Je dois avouer que "Gali l'Alligator" m'a bien fait rire : il fallait la trouver.
Mais, d'un autre côté, la petite phrase à la fin du clip fait froid dans le dos : dans quelle mesure ne sommes-nous pas fascinés par la violence et jusq'à quel point pouvons nous la reproduire, symboliquement ou non ?
samedi 13 octobre 2007
Hack hack...
Comment les appareils israéliens ont-ils réussi à percer un réseau de défense aérienne syrien en pleine modernisation et devant compter, à en croire nombre d’analystes, quelques-uns des meilleurs systèmes SAM du monde ? La réponse serait très simple : des hackers israéliens se seraient infiltré dans le réseau syrien pour le paralyser. Rien moins.
La conception n'a rien de "révolutionnaire" à relire les travaux des années 90, la question avait été sereinement examinée (notamment en préparation d'Allied Force), et DSI avait fait part des travaux de l'US Air Force, qui cherchait à disposer de "vaisseaux à virus" injectables par le réseau électrique pour atteindre leurs cibles.
La conception n'a rien de "révolutionnaire" à relire les travaux des années 90, la question avait été sereinement examinée (notamment en préparation d'Allied Force), et DSI avait fait part des travaux de l'US Air Force, qui cherchait à disposer de "vaisseaux à virus" injectables par le réseau électrique pour atteindre leurs cibles.
vendredi 12 octobre 2007
De nouveaux sous-marins pour le Canada ?
Après les déboires qu’ont connu les sous-marins de la classe Victoria rachetés à la Grande-Bretagne en 1998, le parti conservateur canadien étudie la possibilité d’acheter de nouveaux bâtiments. Et des sénateurs libéraux d’évoquer déjà… des Type-212.
mercredi 10 octobre 2007
Légère augmentation du budget de défense norvégien
Avec 31,5 milliards de Couronnes norvégiennes, le budget de défense 2008 d’Oslo est plus élevé de 300 millions que ce qui était escompté.
Nouvelle unité SO pour l'USAF
La force aérienne américaine a mis en place le 27th Special Operations Wing, nouvelle unité destinée aux opérations spéciales. Installé à Cannon AFB, il disposera dans un premier temps du 73rd Special Operations Squadron, doté de MC-130W Combat Spear, provenant du 1st SOW de Hurlburt Field.
mardi 9 octobre 2007
Le T&A n°8 est publié !
Editorial
News
Points de vue
« La plupart des projets d’armement sont envisagés comme bi ou multinationaux »
Entretien avec Detlev Petry, président de l’Office Fédéral de la Technique Militaire et des Approvisionnements (BWB), Allemagne
Politiques d’achat en armements
Par Francis Nantha, rédacteur en chef d’Asian Defence and Diplomacy
« Donnons une nouvelle chance à la Méditerranée »
Entretien avec le CA (2S) Jean Dufourcq, directeur de recherche à l’École militaire (Paris)
Terre
L’Arjun indien : le char d’une ambition
Par Stéphane Ferrard, journaliste spécialiste des questions de défense
Salons d’armement : des mutations en vue
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Eurosatory : de la vitrine à la plate-forme interactive
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Dingo : le poids plume de la Bundeswehr ?
Par Jean-Jacques Mercier, expert en questions de défense
Puma : un mastodonte pour la Bundeswehr
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Vers des HAPC européens ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Infanterie débarquée : le Voss
Entretien avec Wouter Lotens, ancien manager du programme de recherche sur le système du soldat hollandais pendant 10 ans, actuellement conseiller scientifique auprès du TNO pour la nouvelle génération du système de soldat
Air
MAKS 2007 : la Russie contre-attaque
Par Antoine Philippe, expert en questions de défense
Le Caracal coiffe les lauriers du CSAR
Par Jean-Louis Promé, journaliste spécialiste des questions de défense
Mer
DDG-1000 : les vicissitudes de l’avant-garde technologique de l’US Navy
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Opérations littorales : cultures, approches et options
Par Joseph Henrotin et Philippe Langloit, chargés de recherche au CAPRI
Classe Visby : des navires ultra-furtifs pour Stockholm
Par Jean-Jacques Mercier, expert en questions de défense
Le drone naval Protector
Une interview d’Amit Zimmer, Rafael Development Authority
Dingo : le poids plume de la Bundeswehr ?
Par Jean-Jacques Mercier, expert en questions de défense
Puma : un mastodonte pour la Bundeswehr
Par Philippe Langloit, chargé de recherche au CAPRI
Vers des HAPC européens ?
