jeudi 26 juillet 2007

La Belgique, premier non-Etat (3)

J'ai reçu ce matin un commentaire que je crois utile de placer en exergue et auquel je me permettrai ensuite de répondre :



"C'est avec attention que j 'ai pu prendre connaissance des réactions et de la thèse développées sur votre blog ayant trait au "non-Etat" pour ce qui concerne la Belgique.

Parlementaire francophone belge entamant ma seconde législature au parlement fédéral, il est certain que si je peux ressentir un fossé grandissant entre la classe politique flamande et francophone hormis pour quelques exceptions, la bourde de monsieur Leterme, premier ministre belge "en devenir", a pu souligner de profondes différences également dans les réactions des opinions publiques francophones et néerlandophones. Et ceci me semble plus fondamental. Côté francophone, on ne trouve pas d'excuses à monsieur Leterme pour avoir confondu "Brabançonne" et "Marseillaise", sinon à reconnaître que les paroles de ces deux hymnes sont en français. On dira dans l'opinion publique et médiatique flamande que c'est sans doute une faute mais que les francophones "exagèrent vraiment" en montant en épingle ce pseudo-événement au point d'en faire une affaire d'Etat. Le peuple semble divisé. Là, où bon nombre de francophone dira ou écrira que partout ailleurs dans le monde, un futur premier ministre commettant pareille bévue serait sommé "d'aller se rhabiller", les néerlandophones feront le gros dos et ironiseront plutôt.. le peuple belge n'est pas uni sur la question, on ne parvient même pas à s'accorder sur l'idée que le café matinal de Leterme devrait être plus corsé. A défaut d'une grande culture, cela pourrait lui rendre ses réflexes..


Il n'en demeure pas moins que l'information a fait le tour du monde, ou à peu près. Dans toutes les langues, on a bien ri. Les belges, au delà de la France ont bien fait rire, il n'est pas loin le temps où les blagues belges ne seront plus uniquement racontées par des français. Mais le belge s'en fiche de faire rire sur son nom. Et cela fait sans doute partie intégrante du problème ; pour être blesser par la moquerie, il faut être touché dans sa fierté.., le belge est-il suffisamment fier de l'être? Davantage les francophones sans doute, au vu de leurs réactions et qui dans un récent sondage n'expriment pas leur confiance à Monsieur Leterme, à l'inverse des flamands. La conclusion à porter à ce débat tient sans doute en quelques lignes. l'Etat devrait idéalement reposer sur un sentiment national fort et partagé, empreint de culture, d'histoire et de projets communs. A défaut, l'attachement aux symboles tel que celui sur lequel nous avons débattus ne tient plus. D'autres représentations collectives que l'Etat prennent alors naturellement le relais. S'est-on déjà interrogé sur le sens qui fait revendiquer, en masse, aux belges leur identité et leur attachement à l'Union européenne. Compensent-t- ils affectivement? Et sans lien avec une autre représentation collective, le belge sera-t-il plus empreint à revenir à une autre référence sans hymnes, sans tambours ni trompettes, peut-être plus individuelle, d'une autre grandeur.

Denis Ducarme
Député "





Monsieur le Député,



Malheureusement, suis-je tenté de dire, la gaffe d'Yves Leterme n'a fait rire personne. Vu de France où je travaille, son comportement a plutôt suscité l'incrédulité, voire, à atterré commentateurs et citoyens. Si je puis me permettre, je pense que toute cette affaire renvoie plus au symptome d'un délitement

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