Courant juillet, les interrogations sur le prochain Livre Blanc et la préparation du n°7 de Technologie & Armement (vous pouvez le commander ici) m'avaient amené à réfléchir sur le dimensionnement de la Marine nationale (FR), en partant de l'hypothèse qu'à budget constant, la Royale ne pourrait être dotée en temps et en heure de tous les bâtiments attendus. Nos lecteurs se souviendront que deux scénarios avaient été dressés, dont l'un envisageait une réduction sensible du nombre de frégates.
L'article a été lu par les membres du forums Géostratégique.net, avec qui je me suis mis à dialoguer. Après autorisation de leur part, je retranscris ici ces échanges, dans la mesure où ils permettent d'approfondir l'article :
Artheval : Joseph Henrotin expose deux scénarios possibles (je ne fais que paraphraser le dernier Technologie et Armement) : -Premier cas : Une configuration d'indépendance totale, avec une marine centrée sur la protection des lignes de communication maritime : Le PA2 passerait à la trappe (c'est peu probable maintenant qu'on a acheté les catapultes et que les brittaniques ont commandé leurs CVF) Les SNA Suffren seraient réduits de plusieurs unités, et les frégates classe Aquitaine (FREMM) seraient maintenues autant que possible ainsi que les La Fayette. On conserverait aussi les BPC et TCD. Il ne mentionne pas les FREDA. -Second cas : Configuration plus ambitieuse de projection permanente : On construit le PA2, on mène jusqu'au bout le programme Suffren éventuellement avec un ou deux unités en moins. mais on réduit le nombre de FREMM AVT et on conserve le reste des frégates existantes et les navires amphibies. Ici, l'escorte de nos capital ships serait assurée par nos forces mais aussi évnetuellement par des navires de voisins de l'UE, les batiments d'escorte étant en surnombre au niveau de l'Europe. Bref, c'est plutot pessimiste, mais peut-être réaliste vu les déclarations d'Hervé Morin qui annonce que l'Armée va devoir se serrer la ceinture. (il dit en même temps qu'on se maintiendra à 2% du PIB... ce qui voudrait dire augmenter l'effort de défense par rapport à aujourd'hui... décidemment, notre ministre est très cohérent).
Moi : Effectivement, je suis assez pessimiste. En fait, deux problèmes se posent : 1) le "autour de 2%" : plus ou moins que le 2% ? et 2) le fait qu'à budget constant, nous sommes déjà au-dessus de nos moyens : les commandes effectuées dépassent déjà de plus de 20 milliards (au minimum, certains évoquent le double) ce que l'on peut s'offrir dans le cadre budgétaire actuel. D'où de gros dilemmes, sachant que des programmes terre et air peuvent, au mieux, être rabottés et que le fruit de ces rabottages n'ira certainement pas à la marine mais... à une résorption des fameux 20 milliards. Maintenant, côté catapultes et commande brit, ça ne signifie rien. Par exemple, si nous avons rachetés les plans ou fait des clins d'oeil, la possibilité reste que nous fermions la porte. La vraie question est de savoir si, à un déficit de 20 milliards, il faut ajouter 2,5 de plus pour un bâtiment qui ne sera opérationnel que lorsque le CDG sera immobilisé, sachant qu'il faudra aussi réentraîner tout un équipage sur un navire très différent (et 20 ans plus jeune dans sa conception). D'où la 2ème hypothèse que j'ai tendance à défendre : la valeur d'une marine aujourd'hui, c'est d'influencer les crises au sol. C'est là qu'elles se passent, le paradigme de la bataille décisive en haute mer, nous l'avons dépassé depuis longtemps. Jouons-là "à la britannique" : prenons le 2ème PA MAIS aussi un 2ème groupe aéronaval, gardons les FREMM AVT mais larguons les ASM. Utilisons-les comme variable d'ajustement. Virons ce que l'on peut. Et appuyons-nous sur nos alliés européens qui ont déjà une capacité d'escorte de très loin supérieure à tous ce que nos plans envisageaient (ex : 2 Horizon contre 6 F-100 espagnoles ou 3 futures frégates danoises... et je n'ose même pas aborder le domaine ASM). Ces escortes existent déjà dans la pratique. Si la politique visant à booster la PESD dépasse le stade du discours, c'est le genre de choses vers laquelle on va. En attendant, avec 2 PA, 2 groupes aériens, 5 ou 6 SNA, quelques AVT, quelques frégates et le groupe amphibie, nous serons en mesure d'influer les crises comme nous ne l'avons jamais été auparavant et nous n'aurons jamais eu autant de poids politique aux plans OTAN comme UE. Il faut dépasser la question du nombre de coques pour envisager celle de l'influence réelle de ces coques. Maintenant, ces scénarios n'ont qu'une valeur indicative : la vérité se situera sans doute entre les deux. Faire le choix d'une dépendance à nos alliés est faire preuve de confiance. Mais souvenez-vous que, de toute façon, à partir de 2035, lorsqu'il faudra remplacer nos bâtiments, leur coût sera sans doute devenu tel que nous n'aurons plus du tout le choix...
