Décidément très en forme et jamais éloigné de son humour, ce cher bon vieux Carl von C. m'indique que sa dernière chronique peut tout à fait être publiée par ce blog.
Murphy était Européen
Il y a des jours comme cela où la Raison doit s’effacer devant la vacuité des idées, vous incitant à rester bien profondément enfoui sous la couette, dûment accompagné de vos peluches préférées, Leclerc, Rafale ou PA2.
Ça m’est arrivé l’autre jour en lisant une série de commentaires et de prises de position sur l’Europe de la défense. On y trouvait de tout (c’était mieux que chez mon épicier), du « il faut plus de quartiers généraux » à « nous manquons d’investissements dans la recherche & développement » en passant par l’inévitable et effroyable constat posé par l’OTAN d’un manque évident d’investissement dans les matériels.
Bon ! Qui a (encore) voulu inventer le fil à couper le beurre mais qui est trop radin pour payer la motte ? Manifestement, il y en a encore qui, n’ayant pas lu DSI, passent définitivement pour des has been de la défense. Alors, amis lecteurs, reprenez avec moi, tous en cœur et traitons cela sous l’aspect divertissant mais ô combien sage des « lois de Murphy ».
Loi numéro 1, « tout état-major sert à commander des opérations lancées par le politique mais que ce dernier ne lance jamais ». Extension de tonton Claus : « un état-major lance de lui-même des opérations lorsqu’il est soit engagé dans un coup d’État, soit qu’il fait face à une invasion en provenance d’Andorre ».
Loi numéro 2 : « tout homme politique placé dans un environnement européen considérera que la défense européenne doit être une priorité après la régulation de la taille des petits pois, de celle du marché des poissons d’eau douce lituaniens et la composition du menu du midi de la cantine de la Commission européenne ».
Loi numéro 3, « le nombre faramineux de forces bi et multinationales européennes est dû à une forte demande de défilés militaires, et non au nombre d’engagements en opération ». Corollaire du neuneu : « la guerre, c’est pas bien ».
Loi numéro 4 : « un bon politique fait toujours une incantation au Dieu recherche & développement avant de financer autre chose en stricte application du principe de laïcité ». Questionnement corollaire du chercheur : « on mange quand ? ».
Loi numéro 5 : « les budgets d’équipement peuvent éventuellement servir aux équipements ». Loi corollaire belge (1) : « tout budget d’investissement militaire est invariablement affecté au financement de la sécurité sociale, justifiant le concept d’armée humanitaire ».
Évidemment, on peut toujours en rajouter quelques-unes : les lois de Murphy sont un concept hautement adaptatif, ce qui lui vaut d’entretenir, comme dirait mon vénéré rédac’chef adjoint, un haut niveau de connectivité conceptuelle avec nos armées.
Tenez, prenez-en encore une pour la route : « toute Politique Européenne de Sécurité et de Défense (PESD) sera largement appuyée par tout le monde mais encore moins soutenue par personne » ou encore « toute PESD est invariablement terrestre : elle résiste rarement au passage de la Manche et la rencontre avec le gouvernement britannique ».
Tout ceci pour nous rappeler qu’à ce stade, ce sont les Lois politiques de Murphy qui tendent à s’imposer et votre vieux Carl ne résiste pas au plaisir de vous resservir le fameux « avertissement de Martin Luther-King » : « il faut apprendre à vivre ensemble comme des frères, ou nous mourrons ensemble comme des c… ».
Ce n’est pas faux, surtout lorsque l’on constitue la seconde puissance militaire mondiale sur le papier…
(1) Bruxelles est dernier du classement OTAN en matière de part du budget d’équipement dans le budget de défense.
Ils y en a qui arrivent à traduire une réalité avec humour :)
RépondreSupprimerje comprends bien cette légère pointe d'agacement dans ces dernières moutures de ce brave Murphy car nous sommes nombreux à la partager (l'agacement). La PSED est une chimère sans avenir à court et moyens terme puisque certains rament dans un sens à la même cadence que certains autres qui rament dans le sens inverse....ce qui fait l'affaire de bien d'autres qui sourient en regardant cette bonne vieille Europe.
RépondreSupprimerEnfin, concernant la perfide Albion, notre grand Charles, à eu, de mon avis le mot juste et qui plus est ce dernier n'a pas prit une ride. Il disait rappelez vous (séquence.."émotion") L'Angleterre est une ile et ...elle le restera ! Rien n'a vraiment bougé depuis le tonitruant "I will my Money Back"....d'autre concluront comme ce bon vieux Francky Sinatra.."That's Life..."
à méditer...vite:
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