsi-presse.com est arrivé (il compte tout de même près de 300 pages, ce qui n'est pas mal pour moins d'un mois d'existence) et je vous incite à aller y farfouiller. Toutes nos critiques de lectures sont dessus, ce qui tombe à point pour les vacances (vous pensez qu'un blog remplace une saine lecture ? Vous avez le sens de l'humour et votre netbook est menacé d'ensablement ;o)
Ce blog redevient donc un carnet de notes, de réflexions, d'avis tout à fait personnels et qui sont à peu près tout sauf académique (on peut se gausser de l'académisme mais une méthodologie solide est la meilleure chose qui puisse arriver à un chercheur), bref, un véritable blog. Pour les brèves et les news, dsi-presse est là pour ça, pour des réflexions un peu plus "freestyle", vous êtes toujours les bienvenus.
NB : j'insiste mais... tout commentaire anonyme est impitoyablement tchétchénisé, selon l'expression de Carl...
Dans le même temps, ce brave blog (qui vient de fêter ses trois ans, tout de même) à rempli l'une de ses fonctions : essayer de tenir au courant les lecteurs de DSI des dernières parutions et chercher à faire passer quelques brèves d'information. Entre temps, www.dsi-presse.com est arrivé (il compte tout de même près de 300 pages, ce qui n'est pas mal pour moins d'un mois d'existence) et je vous incite à aller y farfouiller. Toutes nos critiques de lectures sont dessus, ce qui tombe à point pour les vacances (vous pensez qu'un blog remplace une saine lecture ? Vous avez le sens de l'humour et votre netbook est menacé d'ensablement ;o)
Ce blog redevient donc un carnet de notes, de réflexions, d'avis tout à fait personnels et qui sont à peu près tout sauf académique (on peut se gausser de l'académisme mais une méthodologie solide est la meilleure chose qui puisse arriver à un chercheur), bref, un véritable blog. Pour les brèves et les news, dsi-presse est là pour ça, pour des réflexions un peu plus "freestyle", vous êtes toujours les bienvenus.
NB : j'insiste mais... tout commentaire anonyme est impitoyablement tchétchénisé, selon l'expression de Carl...
Deux remarques sur "l'affaire McChrystal"
C'était la grande nouvelle de la soirée d'hier, B. Obama a débarqué McChrystal du commandement des opérations en Afghanistan, suite à la parution d'un article dans Rolling Stone - article que l'on peut par ailleurs lire ici et qui ne manque pas de m'inspirer 2-3 commentaitres.
Premièrement, sur le contrôle civil des militaires. Il est certes très spécifique aux Etats-Unis (pas mal d'ouvrages ont exploré la question) mais, au-delà, c'est bien la question de la liberté du militaire dont il est question. Les remarques de MC sur sa rencontre avec un ministre sont clairement inappropriées (que le premier militaire n'ayant jamais pesté contre le politique me jette son chargeur) et son dédain de Paris lui est personnel. Finalement, nous avons tous nos villes préférées. Sans vouloir lui trouver d'excuse, le type est sous pression, à "de la gueule" et c'est précisément ce qu'on lui demande.
D'un autre côté, si un militaire est soumis aux décisions politiques, sa liberté de penser (quoiqu'il puisse penser, même si cela pose un problème au politique) est quelque chose de déterminant : c'est aussi pour cela qu'on le paie et pas pour jouer au gars qui ira dans le sens du politique s'il sait que ce dernier se trompe. Cette dernière tendance a toujours existé dans les armées et touche également les armées européennes. Mais c'est ainsi que l'on perd les guerres, en particulier lorsque le politique est de moins en moins conscient des potentialités comme des limites de l'instrument militaire. A ce stade, trouver de nouveaux type de relations politico-militaires, où le premier considère réellement le deuxième comme un conseiller, va être déterminant pour l'avenir même des armées.
Pour suivre le journaliste, blâmer MC pour avoir choqué des alliés en Afghanistan ne devrait pas retomber sur le dos du général... mais bien sur celui des alliés : le type est là pour obtenir du succès et la collection de caveats des alliés n'est pas sans poser problème. Lui imputer par ailleurs le retrait néerlandais et la démission du président allemand, c'est encore autre chose - le journaliste n'a manifestement pas bien étudié la question.
Deuxième remarque sur la COIN, cette fois. La question fait débat aussi en France où elle serait opposée à la guerre régulière. Première sous-observation, la guerre régulière n'est que marginalement (même de nos jours - regardez avec quoi la guerre de Géorgie a été gagnée) une guerre de haute technologie. Faire de ces deux catégories des synonymes démontre que l'on connait mal ses classiques.
Deuxième sous-observation, "LA COIN", sous-entendue comme une doctrine unique, n'existe pas. De Lyautey à Gallula ou à Calwell, personne n'a de recette miracle et, surtout, ses interprétations sont très variées. Jetez un oeil à DSI : ces 4 dernières années, des auteurs reviennent fréquemment sur la question et leurs interprétations sont parfois très différentes. En poussant plus loin, on pourrait même poser que "LA COIN" n'a de sens que dans un cours de première année de sciences po' ou... si l'on veut disqualifier la gamme de concepts qu'elle recèle.
On peut aussi se poser la question de savoir par quoi remplacer "LA COIN" : raser des villes et des villages ? Prendre l'ensemble de l'Afghanistan à coups de brigades blindées, comme on l'aurait fait lors d'une contre-attaque contre telle ou telle brigade soviétique pénétrant en Allemagne ? Refuser un ordre du politique demandant une intervention au motif que l'on n'est pas adapté ? Refuser de s'adapter, à cet égard, c'est aussi la mort d'armées qui, historiquement, ne sont pas là pour mener des opérations que certains considèrent comme étant "idéales" (aucune, d'ailleurs, ne l'est) : la guerre, c'est sale et darwinien. Le plus adapté l'emporte.
Maintenant, comparons cela à ce qu'en dit Rolling Stone : "From the start, McChrystal was determined to place his personal stamp on Afghanistan, to use it as a laboratory for a controversial military strategy known as counterinsurgency. COIN, as the theory is known, is the new gospel of the Pentagon brass, a doctrine that attempts to square the military's preference for high-tech violence with the demands of fighting protracted wars in failed states. COIN calls for sending huge numbers of ground troops to not only destroy the enemy, but to live among the civilian population and slowly rebuild, or build from scratch, another nation's government".
Ah bon ?
Premièrement, sur le contrôle civil des militaires. Il est certes très spécifique aux Etats-Unis (pas mal d'ouvrages ont exploré la question) mais, au-delà, c'est bien la question de la liberté du militaire dont il est question. Les remarques de MC sur sa rencontre avec un ministre sont clairement inappropriées (que le premier militaire n'ayant jamais pesté contre le politique me jette son chargeur) et son dédain de Paris lui est personnel. Finalement, nous avons tous nos villes préférées. Sans vouloir lui trouver d'excuse, le type est sous pression, à "de la gueule" et c'est précisément ce qu'on lui demande.
D'un autre côté, si un militaire est soumis aux décisions politiques, sa liberté de penser (quoiqu'il puisse penser, même si cela pose un problème au politique) est quelque chose de déterminant : c'est aussi pour cela qu'on le paie et pas pour jouer au gars qui ira dans le sens du politique s'il sait que ce dernier se trompe. Cette dernière tendance a toujours existé dans les armées et touche également les armées européennes. Mais c'est ainsi que l'on perd les guerres, en particulier lorsque le politique est de moins en moins conscient des potentialités comme des limites de l'instrument militaire. A ce stade, trouver de nouveaux type de relations politico-militaires, où le premier considère réellement le deuxième comme un conseiller, va être déterminant pour l'avenir même des armées.
Pour suivre le journaliste, blâmer MC pour avoir choqué des alliés en Afghanistan ne devrait pas retomber sur le dos du général... mais bien sur celui des alliés : le type est là pour obtenir du succès et la collection de caveats des alliés n'est pas sans poser problème. Lui imputer par ailleurs le retrait néerlandais et la démission du président allemand, c'est encore autre chose - le journaliste n'a manifestement pas bien étudié la question.
Deuxième remarque sur la COIN, cette fois. La question fait débat aussi en France où elle serait opposée à la guerre régulière. Première sous-observation, la guerre régulière n'est que marginalement (même de nos jours - regardez avec quoi la guerre de Géorgie a été gagnée) une guerre de haute technologie. Faire de ces deux catégories des synonymes démontre que l'on connait mal ses classiques.
Deuxième sous-observation, "LA COIN", sous-entendue comme une doctrine unique, n'existe pas. De Lyautey à Gallula ou à Calwell, personne n'a de recette miracle et, surtout, ses interprétations sont très variées. Jetez un oeil à DSI : ces 4 dernières années, des auteurs reviennent fréquemment sur la question et leurs interprétations sont parfois très différentes. En poussant plus loin, on pourrait même poser que "LA COIN" n'a de sens que dans un cours de première année de sciences po' ou... si l'on veut disqualifier la gamme de concepts qu'elle recèle.
On peut aussi se poser la question de savoir par quoi remplacer "LA COIN" : raser des villes et des villages ? Prendre l'ensemble de l'Afghanistan à coups de brigades blindées, comme on l'aurait fait lors d'une contre-attaque contre telle ou telle brigade soviétique pénétrant en Allemagne ? Refuser un ordre du politique demandant une intervention au motif que l'on n'est pas adapté ? Refuser de s'adapter, à cet égard, c'est aussi la mort d'armées qui, historiquement, ne sont pas là pour mener des opérations que certains considèrent comme étant "idéales" (aucune, d'ailleurs, ne l'est) : la guerre, c'est sale et darwinien. Le plus adapté l'emporte.
Maintenant, comparons cela à ce qu'en dit Rolling Stone : "From the start, McChrystal was determined to place his personal stamp on Afghanistan, to use it as a laboratory for a controversial military strategy known as counterinsurgency. COIN, as the theory is known, is the new gospel of the Pentagon brass, a doctrine that attempts to square the military's preference for high-tech violence with the demands of fighting protracted wars in failed states. COIN calls for sending huge numbers of ground troops to not only destroy the enemy, but to live among the civilian population and slowly rebuild, or build from scratch, another nation's government".
Ah bon ?
dimanche 13 juin 2010
Histoire & Stratégie n°1 dans les kiosques
Le concept pourrait êter qualifié de "Mook" (compression de "magazine" et de "book") : le premier Histoire et Stratégie est dans les kiosques. Il permet à un auteur, spécialiste de son sujet, de rédiger une monographie illustrée, sur un thème touchant à l'histoire militaire ou à la stratégie.
Pour en finaliser moi-même un, le nombre de signes est équivalent à celui d'un "Que sais-je" mais son type de mise en page rend la chose moins aride qu'un ouvrage "spécialisé". En tout état de cause, Stéphane Ferrard attaque en histoire militaire sur l'évolution des blindés français.
Les H&S paraîtront tous les deux mois et, comme vous l'aurez compris, la tonalité sera plus stratégique. Pour le reste, laissons encore un peu de mystère ;o)
Pour en finaliser moi-même un, le nombre de signes est équivalent à celui d'un "Que sais-je" mais son type de mise en page rend la chose moins aride qu'un ouvrage "spécialisé". En tout état de cause, Stéphane Ferrard attaque en histoire militaire sur l'évolution des blindés français.