Troubadour : Cher JH Pour le PA 2 je crois que tout le monde est d’ accord. Car pour attaquer des objectifs terrestres tant soit peut éloignés des cotes, notre MN ne peut se contenter de canons de 100Mm ! Comme de plus il n’est pas très sain de nos jours de s’approcher des cotes adverses, il vaut mieux rester à distance, même pour attaquer des objectifs en bord de mer. Dans ces conditions il apparaît que pour de nombreuses années encore, les PA resteront nécessaire. Ensuite viennent les SNA et là aussi leurs rayons d’action et leur discrétion les rendent d’une efficacité redoutable contre les marines de surface. Au Malouines 1 seul SNA après avoir coulé un croiseur a cloué la flotte argentine au port Aujourd’hui ce sont encore les seules navires à pouvoir s’approcher de cotes défendues avec un bon degré de sécurité et de surprise. Si on rajoute les missions de protection de la FOST et du GA la MN aura c’est six SNA. Pour les Frégates Je ne sais pas qui vous informe sur une réduction du format de F ASM pour Les remplacé par des AVT .Vous savez dans notre marine l’ASM et un domaine d’excellence que beaucoup nous envient Les sonars utilisés sur nos F ASM sont d’une qualité incomparable (même choses pour les sonars de nos chasseurs de mines ). Nos besoins en ASM sont de 6 F ASM à Toulon pour notre GA + GH et également 6 F ASM à Brest pour la FOST. Nous avons déjà 6 excellentes Frégates AVT qui ressemblent à des bateaux de pêche sur un écran radar. Et toute déjà équipées d’un radier pour lâcher des commandos, elles disposent également d’espace libre qui après quelque modif pourront accueillir des Missiles de croisières. Pour faire des économies modifions nos La Fayette pour en faire de véritables AVT .
Moi : Effectivement, les FREMM AVT doivent être conservées au maximum. Pour les ASM, le problème est que la menace ne diminue pas ; elle augmente. Pourquoi, alors, me direz-vous, les dégager ? Simplement parce que d'autres, nos alliés naturels, le font tout aussi bien et qu'il vaut mieux se concentrer sur ce qui peut nous rapporter politiquement et sur ce que l'on peut mieux faire que les autres. En fait, il faut partir non d'une conception classique de la souveraineté (on doit avoir "de tout" en quantité) mais des réalités de la globalisation... simplement, parce qu'on ne peut se permettre de faire autre chose. A ce stade, personne n'est en mesure d'assurer seul la protection des SLOCs. Pas même les USA : c'est tout le sens de la 1000 ships navy de Vernon Clark. Quant à l'évolution des La Fayette, je doute que ce soit une bonne idée. D'abord, parce qu'elle va nécessiter de nouveaux fonds, largement indisponibles. Ensuite, parce que ce sont d'excellents navires pour une mission trop déconsidérée et pourtant esssentielle au vu du monde qui existera en 2030 et où il faut se positionner aujourd'hui : la souveraineté des DOM TOM. La Réunion et la Polynésie "encadrent" ce qui va être le pivot géopolitico-économique du 21ème siècle - Russie/Chine/Inde/Japon/Corées/Asie du Sud/Océanie (Cf. la carte qui accompagnait l'interview d'Alfan). Attention, Artheval, sur la question de la dotation en sonars des AVT. En plus d'un sonar (= $), il faut aussi le CIC qui va avec (re- $). Vous allez penser, sans doute, que je suis un gros radin. Mais un observateur très avisé mon confiait récemment que certains systèmes d'armes de nos bâtiment en opérations dans des zones chaudes ne fonctionnaient qu'un jours sur deux ou trois : plus assez d'argent pour les pièces de rechange... On y va à la débrouille mais ça ne durera pas éternellement, ce genre de choses finira par entailler notre crédibilité. Et lorsqu'une marine n'est plus crédible, avoir des dizaines de coques ne sert à rien.
