La Russie semble sur le point de renforcer considérablement ses liens militaires avec le Vénézuela, dépassant de loin les ventes d'armes déjà effectuées ou encore en cours de négociation. On a ainsi appris que Moscou envisageait de baser des appareils de patrouille maritime à long rayon d'action au Venezuela mais aussi que la marine russe devrait effectuer une croisière vers le pays au mois de novembre, comprenant notamment un croiseur nucléaire de classe Ushakov.
L'ensemble témoigne d'une géostratégie complexe de la part de Moscou. Si Cuba avait refusé que soient basé dans l'île des bombardiers russes - après que Moscou eut pris ombrage de la signature de l'accord américano-polonais sur les ABM et qu'un général russe ait évoqué cette possibilité - le Venezuela constitue une bonne base arrière pour Moscou :
- Elle est ainsi en mesure de parasiter le travail des marines de l'OTAN opérant dans le cadre de missions anti-narcotiques dans la zone, notamment depuis les Antilles néerlandaises et ainsi de manifester visiblement sa présence ;
- Elle dispose d'un bon prétexte à la modernisation de bases aériennes qui pourraient servir dans le cadre de manoeuvres de crise ultérieures. Les Il-38 May et Tu-142 Bear nécessitent en effet de longues pistes... tout comme les bombardiers Tu-95 et Tu-160. Moscou élargit donc son enveloppe d'options stratégiques dans la région et peut jouer sur la crainte d'un positionnement à long terme dans une zone que les Américains, avec la recréation de la 4ème Flotte, entendent dominer ;
- L'installation pérenne d'appareils de patrouille maritime peut "couvrir" le Venezuela pendant la période de montée en puissance de ses forces sous-marines, cherchant ainsi à dissuader les Etats-Unis d'une frappe préemptive - que Caracas estime réelle - contre les capacités venezuéliennes ;
- Ultimement, Moscou poursuit sont travail d'encerclement stratégique d'une Europe qui reste l'enjeu majeur de ses ambitions actuelles. Une nouvelle croisière du groupe aéronaval du Kuzntesov jusqu'à Tartous (Syrie) et la mer Noire était ainsi envisagée. A une échelle plus globale, on notera également que le nouveau White paper japonais a été présenté hier et s'inquiète de l'augmentation rapide du nombre d'exercices menés par les forces aériennes et navales russes (y compris de SNA) à proximité de ses eaux territoriales et de son espace aérien.
l'Ushakov n'est-il pas un classe Kirov, Project 1144.2 Orlan?
RépondreSupprimerLe white paper Japonais (en Anglais)
RépondreSupprimerhttp://www.mod.go.jp/e/publ/w_paper/index.html
Il y a peut-être aussi derrière ce renforcement un positionnement stratégique à long terme de le Russie concernant les champs pétrolifères brésiliens de la zone Jupiter-Tupi… à suivre
RépondreSupprimerNos amis russes ont toujours aimé ce qui permettait de faire pression, de facto...
RépondreSupprimerIl me semble que les chinois cherchent un positionnement similaire. Serait-ce que les pays du sud feront jouer une quelconque rivalité entre les russes et les chinois ?
RépondreSupprimerC'est un poil inquiétant. A l'époque de l'affaire des missiles de Cuba l'escalade avait été évité par une administration américaine forte mais raisonnée.
RépondreSupprimerIl faut espérer que la situtation ne dégénère pas trop (ne serait-ce que pour le prix de mon plein de gasoil)