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Infanterie débarquée : le Voss
Entretien avec Wouter Lotens, ancien manager du programme de recherche sur le système du soldat hollandais pendant 10 ans, actuellement conseiller scientifique auprès du TNO pour la nouvelle génération du système de soldat
Air
MAKS 2007 : la Russie contre-attaque
Par Antoine Philippe, expert en questions de défense
Le Caracal coiffe les lauriers du CSAR
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Mer
DDG-1000 : les vicissitudes de l’avant-garde technologique de l’US Navy
Par Joseph Henrotin, chargé de recherche au CAPRI
Opérations littorales : cultures, approches et options
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Classe Visby : des navires ultra-furtifs pour Stockholm
Par Jean-Jacques Mercier, expert en questions de défense
Le drone naval Protector
Une interview d’Amit Zimmer, Rafael Development Authority
lundi 8 octobre 2007
Attaquer l'Iran ? Interview (2)
J'en profite pour publier l'ensemble des questions de Rania Massoud et des réponses que j'avais fournies :
En cas d'une éventuelle frappe contre Téhéran, quelle sera, à votre avis, la réponse directe iranienne ? Quelles seront les premières cible de Téhéran ? (Les bases US dans le Golfe, Israël, la zone verte à Bagdad...)
On peut dégager trois scénarios, utilisables seuls ou en conjonction. Le premier consiste à bloquer le détroit d'Ormuz et, donc, à couper ce que le Shah qualifiait de « veine jugulaire de l'Occident ». Pour ce faire, Téhéran dispose de 3 sous-marins d'origine russe, assez silencieux et donc difficilement détectables mais aussi d'un stock important de mines marines. Cette menace, au demeurant, est bien réelle : elle suffit à elle seule à faire augmenter les primes d'assurance des super-tankers opérant de ou vers le Golfe.
Le deuxième scénario consiste à « relâcher » la retenue de Téhéran à l'égard de ses alliés opérant en Irak. L'Iran joue tantôt sur une milice, tantôt sur une autre, modulant leur degré de nuisance à l'égard des Américains en fonction de ses intérêts à court, moyen et long terme. Si ces milices, y compris l'armée du Mahdi d'al-Sadr, sont « activées » ensemble, les coalisés en Irak feront face à une véritable insurrection, dont les cibles pourront autant inclure les bases américaines et britanniques en Irak que les sites de production pétrolier et, surtout (parce qu'il est moins aisé de les surveiller dans leur entièreté) les pipe-lines.
La troisième option peut être qualifiée de catastrophique : un ciblage d'Israël au moyen de missiles Shahab 3, qu'ils aient une charge classique ou chimique. Une telle option imposerait sans doute une riposte israélienne immédiate, au moyen de missiles Jéricho. Si l'attaque israélienne est chimique, la riposte israélienne aura toutes les chances d'être nucléaire. Toutefois, la probabilité de réalisation de ce scénario est, théoriquement, moindre : les Iraniens sont de fin stratèges et ils savent ce qui peut les attendre s'ils vont trop loin. Ils vont donc laisser planer la menace, tenter de faire peur aux négociateurs occidentaux et ainsi chercher à les pousser à calmer Tel Aviv dans ses velléités de lancer un raid. Du moins, le temps nécessaire à l'acquisition de l'arme nucléaire. Téhéran sera alors sanctuarisé et, donc, intouchable.
Quelle pourrait être la réaction de la Syrie ? Damas pourrait-il être également une cible ?
Sans doute l'a-t-elle déjà été. Le principal effet du raid israélien sur les installations syriennes, qu'elles soient nucléaires ou autres, est de démontrer que Tsahal peut agir rapidement, de façon précise et avec succès contre un adversaire disposant d'une défense aérienne qui s'étoffe – ce qui est également le cas de l'Iran. Le message s'adresse donc à l'Iran mais aussi à la Syrie, si jamais elle était utilisée par Téhéran pour riposter à une frappe sur l'Iran. L'échec de Tsahal au Liban durant l'été 2006 ne doit pas faire oublier que, grosso modo, depuis 1980, l'armée israélienne s'entraîne en vue d'anéantir l'armée syrienne en quelques jours, tout au plus. Les Syriens travaillent toujours « à la soviétique » malgré les changements de doctrine militaire opérés l'an passé. Et comme l'armement israélien a été conçu pour contrer ce type de menace, on peut dire que l'armée syrienne est neutralisée à l'avance.