Artheval : Mais, que pensez-vous de l'idée de rendre les ASM autonomes dans le tir de Scalp, ce qu'elles ne sont pas, d'après les dires de DCNS. Est-ce possible techniquement ? Celà coutera de l'argent, mais combien ?
Les gros radins sont les responsables politiques qui veulent avoir de la puissance politique sans dégager pour celà les moyens financiers nécessaires. Les journalistes seraient bien avisés de mettre en balance le prix du paquet fiscal (15 G€) avec celui du PA2 dont on parle tant.
Elles (note de JH : les La Fayette) sont excellentes pour ça, certes, mais vu leurs capacités, et leurs évolutions possibles (en défense AA), n'est-ce pas un peu du gachis, surtout que les Floréal sont dédiées à celà ? A l'origine, quelles étaient les missions pour lesquelles les La fayette étaient prévues ? Je m'interroge aussi sur le cout de deux GAN fonctionnant en simultanné ? Celà signifie une commande supplémentaire de Rafales Marine, n'est-ce pas ? Dans quelle mesure nos Alliées accepteront-ils de mener les missions d'escorte ? (car sans FREDA, et avec moins d'ASM, composer l'escorte de deux GAN risque de poser encore plus de problèmes. ) D'une manière générale, l'ambiance actuelle donne l'impression que nous sommes une force sur le déclin. Nous aurons bientot des missiles de croisière, mais les Américains en disposent depuis déjà longtemps. Nous allons pouvoir influencer les crises depuis la mer, mais dans le même temps, l'armée de terre a du mal à projeter un grand nombre d'hommes. Notre effort de défense est passé à 1,7% du PIB (et va y rester, je suppose, si on ne veut pas financer ces 20 Milliards par an ?). Allons nous d'ici quelques décennies laisser le champ libre sur la scène internationale aux pays émergeants ? Les responsables politiques, de quelque bord que ce soit, semblent se désinteresser de la défense (au sens où ils ne consentent plus à donner des moyens supplémentaires) car celle-ci rapporte peu ou rien en popularité.
