vendredi 21 décembre 2007

Rudolf le renne à la source de la 5ème guerre mondiale


Que faire lorsque vous disposez d'une floppée de satellites DSP Block 14, de radars comme les FPS-117, le Pave Paws, la Pine Tree line ou le Cobra Jaws ? Suivre le Père Noël.
Comme tous les ans, le NORAD a mis en place son site de suivi de la trajectoire du Père Noël. La rédaction de DSI espère qu'un processeur ne va pas griller et considérer le nez de Rudolf le renne - lequel a une signature thermique appréciable en raison de sa vitesse de vol (si, si, l'office du tourisme ouzbek le confirme) - comme la signature d'un SS-27.
Deux hypothèses en découlent : 1) Rudolf et le Père Noël font les frais d'un essais grandeur nature de la Missile Defence ; 2) elle ne marche pas et l'oncle George, en s'étouffant avec un bretzel, décide de lancer une riposte tous azimuts. La rédaction de DSI préconise donc de faire ralentir Rudolf, d'éviter les lâchers intempestifs de cadeaux ressemblant à des frappes MIRV et, ainsi, d'augmenter la durée des réveillons comme des vacances.
D'excellentes fêtes de fin d'année à tous !

jeudi 20 décembre 2007

Le Japon est le 3ème pays à disposer d'ABM exo-atmosphériques, mais...

... il ne dispose pas d'une stratégie afin de contrer une invasion d'extra-terrestres. Ne rigolez pas, ça a vraiment fait l'objet d'une question de la part de l'opposition selon la Beeb. Je connais quelques gouvernements qui adoreraient avoir une opposition pareille.

Fred Kagan : "la NCW, c'est has been"



Nos excellents confrères de DTI (non, rien à voir avec DSI, on me l'a déjà faite) notent avec un certain soulagement que la guerre réseaucentrée tend à empêcher les forces de penser, en offrant une réponse toute prête, sorte de mantra de la certitude informatique.

Pour Kagan, "paradigm lasted longer than it should have by about five years. It was conceived as a transformation program suitable for a strategic pause and designed for warfare very different from the conflicts of the past six years. The strategic pause, if there ever was one, is over". Je ne suis pas toujours d'accord avec l'auteur mais il me semble viser juste.

In fine, toujours selon Kagan, les forces US s'exposent à des résultats qui feront mal : à force de ne pas penser, elles pourraient bien n'avoir rien à dire aux Congressmen leur demandant pourquoi il est nécessaire de financer tel ou tel équipement. Alors me direz-vous, Kagan est-il "anti-technologique" (le genre de choses que l'on peut parfois entendre de ce côté-ci de l'Atlantique) ?

Et bien, que nenni. Le fait que DTI soit gratuit et vive, du même coup, entièrement de la publicité ne l'empêche pas de publier de tels commentaires dans ses pages ET sur son tout aussi excellent blog. Une belle leçon de déontologie en journalisme de défense et surtout la marque d'un système stratégique qui s'est ménagé une importante et très sous-estimée liberté de manoeuvre intellectuelle.

mercredi 19 décembre 2007

US Air Force : Northrop veut un bombardier-laser capable d’infiltrer des SF



Au cours de l’Advanced Concepts Experiment 07, Northrop a présenté dans le cadre de cette simulation un bombardier stratégique doté d’un laser défensif à haute puissance qui a été engagé dans des scénarios présentés comme allant au-delà des fonctions traditionnelles de frappe à grande distance.

En plus d’utiliser son laser dans des frappes d’interdiction, l’appareil a également lancé – toujours virtuellement – des missiles de croisière pressurisés permettant d’infiltrer des membres des forces spéciales.

Egalement doté de missiles anti-radiation et de leurres autonomes, l’appareil a été capable (virtuellement...) d’effectuer ses différentes missions tout en rendant inopérantes les défenses adverses. Relevant du pur domaine conceptuel, l’appareil en question met toutefois en exergue un certain nombre de questionnement quant au futur des forces aériennes.