Qu'en est-il du Hezbollah, au Liban ? Représente-t-il une menace réelle pour Israël en cas d'une frappe contre l'Iran ?
Là, effectivement, la situation est plus complexe. Si la Syrie ne sera pas instrumentalisée pour frapper Israël, Damas comme Téhéran peuvent utiliser le Hezbollah pour tenter de déstabiliser le Liban et forcer Israël à entrer dans un nouveau conflit. Ce ne serait toutefois pas une très bonne idée d'un point de vue stratégique : les Israéliens apprennent très vite (du point de vue des opérations tactiques, de la guerre de l'information, du point de vue stratégique, etc.), ils ont multiplié les exercices visant à contrer une techno-guérilla telle que le Hezbollah, les Américains ont augmenté les crédits d'équipements israéliens, le niveau politique est maintenant plus compétent en matière militaire et la motivation des militaires pour une « revanche » contre le Hezbollah n'est pas à mettre en doute. Le Hezbollah ne serait sans doute pas battu rapidement. Mais cette fois-ci, le plan israélien – qui a toutes les chances d'être rédigé – sera nettement plus efficace.
Quel sera l'impact politique sur la région, surtout dans le Golfe ? Et comment réagiront l'Arabie Saoudite, le Koweït ou le Qatar à cette frappe ? Craignez-vous une division au sein des pays arabes ou un conflit sunnito-chiite dans des pays comme le Bahreïn ou le Liban ?
En fait, il faut voir d'hypothétiques frappes comme la suite d'un processus (relativement) logique. Ainsi, pour ce qui concerne le Golfe, un pays comme l'Arabie saoudite est extrêmement inquiète – je pèse mes mots – de la possibilité de voir émerger une « bombe » iranienne. Ce qui a motivé la mise en place, en 2006, avec d'autres pays de la sous-région ainsi qu'avec l'Algérie et l'Egypte, d'un accord portant officiellement sur le nucléaire civil. Le premier risque est donc celui d'une prolifération d'autant plus débridée que si l'Iran, en tant que signataire du TNP, passe outre ses engagements, c'est la porte ouverte à de nouvelles violations. Je ne vois pas vraiment d'autre risque, si ce n'est qu'un scénario où interviendrait Israël serait de nature à augmenter le décalage entre opinions publiques et gouvernements arabes. Ces derniers pourraient, face à la menace iranienne, faire le gros dos et serrer les rangs tandis que les opinions publiques pourraient jouer la carte de « l'union sacrée » anti-israélienne. Vous le constatez, on se perd rapidement en conjectures…
Selon vous, quel sera l'impact économique d'une telle attaque sur le monde, surtout si l'Iran perturbe le Détroit d'Ormuz ? Qui sera le plus affecté ?
Les impacts sont toujours difficiles à chiffrer, surtout face à une situation si complexe. Mais l'impact d'un blocage du détroit d'Ormuz sur les économies européennes, japonaise et, dans une moindre mesure, américaine, est potentiellement dévastateur.
Durant les derniers mois, la République islamique a présenté de nombreux nouveaux missiles de très longues portées, des avions ultra-sophitstiqués et même des torpilles et des sous-marins « Made in Iran ». A votre avis, est-ce que la force militaire iranienne est une menace réelle ou une simple propagande, un mythe ?
La menace balistique est bien réelle mais n'est pas rédhibitoire : dans l'hypothèse d'une frappe, ils peuvent être relativement vulnérables et vous pouvez être sûre que ces engins et leurs mouvements (ils sont mobiles) doivent être une priorité des plans de charge des services de renseignement. Pour le reste, les démonstrations iraniennes sont peu convaincantes et renvoie plus à une stratégie déclaratoire qu'à une stratégie des moyens affinés. Il existe une réelle volonté de développer une industrie iranienne d'armement, mais il y a loin des désirs à la réalisation. Ceci dit, s'il ne faut pas sous-estimer le moral des troupes iraniennes – il ne faut, en fait, jamais sous-estimer les réflexes défensifs d'un adversaire acculé -, n'oubliez jamais que le niveau politique iranien a pris la décision de relancer son programme nucléaire après avoir constaté la pulvérisation de l'armée irakienne en 1991, précisément parce que se défendre avec succès et de façon classique (i.e. avec des opérations blindées, d'aviation, etc.) contre des forces occidentales serait un suicide militaire. Les Iraniens sont des stratèges extrêmement subtils : ils ne se battront jamais comme les Américains ou les Israéliens voudraient qu'ils se battent. C'est tout l'intérêt, pour eux, de gagner du temps par de grandes démonstrations, en attendant une arme nucléaire qui les mettrait définitivement à l'abri. Et c'est tout l'intérêt, pour certains stratèges, d'utiliser des frappes contre le système nucléaire iranien.