Moi : Certes, les La Fayette en l'état actuel sont du gâchis, dans le sens où elles pourraient être mieux armées. Pour le reste, ce sont d'excellents bâtiments. Ceci dit, reste la possibilité, lorsque le ciel s'éclaircira, de les faire monter en puissance : c'est en cela que ce serait dommage de les laisser à Toulon. Maintenant, c'est vrai que j'ai écrit trop vite tout à l'heure sur le concept de souveraineté : dans le contexte des zones citées, il va falloir le revoir de fond en comble. Donc être plus costaud que les Floréal. En fait, vous avez raison, nous sommes sur le déclin. Pas tellement parce que nous nous affaiblissons mais parce que, simplement, les autres montent en puissance. Tout le monde, dans l'axe géopolitique précité, le fait. Récemment, le Pakistan a commandé 2 Type 214 supplémentaires. Tout, dans cette zone, devient funky. Et sauf à mener des opérations conjointes avec les autres Etats européens, tout le monde, de ce notre côté de l'Eurasie va être éjecté de la zone "de croissance"... alors même que nous en dépendront de plus en plus ! Oui, il faudra un GAN supplémentaire. dans le débat sur le 2ème PA, beaucoup de commentateurs oublient que les espérances de commande en Rafale couvrent un groupe + l'attrition. Autrement dit que le 2ème PA va se trouver "à poil" et à quai la plupart du temps, sauf : - à l'activer en porte-hélicoptères (mais... pour faire ça, il y a moins cher) ; - à l'économiser le plus possible pour attendre des jours plus cléments et l'armer d'un 2ème groupe. Nos alliés accepteront ou se feront éjecter du pivot. A ce stade, le pragmatisme de Sarkozy dans son discours aux ambassadeurs en a soufflé plus d'un dans les capitales étrangères. Ca va aider. Le fait qu'on puisse travailler par "coopérations renforcées" dans le projet de "mini-traité" sauve l'essentiel de la Constitution en matière de PESD : le fait que des groupes d'Etat puissent avancer "dans leur coin". L'ABNL, par exemple, regroupe tous les bâtiments de surface NL et BE et a été conçu pour ce genre d'escorte. Les Allemands devraient aussi apprécier de donner un coup de main : l'Asie les tente et la Chine est leur ambition suprême point de vue commerce extérieur. Quand aux Espagnols et aux Italiens, je ne pense pas que cela leur posera problème. D'autant plus qu'on a l'EUROMARFOR avec eux : c'est signé depuis longtemps et ça manoeuvre depuis tout autant de temps. Vous comprendrez que les Polonais, Tchèques et Hongrois, quant à eux, ne risque guère d'entrer dans le process tant pour des raisons politiques que pratique. En fait, je ne pense pas qu'ils se désintéressent de la défense (ai lu le bouquin de Teissier cet AM, il demande 2,2%). Mais il faut voir les choses de leur point de vue et évoquer un chiffre qui ne l'est guère même s'il me semble plus utile que le % en regard du PIB : celui du % en regard du budget de l'Etat - soit ce qu'il peut réellement mettre dans la balance... parce qu'il a son argent et pas celui de ses citoyens. Là, la défense passe à plus de 15%.
Le reste de la discussion est ici. Jean-Dominique Merchet en parle également - apparement, sa logique rejoint la mienne (aurait-il T&A sur sa table de travail ?) mais diffère sur les conclusions.
Pêle-mêle Joseph ,le besoin de l'aéronautique navale est de disposer pour son GAE de 2 flotilles de Rafale M pour ses missions opérationnelles ,d'une escadrille de 15 Rafale M pour ses missions d'entraînement et d'une escadrille de 15 Rafale M mise en soutien et réserve pour compenser les éventuelles attritions. Compte-tenue des restrictions budgétaires ,il n'a jamais été question de doubler le GAE afin d'armer le futur PA2. A l'époque de guerre froide ,le besoin exprimé de 86 Rafale par la MN a été révisé à la baisse (60 aéronefs attendus dont 38 commandés) par la suite.
RépondreSupprimerJoseph ,tu veux réduire la flotte de 8 FREMM ASM et demander à nos amis alliés de nous suppléer.
Surprennant ! Une des missions principales étant la protection de la FOST et du GAN contre la menace sous-marine proliférante en Asie. Faire escorter nos "capital ships" SNLE/SNA/PAN par des FASM étrangères est sensibles dans tous les sens du terme. Il convient qu'une Daring Class peut escorter notre Charles mais de là à faire de la protection de nos SNLE.
Par ailleurs ,je suis curieux de connaître la raison de la contrainte politique espagnole de n'avoir pas pu escorter le PAN en Océan Indien avec sa F100.
Escorter un BPC en Afrique par une ASM "étrangère",il va falloir coordonner notre PSDE commune avec la politique étrangère commune européenne.
Dans quel document est stipulé que la RN va déployer simmultanément leurs 2 CVF et de doubler leur GAN ?
