mercredi 13 janvier 2010

Antimissiles chinois : et alors ?

Selon l’agence de presse Xinhua, la Chine a réussi l’interception à mi-course d’un missile balistique. Le Pentagone a confirmé le lancement de deux missiles depuis des positions distinctes, de même qu’une explosion exo-atmosphérique. On ne connaît toutefois pas ni le type de missile-cible lancé, ni le type de missile intercepteur. Alors, qu'en penser ?

D'une part, que tout cela manque quelque peu de précision et qu'avant d'en appeler à une défense ABM française ou européenne, il convient de réfléchir, plus qu'à se lancer dans un mimétisme de mauvais allois par les temps budgétaires qui courent. D'autre part que tout cela n'a rien de bien neuf. Dans Chinese Views of Future Warfare, publié tout de même il y a plus de 15 ans, des généraux chinois allaient dans ce sens, comme dans celui d'une militarisation de l'espace.

Alors, cet essai ? Et bien, les Américains travaillent à la question depuis les années 60-70 (je renvoie à cette référence qu'est la brique de J-P. Baulon) et ne sont toujours pas certains d'avoir un système ABM extra-atmosphérique étanche. Si le SM-3 est indubitablement efficace, le vrai parapluie n'est pas pour demain. Et toute personne travaillant sur la question vous indiquera qu'un test ABM réussi dépend d'abord et avant tout des paramètres de l'essai : en clair, ça peut être facile de marquer des points dans le domaine politico-pcychologique, mais c'est souvent plus dur d'assumer dans tous les cas de figure.

La Chine promet beaucoup et est une habituée des longues marches. Mais avant d'hurler dans les couloirs à une nouvelle guerre froide ultra-technologique, on devrait également se souvenir que Pékin reste à la traîne sur bon nombres de technologies plus facilement maîtrisables que les systèmes ABM. Cela vaut pour les réacteurs d'avions de combat, les radars en passant par les missiles antinavires ou le fait d'avoir une nouvelle génération de sous-marins capable de faire moins de bruit que les sous-marins soviétiques des années 1980 - ce qui n'est toujours pas le cas...

4 commentaires:

  1. Faut pas être aussi méchant envers Jean-Dominique ^^

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  2. Parmi les lacunes, il faut également signaler que Pékin ne dispose pour l'instant d'aucun porte-avions opérationnel alors qu'il s'agit pourtant d'un moyen de projection de puissance indispensable à l'arsenal d'une grande puissance. A mon sens, le "parapluie" absolu n'est pas pour demain, que cela soit du côté chinois, russe ou américain. La taille des arsenaux conjuguée à la probabilité d'échec des mécanismes d'interception laissera pour encore longtemps la porte ouverte à une capacité de seconde frappe, laquelle continuera de donner raison aux préceptes énoncés en son temps par B. Brodie.

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  3. Sur la DAM, voir ce billet qui rejoins ton scepticisme mesuré.
    EGEA
    http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/01/15/Jouons-au-DAM

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  4. Je crois que notre ami n'est pas méchant à l'égard de Jean-Do, mais plutôt à l'égard de ceux qui pourraient tirer avantages de ses posts...

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