Les H&S paraîtront tous les deux mois et, comme vous l'aurez compris, la tonalité sera plus stratégique. Pour le reste, laissons encore un peu de mystère ;o)
mardi 8 juin 2010
Défense antimissiles de territoire : 200 millions, vraiment ?
Début mai, le Secrétaire général de l'OTAN a abordé la question du développement de systèmes antimissiles de défense du territoire par l'Alliance atlantique, avançant qu'elles nécessiteraient un total de 200 millions d'euros sur 10 ans, à répartir entre les 28 pays membres - soit environ 714 000 Euros par an et par pays.
Un système de protection du territoire semble, de la sorte, très abordable. Cependant, des analystes ont également questionné la pertinence de ces chiffres. Pour reprendre les estimations faites en 2007 par le directeur général de la Missile Defence Agency américaine, couvrir de 40 à 60 % du territoire européen nécessiterait de disposer en permanence de 10 croiseurs Aegis en patrouille dans les eaux européennes, d'autres étant en transit.
Equipés de 400 missiles SM-3 (dont 200 en position et 200 sur les bâtiments effectuant leurs transits), le système nécessiterait 17 milliards de dollars (coûts d'acquisition) et, annuellement, 600 millions (coûts d'opération). Autre option, le positionnement en Europe de 80 batteries de missiles THAAD (aux capacités limitées en matière de défense du territoire) impliquerait des coûts d'acquisition de 40 milliards et des coûts annuels d'opération de 2,4 milliards de dollars.
Un système de protection du territoire semble, de la sorte, très abordable. Cependant, des analystes ont également questionné la pertinence de ces chiffres. Pour reprendre les estimations faites en 2007 par le directeur général de la Missile Defence Agency américaine, couvrir de 40 à 60 % du territoire européen nécessiterait de disposer en permanence de 10 croiseurs Aegis en patrouille dans les eaux européennes, d'autres étant en transit.
Equipés de 400 missiles SM-3 (dont 200 en position et 200 sur les bâtiments effectuant leurs transits), le système nécessiterait 17 milliards de dollars (coûts d'acquisition) et, annuellement, 600 millions (coûts d'opération). Autre option, le positionnement en Europe de 80 batteries de missiles THAAD (aux capacités limitées en matière de défense du territoire) impliquerait des coûts d'acquisition de 40 milliards et des coûts annuels d'opération de 2,4 milliards de dollars.
Cette fois, c'est la bonne
A peine mis en ligne, le site de DSI avait connu quelques petits ennuis mais sans doute faut-il y voir un bon signe : tout fonctionne à présent parfaitement. Ce qui devrait nous permettre d'en faire une véritable plateforme multimédias... d'ailleurs en cours de montée en puissance. Tout se passe là. Bonne lecture !
mardi 1 juin 2010
Quel avenir pour les blindés ?
C'est la question à laquelle nous tenterons d'offrir quelques pistes de réponse à nos lecteurs - dans un contexte évidemment marqué par Eurosatory. Rendez-vous donc, logiquement, le 10 juin dans vos kiosques !
NB : sans vouloir faire mon commercial à deux balles, l'abonnement aux hors-série vous coûtera 40 Eur contre 65,7 si vous le prenez en kiosque...
Assaut sur la flotille humanitaire : quelles rationalités ?
Face à la déferlante médiatique autour de la prise de la flotille humanitaire par la marine israélienne, plusieurs amis me demandent mon avis. Juste deux-trois commentaires donc. Premièrement, prenons du recul : personne ne dispose d'éléments permettant réellement d'avoir une vision globale de ce qui s'est passé. Le type de vidéos que vous pouvez voir ci-dessus est sans doute un indice de ce qui a pu conduire les Israéliens à engager. Toutefois, face à de tels événements, il est nécessaire de comprendre que les deux parties en cause ont des intérêts dans l'affaire.
Deuxièmement, je ne peux m'empêcher de penser que lancer une flotille de navires à travers les lignes d'un blocus est extrêmement risqué. Que ce blocus soit légitime ou non n'est pas, ici, la question : mes camarades spécialistes du droit international sont bien plus compétents que moi en la matière. Ce qui m'intéresse, ce sont les conséquences tactiques découlant de la mise en place d'un blocus. Ici, les organisateurs de la flotille ne pouvaient que s'attendre à être arraisonnés, par quelque moyen que ce soit. Pourquoi, dès lors, avoir embarqué des femmes et des enfants ? Pourquoi, surtout, avoir utilisé des objets contondants contre les soldats ? Perte de contrôle de militants plus échauffés ? Intention délibérée ? Incident provoqué par les Israéliens ? Là encore, nous ne savons rien et seule une enquête en bonne et due forme pourra révéler l'enchaînement des événements.
Troisièmement, je suis toujours fasciné par la dimension médiatique de la guerre contemporaine. Sur les télévisions belges, une bonne partie des journaux télévisés se sont focalisé sur la question hier soir. C'est à comparer avec la couverture offerte sur le naufrage du Cheonan sud-coréen, comparativement anorexique alors qu'elle se produit dans un contexte autrement plus dangereux. Comprenez moi bien : je ne cherche aucunement à relativiser les 9-10 morts d'hier.
Par contre, je me pose la question de l'émergence d'une nouvelle forme de martyr, une sorte de "kamikazat médiatique", sachant qu'en embarquant des Européens et des journalistes à bord, vous décuplez la probabilité de couverture de l'événement et que la morphologie du conflit israélo-palestinien fait une bonne place aux stratégies d'influence des deux camps.
Conf' en ligne : vie et mort des alliances
Laurent me signale une initiative fort sympathique démontrant qu'on n'arrête décidément pas la vague multimédia : trois conférences du cycle annuel "vie et mort des alliances" sont en ligne sur le site de France Culture. A écouter ici.
DSI n°60 : le sommaire
Editorial
Agenda et nominations
Contrats du mois
Veilles contre-terroristes
Industrie française
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von C. : "Antimissile, tu perds ton sang froid (air connu)"
Sur le vif
Le droit des conflits armés et la sécurité humaine. Retour sur un séminaire des écoles d'officiers de l'armée de l'Air
Par le général de brigade aérienne Denis Mercier, commandant les écoles d'officiers de l'armée de l'Air
"La guerre américaine" : de la privatisation à la mercenarisation du champ de bataille
Entretien avec Georges-Henri Bricet des Vallons, expert en questions de défense (Institut Choiseul)
L’assistance militaire à des forces armées étrangères. Une remise en perspective de la réflexion américaine
Par Olivier Zajec, Directeur adjoint, pôle prospective stratégique, CEIS
Stratégie
Chronique : Leadership stratégique
Par Benoist Bihan, doctorant en histoire
« Si vis vitam, para mortem » Redonner un sens au sacrifice du soldat
Par le capitaine (air) Emmanuel Goffi
Entre NPR 2010 et START, les interrogations demeurent
Par André Dumoulin, attaché à l'Ecole Royale Militaire (Bruxelles), chargé de cours associé à l'Université de Liège
Quelle synergie aéroterrestre en Afghanistan ?
Par le lieutenant-colonel Christophe Aubé, stagiaire de la promotion "Maréchal Lyautey" du Collège Interarmées de Défense.
Armées
Le Brésil face à ses voisins : quel futur ? (deuxième partie)
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Tableau de bord : les forces terrestres brésiliennes
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Unités
L’impressionnant 13e RDP
Par Véronique Sartini, journaliste
Encadré : Renseignement à vue d’action / renseignement à fin d’action
Encadré : Le « système 13 »
Technologie
Sic Transit Super Frelon
Par Frédéric Lert, journaliste spécialiste des questions de défense
L'après-Rafale se prépare déjà avec Neuron
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Fiches techniques
MOWAG Eagle
LPD classe San Antonio
Kamov Ka-52 Hokum B
FN Herstal P90
Enquête
Les briques VBMR et EBRC de SCORPION. De nouveaux programmes de blindés pour l'armée de Terre
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Des Sagaie pour les Leclercs
Des VBMR pour remplacer les VAB dès 2016. Un défi plus que délicat à relever
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : La fin du VBL n'est pas d'actualité
Vers un EBRC transmanche ? Des ambitions qui restent à préciser
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Chenilles ou roues ? Un débat non tranché pour l'EBRC
Encadré : Un kit RETEX pour les AMX-10RCR "afghans"
Critiques de lecture
Tactiques de l'armée rouge en Afghanistan de Philippe François
La petite guerre au XVIIIème siècle de Sandrine Picaud-Monnerat
La fin de la campagne de France. Les combats oubliés des armées du Centre 15 juin-25 juin 1940 de Gilles Ragache
Agenda et nominations
Contrats du mois
Veilles contre-terroristes
Industrie française
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von C. : "Antimissile, tu perds ton sang froid (air connu)"
Sur le vif
Le droit des conflits armés et la sécurité humaine. Retour sur un séminaire des écoles d'officiers de l'armée de l'Air
Par le général de brigade aérienne Denis Mercier, commandant les écoles d'officiers de l'armée de l'Air
"La guerre américaine" : de la privatisation à la mercenarisation du champ de bataille
Entretien avec Georges-Henri Bricet des Vallons, expert en questions de défense (Institut Choiseul)
L’assistance militaire à des forces armées étrangères. Une remise en perspective de la réflexion américaine
Par Olivier Zajec, Directeur adjoint, pôle prospective stratégique, CEIS
Stratégie
Chronique : Leadership stratégique
Par Benoist Bihan, doctorant en histoire
« Si vis vitam, para mortem » Redonner un sens au sacrifice du soldat
Par le capitaine (air) Emmanuel Goffi
Entre NPR 2010 et START, les interrogations demeurent
Par André Dumoulin, attaché à l'Ecole Royale Militaire (Bruxelles), chargé de cours associé à l'Université de Liège
Quelle synergie aéroterrestre en Afghanistan ?
Par le lieutenant-colonel Christophe Aubé, stagiaire de la promotion "Maréchal Lyautey" du Collège Interarmées de Défense.
Armées
Le Brésil face à ses voisins : quel futur ? (deuxième partie)
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Tableau de bord : les forces terrestres brésiliennes
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Unités
L’impressionnant 13e RDP
Par Véronique Sartini, journaliste
Encadré : Renseignement à vue d’action / renseignement à fin d’action
Encadré : Le « système 13 »
Technologie
Sic Transit Super Frelon
Par Frédéric Lert, journaliste spécialiste des questions de défense
L'après-Rafale se prépare déjà avec Neuron
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Fiches techniques
MOWAG Eagle
LPD classe San Antonio
Kamov Ka-52 Hokum B
FN Herstal P90
Enquête
Les briques VBMR et EBRC de SCORPION. De nouveaux programmes de blindés pour l'armée de Terre
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Des Sagaie pour les Leclercs
Des VBMR pour remplacer les VAB dès 2016. Un défi plus que délicat à relever
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : La fin du VBL n'est pas d'actualité
Vers un EBRC transmanche ? Des ambitions qui restent à préciser
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Chenilles ou roues ? Un débat non tranché pour l'EBRC
Encadré : Un kit RETEX pour les AMX-10RCR "afghans"
Critiques de lecture
Tactiques de l'armée rouge en Afghanistan de Philippe François
La petite guerre au XVIIIème siècle de Sandrine Picaud-Monnerat
La fin de la campagne de France. Les combats oubliés des armées du Centre 15 juin-25 juin 1940 de Gilles Ragache
vendredi 28 mai 2010
CAS en Afghanistan : le difficile choix des armes
Les missions CAS ne sont pas toujours évidentes. Pour preuve, cette vidéo où une journaliste embarque sur F-15E, dans le cadre d'un appui à des forces françaises engagées contre des insurgés à proximité d'une école afghane.