En cas d'une éventuelle frappe contre Téhéran, quelle sera, à votre avis, la réponse directe iranienne ? Quelles seront les premières cible de Téhéran ? (Les bases US dans le Golfe, Israël, la zone verte à Bagdad...)
On peut dégager trois scénarios, utilisables seuls ou en conjonction. Le premier consiste à bloquer le détroit d'Ormuz et, donc, à couper ce que le Shah qualifiait de « veine jugulaire de l'Occident ». Pour ce faire, Téhéran dispose de 3 sous-marins d'origine russe, assez silencieux et donc difficilement détectables mais aussi d'un stock important de mines marines. Cette menace, au demeurant, est bien réelle : elle suffit à elle seule à faire augmenter les primes d'assurance des super-tankers opérant de ou vers le Golfe.
Le deuxième scénario consiste à « relâcher » la retenue de Téhéran à l'égard de ses alliés opérant en Irak. L'Iran joue tantôt sur une milice, tantôt sur une autre, modulant leur degré de nuisance à l'égard des Américains en fonction de ses intérêts à court, moyen et long terme. Si ces milices, y compris l'armée du Mahdi d'al-Sadr, sont « activées » ensemble, les coalisés en Irak feront face à une véritable insurrection, dont les cibles pourront autant inclure les bases américaines et britanniques en Irak que les sites de production pétrolier et, surtout (parce qu'il est moins aisé de les surveiller dans leur entièreté) les pipe-lines.
La troisième option peut être qualifiée de catastrophique : un ciblage d'Israël au moyen de missiles Shahab 3, qu'ils aient une charge classique ou chimique. Une telle option imposerait sans doute une riposte israélienne immédiate, au moyen de missiles Jéricho. Si l'attaque israélienne est chimique, la riposte israélienne aura toutes les chances d'être nucléaire. Toutefois, la probabilité de réalisation de ce scénario est, théoriquement, moindre : les Iraniens sont de fin stratèges et ils savent ce qui peut les attendre s'ils vont trop loin. Ils vont donc laisser planer la menace, tenter de faire peur aux négociateurs occidentaux et ainsi chercher à les pousser à calmer Tel Aviv dans ses velléités de lancer un raid. Du moins, le temps nécessaire à l'acquisition de l'arme nucléaire. Téhéran sera alors sanctuarisé et, donc, intouchable.
Quelle pourrait être la réaction de la Syrie ? Damas pourrait-il être également une cible ?
Sans doute l'a-t-elle déjà été. Le principal effet du raid israélien sur les installations syriennes, qu'elles soient nucléaires ou autres, est de démontrer que Tsahal peut agir rapidement, de façon précise et avec succès contre un adversaire disposant d'une défense aérienne qui s'étoffe – ce qui est également le cas de l'Iran. Le message s'adresse donc à l'Iran mais aussi à la Syrie, si jamais elle était utilisée par Téhéran pour riposter à une frappe sur l'Iran. L'échec de Tsahal au Liban durant l'été 2006 ne doit pas faire oublier que, grosso modo, depuis 1980, l'armée israélienne s'entraîne en vue d'anéantir l'armée syrienne en quelques jours, tout au plus. Les Syriens travaillent toujours « à la soviétique » malgré les changements de doctrine militaire opérés l'an passé. Et comme l'armement israélien a été conçu pour contrer ce type de menace, on peut dire que l'armée syrienne est neutralisée à l'avance.
Qu'en est-il du Hezbollah, au Liban ? Représente-t-il une menace réelle pour Israël en cas d'une frappe contre l'Iran ?
Là, effectivement, la situation est plus complexe. Si la Syrie ne sera pas instrumentalisée pour frapper Israël, Damas comme Téhéran peuvent utiliser le Hezbollah pour tenter de déstabiliser le Liban et forcer Israël à entrer dans un nouveau conflit. Ce ne serait toutefois pas une très bonne idée d'un point de vue stratégique : les Israéliens apprennent très vite (du point de vue des opérations tactiques, de la guerre de l'information, du point de vue stratégique, etc.), ils ont multiplié les exercices visant à contrer une techno-guérilla telle que le Hezbollah, les Américains ont augmenté les crédits d'équipements israéliens, le niveau politique est maintenant plus compétent en matière militaire et la motivation des militaires pour une « revanche » contre le Hezbollah n'est pas à mettre en doute. Le Hezbollah ne serait sans doute pas battu rapidement. Mais cette fois-ci, le plan israélien – qui a toutes les chances d'être rédigé – sera nettement plus efficace.