Suis d'accord, on n'a qu'un GAN, mais c'est une donnée souvent oubliée par les tenants du 2e PA. Ca me semblait important à rappeler.
RépondreSupprimerSuis tout aussi d'accord, ça ne va pas être évident. Mais... tout de même (comme dirait Carl) : la première protection des SNLE, c'est leur discrétion... et elle est excellente. Nous avons d'ailleurs payé très cher pour cela. Leur vraie protection au moment le plus crucial, c'est les Eridan en sortie de l'Ile Longue et les helos ASM. C'est vrai qu'il y a aussi la protection du GAN. Mais les derniers exercices OTAN le montrent, personne n'est meilleur qu'un autre au sein de l'OTAN en ASM (flottille nato coulée par un SSK sud-africain). Pourquoi serions-nous donc meilleurs que d'autres alors que nous avons réussi à perdre un sonar par gros grain ? Et puis, les autres aussi ont une vision de la puissance, et avoir un PA avec soi, même s'il n'est pas à soi, ça compte.
Sur la coordination PESD, c'est vrai que les Espagnols n'étaient pas chaud pour une escorte. Mais la PESD est précisément un gros chantier politique. Un vraiment très gros. Nous sommes à une époque où le coût d'une armée ne peut plus permettre de la penser de façon autonome : la MN doit en tenir compte. Nous n'avons plus les mêmes capacités, les matériels sont trop coûteux. On peut s'en désoler mais c'est ainsi.
Mon article partait dans l'hypothèse d'un maintien budgétaire constant. Je suis content de voir qu'il crée du débat, parce qu'il est nécessaire. Et, pour ce qui concerne les Brits, le fait qu'ils la jouent "joint harrier force" puis sans doute "joint JSF force" leur facilite les choses. Comparons ce qui est comparable.
Evidemment, les contraintes d'un CATOBAR ne sont pas les mêmes. D'où la demande d'un 2ème GE. J'avais une 2ème hypothèse : nous sommes à un tournant. On ne peut plus se payer ce qu'on voudrait alors qu'on a une vue plus claire des dangers et des défis. Pile le moment pour penser autrement.
Pour le reste... cet article n'est qu'une réflexion logique. J'ai eu un mail privé tout à l'heure me demandant si je bénéficiais de "fuites" depuis la Royale. Clairement, non. Si la Royale rejoint mes hypothèses comme semble le dire Jean-Do, ça veut juste dire que je suis un analyste pas trop mauvais. Sans plus, si ce n'est qu'on a posé des questions auxquelles que personne ne pensait ou ne voulait trouver dans la presse.
Les tenants dont j'en fais partie modestement ,savent que le lancement et la MSO du PA2 ,ont pour objet d'assurer la continuité de la permanence à la mer du groupe aérien embarqué ,d'assurer la stature de haute mer et océanique ,d'y maintenir le rôle de la France ,de s'affranchir de contraintes diplomatiques pour déployer la permanence de la présence aéronavale française. Disposer d'un second PA "Pierre Messmer" c'est disposer d'une souplesse ,d'une autonomie et d'une souveraineté permettant d'avoir une grande capacité d'action avec un nombre limité* d'avion dans une certaine continuité.
RépondreSupprimerA mes yeux ,même si un PAN/PA2 est un moyen complémentaire avec notre AdA ,celui-ci permet de faire intervenir librement des avions de combat embarqués à 600 nautiques du bateau.
*24 Rafale F3 pour le PAN ou 28 à 32 Rafale F3 ,2à3 Hawkeye 2000 + 5 HM/RESCO.
Le Rafale doublant sa capacité opérationnelle par rapport aux SEM est un vecteur dissuasif et préemptif de par sa projection plus souple et plus loin.
Néanmoins ;pour la MN elle ne peut faire l'impasse sur le renouvellement d'une stricte suffisance de 6 SNA Suffren et de 4 FDA/FREDA. Elle ne peut malheureusement pas se payer le luxe de disposer de 2 GAN/GAE et une quirielle de d'équipage supplémentaire composé de DIR/PONT d'envol ,officiers d'appontage ,d' OM...et de pilotes en sus. Pour disposer d'un parc de 6/7 E-2C ,d'un minimum de 6 Horizon et autant de navires d'escortes.
