Complètement hors-sujet (quoique, vendredi oblige...) mais je la trouve excellente : "Les hommes de l'âge de la bière vivent dans les tavernes".
D'accord, c'est bientôt le week end ;o)
vendredi 6 novembre 2009
J-23
Petit commentaire d'un auteur à qui j'ai fait voir son article "coulé" dans la nouvelle présentation de DSI : "Ca déchire". A vrai dire, je suis d'accord: c'est fluide, beau, lumineux.
Bon, et bien, on dirait que Nath et Jean-Nico on fait un travail du tonnerre. Allez, J-23avant que la bête ne sorte ;o)
Bon, et bien, on dirait que Nath et Jean-Nico on fait un travail du tonnerre. Allez, J-23avant que la bête ne sorte ;o)
jeudi 5 novembre 2009
Le fait aérien en Afghanistan : colloque
Le 1er décembre 20009, le Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA) réunit un colloque international sur le thème du fait aérien en Afghanistan. La manifestation est organisée autour de trois tables rondes qui portent sur le contexte politico-militaire régional, l’action interarmées de la coalition et, enfin, sur la façon dont la puissance aérienne s’exprime dans ce conflit irrégulier.
Pratiquement, G. Chaliand, le commandant de la force aérienne afghane et l'ancien directeur de la formation de la force aérienne afghane seront notamment présents.
Le colloque se tiendra à l’Ecole militaire, amphithéâtre Foch, de 8h30 à 17h30. Inscriptions obligatoires par téléphone : 01 44 42 46 91 - Par fax : 01 44 42 80 10 - Mail : manifestation.cesa@inet.air.defense...
Pratiquement, G. Chaliand, le commandant de la force aérienne afghane et l'ancien directeur de la formation de la force aérienne afghane seront notamment présents.
Le colloque se tiendra à l’Ecole militaire, amphithéâtre Foch, de 8h30 à 17h30. Inscriptions obligatoires par téléphone : 01 44 42 46 91 - Par fax : 01 44 42 80 10 - Mail : manifestation.cesa@inet.air.defense...
A400M : retrait sud-africain
Il n’y a pas qu’en Europe où le programme A400M se voit critiqué. Pour preuve, les débats politiques pour le moins vifs à Pretoria depuis début septembre, qui portent sur les conditions dans lesquelles le contrat a été négocié et sur le prix total de ce contrat.
Le directeur de l’ARMSCOR – l’agence de gestion des achats sud-africains – a ainsi récemment déclaré à la presse que le programme (y compris la maintenance des 8 appareils tout au long de leur vie et l'affrêtements d'appareils durant les 6 ans entre le retrait des C-160 et l'arrivée des A400M) coûterait 47 milliards de rands (soit 4,19 milliards d’euros).
Problème : le programme a été validé à 17 milliards de rands (1,51 milliard d’euros) tandis que les 30 milliards représentent la totalité du budget de défense sud-africain pour l’année fiscale 2009-2010, représentant trois fois le budget de la force aérienne.
Conséquence de ces questionnements, la presse a indiqué que le cabinet sud-africain a décidé de couper court et a ordonné à l'ARMSCOR de se mettre un terme du contrat le plus rapidement possible au motif des surcoûts et des retards.
Le directeur de l’ARMSCOR – l’agence de gestion des achats sud-africains – a ainsi récemment déclaré à la presse que le programme (y compris la maintenance des 8 appareils tout au long de leur vie et l'affrêtements d'appareils durant les 6 ans entre le retrait des C-160 et l'arrivée des A400M) coûterait 47 milliards de rands (soit 4,19 milliards d’euros).
Problème : le programme a été validé à 17 milliards de rands (1,51 milliard d’euros) tandis que les 30 milliards représentent la totalité du budget de défense sud-africain pour l’année fiscale 2009-2010, représentant trois fois le budget de la force aérienne.
Conséquence de ces questionnements, la presse a indiqué que le cabinet sud-africain a décidé de couper court et a ordonné à l'ARMSCOR de se mettre un terme du contrat le plus rapidement possible au motif des surcoûts et des retards.
mercredi 4 novembre 2009
Lectures : Guerre et manoeuvre
Christan MALIS (Dir.), Guerre et manœuvre, Coll. « Stratégies et doctrines », Economica, Paris, 2009, 271 p.
L’art de la manœuvre est naturellement important dans l’art de la guerre mais il est vrai qu’il a plus fait l’objet d’un traitement dans le monde anglo-saxon qu’en France. Aussi, cet ouvrage comble-t-il non seulement ce déficit – en laissant ouverte la voie de la réflexion et en posant des pistes très intéressantes – mais pousse également la réflexion plus loin. Christian Malis a en effet réuni une belle brochette de stratégistes français de premier plan.