Edit : manifestement, il y avait un problème avec la vidéo. Voici le lien (merci Florent !) : http://abcnews.go.com/WN/Afghanistan/flying-air-force-15-fighter-jet-combat-mission/story?id=10741556
vendredi 21 mai 2010
DSI n°60 en preview : le 13ème RDP à l'honneur
Petite plongée au coeur du 13ème RDP pour ce DSI, mais également dans les coulisses du programme SCORPION et plus particulièrement des questionnements autour de l'EBRC et du VBMR, au sein de l'expérience brésilienne de la guerre en jungle... plus quelques autres sujets opur le moins stimulants. Rendez-vous le 1er juin.
jeudi 20 mai 2010
mardi 18 mai 2010
Raymond Aron à l'honneur
Penser la guerre, Raymond Aron
Journée d’études, 4 juin 2010.
École des hautes études en sciences sociales (EHESS) Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron (CESPRA)
Amphithéâtre (105, bd. Raspail Paris 6e, Métro Sèvres Babylone
Entrée libre dans la limite des places disponibles
9h00 : Mot d’accueil par Pierre Manent, directeur d’études à l’EHESS, membre du CESPRA, responsable de la mention et de la formation doctorale Études politiques
9h15 : Introduction par Elisabeth Dutartre, ingénieur d’études à l'EHESS-CESPRA et Jean-Vincent Holeindre, doctorant à l’EHESS-CESPRA et responsable du séminaire « Penser la guerre ».
9h30-11h : Un théoricien réaliste des relations internationales ?
Dario Battistella (Sciences Po Bordeaux), Un réaliste néo-classique.
Gwendal Châton (U. d’Angers), Un réaliste hétérodoxe.
Président de séance : Pierre Hassner (CERI-Sciences Po)
Pause café en salle 2.
11h30-13h : La pensée de Raymond Aron et les conflits actuels
Marion Wlodarczyk (EHESS-CESPRA), L’État national. La souveraineté et la sociologie aronienne de la guerre.
Jean-Vincent Holeindre (EHESS-CESPRA), « Survivre c’est vaincre ? » La pensée stratégique de Raymond Aron et les guerres de notre temps.
Présidente de séance : Perrine Simon-Nahum (CNRS-EHESS)
15h-17h : La philosophie politique et la guerre
Benjamin Brice (EHESS-CESPRA), L’avenir de la guerre dans le monde du commerce. Pacification des relations internationales ou history as usual ?
Giulio De Ligio (U. de Bologne), La vertu politique. Aron penseur de l’ami et de l’ennemi.
Daniel J. Mahoney (Assumption College), Raymond Aron and Thucydides
Président de séance : Pierre Manent (EHESS-CESPRA)
Conclusions par Jean-Claude Casanova, Président et de la Fondation nationale des sciences politiques et de la Société des amis de Raymond-Aron, Directeur de la revue Commentaire.
Pot de l’amitié, salle 7.
La journée d'études est organisée avec le soutien de la Société des amis de Raymond Aron.
Journée d’études, 4 juin 2010.
École des hautes études en sciences sociales (EHESS) Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron (CESPRA)
Amphithéâtre (105, bd. Raspail Paris 6e, Métro Sèvres Babylone
Entrée libre dans la limite des places disponibles
9h00 : Mot d’accueil par Pierre Manent, directeur d’études à l’EHESS, membre du CESPRA, responsable de la mention et de la formation doctorale Études politiques
9h15 : Introduction par Elisabeth Dutartre, ingénieur d’études à l'EHESS-CESPRA et Jean-Vincent Holeindre, doctorant à l’EHESS-CESPRA et responsable du séminaire « Penser la guerre ».
9h30-11h : Un théoricien réaliste des relations internationales ?
Dario Battistella (Sciences Po Bordeaux), Un réaliste néo-classique.
Gwendal Châton (U. d’Angers), Un réaliste hétérodoxe.
Président de séance : Pierre Hassner (CERI-Sciences Po)
Pause café en salle 2.
11h30-13h : La pensée de Raymond Aron et les conflits actuels
Marion Wlodarczyk (EHESS-CESPRA), L’État national. La souveraineté et la sociologie aronienne de la guerre.
Jean-Vincent Holeindre (EHESS-CESPRA), « Survivre c’est vaincre ? » La pensée stratégique de Raymond Aron et les guerres de notre temps.
Présidente de séance : Perrine Simon-Nahum (CNRS-EHESS)
15h-17h : La philosophie politique et la guerre
Benjamin Brice (EHESS-CESPRA), L’avenir de la guerre dans le monde du commerce. Pacification des relations internationales ou history as usual ?
Giulio De Ligio (U. de Bologne), La vertu politique. Aron penseur de l’ami et de l’ennemi.
Daniel J. Mahoney (Assumption College), Raymond Aron and Thucydides
Président de séance : Pierre Manent (EHESS-CESPRA)
Conclusions par Jean-Claude Casanova, Président et de la Fondation nationale des sciences politiques et de la Société des amis de Raymond-Aron, Directeur de la revue Commentaire.
Pot de l’amitié, salle 7.
La journée d'études est organisée avec le soutien de la Société des amis de Raymond Aron.
lundi 17 mai 2010
Jounée d'étude robotique du 8 mars : les interventions audios
G. de Boisboissel m'indique que les interventions effectuées le 8 Mars 2010 à l’Ecole Militaire par le centre de recherche des Ecoles de Saint Cyr Coëtquidan sur le thème « Robotisation du champ de bataille, évolution ou révolution ? » ont été mises en ligne.
Vous y trouverez pour chaque intervenant l’enregistrement audio de son intervention, ainsi que les supports présentés (slides) en cliquant sur le nom de celui-ci.
Par ailleurs, le vendredi 18 juin 2010 se tiendra à l’Ecole Militaire une journée d’étude sur les « Robots militaires : problèmes éthiques posés aux responsables industriels, politiques et militaires européens ». Plus de détails suivront !
Vous y trouverez pour chaque intervenant l’enregistrement audio de son intervention, ainsi que les supports présentés (slides) en cliquant sur le nom de celui-ci.
Par ailleurs, le vendredi 18 juin 2010 se tiendra à l’Ecole Militaire une journée d’étude sur les « Robots militaires : problèmes éthiques posés aux responsables industriels, politiques et militaires européens ». Plus de détails suivront !
mercredi 12 mai 2010
Stratégique n°97-98 : Clausewitz II
Stratégies irrégulières
Hervé Coutau-Bégarie (Dir.), Stratégies irrégulières, Coll. « Bibliothèque stratégique », Economica/ISC/IHEDN, Paris, 2010, 858 p.
Le quadruple numéro de Stratégique (no 93-94-95-96) consacré aux stratégies irrégulières étant tombé en rupture de stock et la demande étant bel et bien là, il fallait faire quelque chose – d’autant plus que la source des contributions était loin d’être tarie. D’où la publication de l’ouvrage, qui reprend certes les contributions de la revue, mais qui va également au-¬delà, s’enrichissant de 11 contributions. Ce qui porte ainsi leur total à pas moins de 43, nombre non seulement respectable, mais permettant également au lecteur, au long des 858 pages de l’ouvrage, de disposer de nouveaux points de vue sur l’emploi de la puissance aérienne en guerre irrégulière (J. de ¬Lespinois), d’examiner de plus près les guerres irrégulières en Afrique centrale ou d’analyser l’action navale des Tigres tamouls, pour ne reprendre que ces textes. Ouvrage qu’il faut impérativement avoir dans sa bibliothèque si l’on s’intéresse un tant soit peu aux questions militaires, il contentera aussi bien l’historien que le stratégiste. Avantage de la formule, le spectre temporel est large, de la Grèce antique à l’Afghanistan, en passant par l’Algérie et l’Indochine. Remarquable à plus d’un titre. J.-J. M.
lundi 10 mai 2010
Carnet rose à la rédaction
Petit message perso : bienvenue à Néo et... félicitations à Nath et Olivier !
lundi 3 mai 2010
DSI n°59 : le sommaire
Editorial
Nominations et agenda
Contrats du mois
Industries françaises
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von, C. : "C'est pas l'homme qui prend la guerre, c'est la guerre qui prend l'homme".
Sur le vif
Les defense intellectuals : mode d'emploi d'un phénomène américain
Jean-Loup Samaan, docteur en science politique, enseignant-chercheur à Sciences Po. Il vient de publier La RAND Corporation (1989-2009): La reconfiguration des savoirs stratégiques américains, Paris, L'Harmattan, 2010.
Le Pakistan en lutte contre le terrorisme : perceptions et réalités
Par Saquib Khan, commandant dans l'armée de terre pakistanaise, stagiaire de la promotion "Maréchal Lyautey" du Collège Interarmées de Défense
Stratégie
Chronique : Opérations sur les perceptions
Par Bensoit Bihan, doctorant en histoire militaire
À nouveau contexte, nouveau Concept. Le Concept d’emploi des forces édition 2010
Par le capitaine (air) Grégory Boutherin
Commandement et contrôle des forces aériennes : quelles évolutions ?
Entretien avec le général Jean-Patrick Gaviard, senior concept developer » auprès de SACT, participant à l’élaboration du nouveau concept de commandement et contrôle air.
Des opérations d'interface. Une approche amphibie des opérations littorales
Par Benoist Bihan, doctorant en histoire
Sous-marins : quel avenir pour les constructeurs ?
Entretien avec Hervé Coutau-Bégarie, président de l’Institut de Stratégie et des Conflits, directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, directeur du cours de stratégie au Collège Interarmées de Défense
Armées
Le Brésil face à ses voisins : quel futur ? (première partie)
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Tableau de bord : la force aérienne brésilienne
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
La marine grecque dans son contexte. Face à la crise économique, quel avenir ?
Entretien avec l'amiral Demetrios Elefsionitis, chef d'état-major de la marine grecque.
Technologie
Les liaisons de communication par satellite, talon d'Achille des drones opératifs et stratégiques ?
Par le commandant (air) Olivier Le Bot, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » au Collège Interarmées de Défense
Vers une stratégie de milieu pour préparer les conflits dans le cyberespace ?
Par le chef de bataillon Stéphane Dossé, stagiaire de la promotion Maréchal Lyautey du Collège interarmées de défense
Fiches techniques
Char de bataille Type 90
Destroyer classe Takanami
Lockheed Martin C-130J
Pistolet automatique SIG Pro 2022
Enquête
Un Rafale de plus en plus polyvalent
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : L'indispensable OSF
Le Rafale sur les starting-blocks ! Brésil et EAU: l'insoutenable suspens…
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Les Rafale à demeure aux EAU
Encadré : Livraisons de Rafale
Encadré : Commandes françaises de Rafale
L'ESTA 15.007 de Saint-Dizier. Ceux qui permettent aux Rafale de voler !