Premièrement, sur la validité de la furtivité, peu mise en évidence durant l’ACE. Deuxièmement, sur la diversification des armes emportées, qui ne se limiteraient plus aux seules bombes ou missiles de croisières. Troisièmement, sur la fonction des bombardiers dans le cas d’opérations de frappe.

Agissant tout aussi bien dans des missions de Close Air Support que de frappes stratégiques (une évolution déjà notable lors des opérations menées en Afghanistan en 2001), il est également perçu comme une véritable base de projection de puissance – y compris par l’emport de forces spéciales – capable également de protéger des appareils de combat plus léger, de servir de nœud de communication à l’ensemble des forces projetées sur un théâtre.

mardi 18 décembre 2007

De la décadence du journalisme

Vous n'avez pas pu y échapper hier, le Président a une nouvelle petite amie. Certes, grand bien lui fasse, on a toujours besoin d'être soutenu lorsque l'on porte de telles responsabilités.

Mais, entre-nous, le bruit médiatique de cette affaire (il s'agit bien de "bruit" et non d'information, par essence utile) ne signe-t'il pas la décadence d'un journalisme obsédé par les tirages, le compassionnel et le sensationnalisme ? Le glissement vers la culture du scoop et, ultimement, de la forme sur le fond n'est-il pas le signe d'une dégénérescence profonde, ontologique, de mes confrères journalistes (j'ai moi aussi, une carte de presse même si je me définis d'abord comme chercheur) ?

Certes, journaux et émissions se poseront la question de savoir si l'on n'en fait pas trop. Ca en est presque obscène tellement la ficelle est grosse. Jusqu'à preuve du contraire, ce sont les rédactions qui définissent quelles thématiques sont abordées. Si elles choisissent de les traiter, qu'elles aillent au bout. Si ça leur pose un problème en terme d'absence de fond, qu'elles mènent leurs débats en interne et qu'elles ne perdent pas de précieuses pages ou un précieux temps d'antenne à nous faire part - assez hypocritement - de leurs états d'âmes sur des thématiques qu'elles ont choisi d'aborder.

Essayez, après ça, de dire que vous vous battez pour la qualité de l'information et posez-vous la question de savoir si une rédaction, de nos jours, passerais encore en première page le "J'accuse" d'un hypothétique nouveau Zola. Que le président se mette en scène ne change rien à la donne : peut-on faire confiance à une presse qui défend des confrères travaillant dans des conditions autrement plus dures, sous la férule d'un pouvoir pas très sympathique, lorsque l'on tombe soi-même dans le panneau des stratégies de communication ?

J'ai donc fini ma journée de travail en regardant Al Jazeera en anglais. C'était sanglant - un reportage extrêmement bien fait sur la Somalie, par un journaliste somalien avec un accent à couper au couteau - et critique. Tout le monde y est passé sans complaisance. Le sujet suivant était consacré à la question palestinienne. Là aussi, tout le monde en a pris pour son grade. C'était blindé de chiffres, de graphiques, de commentaires d'universitaires et de politique.

Vous voulez que je vous dise ? C'était jouissif.

IOC de la défense antimissile japonaise

Au-delà de la mise en service des « destroyers » Kongo et Atago (Cf. la fiche technique que nous leur avions consacré mais aussi l'article de fond paru dans le DSI de septembre) et des deux commandes de missiles SM-3, le développement de la défense ABM japonaise vient de connaître une évolution notable avec le premier test en condition opérationnelle de cette combinaison.

D’une valeur de 55 millions de dollars, ce test a permis au Kongo d’intercepter avec succès un missile de moyenne portée lancé depuis Kauai (Hawaii). Le bâtiment est ensuite retourné au Japon et, selon les autorités, va à présent participer activement à la protection de l'archipel.

lundi 17 décembre 2007

La minute publicitaire

Cette fois, vous êtes cerné. Vous n'avez plus le choix, il faut trouver des cadeaux de Noël sympas et, si possible, utiles sous peine d'être de corvée vaisselle le restant de l'année voire, pire, de vous faire reprocher le restant de vos jours la splendide lampe de bureau imitation tôle ondulée pour sous-marin soviétique ou la boussole kirghize qui ne marche que lorsqu'une source radioactive est a proximité.