Financièrement impossible compte-tenue de tous les coûts globaux et les diverses querelles de "clochers".
Bien du plaisir à NS pour l'arbitrage drastique et compliqué à choisir.
Le renouvellement de la flotte de surface de combat de 1er rang et de celle sous-marine arrivant en même temps.Vicissitudes de nos décideurs et retards calendaires SNA/FREMM et NFH90 compliquant tout cela.
Yes !La RAF & RN disposeront conjointement d'environ 138 Lightening II en version (F35B)STOVL et de F35C ,mais réellement la RN pourra déployer ses 60 F35B.
Sur le forum d'Air-Défense.net ,j'avais titillé un PETAF sur une hypothèse à l'instar de la RAF/RN de mettre conjointement une escadrille au profit de la Royale ,quelle ne fût pas sa réaction corporatiste.
Bon blog.
Pardon de la naïveté de ces questions mais...
RépondreSupprimer- Pourquoi ne pas imaginer un glissement des moyens aériens de l'AA vers la MN? Plus de Rafale marine, en clair (sans doute la question la plus naïve...)
- Question inverse: vu les moyens actuels de déployment aérien, a-t-on réellement besoin de groupes aéronavals? Même pour aller au fond de l'afghanistan, on trouve une piset en ex-URSS, donc... De plus, les avions embarqués sont plus lourds, donc plus chers, que les avions "terrestres".
- Peut-on imaginer un groupe aéronaval européen? Le MFG a perdu ses Tornado, quid de Rafale allemands sur le CDG ou u Ark Royal quelconque?
Merci!
Et oui, c'est le piège de la puissance : la variable budgétaire finit par tout bloquer. Pour ma part, je suis partisan de maximiser ce qui reste de notre puissance.
RépondreSupprimerL'attitude britannique me semble efficiente : 8 (en théorie : plus que probablement 4 ou maximum 6) Daring, un solide groupe amphibie, des SNA, 2 PA. Elle maximise son poids politique et c'est ce à quoi sert une marine, avant toute considération sur les SLOCs (que tout le monde au plans OTAN et UE a, de toute façon, intérêt à sécuriser).
Les choix français vont être très difficiles, c'est vrai. Mais, comme vous le dites, on récolte ce que l'on sème (l'inactivité des années 90) : une grosse collision budgétaire.
Notez cependant que les Harrier "RAF" ont déjà fait mumuse sur les navires de la RN (Cf. les Malouines). Avec des 35B parfaitement identiques, les Brits n'ont pas de problème de dosage de GAN... si ce n'est que le 35B a des problèmes et des limitations dont j'ai déjà largement disserté dans DSI et qui me font ne pas vraiment aimer l'appareil...
@ Frederic : et non, ce n'est pas si simple : les appareils sont techniquement différents (Cf. DSI n°1, 15), ceux de l'AdA étant structurellement incapables de jouer sur PA.
Sur la question aéro, trouver une piste n'est pas toujours évident et un PA offre tout de même plus de liberté de manoeuvre, politique comme stratégique. Des Rafale allemand appontant sur le PA2, c'est séduisant pour le pro-européen que je suis. Mais c'est malheureusement totalement inimaginable dans les 20 ans à venir, au minimum. L'Allemagne a ses propres contraintes et la négociation de ce genre de choses est bien plus complexe que celle de la préparation de n'importe quelle escorte ! Par contre, les Brandebourg allemandes en ASM, ça ne devrait pas poser problème.
Je sais que compter structurellement et non plus ponctuellement sur nos frères d'armes impose une véritable révolution politique.
Mais si nous faisons pas ce choix, à budget constant (toute mon hypothèse tient évidemment là dessus), le PA2 sera un investissement inutile (pas d'équipage ops en permanence, pas de 2ème GAN) et, de toute façon, les surfaciers souffriront. Et je n'ose même pas penser aux SNA. Déjà qu'ils arriveront sur le tard, à peine un seul est financé !
