La presse néerlandaise fait actuellement grand bruit autour des déboires subis par le développement du F-35, entraînant, dans la foulée, un nouveau débat au parlement. Selon les révélations du journaliste (et CEO de Bever Software) Johan Boeder, il apparaît, en fait, qu’au cours du 19ème vol de l’appareil, le 3 mai 2007, ce dernier a effectué un virage à 360° dû à une mauvaise conception de son système électrique et à des problèmes majeurs au niveau de ses actuateurs. L’appareil a alors effectué un atterrissage d’urgence à 350 km/h, certaines surface de contrôle étant inutilisables. Au final, les actuateurs devront être revus de fond en comble.
Depuis mai 2007, plus aucune date n’a été donnée pour le 20ème vol de l’appareil. Pire pour la suite du programme, le système de production électrique du F-35C (la version navale) ne serait en mesure de produire que 65 % de la puissance requise. Du coup, la configuration du réacteur F-135 devra être revue, de sorte qu’il ne sera pas prêt avant fin 2009. Dans la même veine, un essai au sol d’un F-135 a abouti à l’explosion d’une partie du moteur pour cause de surchauffe.
Et la série noire de continuer : un officier d’une force aérienne européenne travaillant comme officier de liaison a indiqué que les retards dans le développement des logiciels permettant l’utilisation des armements sera tel que l’appareil ne pourra, au mieux, ne disposer de sa capacité multirôle qu’après 2015.
Au final, entre les surcoûts et les délais, Lockheed annonce que son financement pour le projet sera épuisé fin 2008, la firme proposant, afin de « rester dans les clous » budgétaires, de construire deux prototypes de moins que prévu et d’éliminer 800 des 5 000 heures de vol prévues par le programme. Soit une proposition qui n’est pas prête de rassurer des forces aériennes dont toute la puissance dans les 40 prochaines années devrait entièrement dépendre du nouvel appareil.
La politique d'auto-vassalisation de certains pays européens face aux États-Unis est certes désolante. Pour ceux qui, comme moi, pensent ainsi, les déboires du F-35 donne à penser qu'il existe peut-être une forme de justice immanente en ce bas monde. Au point où, admettons-le, après tout la période de réjouissance de la fin de l’année arrive à grand pas, on trouve un malin plaisir, sinon un plaisir malin, à lire ces rapports catastrophés sur le développement du F-35. Enfin, moi j’avoue…
RépondreSupprimerCeci étant dit, n’est-ce pas le propre d’un programme de développement que de développer ? Par le biais de prototypes, s’entend. Ceci impliquant donc, forcément, de corriger des problèmes de conception. Sinon, pourquoi ne passerait-on pas à la phase de production industrialisée directement ?
Et ne sont-ils pas nombreux les programmes de développement d’appareils qui connaissent des pépins ? Le Gripen, à une certaine époque, était la risée des Suédois, en raison justement de tous les problèmes rencontrés au cours de son développement. Et pourtant c’est l’un des rares appareils à s’exporter aujourd’hui. Et un nouvel appareil d’Airbus, dont le nom porte les chiffres 0, 3 et 8, mais pas nécessairement dans cet ordre, n’a-t-il pas aussi connu sa part de pépins en cours de développement ?
Bref, j’aurais tendance à poser la question suivante : pourquoi est-ce que les problèmes techniques rencontrés au cours de la phase de développement et de mise au point du F-35 suscitent-ils tout ce brouhaha ?
Me semble qu’il y a suffisamment de raisons politiques, économiques et stratégiques pour les pays Européens de se retirer du programme F-35 sans qu’on s’énerve tant pour ces problèmes techniques qui n’ont rien d’extraordinaires.
"So, you say you want F-35 in your air forces ?"
RépondreSupprimerI say you are a gros pigeon. A biiiig big big pigeon. :-)
alex
Pour le F 35, ce n'est pas les problémes de jeunesse qui m'inquiéte, mais le gonflement du budget. On passe à l'origine d'un avion qui devait couter le prix d'un F 16 à celui d'un F 15.
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