Après un chapitre de Pierre-Marie Gallois, le général Yakovleff cadre ce dont il est question, brillamment. Suivent des chapitres historiques, la vision américaine, l’école allemande (avec Moltke ou Schlieffen), le blitzkrieg ou encore l’approche chinoise. La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à l’approche française, aussi bien d’un point de vue culturel et historique que durant la Première Guerre mondiale ou au cours des années 1950 où la stratégie française devait évoluer entre « la Bombe et le Fellagah », sans devoir négliger aucun des deux.
Une situation étrangement proche de la nôtre. Enfin, la dernière partie touche aux manœuvres aériennes et navales mais aussi à la manœuvre en terrain difficile et se conclut par deux chapitres consacrés à des réflexions sur la manœuvre future. Loin d’avoir épuisé le sujet, l’ouvrage n’en demeure pas moins absolument essentiel pour comprendre l’un des aspects de l’art de la guerre les plus essentiels et pourtant parmi les plus méconnus. C’est un travail de très belle facture, qui fourmille d’exemples, qui ne manquera pas de faire réfléchir et qui souligne à merveille combien la réflexion stratégique en France est bien sortie de sa léthargie.
Séminaire penser la guerre : le programme
Le séminaire "Penser la guerre" reprend ses travaux mardi 17 novembre de 19h à 21h à l'EHESS (105, bd. Raspail Paris 6e) en salle 4.
Pour cette première séance, Thomas Meszaros, postdoctorant à Institut des hautes études internationales de Genève, présentera un exposé sur le thème "Qu’est-ce qu’une crise internationale ?". Olivier Chopin, enseignant à l’EHESS et à Sciences Po, ouvrira la discussion. Tous deux mènent des recherches sur les théories des relations internationales.
Le séminaire est ouvert à tous.
Prochaines séances :
15 décembre 2009 : Penser la guerre aérienne
Lieutenant-Colonel Jérôme de Lespinois, historien, directeur de la division Recherche du Centre d’études stratégiques aérospatiales et Christophe Pajon, politiste, enseignant-chercheur à l’École de l’Air de Salon de Provence.
12 Janvier 2010 : Les guerres napoléoniennes, préfiguration des guerres totales ?
Laurent Henninger, chargé de recherches en histoire militaire à l’IRSEM, mène actuellement des travaux sur les révolutions militaires et Patrice Gueniffey, directeur d’études à l’EHESS, a récemment publié, Le 18 Brumaire. 9-10 novembre 1799, L’épilogue de la Révolution française (Gallimard, 2008)
16 Février 2010 : Vers une armée européenne ?
Delphine-Deschaux-Beaume, docteur en science politique et enseignante à l’IEP Grenoble, et Yves Boyer, directeur-adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Tous deux sont spécialistes de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD).
16 Mars 2010 : Le terrorisme, forme contemporaine de la guerre ?
Hélène L’Heuillet, maître de conférences en philosophie à l’université Paris-Sorbonne, a récemment publié Aux sources du terrorisme. De la petite guerre aux attentats suicides (Fayard, 2009) et Colonel Michel Goya, directeur d’études à l’IRSEM, auteur de Irak. Les armées du chaos (Economica, 2007)
13 avril 2010 : Les femmes et la guerre
Irène Eulriet, chercheuse associée au Groupe de sociologie politique et morale de l'EHESS, va publier Women in the Military : Public Rhetorics and Gendered Policies (Palgrave Macmillan, 2010) et Elodie Jauneau, doctorante en histoire à l’université Paris-7, sa thèse s’intitule Quand les femmes deviennent soldats. Aux origines des nouveaux rapports de genre dans l’armée française (1938-1962).
4 Mai 2010 : Les passions et la guerre
Pierre Hassner, directeur de recherches émérite au CERI-Sciences Po. Voir son article « La revanche des passions », Commentaire, n° 110, été 2005. Cette dernière séance prendra la forme d’une conférence suivie d’une discussion.
Pour cette première séance, Thomas Meszaros, postdoctorant à Institut des hautes études internationales de Genève, présentera un exposé sur le thème "Qu’est-ce qu’une crise internationale ?". Olivier Chopin, enseignant à l’EHESS et à Sciences Po, ouvrira la discussion. Tous deux mènent des recherches sur les théories des relations internationales.
Le séminaire est ouvert à tous.