Quant à l'amputation de moyens à l'AdT et l'AdA, elles souffriront aussi, ça ne fait aucun doute. Or, retarder ad vitam le NH90 de l'AT ou la modernisation AZUR de ses engins n'est pas vraiment une option, sauf à la cantonner à la défense territoriale et à n'avoir rien compris aux conflits contemporains.
Quant aux A400M et aux ravitailleurs, ils sont tout aussi indispensables. Il y aura sans doute des variations de commande de Rafale. Mais si l'on va trop loin, on se prive d'une stratégie aérienne en bonne et due forme. Alors qu'elle n'a jamais été aussi "capable" ! En d'autres termes, ce serait idiot : on a besoin des 3 armes.
Une hypothèse doctrinale à faire mûrir: Créer un CIAE ,commandement interarmées des avions embarqués. C'est à dire faire une synergie de flotille AVIA ,en complément de la dotation de l'aéronautique navale des 60 Rafale Marine ,ainsi y adjoindre un certain nombre (15/20) de Rafale navalisé mais acheté par l'Armée de l'air sur les 232 à commander.
RépondreSupprimer20 Rafale aptes à être embarqués sur l'un des PA ,avec des pilotes AdA ayant fait une formation commune en plus de celle des USA ,une flotille AdA navalisable en réserve tout en servant AdA sauf en cas de déploiement du groupe aérien embarqué sur un conflit de HI.
De toute façon ,l'aéronef est en capacité d'être "retaské" en vol donc les pilotes sont amenés à être polyvanlents. Faire un achat d'une vingtaine d'avion embarqué peut paraître révolutionnaire mais les Britanniques vont le faire ,la RAF va se voir doter de F35 Carrier Variant aux capacités d'emport en carburant et charges internes et externes plus grandes que les STOVL. De là à envisager que les F35C UK soient catapultés par nos chiens jaunes. C'est du Saint-Malo 2 que nous réservent NS et GB.
Des M à l'AdA, ce sera une vraie révolution pour sa culture (et celle des marins !), effectivement !
RépondreSupprimerMais, à vrai dire, avons-nous les moyens de laisser le poids des cultures diminuer nos capacités ?
C'est une idée à creuser, en particulier en matière de maintien des qualifications des pilotes AdA "navalisables". Bon, reste à trouver un équipage pour le PA et des E2 : la navalisation des E3 me semble pour le moins difficile ;o)))
Bravo Philippe, mais osons jusqu'au bout: on retire 25 Rafales à l'Armée de l'air pour donner 25 Rafales M de plus à la Marine. Et on arrive aux 85 prévus initialement. Après tout, comme ce seront les PA qui seront sur place le plus vite en cas de crise, autant placer ces 25 Rafales sur PA plutôt que dans une base à terre ou il faudra attendre les discussions longues et pas forcément heureuses des diplomates pour avoir droit à déploiement sur sol l'étranger. 25 Rafales de moins pour l'AdA ça ne va pas la tuer, par contre ça permet d'avoir de temps en temps 2 PA dispos avec 30 Rafales chacun à bord pour gérer une crise grave. Coût pour le budget de l'Etat: nul. Et c'est plus rationnel que 2 PA avec des avions pour une seul...
RépondreSupprimerLes britanniques ont mutualisé leurs Harriers et leurs hélicos.
RépondreSupprimerLa France pourrait en effet sans inspirer.
Un long article publié sur le site Met et Marine pour défendre les frégates FREEM et surtout la non réduction de leur nombre:
RépondreSupprimerhttp://www.meretmarine.com/article.cfm?id=105541
A lire pour complêter ce débat. Leur point de vue est assez intéressant
Est ce vrai que la flotte des SNA britanniques à vas passer à seulement à 4 ? Les anglais ne peuvent pas allonger la durée de vie de leurs bâtiments ?
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