La Russie nourrit, historiquement, une tentation méditerranéenne, cherchant à pousser son influence vers les « mers chaudes ». Avec la montée en puissance des ambitions russes – dysphasique comparativement à celle de ses moyens – la marine retrouve ainsi des eaux qu’elle avait abandonnées, que ce soit par la modernisation de la base navale de Tartous (Syrie)que l'on avait évoqué dans DSI mais aussi par la reprise de ses patrouilles dans l’Atlantique et en Méditerranée, annoncée par le ministre russe de la défense, Anatoly Serdyukov.
Concrètement, si le niveau de préparation des forces navales russes ne permet pas d’envisager à court terme – ni même dans le moyen terme – la reprise de patrouilles permanentes, le mouvement n’en est pas moins significatif sur le plan politique :
- D’une part, parce qu’il permet de signifier clairement à l’OTAN que l’Europe peut être maritimement encerclée de toute part, rompant symboliquement le lien avec le continent américain. Dans le même temps, cette rupture signifie également le désenclavement de la flotte d’une mer Noire devenu, au fil des ans, un « lac de l’OTAN ».
- D’autre part, la déclaration a une valeur plus immédiate dans le contexte politique russe. Intervenant quasi-immédiatement après des élections russes ayant sacralisé la manoeuvre de V. Poutine – ne pas quitter le pouvoir suprême en (re-)devenant Premier ministre – la déclaration se situe en droite ligne de la politique, volontiers paranoïde, de renaissance de la puissance poursuivie par Moscou.
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