Prochaines séances :
15 décembre 2009 : Penser la guerre aérienne
Lieutenant-Colonel Jérôme de Lespinois, historien, directeur de la division Recherche du Centre d’études stratégiques aérospatiales et Christophe Pajon, politiste, enseignant-chercheur à l’École de l’Air de Salon de Provence.
12 Janvier 2010 : Les guerres napoléoniennes, préfiguration des guerres totales ?
Laurent Henninger, chargé de recherches en histoire militaire à l’IRSEM, mène actuellement des travaux sur les révolutions militaires et Patrice Gueniffey, directeur d’études à l’EHESS, a récemment publié, Le 18 Brumaire. 9-10 novembre 1799, L’épilogue de la Révolution française (Gallimard, 2008)
16 Février 2010 : Vers une armée européenne ?
Delphine-Deschaux-Beaume, docteur en science politique et enseignante à l’IEP Grenoble, et Yves Boyer, directeur-adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Tous deux sont spécialistes de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD).
16 Mars 2010 : Le terrorisme, forme contemporaine de la guerre ?
Hélène L’Heuillet, maître de conférences en philosophie à l’université Paris-Sorbonne, a récemment publié Aux sources du terrorisme. De la petite guerre aux attentats suicides (Fayard, 2009) et Colonel Michel Goya, directeur d’études à l’IRSEM, auteur de Irak. Les armées du chaos (Economica, 2007)
13 avril 2010 : Les femmes et la guerre
Irène Eulriet, chercheuse associée au Groupe de sociologie politique et morale de l'EHESS, va publier Women in the Military : Public Rhetorics and Gendered Policies (Palgrave Macmillan, 2010) et Elodie Jauneau, doctorante en histoire à l’université Paris-7, sa thèse s’intitule Quand les femmes deviennent soldats. Aux origines des nouveaux rapports de genre dans l’armée française (1938-1962).
4 Mai 2010 : Les passions et la guerre
Pierre Hassner, directeur de recherches émérite au CERI-Sciences Po. Voir son article « La revanche des passions », Commentaire, n° 110, été 2005. Cette dernière séance prendra la forme d’une conférence suivie d’une discussion.
Carl von C : "le nucléaire, c'est cool"
Carl n'a pas pu résister au débat du mois lancé par AGS et m'a demandé de transmettre sa dernière chronique, parue dans le DSI de novembre, à l'Alliance. Aussitôt fait. Et quand je pense qu'il y en a pour dire que DSI est trop politiquement correct, tsss...
mardi 3 novembre 2009
De Levi-Strauss à la décadence....
Cette question de la décadence hante parfois mes lectures et mes réflexions. Elle n'est, finalement et peut être, que le reflet de notre propre évolution : après tout, il fallait bien qu'un jour aussi je devienne un "vieux con". Il fallait bien que notre empire périsse...
Plus sérieusement, ce ne sont pas mes calamars de ce soir qui me donnent la nausée (la gerbe serait plus exact) - ils étaient excellents, cuits comme je les aime.
Ce sont les 20 minables secondes qu'a consacré la chaîne privée francophone belge à la mort de Levi-Strauss. Comparativement, nous avons dû nous farcir 4 minutes de reportage sur le 85ème ou quelque retour d'un rappeur sur la scène.
Camarades, fuyez vos télévisions qui ne servent qu'à vendre le temps qu'il reste à vos cervelles ! Et par pitié, que l'on renvoie sur les bancs de l'Université ceux qui sont les traîtres à la Cause universelle du savoir (et qu'on en profite pour leur arracher leurs galons de redac'chef et les affecter au comptage des paires de pompes des rappeurs) !
Plus sérieusement, ce ne sont pas mes calamars de ce soir qui me donnent la nausée (la gerbe serait plus exact) - ils étaient excellents, cuits comme je les aime.
Ce sont les 20 minables secondes qu'a consacré la chaîne privée francophone belge à la mort de Levi-Strauss. Comparativement, nous avons dû nous farcir 4 minutes de reportage sur le 85ème ou quelque retour d'un rappeur sur la scène.
Camarades, fuyez vos télévisions qui ne servent qu'à vendre le temps qu'il reste à vos cervelles ! Et par pitié, que l'on renvoie sur les bancs de l'Université ceux qui sont les traîtres à la Cause universelle du savoir (et qu'on en profite pour leur arracher leurs galons de redac'chef et les affecter au comptage des paires de pompes des rappeurs) !
La résilience, applicable aux armées ?
A plusieurs reprises, j'ai discuté avec pas mal de gens du concept de résilience et l'une des questions revenant fréquemment tenait à son applications aux armées.