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : La maintenance en temps réel
Reco NG : la France voit loin.
Par Frédéric Lert, journaliste spécialiste des questions de défense
Horizon 2020 avec les Rafale Tranche 5. Des pistes pour un futur standard F4
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Critique de lecture
Irak, terre mercenaire. Les armées privées remplacent les troupes américaines de Georges-Henri Bricet des Vallons
Stratégies irrégulières de Hervé Coutau-Bégarie (Dir.)
Iran, l’état de crise de François Géré
Paroles d’officiers de Jean-Claude Barreau, Jean Dufourcq et Frédéric Teulon
Stratégique, n°97/98, 2009.
La Rand Corporation (1989-2009). La reconfiguration des savoirs stratégiques aux Etats-Unis de Jean-Loup Samaan
Géopolitique du terrorisme de Rémi Baudouï
L’Etat, la peur et le citoyen. Du sentiment d’insécurité à la marchandisation des risques de Nicolas Arpagian
Bulletin d’Etudes de la Marine, n°47, janvier 2010.
Nominations et agenda
Contrats du mois
Industries françaises
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von, C. : "C'est pas l'homme qui prend la guerre, c'est la guerre qui prend l'homme".
Sur le vif
Les defense intellectuals : mode d'emploi d'un phénomène américain
Jean-Loup Samaan, docteur en science politique, enseignant-chercheur à Sciences Po. Il vient de publier La RAND Corporation (1989-2009): La reconfiguration des savoirs stratégiques américains, Paris, L'Harmattan, 2010.
Le Pakistan en lutte contre le terrorisme : perceptions et réalités
Par Saquib Khan, commandant dans l'armée de terre pakistanaise, stagiaire de la promotion "Maréchal Lyautey" du Collège Interarmées de Défense
Stratégie
Chronique : Opérations sur les perceptions
Par Bensoit Bihan, doctorant en histoire militaire
À nouveau contexte, nouveau Concept. Le Concept d’emploi des forces édition 2010
Par le capitaine (air) Grégory Boutherin
Commandement et contrôle des forces aériennes : quelles évolutions ?
Entretien avec le général Jean-Patrick Gaviard, senior concept developer » auprès de SACT, participant à l’élaboration du nouveau concept de commandement et contrôle air.
Des opérations d'interface. Une approche amphibie des opérations littorales
Par Benoist Bihan, doctorant en histoire
Sous-marins : quel avenir pour les constructeurs ?
Entretien avec Hervé Coutau-Bégarie, président de l’Institut de Stratégie et des Conflits, directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, directeur du cours de stratégie au Collège Interarmées de Défense
Armées
Le Brésil face à ses voisins : quel futur ? (première partie)
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Tableau de bord : la force aérienne brésilienne
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
La marine grecque dans son contexte. Face à la crise économique, quel avenir ?
Entretien avec l'amiral Demetrios Elefsionitis, chef d'état-major de la marine grecque.
Technologie
Les liaisons de communication par satellite, talon d'Achille des drones opératifs et stratégiques ?
Par le commandant (air) Olivier Le Bot, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » au Collège Interarmées de Défense
Vers une stratégie de milieu pour préparer les conflits dans le cyberespace ?
Par le chef de bataillon Stéphane Dossé, stagiaire de la promotion Maréchal Lyautey du Collège interarmées de défense
Fiches techniques
Char de bataille Type 90
Destroyer classe Takanami
Lockheed Martin C-130J
Pistolet automatique SIG Pro 2022
Enquête
Un Rafale de plus en plus polyvalent
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : L'indispensable OSF
Le Rafale sur les starting-blocks ! Brésil et EAU: l'insoutenable suspens…
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Les Rafale à demeure aux EAU
Encadré : Livraisons de Rafale
Encadré : Commandes françaises de Rafale
L'ESTA 15.007 de Saint-Dizier. Ceux qui permettent aux Rafale de voler !
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : La maintenance en temps réel
Reco NG : la France voit loin.
Par Frédéric Lert, journaliste spécialiste des questions de défense
Horizon 2020 avec les Rafale Tranche 5. Des pistes pour un futur standard F4
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Critique de lecture
Irak, terre mercenaire. Les armées privées remplacent les troupes américaines de Georges-Henri Bricet des Vallons
Stratégies irrégulières de Hervé Coutau-Bégarie (Dir.)
Iran, l’état de crise de François Géré
Paroles d’officiers de Jean-Claude Barreau, Jean Dufourcq et Frédéric Teulon
Stratégique, n°97/98, 2009.
La Rand Corporation (1989-2009). La reconfiguration des savoirs stratégiques aux Etats-Unis de Jean-Loup Samaan
Géopolitique du terrorisme de Rémi Baudouï
L’Etat, la peur et le citoyen. Du sentiment d’insécurité à la marchandisation des risques de Nicolas Arpagian
Bulletin d’Etudes de la Marine, n°47, janvier 2010.
mardi 27 avril 2010
AirSea Battle
Juste un passage en vitesse pour vous inciter à jeter un oeil sur le concept d'AirSea Battle - ce qui doit constituer la réponse américaine aux capacités d'interdiction navale chinoise et iranienne (au moment même où se déroule cette belle démonstration de techno-guérilla navale qu'est Grand Prophète 5). A lire ici.
jeudi 22 avril 2010
DSI n°59 - petit coup d'oeil
Le Rafale est à l'honneur dans le prochain DSI... mais pas uniquement. Gregory Boutherin revient sur le nouveau concept d'emploi des forces, la question des SATCOMs est passée au crible et le chef d'état-major de la marine grecque nous a accordé une interview exclusive. Entre autres. Rendez-vous donc le 3 mai !
mercredi 21 avril 2010
Terminator, oeuvre clausewitzienne
Une belle analyse d'une oeuvre de fiction (spéciale dédicace à Alain) : Does Skynet dream of electric Clausewitz ?
Parlons géographie... projetable
EADS Defence & Security (DS) et Thales ont été notifiés par la DGA du contrat de réalisation et de soutien de deux ensembles de MGP (Modules Géographiques Projetables), pour un montant de 26,1 millions d’euros, au profit du 28ème Groupe Géographique de l'armée de Terre. Cette opération, dont la maîtrise d’œuvre est confiée à EADS Defence & Security, vise au développement d’un système projetable et réactif en termes de production, d’entretien et de diffusion des informations de géographie militaire.
Les MGP permettent de fournir des données géographiques mises à jour sur le terrain aux forces opérationnelles terrestres à travers un guichet cartographique unique. En complément du programme DNG3D (Données Numériques Géographiques et 3 Dimensions), qui a développé en métropole des moyens de production de masse d’information géographique, les MGP sont destinés à l’enrichissement de données directement sur les théâtres extérieurs.
Ils permettent d’approvisionner une force opérationnelle terrestre en information géographique adaptée, de façon réactive et dans un délai compatible de celui des Opérations. Ils apportent, en outre, un appui spécialisé à l’État-major pour l’aide à la décision.
Un prototype sera livré d’ici à la fin de l’année et un ensemble de MGP devra être opérationnel pour être utilisé dans le cadre de la NATO Response Force en 2012.
Avec les MGP, c'est un véritable système de production de données qui va être mis en œuvre sur le théâtre. Des métiers jusqu'alors réservés à la métropole (gestionnaire de SIG, cartographe, contrôleur qualité, imprimeur) vont apparaître sur le théâtre mais avec des particularités liées au contexte d'emploi : espace confiné, travail sous stress, nombre important de données à stocker et à manipuler, capacité de reconfiguration.
Engagés au sein des éléments terrestres, ces modules seront au cœur du service d’alimentation en données géographiques pour assurer au plus près du besoin : le recueil de l'information géographique, la transformation des données sources, la gestion des produits et leur diffusion à l'attention des forces.
Plusieurs modules peuvent être déployés à divers endroits du théâtre d’opération. Chaque module est autonome et intègre l’ensemble du matériel nécessaire pour exercer sa mission (PCs, imprimantes, unités de stockage, etc.). Les données récoltées peuvent ensuite être synchronisées entre les différents modules et mises en cohérence pour éditer des cartes parfaitement à jour. Cette innovation va considérablement modifier l’appréhension de l’environnement par les forces opérationnelles, en leur permettant de constituer et gérer une base de connaissance géographique.
Les MGP permettent de fournir des données géographiques mises à jour sur le terrain aux forces opérationnelles terrestres à travers un guichet cartographique unique. En complément du programme DNG3D (Données Numériques Géographiques et 3 Dimensions), qui a développé en métropole des moyens de production de masse d’information géographique, les MGP sont destinés à l’enrichissement de données directement sur les théâtres extérieurs.
Ils permettent d’approvisionner une force opérationnelle terrestre en information géographique adaptée, de façon réactive et dans un délai compatible de celui des Opérations. Ils apportent, en outre, un appui spécialisé à l’État-major pour l’aide à la décision.
Un prototype sera livré d’ici à la fin de l’année et un ensemble de MGP devra être opérationnel pour être utilisé dans le cadre de la NATO Response Force en 2012.
Avec les MGP, c'est un véritable système de production de données qui va être mis en œuvre sur le théâtre. Des métiers jusqu'alors réservés à la métropole (gestionnaire de SIG, cartographe, contrôleur qualité, imprimeur) vont apparaître sur le théâtre mais avec des particularités liées au contexte d'emploi : espace confiné, travail sous stress, nombre important de données à stocker et à manipuler, capacité de reconfiguration.
Engagés au sein des éléments terrestres, ces modules seront au cœur du service d’alimentation en données géographiques pour assurer au plus près du besoin : le recueil de l'information géographique, la transformation des données sources, la gestion des produits et leur diffusion à l'attention des forces.
Plusieurs modules peuvent être déployés à divers endroits du théâtre d’opération. Chaque module est autonome et intègre l’ensemble du matériel nécessaire pour exercer sa mission (PCs, imprimantes, unités de stockage, etc.). Les données récoltées peuvent ensuite être synchronisées entre les différents modules et mises en cohérence pour éditer des cartes parfaitement à jour. Cette innovation va considérablement modifier l’appréhension de l’environnement par les forces opérationnelles, en leur permettant de constituer et gérer une base de connaissance géographique.
mardi 20 avril 2010
Quelle posture stratégique pour la France ? Colloque
COLLOQUE IRSEM
Mardi 4 mai 2010
(Amphi des Vallières, Ecole militaire – 1, Place Joffre 75700 Paris SP07)
Après le Livre blanc : penser la posture stratégique de la France
Dans la Crise des fondements, Lucien Poirier soulignait l’existence d’une question ontologique sous-jacente à la rédaction de tout Livre blanc sur la défense : qu’est-ce que la France en tant qu’acteur politico-stratégique ? Autrement dit, définir le nouvel environnement ainsi que les nouveaux enjeux de sécurité aboutit à définir une représentation de ce qu’est le rôle de la France dans l’actuel système international. Le modèle des années 60 utilisait la figure des trois cercles pour ordonner les divers intérêts qui déterminaient le projet politique français : le cercle métropolitain (ou l’espace sanctuarisé), le cercle européen et le cercle « reste du monde ». Le modèle définissait un spectre d’enjeux, de menaces et de conflits de moins en moins intenses en fonction de l’éloignement du sanctuaire. Ce modèle n’était plus opératoire à l’heure du second Livre blanc de 1994. Il tend à s’étioler encore plus en 2008. Les fonctions retenues sont aujourd’hui au nombre de cinq : connaissance et anticipation, prévention, dissuasion, protection et intervention, actualisables tous les 4 ans. Comment la posture stratégique de la France a-t-elle été élaborée ? Quels sont les premiers enseignements que l’on peut retirer eu égard aux événements auxquels la France fut confrontée depuis 2008 ? Quels sentiers peut-on proposer ?
