mardi 13 avril 2010

Avions de combat : le chantier de la sixième génération est lancé

L'Air Combat Command de l'US Air Force n'a pas encore reçu ses premiers F-35 qu'il travaille déjà à la génération suivante. Ayant mis en place un "Bureau de la sixième génération", il pose les premières balises de ce que devrait être l'aviation de combat dans les années 2040-2050.

En l'occurrence, le maître-mot pour l'heure touche à la furtivité : celle des appareils certes mais également celle de leurs transmissions. Les liaisons de données sont devenues un facteur crucial dans le combat aérien contemporain mais opérer au sein d'environnements denses en menaces SAM dont la portée comme les moyens de détection ne cessent de s'étoffer va impliquer, pour les Américains, d'obtenir un niveau de discrétion inédit et dans toutes les dimensions. Les recherches portent également sur l'investissement de nouvelles portions du spectre électromagnétique, ambitionnant d'utiliser un système comme la Liaison-16 afin de diffuser des émissions radars à faible probabilité d'interception.

De même, l'attaque électronique (brouillage offensif) ne serait plus limité à des appareils spécialisés - comme l'EA-18G Growler - mais équiperait tous les appareils, tout comme les capacités d'attaque de réseau (dont un système comme le Sutter, qui aurait permis aux Israéliens de pénétrer les réseaux radar syriens en 2007). Les capacités de frappe électromagnétique - via des impulsions électromagnétiques - seraient également mobilisées.

Reste que si ces développements sacrent la place prise par l'avionique dans la conception des appareils modernes, la plateforme n'étant plus guère qu'un "ascenseur à capacités", de telles conceptions posent question. Quel pourrait donc être le coût de ces appareils "de sixième génération", alors même que les forces aériennes occidentales voient leur nombre d'appareil en ligne fondre ? Des percées sont-elles à ce point attendues dans le domaine électromagnétique (et dans la gestion des interférences qui vont de pair) ?

Par ailleurs, la terminologie même d'une "sixième génération" pose question : fondamentalement, elle ne ferait que pousser un peu plus loin les logiques déjà à l'œuvre dans la cinquième sans véritablement introduire les ruptures que l'on avait pu observer avec la généralisation de la furtivité dans les design, l'utilisation de radars AESA ou encore les capacités de supercroisière.

1 commentaire:

  1. C'est à la lumière de ce genre d'annonce qu'on se rend compte que le terme de "génération" en aviation de combat est particulièrement flou.
    Jusqu'à présent j'avais cru comprendre que cette nouvelle génération visait à rendre le pilote ou l'équipage optionnel suivant le type de mission.

    Comme vous le dites l'avionique supplante désormais l'avion en lui même. On peut donc se demander si des F22 (les derniers produits) ou des F35 pourraient devenir par modernisation des appareils étiquetés comme étant de 6ème génération.
    Ainsi les dernières versions de F16 même si elles ne sont pas la panacée parviennent à rester crédibles face à des avions de conception plus récentes.
    Bref une sorte de FIST version 2040.

    La capacité de brouillage offensif étendue à d'autres vecteurs non spécialisés même de manière moins développée va permettre d'augmenter la flexibilité des forces US en leur permettant d'exécuter des opérations complexes de manière plus fluide et en plus grand nombre qu'aujourd'hui, bref le saint Graal pour les forces armées.

    Cela serait donc une mise en pratique des concepts de persistance sur le champ de bataille.

    Au final je me demande si j'ai vraiment apporté quelque chose au débat ou si je ne me suis pas contenté de tourner autour du pot...^^"

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