samedi 28 juillet 2007

L'Espagne renforce ses capacités ISR spatiales

Le ministère espagnol de la défense a donné son aval au développement, financement, lancement et aux opérations conjointes avec le ministère de l'industrie de deux satellites à usage dual :

- Ingenio, with optical sensors, will be managed by the Center for Technological and Industrial Development (CDTI, a state-owned commercial enterprise managed by the Ministry of Industry) within the framework of Spain’s contribution to the European Space Agency of the Space (ESA). This will be primarily geared to civil missions, but its images will also be available for defense and security applications, as required;

- Paz, with radar sensors, will be managed by the Ministry of Defense. This satellite’s higher resolution will be better suited to military requirements, although it also will be dual-capable, and available for civilian use.

Le développement des capacités spatiales européennes tend à prendre de l'ampleur (pour un état de l'art de la question, Cf. l'article d'Alain De Neve dans T&A n°1). Reste cependant que le manque de coordination à l'échelle européenne est source d'un inutile gaspillage.

De "petits" Etats tels que les Pays-Bas ou le Danemark reçoivent des informations de façon éparses mais ne contribuent guère au financement de programmes coûteux (325 millions d'euros pour les satellites espagnols), tandis que les "grands" Etats mettant en oeuvre ces engins s'appauvrissent alors même qu'ils sont aussi plus naturellement engagés dans de grands programmes d'armement et dans de nombreuses opérations... qui exigent en retour plus de systèmes ISR. Or, les modalités actuelles ne permettent pas de dégager les marges nécessaires à la disposition de systèmes plus perfectionnés.

Le Cosmo/Skymed italien, par exemple, aura une résolution à peine meilleure que celle des images pouvant être achetées à des firmes commerciales. Que la Slovénie, le Portugal et l'Autriche aient contribué et l'investissement aurait pu être plus rentable en termes qualitatifs. Certes me dira-t-on, Cosmo/Skymed est à usage dual et répond à un cahier des charges spécifique (mais jusqu'où les cahiers des charges sont-ils déterminés non par les besoins mais bien par les disponibilités financières ?).

Fondamentalement, de ce point de vue, l'on peut se demander si les Etats européens ne renâclent pas, du point de vue de la mise en avant de la dualité de leurs matériels (notons que c'est également une façon de faire des économies), à reconnaître la vocation politico-militaire de leurs engins.

Baptiser « paix » un satellite SAR qui aidera au ciblage de missiles de croisières, de ce point de vue, montre soit un certain cynisme soit une assimilation des concepts de la dissuasion. Mais l’on peut aussi se demander si ce n’est pas là une façon de rassurer les opinions publiques, un réflexe qui participe également (avec la question britannique) du discours faisant de Galileo un instrument théoriquement civil.

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