A lire, cet intéressant échange de vues entre François Heisbourg et Louis Gautier, dans les pages des Echos, à lire ici. Néanmoins, je dois confesser mon étonnement en regard de la façon dont les auteurs appréhendent la notion de résilience : culture de la peur pour l'un (alors qu'il s'agit justemment de l'éviter par l'information) ; solution à une série de problèmes dont les pandémies pour l'autre (alors qu'elles relèvent d'action de santé publique).
La résilience, de ce point de vue, est une composante parmis d'autres d'un dispositif de sécurité. Elle ne remplace en rien la manoeuvre de crise, elle est seulement le terreau sur lequel la manoeuvre prendra place. Il est évident qu'il est plus facile à la Croix-Rouge ou à des unités médicales - pour reprendre l'exemple pandémique - de se déployer sans avoir à batailler contre des citoyens venant les harceler pour avoir des informations.
La résilience sociologique (je ne parle pas ici des travaux sur la résilience indivisuelle de Cyrulnik - l'individu n'est pas la société et les résiliences politiques et sociétales sont incroyablement plus complexes) a pourtant fait l'objet de nombreuses études, y compris, de façon indirecte dans les années 1960, lorsque Soviétiques et Américains travaillaient aux stratégies de contre-coercition et de contre-dissuasion. De ce point de vue, elle n'a rien d'un "buzzword à la mode" : elle n'est telle que parce que nous considérons qu'elle est neuve.
Elle prend certes un nouveau sens dans le cadre du développement des stratégies contre-terroristes - elle charrie d'ailleurs avec elle des éléments de dissuasion anti-terroriste (un gros sujet de discussion lors du séminaire de 2005 à Canterbury) - et elle a encore beaucoup à révéler. Si, du moins, on ne l'appréhende pas de façon ultra-restrictive...
Discussion de faible valeur cependant je veux émettre un commentaire:
RépondreSupprimer"L. G. La question n'est plus de savoir si la France est une grande puissance militaire. La messe est dite depuis longtemps. La France et le Royaume-Uni ne peuvent pas mener de grandes opérations en dehors d'une coalition. La vraie question est de savoir si la France restera une puissance militaire différenciée en Europe.
"
La différentiation est une vraie question.
Par contre s'il est vrai que nos moyens actuels nous ne pouvons plus mener de grandes opérations en dehors d'une coalition, c'est du avant tout a une dépense catastrophique des armées et une absence totale de vision stratégique compétente depuis 20 ans.
Mais ces deux personnalités (qui ne doivent leur position qu’a la politique) ne le comprennent pas.Car elles ne comprennent pas d'ou vient le problème et le possible pour nos armées dans le cadre budgétaire de 2% du PIB.
Le problème c’est que notre « élite » d’Etat administrative et politique souvent formée à Science Po et à l’ENA est ignorante de l’art de la guerre au XXIeme siècle contrairement a une partie influente des dirigeants US ou Britanniques Et elle ignore les vrais spécialistes de la défense peu nombreux il est vrai en France.
PS:
« La loi de programmation militaire sera-t-elle en cohérence avec les priorités du Livre blanc sur la connaissance, l'anticipation, la frappe en profondeur ou encore la lutte anti-sous-marine ? Ou bien va-t-on rester dans une logique d'équipements de combat ? »
La frappe en profondeur est une vraie capacité de combat ! LOL.
PI