Palcez-vous du côté du camarade récipendaire opprimé que nous avons tous été : Après tout, il dispose peut-être encore de 10 pose-plats, de 25 gants décorés de broderies représentant des pingouins à jugulaire et permettant de sortir les plats du four. Pire, on lui a peut-être offert un magnifique nain de jardin en imitation porcelaine, évidemment made in China et qui semble ressembler à Gerhardt Schroeder.

La bonne idée (sourire pepsodent) ? Des abonnements à DSI et T&A, évidemment ! D'accord, je suis un commercial exécrable. Mais, plus sérieusement, l'abonnement est une option intéressante :

Pour un an de DSI en France métropolitaine, il ne vous en coûtera que 45 euros (étudiants, militaires, policiers sur présentation de vos documents) ou 50 euros (autres personnes). Pour deux ans, le tarif est respectivement de 85 et 95 euros. Pour 1100 pages (un an) ou 2200 (deux ans), vous avouerez que c'est difficile de faire mieux.

Pensez aussi aux abonnements "couplés" DSI/T&A ou DSI/Diplomatie. Toutes les offres sont disponibles sur www.areion.fr/boutique. L'intégrale de nos publications est aussi disponible, sur CD-Rom : tous les DSI d'une année sur un CD, pour 40 euros. Celui de 2007 ne devrait pas tarder à sortir.

Alors, on dit merci à qui ? ;o)

US Navy : quel dimensionnement ?

Dans la foulée de la nomination de l’amiral Roughead et sa présentation de la nouvelle stratégie américaine, l’amirauté US a rendu public trois scénarios futurs de structuration de ses forces devant servir d’alternative au plan de construction navale à 30 ans actuellement en cours de mise en œuvre. Les options présentées dans Three Futures, One Navy, A Portfolio Analysis, un document de 26 pages, peuvent être résumées comme suit :

Catégorie : Major combat operations Shaping force Balanced force
Porte-avions : 12 : 6 : 9
Amphibies à ponts continus 13 : 24 : 23
Amphibies 26 : 48 : 46
Croiseurs et destroyers 81 : 48 : 57
Corvettes 54 : 161 : 132
Sous-marins (SSN, SSGN et SSBN) 56 : 32 : 32
Auxiliaires 32 : 15 : 15
Patrouilleurs 0 : 200 : 160
Escadrons de guerre fluviale 0 : 30 : 20
Total 263 : 534 : 474

Bien que constituant un document de travail, Three Futures, One Navy, A Portfolio Analysis n’en met pas moins en évidence une série de tendances lourdes dans les conceptions américaines. Le renforcement des capacités amphibies et le maintien d’une attention forte portée aux opérations littorales est patent, de même que la tension vers la réduction de la flotte sous-marine… et de la sacro-sainte aéronavale, en particulier dès lors que les amphibies à pont continus sont susceptibles de recevoir des F-35.

Reste cependant que l’établissement de ces scénarios sont d’office biaisés, utilisant des unités comptables (un porte-avions à 5 milliards de dollars, des amphibies, des croiseurs et des destroyers à 1 milliard, des corvettes à 500 millions et des patrouilleurs à 100 millions) dont le coût semble déjà dépassé.

De sorte que plusieurs commentateurs ont indiqué que les scénarios proposés n’étaient pas réalistes, tandis que les Marines indiquaient qu’en dessous de 30 bâtiments amphibies, ils n’étaient pas en mesure de projeter deux brigades partout dans le monde. De fait, la question des coûts est devenue centrale, au point que des propositions ont été effectuées dans le sens d’une fusion des programmes Littoral Combat Ship (Navy) et National Security Cutter (Coast Guard).

Seul ennui : pour réinventer la frégate, les garde-côtes US se sont heurtés à une gestion déficiente du programme, des surcoûts majeurs, des délais importants et… des questionnements sur la qualité finale des bâtiments.