vendredi 19 février 2010

Désarmement nucléaire en Belgique : pourquoi Claes, Verhofstad, Dehaene et Michel se trompent

Un ancien Secrétaire général de l'OTAN, deux anciens premiers ministres et un Commissaire européen signent aujourd'hui dans Le Soir une opinion intitulée "Vers un désarmement nucléaire" et faisant le point sur les efforts en matière de désarmement nucléaire avant de plaider pour un retrait des armes nucléaires US en Belgique - dans la foulée du sénateur Philippe Mahoux et alors que se tiennent au Sénat une série d'auditions à huis clot sur la question, où votre serviteur fait d'ailleurs un petit exposé le 25 février.

La lecture de cette carte blanche ayant le côté asesptisé des opinions préparées par les cabinets ne manque cependant pas de surprendre. Au rang des raisons légitimant le retrait des armes nucléaires en Belgique, les signataires indiquent "Les armes nucléaires tactiques américaines en Europe ont perdu toute importance militaire. Leur intérêt politique résiduel – comme symbole du lien transatlantique – est largement insuffisant pour justifier leur présence, sachant que cette présence continue de signifier pour le reste du monde que ces armes nucléaires sont une « nécessité »".

Parue le jour même où Le Monde publiait un article intitulé "Désarmement nucléaire, les obstacles s'accumulent", l'opinion a de quoi surprendre. D'une part, le distinguo entre niveaux d'engagement tactique et stratégique s'est effondré : toute arme nucléaire, de par ce qu'elle représente et par les destructions qu'elle peut causer est devenue de facto stratégique. Dans un tel cadre, l'importance politique des armes est tout le contraire d'un résidu...

On ajoutera que le monde n'a pas besoin des armes "otaniennes" pour comprendre la "nécessité" de l'armement nucléaire. La tendance lourde est à la prolifération, en dépit des efforts des uns et des autres. Malheureusement, en politique internationale, "donner le bon exemple" est bien souvent contre-productif. Quand bien même toutes les armes américaines seraient retirées d'Europe, ce serait une illusion grave que de croire que les programmes pakistanais, chinois, indiens, nord-coréens, iraniens en seraient affectés.

Au-delà, "l'objectif zéro" en matière nucléaire militaire me semble être naïf. Petite anecdote, j'assistais - en 2004, je pense - à une réunion du Parlement où s'exprimait un sénateur américain partisan du "global zero", qui entraîna à sa suite les députés présents. Son discours me sembalit toutefois ambigu, aussi avais-je demandé si la mesure concernerait aussi les Etats-Unis. Suite à quoi sa réponse fut on ne peut plus claire : "non, pas tout de suite". Quelques députés avaient tiqué. Rare étaient ceux qui avaient compris que tant qu'une seule puissance disposeraient du nucléaire, les autres chercheraient également à l'avoir.

Reste aussi un autre point, faisant référence aux relations transtlantiques. Pour Bruxelles, la disposition d'armes US sur son territoire impliquait une attention plus soutenue de Washington, attention que les seuls (maigres) investissements belges dans le militaire conventionnel n'attirent guère. Cette dimension me semble déconsidérée dans l'opinion publiée, alors pourtant que ce poids politique gagné ne mange guère de pain.

Mais force est aussi de constater que les quatre signataires ont fait peu pour renforcer la position belge sur l'échiquier des forces OTAN : après avoir lancé la réforme de l'armée en 1999, le gouvernement duquel Guy Verhofstadt et Louis Michel ont fait partie n'a pas honoré ses engagements en matière d'investissements...

7 commentaires:

  1. De toute façon, toute référence explicite à la puissance où à ce qui peut faire de la Belgique une puissance est délibérament évacuée par nos chères édiles...

    S'ils ne croient plus en ce pays, qu'ils ne s'en occupent plus !

    RépondreSupprimer
  2. + 1. Comment des gars incapables de s'occuper correctement de stratégie conventionnelle peuvent-ils se mêler de nucléaire ????? Avec des types pareils, on n'a pas besoin des Iraniens ;o)

    RépondreSupprimer
  3. Tant que ce balourd de Verofstat ne s'occupe pas de nos armes nucléaires comme il se permet de c... sur la France, c'est bonard... Qui m'a fichu un imbécile pareil ?

    RépondreSupprimer
  4. Pas d'insultes, s'il vous plaît. L'attitude de GV sur la question du débat national était déplacée, insultante et grossière (ça ne reste que mon avis) mais ne tombez pas dfans le même panneau ;o)

    RépondreSupprimer
  5. Jodoigne, ça craint...19 février 2010 à 14:18

    Que les néerlandophones marchent là-dedans, c'est habituel... Que Louis Michel fasse leur jeu, c'est autre chose... électoralisme à la petite semaine ?

    RépondreSupprimer
  6. Pas capables de faire rouler des trains correctement... et vous voulez leur faire parler de défense ?

    RépondreSupprimer
  7. A Bourgogne : je tiens à m'excuser au nom de mes compatriotes pour les salades que Guytou vous a injustemment servi...

    RépondreSupprimer

Tout commentaire anonyme sera immanquablement refusé...