Programme de la journée
9h : Mot d’accueil
Frédéric Charillon, directeur de L’IRSEM
9h15-10h45 : Table ronde I
L’élaboration d’une posture stratégique : regards comparatifs sur les Livres blancs français
Modérateur : Marie-Christine Kessler, directrice de recherche émérite au CNRS
· Laurence Badel, professeur des Universités en Histoire contemporaine, Université de Strasbourg, membre de l’IUF,
· Eric de la Maisonneuve, Général (2S), président de la Société française de stratégie, Président de la Revue Agir
Pause
11h-12h30 : Table ronde II
Prospective et posture stratégique
Modérateur : Jean Dufourcq, directeur d’étude à l’Irsem
· Nicolas Tenzer, président de l’Initiative pour le développement de l’expertise française à l’international et en Europe (IDEFIE),
· Louis Gautier, professeur associé à l’Université Jean Moulin Lyon 3, chercheur au CLESID (sous réserve)
14h – 15h30 : Table ronde III
Des leçons apprises depuis 2008
Modérateur : Jean-Christophe Romer, directeur d’études à l’Irsem
· Etienne de Durand, directeur du Centre d’études de sécurité, IFRI,
· Colonel Michel Goya, directeur d’études à l’Irsem
Pause
15h45-17h15 : Table ronde IV
De nouvelles perspectives pour la posture stratégique française
Modérateur : Frédéric Ramel, directeur scientifique de l’Irsem
· Contre-amiral (2s) Jean Dufourcq, directeur d’études à l’Irsem, rédacteur en chef de la Revue défense nationale,
· Colonel Benoît Durieux, commandant du deuxième régiment d’Infanterie de Nîmes
17h15 : Conclusions
Vice-amiral d'escadre Richard Laborde, directeur de l’EMS et de l’IHEDN
Inscriptions : inscription.irsem(at)defense.gouv.fr
Mardi 4 mai 2010
(Amphi des Vallières, Ecole militaire – 1, Place Joffre 75700 Paris SP07)
Après le Livre blanc : penser la posture stratégique de la France
Dans la Crise des fondements, Lucien Poirier soulignait l’existence d’une question ontologique sous-jacente à la rédaction de tout Livre blanc sur la défense : qu’est-ce que la France en tant qu’acteur politico-stratégique ? Autrement dit, définir le nouvel environnement ainsi que les nouveaux enjeux de sécurité aboutit à définir une représentation de ce qu’est le rôle de la France dans l’actuel système international. Le modèle des années 60 utilisait la figure des trois cercles pour ordonner les divers intérêts qui déterminaient le projet politique français : le cercle métropolitain (ou l’espace sanctuarisé), le cercle européen et le cercle « reste du monde ». Le modèle définissait un spectre d’enjeux, de menaces et de conflits de moins en moins intenses en fonction de l’éloignement du sanctuaire. Ce modèle n’était plus opératoire à l’heure du second Livre blanc de 1994. Il tend à s’étioler encore plus en 2008. Les fonctions retenues sont aujourd’hui au nombre de cinq : connaissance et anticipation, prévention, dissuasion, protection et intervention, actualisables tous les 4 ans. Comment la posture stratégique de la France a-t-elle été élaborée ? Quels sont les premiers enseignements que l’on peut retirer eu égard aux événements auxquels la France fut confrontée depuis 2008 ? Quels sentiers peut-on proposer ?
Programme de la journée
9h : Mot d’accueil
Frédéric Charillon, directeur de L’IRSEM
9h15-10h45 : Table ronde I
L’élaboration d’une posture stratégique : regards comparatifs sur les Livres blancs français
Modérateur : Marie-Christine Kessler, directrice de recherche émérite au CNRS
· Laurence Badel, professeur des Universités en Histoire contemporaine, Université de Strasbourg, membre de l’IUF,
· Eric de la Maisonneuve, Général (2S), président de la Société française de stratégie, Président de la Revue Agir
Pause
11h-12h30 : Table ronde II
Prospective et posture stratégique
Modérateur : Jean Dufourcq, directeur d’étude à l’Irsem
· Nicolas Tenzer, président de l’Initiative pour le développement de l’expertise française à l’international et en Europe (IDEFIE),
· Louis Gautier, professeur associé à l’Université Jean Moulin Lyon 3, chercheur au CLESID (sous réserve)
14h – 15h30 : Table ronde III
Des leçons apprises depuis 2008
Modérateur : Jean-Christophe Romer, directeur d’études à l’Irsem
· Etienne de Durand, directeur du Centre d’études de sécurité, IFRI,
· Colonel Michel Goya, directeur d’études à l’Irsem
Pause
15h45-17h15 : Table ronde IV
De nouvelles perspectives pour la posture stratégique française
Modérateur : Frédéric Ramel, directeur scientifique de l’Irsem
· Contre-amiral (2s) Jean Dufourcq, directeur d’études à l’Irsem, rédacteur en chef de la Revue défense nationale,
· Colonel Benoît Durieux, commandant du deuxième régiment d’Infanterie de Nîmes
17h15 : Conclusions
Vice-amiral d'escadre Richard Laborde, directeur de l’EMS et de l’IHEDN
Inscriptions : inscription.irsem(at)defense.gouv.fr
lundi 19 avril 2010
Le F-35 peut-il nous apprendre à mieux communiquer ?
Alors, je ne suis pas spécifiquement un fan du F-35. Par contre, jetez un oeil sur cette vidéo et sur l'utilisation qui est faite du vecteur image. Fondamentalement, on n'y apprend rien de neuf. Mais les images sont jolies et ce qui touche à la vue est sans doute le grand media de notre civilisation - bien plus que l'ouïe. De quoi nous apprendre à mieux affiner nos stratégies d'influence ?
vendredi 16 avril 2010
Le X-37, petite révolution sur le pas de tir ?
Spéciale dédicace à Jean-Luc, c’est le 19 avril que devrait être été lancé pour la première fois la navette réutilisable X-37B OTV (Orbital Test Vehicle), depuis un lanceur Delta V de l’US Air Force. Lancé dans les années 1990, le programme a connu plusieurs rebondissements : un prototype d’une échelle inférieure (le X-40) a été testé en vol afin d’évaluer ses qualités aérodynamiques. Mais le programme avait ensuite été annulé, avant que la NASA ne le reprenne à son compte.
Ensuite abandonné, il a été poursuivi discrètement par l’Air Force, qui ambitionne d’en faire un véritable instrument de stratégie spatiale. Pratiquement, l’appareil est lancé par une fusée. Emportant son carburant, il est en mesure de mener des missions de plusieurs mois, tout en étant capable d’effectuer plusieurs changements d’orbite. Il revient ensuite sur Terre de façon automatique – comme durant le premier vol de la navette Buran – pour être remis en condition avant un nouveau vol.
Si le programme perdure, les missions dans lesquelles l’engin pourrait être engagé pourraient aller de la reconnaissance à la réparation de satellites en orbite. S’il ne semble plus en être question aujourd’hui – la Maison Blanche se positionnant contre l’arsenalisation de l’espace –, des schémas publiés dans les années 1990 le montraient larguant des munitions.
Or, derrière la posture déclaratoire de l’administration Obama, se cachent de réels problèmes : de plus en plus d’États disposent de capacités spatiales et certains, comme la Chine ou l’Inde, pourraient assez rapidement disposer de capacités antisatellites. Ce qui, en retour, pose la question de la disposition par les États-Unis de capacités similaires, domaine dans lequel le nouvel appareil pourrait avoir une utilité certaine, en bénéficiant d’une souplesse que les solutions utilisant des intercepteurs lancés depuis la Terre n’ont pas.
Toutefois, le système n’a pas encore été commandé et ses essais en vol ne font que commencer : seul l’avenir dira quelles sont les intentions américaines concernant le X-37.
Ensuite abandonné, il a été poursuivi discrètement par l’Air Force, qui ambitionne d’en faire un véritable instrument de stratégie spatiale. Pratiquement, l’appareil est lancé par une fusée. Emportant son carburant, il est en mesure de mener des missions de plusieurs mois, tout en étant capable d’effectuer plusieurs changements d’orbite. Il revient ensuite sur Terre de façon automatique – comme durant le premier vol de la navette Buran – pour être remis en condition avant un nouveau vol.
Si le programme perdure, les missions dans lesquelles l’engin pourrait être engagé pourraient aller de la reconnaissance à la réparation de satellites en orbite. S’il ne semble plus en être question aujourd’hui – la Maison Blanche se positionnant contre l’arsenalisation de l’espace –, des schémas publiés dans les années 1990 le montraient larguant des munitions.
Or, derrière la posture déclaratoire de l’administration Obama, se cachent de réels problèmes : de plus en plus d’États disposent de capacités spatiales et certains, comme la Chine ou l’Inde, pourraient assez rapidement disposer de capacités antisatellites. Ce qui, en retour, pose la question de la disposition par les États-Unis de capacités similaires, domaine dans lequel le nouvel appareil pourrait avoir une utilité certaine, en bénéficiant d’une souplesse que les solutions utilisant des intercepteurs lancés depuis la Terre n’ont pas.
Toutefois, le système n’a pas encore été commandé et ses essais en vol ne font que commencer : seul l’avenir dira quelles sont les intentions américaines concernant le X-37.
jeudi 15 avril 2010
DSI hors série n°11 - le sommaire !
En kiosque le 15 avril
Editorial
Problématiques et enjeux
La révolution sous-marine
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Torpille ou missile pour frapper les navires ? Les sous-mariniers veulent les deux !
Par Jérôme Palmade, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : La marine française renouvelle ses torpilles
Encadré : Le Pentagone privilégie l'évolution
Encadré : Yu-6: le rattrapage chinois?
Encadré : Le nec plus ultra allemand
Propulsion nucléaire ou Diesel ?
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Les SNA du pauvre ? Les sous-marins à propulsion anaérobie
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Damn, the topedoes ! Les systèmes de contre-mesures antitorpilles
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense
Carte : les sous-marins dans le monde
Quel emploi pour les sous-marins d’attaque aujourd’hui ?
Par le capitaine de frégate Alban Lapointe, commandant de sous-marin, stagiaire au Collège Interarmées de Défense
Les sous-marins doivent communiquer…mais sans se rendre vulnérables!
Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
De l’emploi opérationnel du sous-marin
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Encadré : Les sous-marins au cœur de la guerre des Malouines
Encadré : Vu d’un ancien
Et si jamais... Le sauvetage des sous-marins
Par Véronique Sartini, journaliste
Sous-marins en France
Du sous-marin, de ses doctrines d’emploi et de la puissance
Questions à l’amiral François de Lastic commandant le Centre d’Enseignement Supérieur de la Marine.
Classe Suffren. Le point
Par Véronique Sartini, journaliste
SNLE : la dissuasion au quotidien.
