jeudi 20 septembre 2007

Quel dimensionnement pour la Marine nationale ? (3)

Nous transmettons de temps à autre un article de T&A à notre partenaire ASD-Network, afin qu'il puisse le mettre gratuitement en ligne. En l'occurrence, il s'agit ici de l'article "Quel dimensionnement pour la Marine nationale ?", paru dans le Technologie & Armement d'août-septembre et dont il avait été question sur ce blog.

Il semble qu'il ait aussi suscité, avec les contributions de J-D. Merchet, un article sur Mer et Marine qui m'a été signalé par MB et dont la logique est implacable. Si ce n'est, toutefois, deux précisions qui s'imposent. La première se résume à un chiffre : 40 milliards, de déficit d'équipement s'entend. Or, si l'on conçoit parfaitement qu'une marine soit absolument stratégique - c'est même la thématique d'un ouvrage que je compte faire paraître l'an prochain - elle ne l'est pas plus que d'autres armées, l'air et la terre, s'entend. Chacune à son rôle et le fait est que le gouvernement ne semble pas disposé à augmenter de 43% le budget d'équipement des armées afin de satisfaire le Modèle 2015.

Ce qui m'amène à une deuxième précision : en tant que scientifique, un tel décalage entre besoins et budgets, entre désirs stratégiques et volonté politique (non pas qu'elle soit inexistante mais bien qu'elle n'aboutisse pas à augmenter les budgets) m'amène à me questionner sur la meilleure réalisation possible - avec ou sans 2ème PA - tenant compte des variables politiques desquelles le militaire ne peut en aucun cas être déconnecté. A cet égard, dessiner des scénarios fait partie de mon travail de scientifique - et tant qu'à faire, de journaliste spécialisé. Il s'ensuit que je ne me sens pas particulièrement visé comme producteur d'"intox" visant à satisfaire quelque dessein malfaisant à l'égard de la marine ou des industriels.

C'est même précisément ce pourquoi j'ai précisé qu'il s'agissait de scénarios. Qu'il me soit également permis d'indiquer que si je n'avais pas connaissance des réflexions de la Marine au moment de la rédaction de mes scénarios début juillet, les sources données par JD Merchet doivent sûrement exister. Je doute que les miennes soient identiques mais, début septembre, j'ai également eu connaissance de réflexions en ce sens dans la Marine. Je doute donc que l'on soit dans le registre de l'intox.

3 commentaires:

  1. Le porte avions n'a d'intérêt que si l'on a les moyens de le défendre et que les rafales sont au niveau...
    En l'état de nos technologies on peut dire que la défense sous-marine peut être crédible mais pas certaine : on prend du retard sur les sonars et nos SNA prochaine génération n'auront aucun avantage contre nos vrais concurrents russes, chinois très nombreux ou autres sous-marins classiques très silencieux comme les pays du nord de l'Europe savent en faire.
    En l'air, on sait déjà que nous ne pourrons pas assurer la sécurité du groupe contre des pays qui auront des appareils furtifs (comme les F35 ou 22) ou avec des radars ou moyens de ciblage à longue portée associés aux missiles ad'hoc : nous n'avons pas de radars appropriés (SAMPSON est la seule solution "européenne") et de missiles à portée suffisante -300 km contre le porteur- (ce qui n'est pas le cas des ASTER : ils laissent un GAN à la merci de missiles modernes supersoniques comme les développent les russes avec les indiens et surtout sans possibilité de contrer une attaque d'avion type F35 ou dernières évolutions de Sukhoi à forts potentiels radar et missile.
    Les SNA ne s'expliquent officiellement que pour la protection d'un SNLE ou GAN, qu'un sous-marin classique moderne (allemand ou scandinave) peut remplir avec brio. Pour ce qui est de croiser sous la banquise ou de faire peser une menace sur toute puissance menaçant nos voies d'approvisionnement, il suffit de constater que cela ne fera pas reculer ni la piraterie, ni les autres puissances sous-marines (USA, Russie, Chine, Inde, voire Venezuela ou autres pays d'asie du sud est) qui ont toujours plus de moyens. Et cela ne nous ouvrira pas plus l'accès à la surface que seule la supériorité aérienne, l'information (détection notamment) et des moyens de défense à longue portée (AEGIS et SM2/3) nous rouvriraient.
    La marine peut se passer de SNA pendant 20 ans, tout comme d'un second PA, mais pas de sous-marins classiques pour protéger nos côtes ni de frégates ASW.
    Il faut avant d'occuper les fonds marins ou de projeter nos forces dans un contexte de menace sérieuse penser à réoccuper l'espace qui se trouve au-dessus de nos têtes: spatial, radars efficaces à distance contre les menaces furtives y participent: des études d'extension des capacités radar et OSF pour remettre le rafale en phase avec les F35 et des produits russes largement exportés sont le minimum à exiger à l'heure actuelle. Rien ne sert d'en commander 220 de plus s'il n'est pas plus efficace pour nous défendre qu'un mirage 2000 bien utilisé. Les dépenses pour la projection de force (PA, SNA) ne sont justifiées que si elles permettent de défendre nos intérêts économiques et qu'elle ne se font pas au détriment d'un niveau technologique suffisant pour contrer toute menace et proposer des solutions de défense crédibles face aux meilleurs. En deça -intervention afghane et autres opérations dans des contrées sous-développées- un BPC escorté d'une Fremm ASW et quelques hélicos suffisent.
    La reconstruction d'une marine ne devrait être envisagée que si le pays a développé son économie dans les 20 prochaines années.

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  2. Pour en finir avec l'argument étonnant du domaine maritime de la France qui ne tient compte ni de la réalité politique, ni de celle juridique. Il faut revenir à la réalité des statuts octroyés ces dernières années à la Polynésie et à la Nouvelle-Calédonie: on peut déjà considérer que la France n'a plus rien à voir avec les ressources de ces terres d'outre mer à l'autonomie très avancée pour ne pas dire quasi-indépendants.
    La Nouvelle-Calédonie préfère remettre ses gisements entre les mains des canadiens ou australiens.
    Le domaine maritime est sous-exploité puisqu'aucune recherche sérieuse n'amène d'exploitation rémunératrice à court/moyen terme dans ces contrées.
    Le jour où des découvertes seront faites, on n'aura rien à protéger puisque les puissances régionales du coin viendront récupérer les concessions sans aucune pression militaire: le seul rejet des politiques polynésiens et calédoniens de la France suffit à l'écarter de l'exploitation de tous les gisements, ceux-ci étant juridiquement la propriété des originaires de ces iles.
    C'est donc un mauvais argument que d'appeler de nouvelles commandes de navires pour protéger ces territoires. La France n'y a plus d'intérêts à protéger pas plus qu'elle n'est souveraine sur ce domaine maritime.

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  3. Il semblerait que tes intuitions ai été les bonnes. D'après le blog secret Défense, http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2007/09/exclusif-lelyse.html
    L"Elysée aurait choisit de ne construire que 8 voire 10 FREEM au meximum au lieu des 17 prévues. Un coup dur pour la Marine qui va sans doute avoir son second porte-avions tout de même

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