De fait, le concept a surtout émergé dans l'optique de la protection des sociétés civiles, en particulier afec à des vagues de lonewolves. Je viens de retomber sur un petit texte que j'avais gribouillé au fond d'un Thalys sur la question :
Si l'on peut considérer que la résilience s'applique à tout groupe humain et donc aux armées, l'on peut aussi considérer que les armées se doivent d'être, naturellement, résilientes. Pour toute force, l'attrition implique naturellement, lorsqu'elle est subie, de poursuivre le combat tout en encaissant une réduction des effectifs, des munitions et du moral. Et ce, jusqu'à un point signifiant la mise hors de combat.
L'attrition est l'une des composantes naturelles de l'art de la guerre ; elle découle de l'altérité dans le duel et souligne la relation de "partenaire-adversaire" des belligérants. Y affecter une valeur de résilience alors que cette dernière a été conçue pour faire face à l'implication des sociiétés civiles épargnées par les conditions contemporaines de la guerre (et donc, en somme, pour lui faire accepter l'attrition imposée par le terrorisme) est naturellement problématique.
Dans cette optique, parler de résilience dans les armées :
- c'est oublier qu'elles sont naturellement soumises à l'attrition ;
- c'est, pourquoi pas, refuser l'altérité dans le duel.
Ces deux aspects sont liés. Ils impliquent une volonté de sortie de l'art de la guerre occidental du "fracas du monde" - j'y vois même une des conséquences délétères d'une RMA cherchant à "imposer les règles du jeu" à un adversaire, les disqualifiant d'asymétriques s'ils se mettent à tricher (sauf qu'à la guerre, la triche est la règle, quoiqu'en disent nos camarades juristes). Au premier chef, la résilience vise d'abord des sociétés qui ne sont plus soumises aux lois de l'attrition. Le concept même de taux d'échanges et celui de pertes y sont devenus inadmissibles.
On comprend pourtant cette mobilisation de l'attrition : depuis les années 1970, elle est plus imposée par les forces occidentales que subie par elles. Or, les nouvelles conditions de l'art de la guerre nous font redécouvrir des pertes que nous avions rêvé, par la RMA, d'éliminer. La mobilisation du concept de résilience dans le cadre militaire est peut être donc, plus qu'une réponse conceptuelle, le symptôme d'un retour à un aspect de l'attrition qui, par la force des choses, nous était devenu moins familier.
De fait, le concept a surtout émergé dans l'optique de la protection des sociétés civiles, en particulier afec à des vagues de lonewolves. Je viens de retomber sur un petit texte que j'avais gribouillé au fond d'un Thalys sur la question :
Si l'on peut considérer que la résilience s'applique à tout groupe humain et donc aux armées, l'on peut aussi considérer que les armées se doivent d'être, naturellement, résilientes. Pour toute force, l'attrition implique naturellement, lorsqu'elle est subie, de poursuivre le combat tout en encaissant une réduction des effectifs, des munitions et du moral. Et ce, jusqu'à un point signifiant la mise hors de combat.
L'attrition est l'une des composantes naturelles de l'art de la guerre ; elle découle de l'altérité dans le duel et souligne la relation de "partenaire-adversaire" des belligérants. Y affecter une valeur de résilience alors que cette dernière a été conçue pour faire face à l'implication des sociiétés civiles épargnées par les conditions contemporaines de la guerre (et donc, en somme, pour lui faire accepter l'attrition imposée par le terrorisme) est naturellement problématique.
Dans cette optique, parler de résilience dans les armées :
- c'est oublier qu'elles sont naturellement soumises à l'attrition ;
- c'est, pourquoi pas, refuser l'altérité dans le duel.
Ces deux aspects sont liés. Ils impliquent une volonté de sortie de l'art de la guerre occidental du "fracas du monde" - j'y vois même une des conséquences délétères d'une RMA cherchant à "imposer les règles du jeu" à un adversaire, les disqualifiant d'asymétriques s'ils se mettent à tricher (sauf qu'à la guerre, la triche est la règle, quoiqu'en disent nos camarades juristes). Au premier chef, la résilience vise d'abord des sociétés qui ne sont plus soumises aux lois de l'attrition. Le concept même de taux d'échanges et celui de pertes y sont devenus inadmissibles.
On comprend pourtant cette mobilisation de l'attrition : depuis les années 1970, elle est plus imposée par les forces occidentales que subie par elles. Or, les nouvelles conditions de l'art de la guerre nous font redécouvrir des pertes que nous avions rêvé, par la RMA, d'éliminer. La mobilisation du concept de résilience dans le cadre militaire est peut être donc, plus qu'une réponse conceptuelle, le symptôme d'un retour à un aspect de l'attrition qui, par la force des choses, nous était devenu moins familier.