Par Frédéric Lert, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Une fois le goulet de Brest franchi...
Crédibilité, invulnérabilité. Deux mots qui pèsent lourd
Entretien avec le vice-amiral d’escadre Jean-François Baud, commandant la Force Océanique Stratégique
Les sous-marins dans le monde
Les forces sous-marines américaines en 2010
Par Alexandre Sheldon-Duplaix, chargé de recherche et de conférence, service historique de la défense
Moscou face à ses forces sous-marines
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Europe du Nord : le sous-marin des mers fermées
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Encadré : Les Pays Bas
Encadré : L’Allemagne
Encadré : La Grande-Bretagne
Encadré : La Norvège
Encadré : La Suède
Encadré : La Pologne
Asie du Sud-Est et Océanie : la prolifération
Par Jean-Jacques Mercier, spécialiste des questions de défense
Encadré : L’Australie
Encadré : Le Pakistan
Encadré : L’Inde
Encadré : Singapour
Brasilia veut son SNA. Paris accepte de l'aider
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Asie du Nord-Est. La Chine affiche de sérieuses ambitions
Par Jérôme Palmade, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Les Etats-Unis
Encadré : La Chine
Encadré : La Russie
Encadré : Le Japon
Encadré : La Corée du Nord
Encadré : La Corée du Sud
Le paradoxe méditerranéen
Par Jean-Jacques Mercier, expert en systèmes d’armes
Encadré : L’Espagne
Encadré : L’Italie
Encadré : La Turquie
Encadré : Israël
Le sous-marin dans le futur. Petit essai de prospective
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Problématiques et enjeux
La révolution sous-marine
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Torpille ou missile pour frapper les navires ? Les sous-mariniers veulent les deux !
Par Jérôme Palmade, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : La marine française renouvelle ses torpilles
Encadré : Le Pentagone privilégie l'évolution
Encadré : Yu-6: le rattrapage chinois?
Encadré : Le nec plus ultra allemand
Propulsion nucléaire ou Diesel ?
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Les SNA du pauvre ? Les sous-marins à propulsion anaérobie
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Damn, the topedoes ! Les systèmes de contre-mesures antitorpilles
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense
Carte : les sous-marins dans le monde
Quel emploi pour les sous-marins d’attaque aujourd’hui ?
Par le capitaine de frégate Alban Lapointe, commandant de sous-marin, stagiaire au Collège Interarmées de Défense
Les sous-marins doivent communiquer…mais sans se rendre vulnérables!
Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
De l’emploi opérationnel du sous-marin
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Encadré : Les sous-marins au cœur de la guerre des Malouines
Encadré : Vu d’un ancien
Et si jamais... Le sauvetage des sous-marins
Par Véronique Sartini, journaliste
Sous-marins en France
Du sous-marin, de ses doctrines d’emploi et de la puissance
Questions à l’amiral François de Lastic commandant le Centre d’Enseignement Supérieur de la Marine.
Classe Suffren. Le point
Par Véronique Sartini, journaliste
SNLE : la dissuasion au quotidien.
Par Frédéric Lert, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Une fois le goulet de Brest franchi...
Crédibilité, invulnérabilité. Deux mots qui pèsent lourd
Entretien avec le vice-amiral d’escadre Jean-François Baud, commandant la Force Océanique Stratégique
Les sous-marins dans le monde
Les forces sous-marines américaines en 2010
Par Alexandre Sheldon-Duplaix, chargé de recherche et de conférence, service historique de la défense
Moscou face à ses forces sous-marines
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Europe du Nord : le sous-marin des mers fermées
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Encadré : Les Pays Bas
Encadré : L’Allemagne
Encadré : La Grande-Bretagne
Encadré : La Norvège
Encadré : La Suède
Encadré : La Pologne
Asie du Sud-Est et Océanie : la prolifération
Par Jean-Jacques Mercier, spécialiste des questions de défense
Encadré : L’Australie
Encadré : Le Pakistan
Encadré : L’Inde
Encadré : Singapour
Brasilia veut son SNA. Paris accepte de l'aider
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Asie du Nord-Est. La Chine affiche de sérieuses ambitions
Par Jérôme Palmade, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : Les Etats-Unis
Encadré : La Chine
Encadré : La Russie
Encadré : Le Japon
Encadré : La Corée du Nord
Encadré : La Corée du Sud
Le paradoxe méditerranéen
Par Jean-Jacques Mercier, expert en systèmes d’armes
Encadré : L’Espagne
Encadré : L’Italie
Encadré : La Turquie
Encadré : Israël
Le sous-marin dans le futur. Petit essai de prospective
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
mardi 13 avril 2010
Avions de combat : le chantier de la sixième génération est lancé
L'Air Combat Command de l'US Air Force n'a pas encore reçu ses premiers F-35 qu'il travaille déjà à la génération suivante. Ayant mis en place un "Bureau de la sixième génération", il pose les premières balises de ce que devrait être l'aviation de combat dans les années 2040-2050.
En l'occurrence, le maître-mot pour l'heure touche à la furtivité : celle des appareils certes mais également celle de leurs transmissions. Les liaisons de données sont devenues un facteur crucial dans le combat aérien contemporain mais opérer au sein d'environnements denses en menaces SAM dont la portée comme les moyens de détection ne cessent de s'étoffer va impliquer, pour les Américains, d'obtenir un niveau de discrétion inédit et dans toutes les dimensions. Les recherches portent également sur l'investissement de nouvelles portions du spectre électromagnétique, ambitionnant d'utiliser un système comme la Liaison-16 afin de diffuser des émissions radars à faible probabilité d'interception.
De même, l'attaque électronique (brouillage offensif) ne serait plus limité à des appareils spécialisés - comme l'EA-18G Growler - mais équiperait tous les appareils, tout comme les capacités d'attaque de réseau (dont un système comme le Sutter, qui aurait permis aux Israéliens de pénétrer les réseaux radar syriens en 2007). Les capacités de frappe électromagnétique - via des impulsions électromagnétiques - seraient également mobilisées.
Reste que si ces développements sacrent la place prise par l'avionique dans la conception des appareils modernes, la plateforme n'étant plus guère qu'un "ascenseur à capacités", de telles conceptions posent question. Quel pourrait donc être le coût de ces appareils "de sixième génération", alors même que les forces aériennes occidentales voient leur nombre d'appareil en ligne fondre ? Des percées sont-elles à ce point attendues dans le domaine électromagnétique (et dans la gestion des interférences qui vont de pair) ?
Par ailleurs, la terminologie même d'une "sixième génération" pose question : fondamentalement, elle ne ferait que pousser un peu plus loin les logiques déjà à l'œuvre dans la cinquième sans véritablement introduire les ruptures que l'on avait pu observer avec la généralisation de la furtivité dans les design, l'utilisation de radars AESA ou encore les capacités de supercroisière.
En l'occurrence, le maître-mot pour l'heure touche à la furtivité : celle des appareils certes mais également celle de leurs transmissions. Les liaisons de données sont devenues un facteur crucial dans le combat aérien contemporain mais opérer au sein d'environnements denses en menaces SAM dont la portée comme les moyens de détection ne cessent de s'étoffer va impliquer, pour les Américains, d'obtenir un niveau de discrétion inédit et dans toutes les dimensions. Les recherches portent également sur l'investissement de nouvelles portions du spectre électromagnétique, ambitionnant d'utiliser un système comme la Liaison-16 afin de diffuser des émissions radars à faible probabilité d'interception.
De même, l'attaque électronique (brouillage offensif) ne serait plus limité à des appareils spécialisés - comme l'EA-18G Growler - mais équiperait tous les appareils, tout comme les capacités d'attaque de réseau (dont un système comme le Sutter, qui aurait permis aux Israéliens de pénétrer les réseaux radar syriens en 2007). Les capacités de frappe électromagnétique - via des impulsions électromagnétiques - seraient également mobilisées.
Reste que si ces développements sacrent la place prise par l'avionique dans la conception des appareils modernes, la plateforme n'étant plus guère qu'un "ascenseur à capacités", de telles conceptions posent question. Quel pourrait donc être le coût de ces appareils "de sixième génération", alors même que les forces aériennes occidentales voient leur nombre d'appareil en ligne fondre ? Des percées sont-elles à ce point attendues dans le domaine électromagnétique (et dans la gestion des interférences qui vont de pair) ?
Par ailleurs, la terminologie même d'une "sixième génération" pose question : fondamentalement, elle ne ferait que pousser un peu plus loin les logiques déjà à l'œuvre dans la cinquième sans véritablement introduire les ruptures que l'on avait pu observer avec la généralisation de la furtivité dans les design, l'utilisation de radars AESA ou encore les capacités de supercroisière.
jeudi 8 avril 2010
NPR et évolution (?) de la stratégie nucléaire américaine
Récemment présentée au public, la nouvelle édition de la Nuclear Posture Review américaine, a été publiée dans un contexte très spécifique - la signature à Prague du nouveau traité START avec la Russie et une grande conférence sur la question nucléaire à Washington - la nouvelle NPR n'induit guère de changements dans la ligne stratégique américaine. Fondamentalement, le principe de la dissuasion reste cardinal.
Le non-emploi d'armes nucléaires contre des Etats qui n'en sont pas dotés et qui sont membres du Traité de Non-Prolifération (TNP) reste une constante - là où la plupart des médias ont parlé, de façon inappropriée, de "restriction d'emploi" - considérée comme faisant partie de la pratique politique (et non de la doctrine) depuis les années 1990.
Il n'est plus officiellement question d'employer des armes nucléaires en représailles à une attaque chimique ou biologique. Par contre, cette "option de révision" pourrait être levée en cas de nécessité - la nuance, comparativement à la position de l'administration Bush, est donc assez mince.
Assez logiquement au vu des différentes éditions des Quadriennal Defense Review, la possibilité du terrorisme nucléaire est évoquée à 35 reprises dans le document, la prévention, la coopération multilatérale (dont la Global Initiative to Combat Nuclear Terrorism), le programme Nunn-Lugar, étant notamment mises en avant afin de limiter le risque. Sur le plan des moyens, en continuité avec les administrations précédentes, aucun nouveau type d'arme nucléaire ne sera conçu, priorité étant donnée à l'entretien des capacités actuelles.
Toutefois, les vecteurs sont considérés comme devant être modernisés et le nouveau programme de sous-marin nucléaire lanceur d'engins, dont le premier exemplaire doit remplacer les Ohio, est confirmé. Face au terrorisme nucléaire, les mesures de Homeland Security (dont la Container Security Initiative) sont mises en avant.
La NPR revient également sur la question de la présence d'armes nucléaires américaines en Europe, indiquant qu'elles contribuent à la sécurité des pays-membres de l'OTAN et à la cohésion de cette dernière. Tout en indiquant qu'il s'agit d'armes "non-stratégiques" - alors pourtant que le document indique plus haut que les armes nucléaires ne seraient utilisées que dans des situations exceptionnelles - le document se positionne également à leur égard.
En l'occurrence, si le futur de leur maintien en Europe est lié, selon le Pentagone, aux décisions qui seront prises dans le cadre du prochain Concept stratégique de l'Alliance, il est clairement indiqué que le F-35 disposera effectivement d'une capacité nucléaire. Dans le même temps, la possibilité de projeter sur un théâtre - en Europe, en Asie ou au Moyen Orient - des armes nucléaires est maintenue.