Quel sera l'impact politique sur la région, surtout dans le Golfe ? Et comment réagiront l'Arabie Saoudite, le Koweït ou le Qatar à cette frappe ? Craignez-vous une division au sein des pays arabes ou un conflit sunnito-chiite dans des pays comme le Bahreïn ou le Liban ?
En fait, il faut voir d'hypothétiques frappes comme la suite d'un processus (relativement) logique. Ainsi, pour ce qui concerne le Golfe, un pays comme l'Arabie saoudite est extrêmement inquiète – je pèse mes mots – de la possibilité de voir émerger une « bombe » iranienne. Ce qui a motivé la mise en place, en 2006, avec d'autres pays de la sous-région ainsi qu'avec l'Algérie et l'Egypte, d'un accord portant officiellement sur le nucléaire civil. Le premier risque est donc celui d'une prolifération d'autant plus débridée que si l'Iran, en tant que signataire du TNP, passe outre ses engagements, c'est la porte ouverte à de nouvelles violations. Je ne vois pas vraiment d'autre risque, si ce n'est qu'un scénario où interviendrait Israël serait de nature à augmenter le décalage entre opinions publiques et gouvernements arabes. Ces derniers pourraient, face à la menace iranienne, faire le gros dos et serrer les rangs tandis que les opinions publiques pourraient jouer la carte de « l'union sacrée » anti-israélienne. Vous le constatez, on se perd rapidement en conjectures…
Selon vous, quel sera l'impact économique d'une telle attaque sur le monde, surtout si l'Iran perturbe le Détroit d'Ormuz ? Qui sera le plus affecté ?
Les impacts sont toujours difficiles à chiffrer, surtout face à une situation si complexe. Mais l'impact d'un blocage du détroit d'Ormuz sur les économies européennes, japonaise et, dans une moindre mesure, américaine, est potentiellement dévastateur.
Durant les derniers mois, la République islamique a présenté de nombreux nouveaux missiles de très longues portées, des avions ultra-sophitstiqués et même des torpilles et des sous-marins « Made in Iran ». A votre avis, est-ce que la force militaire iranienne est une menace réelle ou une simple propagande, un mythe ?
La menace balistique est bien réelle mais n'est pas rédhibitoire : dans l'hypothèse d'une frappe, ils peuvent être relativement vulnérables et vous pouvez être sûre que ces engins et leurs mouvements (ils sont mobiles) doivent être une priorité des plans de charge des services de renseignement. Pour le reste, les démonstrations iraniennes sont peu convaincantes et renvoie plus à une stratégie déclaratoire qu'à une stratégie des moyens affinés. Il existe une réelle volonté de développer une industrie iranienne d'armement, mais il y a loin des désirs à la réalisation. Ceci dit, s'il ne faut pas sous-estimer le moral des troupes iraniennes – il ne faut, en fait, jamais sous-estimer les réflexes défensifs d'un adversaire acculé -, n'oubliez jamais que le niveau politique iranien a pris la décision de relancer son programme nucléaire après avoir constaté la pulvérisation de l'armée irakienne en 1991, précisément parce que se défendre avec succès et de façon classique (i.e. avec des opérations blindées, d'aviation, etc.) contre des forces occidentales serait un suicide militaire. Les Iraniens sont des stratèges extrêmement subtils : ils ne se battront jamais comme les Américains ou les Israéliens voudraient qu'ils se battent. C'est tout l'intérêt, pour eux, de gagner du temps par de grandes démonstrations, en attendant une arme nucléaire qui les mettrait définitivement à l'abri. Et c'est tout l'intérêt, pour certains stratèges, d'utiliser des frappes contre le système nucléaire iranien.
Attaquer l'Iran ? Interview
Il y a quelques temps de cela, j'avais été interviewé par Rania Massoud, du quotidien libanais L'Orient-Le Jour, dans le cadre d'un dossier qu'elle préparait dans la foulée des déclarations de B. Kouchner.
Son dossier a été publié ce jour est devrait être accessible gratuitement durant une semaine.
Son dossier a été publié ce jour est devrait être accessible gratuitement durant une semaine.