Le non-emploi d'armes nucléaires contre des Etats qui n'en sont pas dotés et qui sont membres du Traité de Non-Prolifération (TNP) reste une constante - là où la plupart des médias ont parlé, de façon inappropriée, de "restriction d'emploi" - considérée comme faisant partie de la pratique politique (et non de la doctrine) depuis les années 1990.
Il n'est plus officiellement question d'employer des armes nucléaires en représailles à une attaque chimique ou biologique. Par contre, cette "option de révision" pourrait être levée en cas de nécessité - la nuance, comparativement à la position de l'administration Bush, est donc assez mince.
Assez logiquement au vu des différentes éditions des Quadriennal Defense Review, la possibilité du terrorisme nucléaire est évoquée à 35 reprises dans le document, la prévention, la coopération multilatérale (dont la Global Initiative to Combat Nuclear Terrorism), le programme Nunn-Lugar, étant notamment mises en avant afin de limiter le risque. Sur le plan des moyens, en continuité avec les administrations précédentes, aucun nouveau type d'arme nucléaire ne sera conçu, priorité étant donnée à l'entretien des capacités actuelles.
Toutefois, les vecteurs sont considérés comme devant être modernisés et le nouveau programme de sous-marin nucléaire lanceur d'engins, dont le premier exemplaire doit remplacer les Ohio, est confirmé. Face au terrorisme nucléaire, les mesures de Homeland Security (dont la Container Security Initiative) sont mises en avant.
La NPR revient également sur la question de la présence d'armes nucléaires américaines en Europe, indiquant qu'elles contribuent à la sécurité des pays-membres de l'OTAN et à la cohésion de cette dernière. Tout en indiquant qu'il s'agit d'armes "non-stratégiques" - alors pourtant que le document indique plus haut que les armes nucléaires ne seraient utilisées que dans des situations exceptionnelles - le document se positionne également à leur égard.
En l'occurrence, si le futur de leur maintien en Europe est lié, selon le Pentagone, aux décisions qui seront prises dans le cadre du prochain Concept stratégique de l'Alliance, il est clairement indiqué que le F-35 disposera effectivement d'une capacité nucléaire. Dans le même temps, la possibilité de projeter sur un théâtre - en Europe, en Asie ou au Moyen Orient - des armes nucléaires est maintenue.
mardi 6 avril 2010
« Lorsque le ciel se rapproche du sol : le retour de la guerre »
Jeudi 15 avril 2010 : Gérard Dubey, MCF à l’Institut Telecom, membre du Centre d’Étude des Techniques des Connaissances et des Pratiques (université Paris I), et Caroline Moricot, MCF à l’université Paris I, membre du CETCOPRA :
« Lorsque le ciel se rapproche du sol : le retour de la guerre »
En Afghanistan, les sociétés de l’information se trouvent brutalement confrontées aux limites du principe de fluidité sur lequel repose leur maîtrise du monde. La confusion entre combattants et non-combattants, l’imbrication des amis et des ennemis, l’omniprésence d’une menace difficile à identifier, renvoient à une tout autre « grammaire de la guerre ». Pour l’arme aérienne, cela signifie d’autres manières de faire. L’imbrication avec les forces au sol oblige par exemple à réviser les tactiques de combat en réactualisant parfois d’anciennes figures. La nécessité de se rapprocher le plus près possible des combattants exige de revenir à certaines aptitudes de base du pilotage. C’est le cas de la tactique du show of force qui consiste à descendre à grande vitesse (900 km/h) depuis un point invisible avant de dégager face au soleil. C’est ce retournement que nous proposons d’interroger sur la base d’un travail d’enquête socio-anthropologique dans les escadrons de chasse de l’armée de l’Air française.
Séminaire pluridisciplinaire IRSEM – EHESS
« Mutations et révolutions militaires »
Co-animé par André Brigot, Laurent Henninger et Maurice Ronai
Les séances se tiennent de 17 h à 19 h à la Maison des Sciences de l’Homme,
54 boulevard Raspail, 75006 Paris ; salle 242, 2e étage
(Attention : contrairement aux années précédentes, nous ne sommes plus au 105 boulevard Raspail…)
« Lorsque le ciel se rapproche du sol : le retour de la guerre »
En Afghanistan, les sociétés de l’information se trouvent brutalement confrontées aux limites du principe de fluidité sur lequel repose leur maîtrise du monde. La confusion entre combattants et non-combattants, l’imbrication des amis et des ennemis, l’omniprésence d’une menace difficile à identifier, renvoient à une tout autre « grammaire de la guerre ». Pour l’arme aérienne, cela signifie d’autres manières de faire. L’imbrication avec les forces au sol oblige par exemple à réviser les tactiques de combat en réactualisant parfois d’anciennes figures. La nécessité de se rapprocher le plus près possible des combattants exige de revenir à certaines aptitudes de base du pilotage. C’est le cas de la tactique du show of force qui consiste à descendre à grande vitesse (900 km/h) depuis un point invisible avant de dégager face au soleil. C’est ce retournement que nous proposons d’interroger sur la base d’un travail d’enquête socio-anthropologique dans les escadrons de chasse de l’armée de l’Air française.
Séminaire pluridisciplinaire IRSEM – EHESS
« Mutations et révolutions militaires »
Co-animé par André Brigot, Laurent Henninger et Maurice Ronai
Les séances se tiennent de 17 h à 19 h à la Maison des Sciences de l’Homme,
54 boulevard Raspail, 75006 Paris ; salle 242, 2e étage
(Attention : contrairement aux années précédentes, nous ne sommes plus au 105 boulevard Raspail…)
jeudi 1 avril 2010
mercredi 31 mars 2010
DSI n°58 - avril 2010 - Le sommaire !
Sommaire DSI n°58 – avril 2010
Editorial
Agenda et nominations
Veilles contre-terroristes
Contrats du mois
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von C. : « Le bateau qui fait « boum » »
Sur le vif
« L’union fait la force » : une nécessité devenue dogme
Par le capitaine de corvette Philippe Kossowski, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » du Colège Interarmées de Défense
Afghanistan : Faut-il brûler Galula ?
Par Fabrice Ribere, expert en questions de défense
Stratégie
La guerre des Malouines ( 5 avril – 7 juillet 1982)
Par le Capitaine de corvette Joffrey Guerry, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » du Collège Interarmées de Défense
Le quart d’heure balistique
Par le capitaine de corvette Guillaume Garnoix, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » au Collège Interarmées de Défense.
De nouvelles armes absolues ? Le bel avenir du concept de dissuasion
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
CAS en Afghanistan. L’obligation d’une approche plus optimisée
Entretien avec Thierry Brignon, lieutenant-colonel, fusilier commando de l’air
Armées
ROK Army. Modernisation en profondeur au pays du matin calme
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Tableau de bord : les forces terrestres sud-coréennes
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Unités
Afghanistan. La « générale » se passe à Canjuers
Par Véronique Sartini, journaliste
Donner les moyens de vaincre au combat
Entretien avec le colonel Richard Lakin, chef de corps du 1er RCA
Le parc d’entraînement de Canjuers. L’urgence opérationnelle a pris le pas
Par Véronique Sartini, journaliste
Technologie
Terminator versus talibans. Ou savoir verser le sang pour se défendre
Par le chef de bataillon Cédric Fayeaux, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » du Colège Interarmées de Défense
Chasseurs de cinquième génération. Ou en est le PAK FA indien ?
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense
Les fantassins du futur belge et néerlandais
Par Emmanuel Vivenot, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : le VOSS
Fiches techniques
Bell Helicopter/Textron AH-1Z Viper/ Le paradoxe de la doctrine des Marines en matière d’hélicoptères
Char léger PT-76/Le renouveau du char léger au sein de l’armée rouge
Corvette classe Steregushiy/ Quelle marine russe pour 2020 ?
Lance-grenades automatique Mk19 Mod. 3/Une arme de saturation
Enquête
Lutte ASM. La marine française dans le trio de tête mondial
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Encadré : l’hélicoptère ennemi mortel du sous-marin !
Des sous-marins français à l’ouïe de plus en plus fine !
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Les ATL-2 vont retrouver la pleine forme ASM
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Thales n°1 mondial pour l’exportation des sonars
Entretien avec Philippe Portalier, directeur de la stratégie pour la lutte sous la mer chez Thales Underwater Systems
Critiques de lectures
Res Militaris. De l’emploi des forces armées au XXIe siècle de Michel Goya
Les cycles de Mars. Révolutions militaires et édification étatique de la Renaissance à nos jours de Michael Fortmann
Haute-Silésie 1920-1922. Laboratoire des « leçons oubliées » de l’armée française et perceptions nationales de Rémy Porte
Weapons of Choice. The Development of Precision Guided Munitions de Paul G. Gillepsie
Pakistan’s Nuclear Future: Reining in the Risk de Henri Sokolski (Ed.)
Security in Iraq. A Framework for Analysing Emergent Threats as US Forces Leave de David C. Gompert, Terrence K. Kelly, Jessica Watkins
La stratégie spatiale militaire chinoise de Alain De Neve
Armes de précision du monde de Philippe Poulet
Armes d’assaut du monde de Philippe Poulet
Agenda et nominations
Veilles contre-terroristes
Contrats du mois
Veilles stratégiques
La chronique de Carl von C. : « Le bateau qui fait « boum » »
Sur le vif
« L’union fait la force » : une nécessité devenue dogme
Par le capitaine de corvette Philippe Kossowski, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » du Colège Interarmées de Défense
Afghanistan : Faut-il brûler Galula ?
Par Fabrice Ribere, expert en questions de défense
Stratégie
La guerre des Malouines ( 5 avril – 7 juillet 1982)
Par le Capitaine de corvette Joffrey Guerry, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » du Collège Interarmées de Défense
Le quart d’heure balistique
Par le capitaine de corvette Guillaume Garnoix, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » au Collège Interarmées de Défense.
De nouvelles armes absolues ? Le bel avenir du concept de dissuasion
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
CAS en Afghanistan. L’obligation d’une approche plus optimisée
Entretien avec Thierry Brignon, lieutenant-colonel, fusilier commando de l’air
Armées
ROK Army. Modernisation en profondeur au pays du matin calme
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Tableau de bord : les forces terrestres sud-coréennes
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Unités
Afghanistan. La « générale » se passe à Canjuers
Par Véronique Sartini, journaliste
Donner les moyens de vaincre au combat
Entretien avec le colonel Richard Lakin, chef de corps du 1er RCA
Le parc d’entraînement de Canjuers. L’urgence opérationnelle a pris le pas
Par Véronique Sartini, journaliste
Technologie
Terminator versus talibans. Ou savoir verser le sang pour se défendre
Par le chef de bataillon Cédric Fayeaux, stagiaire de la promotion « Maréchal Lyautey » du Colège Interarmées de Défense
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jeudi 25 mars 2010
Les archives Nafziger sur le net
Et non, pas de choses croustillantes sur la vie cachée de Paris Hilton : juste quelque chose de beaucoup plus intéressant relevé par Laurent. En l'occurrence, un travail gigantesque de recoupement d'ordres de bataille mené le capitaine Nafziger et à présent librement disponible sur le site du CARL : à lire ici. Titanesque : 7 985 ORBATs allant du 16ème siècle à la fin de la 2ème Guerre mondiale.
mardi 23 mars 2010
L'ASM français à l'honneur
Ca y est, il est presque sur les rotatives : le prochain DSI sera pour partie consacré aux évolutions de la lutte ASM en France mais comprendra également un reportage sur la FOB de Canjuers, l'évolution des forces terrestres sud-coréennes, des questionnements sur le concept de dissuasion ou encore une excellente interview du LCL Brignon sur les problématiques touchant au domaine TACP/JTAC.
FRES Scout : GD et l'Ascod l'emportent
Le MoD britannique a finalement tranché : dans le cadre du programme FRES Scout (remplacement des véhicules de reconnaissance Scimitar), c'est l'Ascod de General Dynamics qui l'emporte sur le CV90 de BAE Hagglünds.
L'Ascod est actuellement en service en Espagne (Pizarro) et en Autriche (Ulan) et verra une mise à niveau de son châssis, de même que l'intégration d'une tourelle de 40 mm à munitions téléscopiques (développée entre autres par Nexter), Lockheed Martin s'occupant de l'intégration. Sa masse passera à 42 tonnes.
Le contrat a sa petite importance : à terme, il s'agit de 600 véhicules pour environ 2 milliards de livres.
L'Ascod est actuellement en service en Espagne (Pizarro) et en Autriche (Ulan) et verra une mise à niveau de son châssis, de même que l'intégration d'une tourelle de 40 mm à munitions téléscopiques (développée entre autres par Nexter), Lockheed Martin s'occupant de l'intégration. Sa masse passera à 42 tonnes.
Le contrat a sa petite importance : à terme, il s'agit de 600 véhicules pour environ 2 milliards de livres.
lundi 22 mars 2010
Prix d'histoire militaire 2009
Le prix d'histoire militaire 2009 sera remis le 24 mars à :
- Nicolas Cadet pour sa thèse de doctorat « Un paradis habité par des diables : la guerre de Calabre de 1806-1807. Expérience combattante et violence de guerre sous le Premier Empire », soutenue à l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la direction du professeur Stéphane Audoin-Rouzeau
- Benoist Bihan (que les lecteurs de DSI connaissent maintenant bien) pour son mémoire de master « Le renouveau de la cavalerie dans les armées occidentales à l'époque moderne. Le cas du développement des unités de hussards en France 1693-1763 », soutenu à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne sous la direction de Bernard Gainot.
Félicitations !
- Nicolas Cadet pour sa thèse de doctorat « Un paradis habité par des diables : la guerre de Calabre de 1806-1807. Expérience combattante et violence de guerre sous le Premier Empire », soutenue à l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la direction du professeur Stéphane Audoin-Rouzeau
- Benoist Bihan (que les lecteurs de DSI connaissent maintenant bien) pour son mémoire de master « Le renouveau de la cavalerie dans les armées occidentales à l'époque moderne. Le cas du développement des unités de hussards en France 1693-1763 », soutenu à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne sous la direction de Bernard Gainot.
Félicitations !
Quelques nouvelles de l'ISC
Mon passage à Paris m'a permis de faire le plein d'infos mais aussi d'ouvrages. D'où deux petites nouvelles - qui ont leur importance.
D'une part, l'Institut de Stratégie Comparée (ISC), l'Institut d'Histoire des Conflits Contemporains (IHCC) et la Commission Française d'Histoire Militaire (CFHM) sont engagés dans un processus de fusion, qui devrait déboucher prochainement sur l'Institut de Stratégie et des Conflits - Commission Française d'Histoire Militaire (ISC-CFHM).
La nouvelle n'est pas mince : au total, le nouvel organisme représente 650 publications, soit plus de 10 000 pages. C'est, tout simplement, le plus gros pôle éditorial de France en études stratégiques et en histoire militaire.
A propos de publications, justemment, vous vous souviendrez peut-être que le numéro quadruple de Stratégique dédié aux stratégies irrégulières était tombé en rupture de stock. Alors, pas de nouveau tirage mais un ouvrage, qui reprend les contributions du Stratégique, de même que des articles inédits - soit 43 contributions au total. Vous pouvez le commander ici.
Signalons également la parution d'un nouveau numéro (97-98), consacré à Clausewitz et permettant de publier un très intéressant texte d'Herbert Rosinski sur la structure de la stratégie. Bref, à vos bibliothèques. Bonne lecture !
D'une part, l'Institut de Stratégie Comparée (ISC), l'Institut d'Histoire des Conflits Contemporains (IHCC) et la Commission Française d'Histoire Militaire (CFHM) sont engagés dans un processus de fusion, qui devrait déboucher prochainement sur l'Institut de Stratégie et des Conflits - Commission Française d'Histoire Militaire (ISC-CFHM).
La nouvelle n'est pas mince : au total, le nouvel organisme représente 650 publications, soit plus de 10 000 pages. C'est, tout simplement, le plus gros pôle éditorial de France en études stratégiques et en histoire militaire.
A propos de publications, justemment, vous vous souviendrez peut-être que le numéro quadruple de Stratégique dédié aux stratégies irrégulières était tombé en rupture de stock. Alors, pas de nouveau tirage mais un ouvrage, qui reprend les contributions du Stratégique, de même que des articles inédits - soit 43 contributions au total. Vous pouvez le commander ici.
Signalons également la parution d'un nouveau numéro (97-98), consacré à Clausewitz et permettant de publier un très intéressant texte d'Herbert Rosinski sur la structure de la stratégie. Bref, à vos bibliothèques. Bonne lecture !
samedi 20 mars 2010
Belgique-Côte d'Ivoire : le match
Ou quant un canular téléphonique se fait révélateur de l'hybridation entre bureaucratie tâtillone et nationalisme. A écouter ici.
Clés géo-linguistiques :
Dilbeek - municipalité flamande ne bénéficiant pas du régime de facilité linguistique (pour résumer - éternel pardon à mon prof. de droit constitutionnel - bilinguisme des fonctionnaires, dans ce contexte)
Ja - oui
Nee - non
Ik magt niet - Je ne peux pas
Clés géo-linguistiques :
Dilbeek - municipalité flamande ne bénéficiant pas du régime de facilité linguistique (pour résumer - éternel pardon à mon prof. de droit constitutionnel - bilinguisme des fonctionnaires, dans ce contexte)
Ja - oui
Nee - non
Ik magt niet - Je ne peux pas
vendredi 19 mars 2010
DSI, c'est pas mal pour faire des livres...
C'est ce que me montrent plusieurs auteurs, dans leurs ouvrages, lorsqu'ils citent l'un ou l'autre article qui aurait retenu leur attention. Pour un auteur, c'est sain de citer ses sources - mes notes de bas de page sont d'ailleurs une source de migraine de nombre de mes éditeurs - et ça permet de rendre à César ce qui lui appartient, ce qui n'est jamais qu'une preuve d'honnêteté avant d'être l'une des caractéristiques d'un travail scientifique.
Edit du samedi matin : on me pose la question de savoir ce que recouvre exactement le "pompage" en question. En fait, ce n'est pas du plagiat stricto sensu (soit un copié-collé exact sans citation de l'auteur) ; il s'agit plutôt de paraphrase qui n'est pas systématique (de facto, je n'ai lu que 15-20 pages environ - mais j'y ai trouvé trois occurrences qui m'ont fait sursauter) mais qui tend, par la structure des phrases et l'usage de synonymes, à rappeler de façon troublante ce qui a été écrit par quelqu'un d'autre. En somme, c'est l'idée qui est copiée sans citation plus que le texte.
Toutefois, il y a des limites à l'exercice, notamment lorsqu'un historien militaire publie un ouvrage sur l'Afghanistan et pompe allègrement sur les contributions parues dans nos pages, sans même citer une fois les auteurs les ayant produites, alors pourtant que la structure de l'ouvrage fait appel à un système de référence. On peut ne pas aimer DSI - après tout, on ne peut pas aimer tout le monde, dit un adage qui montre surtout le rôle des préconceptions mal attifées.
Mais de là à, en tant qu'académique, ne pas avoir le respect le plus élémentaire à l'égard des auteurs qui vont publier (dans quelque support que ce soit, d'ailleurs), ça me dépasse. Bien malheureusement, je pense qu'il s'agit là d'une tendance lourde qu'il convient de combattre avec la plus grande énergie.
Edit du samedi matin : on me pose la question de savoir ce que recouvre exactement le "pompage" en question. En fait, ce n'est pas du plagiat stricto sensu (soit un copié-collé exact sans citation de l'auteur) ; il s'agit plutôt de paraphrase qui n'est pas systématique (de facto, je n'ai lu que 15-20 pages environ - mais j'y ai trouvé trois occurrences qui m'ont fait sursauter) mais qui tend, par la structure des phrases et l'usage de synonymes, à rappeler de façon troublante ce qui a été écrit par quelqu'un d'autre. En somme, c'est l'idée qui est copiée sans citation plus que le texte.
Vous me direz que ce n'est pas la première fois qu'un auteur a une idée similaire à celle de quelqu'un d'autre - à la relecture de Seapower, j'ai d'ailleurs eu la blague, qui sera dûment rectifiée. C'est vrai. Mais parfois, c'est troublant.
Back online...
Me voilà de retour, au terme de deux semaines en tant que directeur d'un "MAP" (Module d'Approfondissement) au sein du CID. But de la manoeuvre, faire réfléchir - et enseigner - à 13 gaillards que je salue au passage les subtilités des rapports entre technologie et stratégie.
Des apports brillants, d'autres un peu plus conventionnels (ce qui ne les empêche pas d'être corrects), quelques présentations déjà passées au rang de légendes (spéciale dédicace à Laurent et Benoist), bref, un très chouette moment plein d'enseignements et... deux semaines de rencontres. Fatiguant mais d'une façon très saine : ça fait du bien.
Pour autant, DSI ne passe certainement pas à la trappe : les derniers ajustements sont en cours et le petit suivant devrait réserver quelques (bonnes) surprises. De quoi nourrir la réflexion de tout un chacun. Et avec aussi un hors série qui ne tardera pas à quitter nos PC pour rejoindre les kiosques (normalement, le 15 du mois prochain).
lundi 8 mars 2010
Nous y voilà
Le nouveau site de DSI est en ligne. En plus d'infos sur les sommaires, vous pourrez y trouver ous les mois un article issu de notre édition papier. Bon surf !
mardi 2 mars 2010
Parution de "La résilience dans l'antiterrorisme. Le dernier bouclier"
J'ai le plaisir de vous annoncer la parution de La résilience dans l'anti-terrorisme. Le dernier bouclier, aux éditions L'Esprit du Livre. C'est la première fois que le concept de résilience, aux sens sociologique et stratégique, est appliqué dans un ouvrage en français.
Il s'agit ici, en l'occurrence, de dresser la carte des modes de fonctionnement du concept, de ce qu'il recouvre, mais également de voir quelles sont ses interprétations, ses applications et ses limites, en France comme en Belgique (vous pouvez consulter la table des matières ici).
Ceux qui me connaissent peuvent redouter une grosse brique. Et bien non, pour une fois, je me suis limité à 132 pages, en alternant théorie et pratique (comme toujours, me direz-vous). Et pour le coup, l'ouvrage, que vous pouvez commander ici, a un prix modique (16 Eur).